Manger-Bouger : 12 ans d’échec des politiques de prévention

Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas. Évitez aussi de suivre les conseils des politiques qui veulent vous dicter votre vie.

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Manger-Bouger : 12 ans d’échec des politiques de prévention

Publié le 6 février 2013
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Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas. Évitez aussi de suivre les conseils des politiques qui veulent vous dicter votre vie et des scientifiques qu’ils subventionnent.

Par J. Sedra

Depuis une grosse trentaine d’années, le surpoids et l’obésité sont en progression nette dans les populations des pays industrialisés, y compris en France.

Sur cette période, le diabète de type 2 a pris des proportions épidémiques.

Sa fréquence a été multipliée par près de 4, et aujourd’hui en France cette seule maladie représente 10 % des dépenses de la sécurité sociale – elle est aussi la première cause d’amputation, de cécité, de mise sous dialyse et d’invalidité complète. Au niveau mondial, cette maladie tue désormais plus que le sida. De la même manière, les maladies cardiovasculaires sont devenues la première cause de mortalité en France, comme dans de nombreux pays développés. L’hypertension artérielle est considérée comme une de leurs causes principales.

Ces trois affections : obésité, diabète et hypertension, sont regroupées sous l’appellation troubles du métabolisme, car en fait de maladies, ce sont des ensembles de symptômes qui trouvent leur source dans un dérèglement plus ou moins généralisé du métabolisme humain – nos biomécanismes de régulation de l’énergie.

De 1990 à 2000, en France, l’obésité a augmenté en passant de 2 à 9 % de prévalence, le diabète de 2 à 3 %, l’hypertension de 9 à 13 %. Les projections d’évolution pour l’avenir n’étaient pas bonnes du tout. Les Français étaient malades.

Fort heureusement, les autorités publiques veillaient, et une mission parlementaire a été créée fin 2000 pour étudier ces phénomènes, et prendre les mesures de prévention nécessaires pour enrayer cette progression. Ces actions furent organisées lors des états généraux de l’alimentation, le 13 décembre 2000, et commencèrent en 2001 avec un ambitieux programme lancé en grande pompe par Lionel Jospin, Premier ministre d’alors.

Ce Programme National Nutrition et Santé (PNNS) est dès le départ soumis à une évaluation régulière et conditionné à des objectifs précis, avec en particulier celui de stopper l’augmentation de la prévalence de l’obésité adulte, du surpoids infantile, du diabète et de l’hypertension. Il inspire des plans similaires dans plusieurs autres pays, par exemple la Belgique, et fait référence au niveau de l’Europe.

Mais 12 ans après, quel bilan peut-on concrètement faire de ces actions de prévention engagées par l’État au nom de la santé publique du public ?

Le PNNS a été évalué en 2006 par l’OPEPS (Office Public d’Évaluation des Politiques de Santé) créé dans ce but, ce qui vaut au programme d’être renouvelé en 2006 pour cinq ans supplémentaires, puis il est à nouveau évalué cette fois par l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) pour être reconduit en 2011 jusqu’en 2015.

Le PNNS, c’est un budget sans cesse en hausse, atteignant 19 millions d’euros cette année… auquel s’ajoute le Plan Obésité voulu par Nicolas Sarkozy, pour la période 2010-2013, destiné à améliorer le dépistage des troubles du métabolisme et la recherche sur le sujet, qui porte le total à 210 millions d’euros pour toute la période.

On sent que c’est la crise.

À cela s’ajoute encore le Programme National pour l’Alimentation qui crée un Observatoire de l’Alimentation proposant des mesures spécifiques d’étiquetage obligatoire et faisant des campagnes d’information sur la nourriture et le goût ; et enfin un Conseil National de l’Alimentation (CNA) qui doit faire des synthèses et des rapports sur le sujet.

Je laisse au lecteur le soin de deviner pourquoi il y a dans ce domaine un tel cumul, et pourquoi président, Premier ministre et ministre de la Santé se marchent ainsi mutuellement sur les pieds.

 

Qu’y a-t-il au Programme ?

Le PNNS consiste en un financement de programmes de recherche (en grande majorité publique) et en campagnes d’informations.

Il y en a certes pour le grand public, vous connaissez probablement déjà tous les bandeaux sur les publicités et les inserts à la radio « pour votre santé etc. » et les horripilants jingles dans les programmes pour enfants. Mais, vous ne le savez peut-être pas, la majorité de ces campagnes est à destination des professionnels de santé, qui reçoivent quantité de productions papier et autres matériels qui doivent les aider à connaître et faire connaître les recommandations nutritionnelles et d’hygiène de vie officielles.

