Slim, Gates, Buffet : ils façonnent notre monde, et vous ne les connaissez pas

Comme souvent, le peloton de tête retient l’attention: Carlos Slim, Bill Gates, Warren Buffet pour citer les plus connus.
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Slim, Gates, Buffet : ils façonnent notre monde, et vous ne les connaissez pas

Publié le 9 février 2013
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Le monde a dans une large mesure été imaginé, façonné et dirigé par un groupe restreint de personnes clefs – entrepreneurs, politiciens ou dirigeants. Comme souvent, le peloton de tête retient l’attention : Carlos Slim, Bill Gates, Warren Buffet pour citer les plus connus. Les suivants sont cependant moins connus. Qui sont ces milliardaires qui restent dans l’ombre et continuent de tirer en coulisse les ficelles de notre monde ?

Par Emmanuel Cassimatis.

 

Un flashback sur les premières richesses du monde. Des hommes bien connus, les connaissez-vous tous ?

Revenons brièvement sur quelques unes des personnalités les mieux connues. Hommes à succès, leurs richesses et leur parcours les ont rendus « exceptionnels » aux yeux de la société :

 

1- Carlos Slim, Télécoms et Construction, Mexique, 73 milliards de dollars

Carlos Slim tout d’abord, ou « l’homme à la montre en plastique », Mexicain de 73 ans. Il est le créateur de America Movil Sab dans l’industrie des télécoms. Il a à son actif la plus grosse fortune mondiale, soit 73 milliards de dollars de fortune. Après des études d’ingénieur à la National Autonomous University du Mexique, il devient trader, crée une compagnie de courtage et commence à investir dans la construction, l’industrie et les restaurants. Puis il se diversifie dans l’immobilier et les mines. Lors de la crise de la dette au Mexique en 1982, alors que personne ne voulait investir, il rachète à bas prix Citagram, un distributeur de cigarettes, ainsi qu’un coffee shop, et se fait ainsi un nom. Lors de la crise de 1995, il investit de nouveau, dans l’aluminium et le tabac cette fois (British American Tobacco). Puis en 1990, il investit avec France Telecom pour racheter Telmex, l’opérateur téléphonique mexicain. Il détient alors un quasi-monopole sur les télécommunications au Mexique, à la fois sur les lignes mobiles et fixes. Puis il continue son expansion et étend la compagnie dans plusieurs pays, dont les États-Unis, tout en prenant de nombreuses participations dans la construction, tabac et l’IT, dans des compagnies telles qu’Apple, The New York Times, Saks, CompUSA. Il crée également une fondation pour l’éducation et la santé, la fondation Carlos Slim et y contribue 4 milliards de dollars.

 

2- Bill Gates, Software et Technologie, USA, 67 milliards de dollars

Puis vient Bill Gates, d’origine américaine, qui quitte l’université de Harvard pour créer avec Steve Ballmer un interpréteur de commande au sein du MITS en 1975. La société devient par la suite Microsoft. Après un partenariat avec IBM en 1980, Microsoft crée le système 86-DOS puis en 1985, le premier système Windows, qui sera commercialisé et installé dans des milliers de compagnies et des millions d’ordinateurs. Bill Gates compte aujourd’hui 67 milliards de dollars de fortune. Il reste avant tout un grand philanthrope, et quitte Microsoft en 2008 afin de se dédier à sa fondation pour la santé et le développement mondial, la fondation Bill & Melinda Gates. Il y verse 28 milliards de dollars, et prend l’engagement de léguer la moitié de sa fortune à des œuvres caritatives, avant ou à sa mort.

 

3- Amancio Ortega, Textile, Espagne, 57 milliards de dollars

Puis Amancio Ortega, créateur d’Inditex (Zara), avec 57 milliards de dollars. Il abandonne l’école à l’âge de 13 ans, devient coursier dans un magasin de textiles, puis vendeur de chemises. En 1963, il crée Confecciones Goa, fabricant et vendeur de robes de chambre. Il réalise un pull shetland qu’il commercialise aux étudiants de Saint-Jacques de Compostelle, et ouvre en 1975 en Espagne le premier Zara en Espagne. Cinq mille de ces magasins existent de nos jours. Il fonde également une fondation, afin de donner des chances aux talents de demain dans les domaines de la culture, éducation, recherche et sciences.

 

4- Warren Buffet, Finance et Assurance, USA, 54 milliards de dollars

Puis Warren Buffet, en quatrième position, américain de 83 ans et créateur de Berkshire Hathaway en finance et assurance, avec 54 milliards de dollars de fortune. Warren Buffett étudie à la Wharton Business School puis commence comme courtier et analyste en investissements. Il commence à investir tôt. À 20 ans, il gagne déjà dix mille dollars avec ses investissements. Puis il acquiert des parts dans Berkshire Hathaway dans le textile, puis National Indemnity et GEICO dans l’assurance. Il diversifie ainsi l’activité textile vers l’assurance. Il continue ses investissements dans des compagnies sous-valorisées mais rentables et leaders dans des marchés de niche. Berkshire Hathaway est aujourd’hui une des actions les plus chères du New York Stock Exchange et valait $140.000 en janvier 2013. Il donne également 8 milliards de dollars à la fondation Bill and Melinda Gates et prend l’engagement, tout comme Bill Gates, de léguer la moitié de sa fortune à des œuvres caritatives avant ou à sa mort.