S’y ajoutent des formations obligatoires supplémentaires et des chartes d’engagement pour les professionnels de la restauration collective, des services sociaux, de l’enseignement et de certains domaines de la santé (pédiatrie, obstétrique, maternité, cardiologie, médecine du travail et du sport, etc.), et des partenariats plus ou moins volontaires de grandes marques de l’agro-alimentaire.

Le PNNS sert aussi à mettre en commun pour toutes les institutions publiques du domaine de la santé une sorte d’état de l’art du conseil nutritionnel, pour éviter que les uns et les autres se contredisent… ce qui en fin de compte dessert le progrès scientifique. On y reviendra.

Le PNNS a été évalué à deux reprises, avec fin 2005 celle faite avec le concours de l’INSERM pour le compte de l’OPEPS, dont je conseille l’édifiante lecture pour deux raisons.

D’une, ce texte est particulièrement complaisant avec l’action de l’État : sénateurs, bureaucrates, chercheurs et professeurs – tous du secteur public – s’y congratulent d’agir pour plus de prévention, se félicitent de la pénétration de leurs recommandations auprès des professionnels de la santé, se réjouissent de financer toujours plus de recherche publique, puis constatent sans la moindre remise en cause la progression ininterrompue des maladies qu’ils étaient censés prévenir.

Et de deux, il contient cette perle :

« L’insuffisance d’évaluation rigoureuse de la plupart des actions est un autre point faible. Une méthodologie d’évaluation doit être développée pour justifier et orienter les allocations de ressources par les financeurs. »

L’évaluateur a tout simplement oublié de mesurer les résultats concrets des actions à évaluer…

Heureusement, la seconde évaluation du PNNS, en 2010, réalisée cette fois par l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) avec le concours de l’Observatoire de la Qualité de l’Alimentation, relève le niveau en faisant une véritable évaluation critique des résultats observés :

 

« Sur la période 2000-2006 la prévalence de l’obésité (hommes, femmes) progresse passant d’environ 10% aux alentours de 12 % en 2006, soit une progression de 20 %. Selon l’enquête Obépi 2009 ce taux passe à 14-15 %, soit une augmentation d’environ 50 % sur la période 2000-2009. En revanche la prévalence du surpoids apparaît à peu près stable sur la même période. La prévalence du surpoids est supérieure chez l’homme que chez la femme dans toutes les enquêtes, en moyenne d’un tiers à 50 % supérieure chez l’homme que chez la femme. La prévalence de l’obésité est approximativement semblable dans les deux sexes, légèrement supérieure chez les femmes selon Obépi 2009. Le PNNS1 n’a pas fait la preuve de sa capacité à atteindre l’ objectif fixé et selon les études ObÉpi les plus récentes le PNNS2 ne témoigne pas de plus d‘efficacité que le PNNS1 sur ce sujet.

[…]

S’agissant des résultats concernant les autres objectifs nutritionnels hors surpoids et obésité il est nécessaire de se reporter à l’annexe spécifique qui leur est consacrée : sur la période du premier PNNS il est possible de considérer que les seuls objectifs nutritionnels atteints portent sur la consommation de fruits et légumes et celle de sel. »

 

En dehors de ces quelques lignes, le rapport porte essentiellement sur l’organisation des efforts, la mise en œuvre du programme et les méthodes employées pour promouvoir les recommandations nutritionnelles et de mode de vie officielles, plutôt que sur l’efficacité réelle de ces recommandations. C’est maigre pour se faire une idée, il vaut mieux aller directement à la source pour voir si, effectivement, 12 ans de manger-bouger n’auraient effectivement pas fait reculer l’obésité, le diabète ou l’hypertension.

La source principale de statistiques employées lors de la rédaction des deux évaluations, c’est l’enquête ObEpi, conduite par les laboratoires Roche.

C’est une étude épidémiologique réalisée par périodes de trois ans depuis 1997. À ces chiffres, on peut ajouter les statistiques de l’assurance-maladie, ainsi que le rapport annuel de l’état de santé de la population française réalisé par la DREES.

Voici ce qu’ils ont à nous apprendre.

 

Obésité adulte

  • augmentation relative moyenne de +5,9 % par an, inchangée : de 9,6 % en 1999 à 15 % en 2011
  • augmentation du tour de taille moyen de +1 cm/an, inchangée
  • augmentation de l’IMC +0,1 kg/m2/an, inchangée

 

Surpoids infantile

  • de 3 % environ en 1980, à 5 % en 1990, puis environ 12 % en 2000, et entre 16 % et 18 % de surpoids (dont 3 à 4 % d’obésité) en 2011
  • d’après l’AFPA et l’INPES (journée de l’obésité infantile 2012) ce sont des « statistiques en constante augmentation »

 

Diabète

Augmentation relative moyenne de +6 % par an, aujourd’hui près de un Français sur 20 est diabétique.

 

Hypertension artérielle

  • augmentation relative moyenne de +2,6 % par an
  • 11 millions de Français, presque 1 sur 6, en hypertension artérielle sévère, avec 100 000 nouveaux cas dépistés par an

 

Il y a bien eu une baisse relative de 5 % des infarctus entre 2000 et 2007, mais elle est imputable entièrement à la réduction du tabagisme sur cette période.

À part certaines affections neuro-psychiatriques, les maladies de longue durée, dont les troubles du métabolisme, ont connu une progression toute linéaire pendant toute la durée du PNNS. Pour ce qui est de leur prévention, en termes objectifs, le PNNS est un échec total.

Mais pour quelle raison ?

 

Le public ignore-t-il les recommandations officielles ?

Soit le PNNS échoue à changer les habitudes alimentaires et de mode de vie des Français, soit ces recommandations ne fonctionnent pas.

Penchons-nous sur la première hypothèse.

Est-ce que les Français ont modifié leurs habitudes conformément aux suggestions appuyées des autorités publiques et médicales ?

Pour répondre à cette question, il suffit de rouvrir la seconde évaluation du PNNS, celle de l’IGAS, qui mentionne les objectifs secondaires du PNNS, et en particulier ceux qui ont été partiellement ou totalement atteints :

  • réduction de la consommation de sel (-0,3 g/jour soit – 5 % entre 2000 et 2011)
  • augmentation de la consommation de fruits (doublement de la part de population consommant régulièrement 3 à 5 fruits et/ou légumes frais par jour)
  • augmentation de l’activité physique
  • réduction de l’apport en lipides (de 40 % de l’apport calorique moyen en 2000 à 37 % en 2011)

 

Il ressort des statistiques que les Français, adultes comme jeunes, ont fait des efforts et au moins commencé à suivre les recommandations officielles. Pourtant ils ne s’en portent pas mieux, au contraire même : si la plupart des troubles métaboliques sont encore en progression constante, le diabète semble même accélérer en prévalence dans les années manger-bouger.

 

Quelles bases scientifiques ?

Si les conseils du PNNS sont suivis par les Français, mais n’ont pas les effets préventifs espérés, cela veut dire qu’ils ne sont peut-être pas efficaces.

Examinons, à la lumière des dernières décennies de recherche médicale, la pertinence scientifique de ces recommandations.

Pour prévenir le surpoids et l’obésité, le PNNS recommande de réduire l’apport en graisses, surtout saturées, d’augmenter l’apport en fruits et légumes, et d’augmenter l’activité physique.

D’après les évaluations du PNNS, ces trois objectifs sont au moins partiellement atteints, et cela n’a eu aucun effet sur la prévalence du surpoids et de l’obésité, qui ont continué leur progression vers les niveaux déjà constatés aux USA – nous devrions les avoir rattrapés d’ici 2020.

Le PNNS se fonde entièrement sur l’hypothèse de « l’appétit perverti » posée par Louis Newburgh dans les années 1950, à savoir que les obèses le deviennent en mangeant trop et en se dépensant trop peu par simple comportement glouton inexpliqué, à laquelle nos experts français ajoutent d’autres hypothèses d’ordre socio-économique :

« Déséquilibre entre l’apport alimentaire et la dépense énergétique, causé par :

  • une baisse des prix des aliments
  • une plus grande disponibilité des aliments
  • une diminution de l’activité physique

 

L’inflation des réserves adipeuses qui caractérise l’obésité résulte en premier lieu du déséquilibre entre entrée et sortie d’énergie.

Il s’agit de réduire la pression environnementale par une action sur les facteurs qui génèrent une sédentarité croissante et l’excès de consommation calorique.

L’obésité est une maladie chronique. »

 

Sauf que… l’obésité n’est pas vraiment une maladie, c’est un symptôme.

Ce sont les dérèglements à l’origine de cette prise de poids ininterrompue qui sont la vraie maladie, et la véritable cause des risques sanitaires que l’on cherche à prévenir et qui sont associés à l’obésité.

Pourquoi pathologiser un symptôme pour en faire une maladie ?

D’ailleurs il peut être démontré que toute cette explication est fausse du fait de l’existence de populations pauvres régulièrement frappées de famines ou de privations diverses et qui sont quand même atteintes d’obésité, comme celles citées par Gary Taubes dans son livre FAT: pourquoi on grossit, au chapitre 4 : les Napolitains des années 1950, les Indiens Pimas au XIXe siècle, les Nauruans, les ethnies zoulous d’Afrique du Sud, etc.