 

10- Bernard Arnault, Luxe, France, 29 milliards de dollars

Le premier français arrive en dixième position. Bernard Arnault, polytechnicien français de 64 ans possède quelques 29 milliards de dollars. Bernard Arnault hérite d’abord d’une petite entreprise familiale de BTP, qu’il revend pour se spécialiser dans le  textile et luxe. Il rachète, avec la Banque Lazard, la Financière Agache, et prend possession du groupe Boussac, dans le secteur du textile. Celui-ci possède de grandes marques telles que Christian Dior, Le Bon Marché et Conforama. Puis, il fait l’acquisition d’actions LVMH en 1987, issu de la fusion de Moët Hennessy et Louis Vuitton et finalise sa position dominante par une OPA en 1988. Businessman hors pair, il continue l’expansion du groupe et acquiert entre autres les marques Kenzo, Guerlain, Fendi, Marc Jacobs, DKNY ou Séphora. Il crée également une fondation, la fondation Louis Vuitton.

 

Alors, les connaissiez-vous ? Et des facteurs clefs de succès semblent-ils émerger ? Des traits de personnalité communs peut-être ? La question reste ouverte. Ni le pays d’origine, ni l’âge, ni le parcours académique, ni le secteur ne semblent être des déterminants absolus du succès de ces hommes aux parcours extraordinaires.

Au delà du top 5, qui sont donc les autres ? Ceux qui restent davantage dans l’ombre et continuent de façonner le monde ? 

Bien d’autres ont réussi et n’apparaissent pas dans le top 10 ou 20. Moins connus mais aux parcours tout aussi extraordinaires, ils tirent les ficelles de notre monde avec plus d’anonymat. Avez-vous par exemple entendu parler de Hansjorg Wyss, Aliko Dangote ou de Shiv Nadar ?

 

Hansjorg Wyss, Médical, Suisse, 8,7 milliards de dollars. Impact dans la protection de l’environnement et l’innovation médicale

Suisse de 77 ans, Mr. Wyss termine tout d’abord un mastère en Civil and Structural Engineering à l’Institut fédéral Suisse de la Technologie en 1959, puis un MBA à la Harvard Business School. Il travaille ensuite pour Chrysler au Pakistan, en Turquie et aux Philippines. En 1977, il devient président de Synthes, dans la fabrication médicale, entre autres, de produits de chirurgie, biomatériaux, instruments et implants pour les fixations, corrections et régénération des os et tissus humains.

Hansjorg Wyss devient progressivement actif dans la protection de l’environnement et rachète peu à peu des contrats d’exploitation miniers. En 1989, il établit la fondation Wyss, qui facilite les relations entre associations/ngos et le gouvernement américain afin d’œuvrer pour la protection de l’environnement. Grâce à lui, plus de deux millions d’hectares de terrain sont déclarés parcs nationaux. Il crée par la suite le Wyss Institute for Biologically Inspired Engineering, afin de financer la recherche pour des technologies inspirées de la nature à impact médical sur les tissus et organes humains.

 

Aliko Dangote, Sucre et Ciment, Nigéria, 16 milliards de dollars, « l’homme le plus riche d’Afrique ». Impact politique et social pour les populations déplacées

Aliko Dangote démarre comme entrepreneur dès ses 20 ans. Il obtient de son grand-père maternel et patriarche un prêt ainsi que trois camions de 10 tonnes, qu’il utilise pour faire du transport de ciment. Le ciment était rare à l’époque et les clients payaient plusieurs mois à l’avance, ce qui lui permit de rapidement rembourser le prêt. Puis il part au Lagos, où il arrive au moment où les militaires prennent le pouvoir et expulsent les hommes d’affaires de la ville, accusés d’être corrompus. Il en profite pour acquérir des licences d’import-export et se lance dans le sucre et le riz. Puis, ayant visité plusieurs entreprises au Brésil à la fin des années 1980, il décide de répliquer le modèle et crée parmi les plus grandes usines de production de ciment de tout le continent africain. Puis il profite d’une vague de privatisations pour acquérir et ériger trois des quatre principales raffineries de sucre du Nigeria. Il fournit les Coca-Cola, Pepsi et autres grosses compagnies de boissons sucrées en Afrique. Le groupe Dangote est aujourd’hui le plus gros conglomérat en Afrique de l’ouest. Cet homme de 57 ans possède également de fortes ramifications politiques au Nigéria et en Afrique et est considéré « l’homme le plus riche d’Afrique ». Il donne également des millions pour l’éducation et les causes sociales, notamment aux familles déplacées par les violences politiques. Il aurait ainsi donné 600 dollars à chaque famille qui aurait été déplacée suite aux violences politiques du Nigeria.

 

Shiv Nadar, Software et Technologie, Inde, 6,5 milliards de dollars. Impact pour l‘éducation. 