Et les prix des aliments ont augmenté en France depuis 2007, on en a beaucoup parlé dans les médias, pourtant ça n’a pas fait maigrir les Français.

En fait l’idée même que l’obésité soit une conséquence d’un déséquilibre entre « entrées » et « sorties » caloriques est démolie par la recherche médicale et particulièrement depuis les années 1990, de même que la baisse d’activité physique a été démontrée comme étant, non pas une cause mais une conséquence de la prise de poids à travers les mécanismes de feedback hormonaux du métabolisme l’énergie : insuline, ghreline, leptine, glucagon, et quelques autres.

Pourtant c’est cette suite d’idées fausses qui fonde toutes les actions de prévention du surpoids et de l’obésité par l’État français :

Délivrer au consommateur une information complète, visible et compréhensible sur la composition des produits, grâce à une réglementation plus précise de l’étiquetage et de la publicité en prévoyant des messages adaptés aux populations fragiles ou à risque. Cette information obligatoire pourrait être étendue aux aliments servis dans les restaurants, y compris dans le cadre de la restauration scolaire ou collective.

Favoriser la consommation des aliments à faible densité énergétique et forte valeur diététique, en particulier les fruits et légumes, en les subventionnant, ce qui paraît plus efficace que le système consistant à taxer plus fortement les produits caloriques (la « fat tax ») et qui, au final, pénalise surtout les ménages modestes.

Améliorer la qualité de l’offre alimentaire en limitant le sucre dans la composition des aliments et des boissons et en réduisant la taille des portions.

Encourager l’activité physique, en intégrant l’objectif de lutte contre l’obésité dans la politique de la ville et des transports, en développant les zones piétonnes et en favorisant les modes de déplacements actifs, par exemple par la construction de pistes cyclables et de parkings destinés aux bicyclettes.

Développer l’accès aux équipements sportifs en milieu scolaire, universitaire, professionnel et urbain pour diminuer le coût relatif de l’activité physique par rapport aux loisirs passifs.

Aucune de ces propositions, sauf partiellement et indirectement la troisième, n’a d’impact sur le problème de fond, à savoir le dérèglement du mécanisme hormonal de régulation du métabolisme, celui-là même qui se trouve au cœur des troubles métaboliques.

Les autres ne mènent nulle part voire sont contreproductives, et comme on l’a vu, l’effet net de l’ensemble en matière de santé est nul.

Ça ne fonctionne pas.

De manière plus générale, tout le problème de la nutrition et de ses effets sur la santé n’est vu qu’à travers le prisme déformant de cette idée, alors qu’une hypothèse bien plus crédible, au regard de la science accumulée depuis au moins les années 1930, serait que les traitements préconisés ne s’attaquent qu’au symptôme principal, l’embonpoint, au lieu de cibler les vraies causes. Et donc, constatant le peu d’efficacité de la méthode, les experts du PNNS en concluent que l’obésité est une maladie « résistante » aux traitements !

Le dérèglement du métabolisme entraîne un excès de stockage des calories, ce qui prive votre corps d’énergie, ce qui stimule l’appétit. Et non pas l’inverse.

En jouant sur la façon dont le métabolisme réagit à ce que vous mangez, vous pouvez obtenir aussi bien une prise de poids qu’une perte de poids avec exactement le même nombre de calories, comme l’ont montré dès 1956 les docteurs Alan Kekwick et Gaston Pawan.

Inversement, le Dr Herman Taller, dans les années 1960, notait que pour certaines personnes, les régimes de restriction de calories n’entraînait aucune perte de poids. Et si vous avez comme moi fait l’expérience de tenter de perdre du poids durablement selon les préceptes ordinaires de manger moins et bouger plus, vous savez que même si ça marche un peu, dans 98 % des cas vous reprenez encore plus de poids à long terme – autrement dit, avec cette méthode, quand vous maigrissez, c’est uniquement par accident. Le métabolisme s’ajuste à ce qu’on mange, pas l’inverse.

En fait, celui qui croit qu’il ne pourra pas se mettre à grossir du moment qu’il mange exactement le même nombre de calories chaque jour, me fait penser à quelqu’un qui dirait « je me fiche que le prix de l’essence augmente, de toute façon je mets seulement 20 euros à chaque plein, pas plus ».

La complexité du métabolisme avec ses nombreux mécanismes de feedback lui passe complètement au-dessus de la tête. Ce que je tire de mon expérience personnelle, et que je retrouve dans les expériences de nombreuses autres personnes avec un passé de surpoids ou d’obésité, c’est justement qu’en mangeant exactement pareil pendant des années, il y a eu un moment, pour moi vers l’âge de 23 ans, à partir duquel on se met à grossir sans manger plus ni différemment, alors qu’avant le poids était stable.

En fait ce mythe des calories et de la « gloutonnerie individuelle » convient bien à l’autorité publique parce qu’il rend les gros coupables de s’être rendus malades, ce qui les culpabilise et les infantilise.

Cela imprègne totalement la conscience collective en matière de nutrition et sert de pierre angulaire à toute initiative politique dans ce domaine, détournant la recherche et les traitements des bonnes pistes. On essaie de faire maigrir les gens pour les guérir, au lieu de chercher ce qui les a rendu malades et les a en conséquence fait grossir.

Il est impossible de remettre ce dogme en question parce que le critiquer, c’est automatiquement dédouaner les malades donc inciter à la gloutonnerie, un péché cardinal, et c’est aussi critiquer l’autorité de l’État, qui ne supporte aucune remise en question… même quand il a tort.

Quand l’autorité publique soutient une croyance infondée, celle-ci devient intouchable, et il est presque impossible de la remettre en cause.

Le PNNS recommande aussi de manger moins de graisses saturées comme moyen de prévenir les maladies cardiaques – la baisse de leur consommation globale est d’ailleurs un objectif secondaire du programme, en bonne voie d’être atteint.

Le problème, c’est qu’il n’y a aucun lien entre les graisses saturées et les maladies cardiaques.

Si vous essayez, comme les chercheurs de cette méta-analyse des nombreuses études statistiques réalisées sur le sujet, d’établir le taux de corrélation entre combien de graisses saturées on mange, et à quelle fréquence on développe une maladie cardiaque, vous aurez une valeur qui se baladera autour de zéro sans s’en écarter franchement. Suivant les pays que vous étudiez vous pouvez même avoir une corrélation négative :

Il en va de même avec le cholestérol, dont la corrélation avec les maladies cardiaques serait au mieux non-linéaire :

Cliquez sur l’image pour l’avoir en taille réelle.

Ce mythe particulier sur les graisses saturées et le cholestérol a été présenté en 1953 par Ancel Keys, puis a été adopté très médiatiquement par le président Eisenhower (qui mourut d’une énième crise cardiaque après avoir banni toute graisse de son alimentation), a été relayé par les malthusiens des années 1960-70 que ça arrangeait bien, et finalement, il a été mis sur un piédestal en 1977 par la commission sénatoriale du gouvernement fédéral américain qui a établi les premières recommandations nutritionnelles officielles : la commission McGovern, du nom du sénateur George McGovern qui la présidait.

Pourquoi ce dernier a-t-il sélectionné cette théorie plutôt que les autres qui lui étaient proposées par les nombreux scientifiques audités, et même contre l’avis du directeur de l’académie nationale des sciences ?

Tout simplement parce que c’est celle que lui recommandait son médecin personnel. Cet adoubement officiel par le gouvernement de la plus grande puissance mondiale fait que ce mythe s’est répandu partout dans le monde. Il est encore aujourd’hui très présent, y compris chez les professionnels de santé et dans notre pays, malgré l’absence répétée depuis des décennies de toute preuve scientifique pour l’étayer, exactement comme pour le mythe des calories.

L’autre piste poursuivie par le PNNS pour prévenir les risques cardiaques, c’est que faire maigrir ou freiner la prise de poids réduirait ce risque.

Or, c’est exactement cette hypothèse qui a été testée cliniquement par le NIH, l’équivalent britannique de notre sécurité sociale, sur 5145 sujets en surpoids et atteints de diabète de type 2 : c’était l’étude Look AHEAD.

Les sujets ont été divisés en deux groupes homogènes au hasard, et l’un des groupes a reçu pendant 11 ans un suivi nutritionnel intensif basé sur des recommandations tout à fait similaires à celles du PNNS, c’est-à-dire essentiellement manger moins, en particulier moins de graisses saturées, faire plus de sport, limiter le sucre et le sel, favoriser les fruits et légumes frais etc.

Des centaines de médecins, de diététiciens et de coachs sportifs étaient mobilisés pour faire maigrir de cette manière le groupe de malades choisi pour l’intervention. Le résultat ? S’ils ont bien fait perdre un peu de poids aux sujets traités (seulement 5 % en 11 ans avec un régime limité à 1000 calories par jour), par rapport au groupe de contrôle, ça n’a strictement pas fait baisser la fréquence de maladie cardiovasculaire, ni évidemment guéri le diabète ou corrigé leur tension artérielle. Cette étude a coûté presque 200 millions d’euros au gouvernement britannique, qui n’en a rien retiré du tout puisque les recommandations officielles du NIH n’ont pas évolué après cet échec. Et malheureusement il faut probablement s’attendre à la même chose avec les efforts du gouvernement français.