Shiv Nadar termine ses études en ingénierie électrique et électronique au PSG College of Technology de Coimbatore puis travaille pour le groupe Walchand dans le cuivre en 1967. Puis il fonde Microcomp afin de vendre des calculatrices en Inde, suivi de HCL en 1975. HCL grossit rapidement et il y fait fortune. La compagnie fournit des services IT pour diverses industries. Puis il crée Far East Computers à Singapour afin de vendre des équipements hardware IT. Aujourd’hui HCL est une des 5 plus grosses compagnies de software en Inde.

Shiv Nadar est également un grand philanthrope. Il fonde en 1996 le SSN College of Engineering de Chennai et crée sa fondation, la Shiv Nadar Foundation. Celle-ci tente d’améliorer l’éducation en Inde. En 2010, Shiv Nadar annonce vouloir donner un milliard de dollars, soit 10% de sa fortune de l’époque, pour l’éducation, et ceci à une condition – qu’elle soit versée sur cinq ans, tant qu’une philanthropie « créative » est maintenue. Elle se veut, par opposition à la philanthrophie « corrective », innovatrice afin de trouver des solutions soutenables sur le long terme.

 

Connaissiez-vous ces hommes ? Si oui, bravo. Si non, vous êtes probablement dans la majorité. Quelle leçon en tirer ? Que l’effet de halo des premiers prévaut et empêche de voir les autres ? Qu’il n’est pas possible de connaître toutes les success stories, même s’il s’agit d’hommes aux actions, relations et ramifications majeures ? Que le monde est façonné, tiré et dirigé par des personnes qui restent dans une certaine ombre ? Autant de questions qu’il est intéressant d’étudier, débattre et discuter.

 

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  • Ils sont pas très frais vos poissons….Globalia ?
    Il doit bien exister qq jeunes aussi. Peut on en déduire que la création de richesse était plus facile avant ? Je veux dire sans être mega intelligent ni avoir plein de thunes en banque, mais juste avec une bonne paire de c…. Est ce possible aujourd’hui ?

    • Si l’on va plus loin dans la liste, il y a plus de quadras, mais il n’en reste pas moins que généralement et à quelques exceptions près, ça prend du temps de devenir ultra-fortuné. Ca demande et ça a toujours demandé aussi un certain nombre de qualités, parmi lesquelles la tendresse et la tendreté en affaires n’ont effectivement pas la même place que les attributs virils, mais dont aucune ne suffit à elle seule.

      Quant à ce point commun des fondations, j’estime qu’il n’est pas directement révélateur d’un état d’esprit humaniste qui serait commun à la plupart des grands riches, c’est simplement un outil standard pour faire ce qu’on veut de son fric plutôt que de laisser l’Etat choisir pour vous. Bien entendu, d’une part il y a de grands humanistes aussi parmi les ultra-riches, d’autre part le caractère qui pousse à ne pas s’en laisser compter sur la manière de dépenser est aussi favorable à l’enrichissement.

      A propos, le numéro 123, Pierre Omidyar, qui a du garder une double nationalité française suite au passage par la France de sa famille, mériterait d’être plus connu dans ce pays.

  • Tout n’est pas rose, malgré les bonnes intentions affichées. Il faut relativiser le caractère philanthropique de certaines actions de ces fondations. Pour ne citer que celle des Gates, les critiques se sont faites nombreuses en 2007 sur la cohérence des investissements réalisés par rapport aux objectifs poursuivis. Il est par exemple difficile de comprendre pourquoi cette fondation a investi dans des compagnies pétrolières, alors qu’elle finançait en parallèle des campagnes de vaccination en Afrique dans des zones où ces mêmes compagnies ont fortement pollué les sols et l’eau. Il y avait d’autres cas du même type à l’époque, je ne m’en souviens plus, et je ne sais pas ci ces dérives ont toujours cours.
    Mais là n’est pas le sujet principal, je préfère nettement une fondation bien gérée avec des fonds privés plutôt qu’un Etat inefficace qui se croit plus fort que tout le monde, ce qui est clairement le cas aujourd’hui en France.
    A noter également que si ces personnes ‘façonnent’ le monde, ce n’est pas nécessairement dans le sens d’une plus grande liberté. Etant arrivés là où ils sont, ils sont souvent un très important facteur de résistance à toute forme de changement, eux aussi. Il faut le garder à l’esprit.

  • Ces gens font face à leurs responsabilités, sans avoir à appeler les paparazzi.

    Les gens préfèrent Marine Le Pen, Mélanchon ou Hessel, c’est plus fun, et on est sûr qu’ils ne font rien 🙂

    • Bah oui mais justement ils sont moins interessants. C’est vrai que ls fondations c’est souvent de la couverture. Quelques milliards par ci, quelques milliards par la, ca ne leur fait rien ils en ont tant. J’aimerais bien qu on voie plus ce qu’ils font dans ces fondations. Surtout pour les derniers la, l’homme le plus riche d afrique, j aimerais bien savoir ce qui se cache derriere… que du ciment?

  • Dans la réussite professionnelle il y a plusieurs facteurs: persévérance, relationnel, chance sont dans le tas…. pour le reste on peut discuter longtemps.

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