Et justement, en matière de prévention du diabète de type 2 – qui contrairement au type 1 est acquis – au-delà du simple dépistage, le PNNS part du principe que, puisque l’obésité ou le surpoids et le sédentarisme sont statistiquement liés au diabète de type 2, prévenir la prise de poids par l’amélioration de l’alimentation et la pratique d’exercice physique régulier devrait « logiquement » prévenir le second ou améliorer les conditions de vie des malades… ce qui est un sophisme d’induction erronée.

Encore une fois, ça consiste à traiter les symptômes en espérant que ça va guérir la vraie cause. Un peu comme si, constatant des disparités de revenus entre Français blancs et Français noirs, le gouvernement décidait de subventionner des crèmes éclaircissantes pour faire disparaître ces inégalités.

Le diabète est essentiellement une intolérance aux glucides, soit parce que vous n’avez pas la capacité à fabriquer de l’insuline, l’hormone nécessaire pour gérer l’influx de glucose quand vous mangez des glucides (c’est le diabète de type 1), soit parce que votre corps est devenu progressivement insensible aux signaux insulinogènes ou à l’insuline elle-même (c’est le diabète de type 2).

C’est un problème d’hormone, c’est pour ça que cette maladie est liée aux autres troubles du métabolisme et à l’obésité : parce qu’à la base ce sont tous des problèmes de dérèglements hormonaux. La quasi-totalité des complications du diabète acquis viennent de l’hyperglycémie, symptôme indirect de cette maladie suite à la digestion de glucides.

Le PNNS conseille de réduire la part de calories représentées par les graisses dans l’alimentation au profit des glucides, ceux-là même qui causent la sévérité de ces complications.

Depuis les années 1970, la part calorique des lipides est passée de 50 à 40 % en 2000, et à 37-38 % aujourd’hui – et ça continue lentement de baisser grâce au PNNS (l’objectif chiffré officiel est de 35 %, à comparer avec les 30 % visés par la FDA aux USA). Sur la même période la part calorique moyenne des glucides suivait la progression inverse, et on a eu l’explosion proprement épidémique du diabète, la hausse constante de l’obésité et la prévalence effarante des maladies cardiovasculaires.

Mais que se passe-t-il quand on fait l’inverse, c’est-à-dire qu’on remplace les glucides par plus de lipides ?

Eh bien il se passe ceci :

  • baisse de prévalence des maladies cardiaques,
  • perte de poids maintenue à long terme,
  • baisse importante de l’hémoglobine glycquée (ou HbA1C), le marqueur le plus fiable de la maladie, ramené quasiment à sa valeur normale de 6,
  • enfin arrêt du traitement médicamenteux pour l’écrasante majorité des patients.

 

Pour moi ça s’appelle « guérir du diabète », alors que le diabète est considéré comme incurable. Ces résultats ont été reproduits à plusieurs reprises, avec des résultats d’autant meilleurs que le régime comportait moins de glucides.

Et quel impact sur les facteurs de risque cardiovasculaires, à savoir les indices physiologiques de la bonne ou mauvaise santé cardiaque ?

C’est ce qui ressort de cet autre essai clinique :

  • baisse de la tension artérielle,
  • baisse des triglycérides sanguins,
  • hausse du HDL, le bon cholestérol,
  • baisse des marqueurs d’inflammation.

 

Ce genre de résultat a été reproduit avec succès dans d’autres essais cliniques, partout dans le monde, comme par exemple le test clinique « A to Z » de Stanford.

Mais ces progrès de la recherche médicale des deux dernières décennies ne sont même pas mentionnés dans les rapports scientifiques des experts du PNNS, parce qu’ils vont à l’encontre du dogme sur les méchantes graisses et les gentils féculents, parce qu’il faudrait admettre qu’on a fait fausse route depuis le début.

Non, le PNNS continue de soutenir qu’il faut des féculents à chaque repas, et manger encore moins gras, alors que c’est le contraire qui fait la preuve de son efficacité.

Outre-Atlantique, la presse commence à rapporter cette dissonance entre recherche médicale récente et dogme diététique établi. Et elle commence aussi à se pencher sur les méfaits potentiels, jamais considérés jusqu’ici, de la restriction des graisses, comme peut-être les troubles de l’attention chez les enfants et adolescents, ou les déficiences de plus en plus courantes en vitamines liposolubles (vitamine A, D, K) qui nécessitent la présence de graisses pour être absorbés par l’organisme.

Ici en France, c’est tout juste si l’AFSSA a suggéré de réévaluer les recommandations en matière de graisses.

Pour prévenir ou réduire l’hypertension, le PNNS conseille l’arrêt du tabagisme et une réduction de la consommation d’alcool, ce qui effectivement a des effets bénéfiques sur la santé, et indirectement sur la tension, mais il conseille surtout de réduire la consommation de sel, ce qui par contre n’a aucun effet sur la tension artérielle.

Et là encore, les effets potentiellement néfastes de cette réduction n’ont pas été envisagés.

Ainsi on découvre avec retard que la restriction de sel aggrave la résistance à l’insuline, qui est l’un des dérèglements hormonaux commun au diabète de type 2 et au développement de l’obésité. Par ailleurs le manque de sodium est associé à la démence sénile chez les personnes âgées, et le manque d’iode qui l’accompagne souvent est associé avec un risque plus élevé de crise cardiaque et d’accidents vasculaires.

Il se pourrait donc qu’en la matière, le PNNS réussisse même à être contreproductif.

 

La science fossilisée

Bref, aucune découverte importante récente en matière de prévention des trois grands troubles métaboliques n’est considérée dans chaque nouvelle mouture du grand plan national d’intervention en nutrition.

La science du PNNS est figée dans des hypothèses obsolètes, vieilles de plusieurs décennies.

Ce sont des actions et des conseils aux fondations scientifiques erronées, dont très peu fonctionnent vraiment et sont de toute façon annulés par ceux qui sont contreproductifs, pour un effet préventif net parfaitement nul.

C’est un échec complet.

Au lieu de vérifier leurs présupposés de départ, les experts et bureaucrates participant au programme se servent de la dégradation continuelle de la santé du public comme justification à encore plus d’actions de prévention, sur le même modèle que celles déjà prises jusqu’ici. Au bout d’une dizaine d’années sans résultat, le PNNS a même été augmenté d’un Plan Obésité qui a démultiplié son budget. Moins ça marche, et plus ils s’acharnent à faire la même chose mais encore plus fort… et encore plus cher.

 

Pourquoi les experts médicaux mettent-ils leur poids derrière des hypothèses que l’on sait fausses, pour certaines depuis des décennies ?

Comment en sont-ils arrivés à soutenir des conseils et des hypothèses qui ne servent pas leur cause et finalement nuisent à leur crédibilité ?

Et pourquoi les pouvoirs publics augmentent sans discontinuer les budgets de scientifiques qui continuent de se planter ?

La science fonctionne par la guerre des idées et des théories.

Tous les jours des hypothèses sont abattues par des faits nouveaux, des théories sont détruites et remplacées par d’autres qui peuvent survivre à ces faits. C’est comme ça que progresse notre connaissance de la réalité. Pour cela, il est nécessaire d’avoir des explications différentes qui sont en compétition pour mieux expliquer les faits les unes que les autres, et qu’elles soient toutes envisageables, sinon il n’y a plus de moteur à ce cycle.

Le cœur du problème, et cela vaut en nutrition comme en économie et comme dans d’autres domaines, est le suivant : dès que l’État se mêle de science, automatiquement il crée de facto une théorie officielle, qui devient alors supérieure aux autres théories, ce qui grippe le moteur du progrès scientifique. À moins d’avoir un intérêt spécifique à intégrer des faits nouveaux, l’autorité n’a pas besoin de modifier ses positions théoriques en matière de science. Et ça n’arrive à peu près jamais puisque son intérêt est dans le statu quo, plutôt que dans la remise en cause de sa propre position dominante.

En plus, l’État distingue entre les spécialistes qu’il a cooptés et les autres.

Il leur transmet, à eux et pas aux autres, de son autorité. Pour reprendre l’excellente formule de Thomas Sowell, ils « reçoivent l’onction du Seigneur », ils sont alors en position d’influencer les politiques publiques en matière de recherche, de santé, de prévention, de pollution, et même d’implémentation technologique (comme on l’a vu avec le gaz de schiste), ce qui leur donne un levier considérable pour avancer leur carrière par rapport à leurs rivaux, et pour promouvoir leurs théories favorites au détriment des autres et mille autre petites entorses à l’intégrité. Et c’est humain. Quand on vous propose un budget de recherche très conséquent pour étudier (et entre les lignes confirmer) une théorie, même si ce n’est pas la vôtre elle a tendance à devenir très vite votre marotte.

Mais l’autorité ne compte en rien pour déterminer le vrai du faux, ou juger de la pertinence d’une théorie.

C’est pour ça que la science n’est pas, ne doit jamais être, une question d’autorité, mais seulement de confrontation aux faits, quitte à briser des réputations et des carrières – c’est même nécessaire pour faire de la place aux nouvelles idées comme aux nouvelles carrières, c’est le principe de la destruction créatrice appliquée à la connaissance.

Tandis qu’au contraire, quand l’autorité se charge d’une question scientifique cela se fait du haut vers le bas, donc il lui faut toujours agir de manière cohérente et ne garder que des théories et des hypothèses qui ne se contredisent en rien, pour faire un tout théorique unique et éviter que ses actions s’annulent entre elles mais aussi pour maintenir une certaine prétention de compétence.

C’est pour cette raison que la science « officielle » se fourvoie si facilement : cet effet « onction du Seigneur » mitige voire annule la falsifiabilité des théories de ceux qui sont trop influents auprès de l’État, et crée une sorte de monopole d’un ensemble théorique sur tous les autres, ce qui fige complètement la science.

En d’autres termes, l’édifice scientifique sur lequel est bâti le PNNS tout entier constitue un énorme mal-investissement, que l’État se refuse à liquider à perte. C’est probablement pour ça qu’aucune des conclusions scientifiques nouvelles que j’ai citées jusqu’ici n’a été intégrée aux recommandations du PNNS depuis toutes ces années.

Friedrich Hayek dénonçait déjà par anticipation ce phénomène dans son discours d’acceptation du Prix Nobel d’économie en 1972 : il expliquait que, lorsque le spécialiste s’adresse à des profanes, le fait d’être ou non décoré ou reconnu d’une manière ou d’une autre par les autorités publiques ou académiques lui confère à son tour une forme d’autorité sur les autres scientifiques, et ce même s’il sort de son domaine et même s’il se trompe.

C’est ainsi que nous nous retrouvons aujourd’hui coincés avec le modèle obsolète de l’équilibre calorique et l’hypothèse lipidique sur le cholestérol.

Du côté politique, ce n’est guère mieux, car les incitatifs qui s’appliquent aux participants du programme sont complètement déséquilibrés.

Le public ne peut pas cesser de faire affaire avec l’État, ni en totalité ni en partie, que les politiciens du moment lui plaisent ou non, qu’il les réélise ou non. Les missions qui affectent le public n’ont pas de feedback du public, le bénéficiaire supposé, vers l’agent – et seuls les politiciens sont en mesure de choisir de récompenser ou punir un agent suivant ses résultats. De sorte que les politiciens sont en position de détourner les initiatives et les moyens engagés, en utilisant la carotte et le bâton, vers n’importe quel intérêt ou groupe d’intérêt qui leur convient mieux, au mépris de toute pertinence scientifique et donc, au final, de tout résultat concret en matière de prévention et de santé publique.

Par exemple, il y a les controverses sur l’huile de palme qui serait mauvaise pour la santé, ainsi on fait du protectionnisme à travers le PNNS.

Ou bien on favorise le colza, une production locale, en parlant des « bienfaits » supposés de ses omega-3.

Pareil avec les produits laitiers : est-ce qu’on ne chercherait pas à écouler une surproduction ?

On peut faire aussi détourner le PNNS vers l’écologie en parlant d’alimentation durable, et revoilà l’huile de palme et sa diabolisation.

Les lobbies végétariens aussi s’y mettent, avec les histoires de lien supposé entre viande et cancers, jamais prouvés.

En continuant de diaboliser le cholestérol, on offre à l’industrie pharmaceutique une clientèle captive d’un côté, et de l’autre des subventions massives à travers les remboursements de la sécu, et c’est le public qui paie doublement par sa santé et par le portefeuille.

Dans tout ça, les objectifs de prévention des troubles métaboliques sont relégués au second plan, loin derrière les intérêts bien compris des uns et des autres en position d’autorité et donc impossibles à contester.

Le PNNS fonctionne en roue libre, indépendamment du fait de remplir ses objectifs officiels, servant au gré des circonstances les intérêts transitoires de tel ou tel scientifique ou tel politicien qui y participe, et il continuera tant qu’aucun d’entre eux ne dénoncera l’échec du programme auprès du public. Ils n’ont aucune raison de jamais le faire bien sûr, c’est pour cela que le programme tout entier est « récompensé » par des budgets en hausse : parce que, du point de vue des participants, il atteint ses vrais objectifs inavoués, notamment celui de conforter ceux qui décident dans leur position dominante.

Car c’est trop rassurant et trop confortable de croire que vos patients, ou plutôt devrais-je dire vos sujets, sont malades à cause d’une sorte d’insuffisance morale interne, qu’ils sont en quelque sorte coupables de leur maladie. Cela permet de les culpabiliser, donc de prendre facilement l’ascendant sur eux, cela permet aussi de se poser en sauveur, mais surtout cela dédouane d’emblée l’autorité de son propre échec, puisque si les recommandations officielles ne marchent pas, c’est forcément parce que la population malade n’écoute pas, ne fait pas assez d’efforts, commet encore trop de péchés de gloutonnerie.

Il y a d’ailleurs une dimension de pathologisation d’ordre psychologique, visible en particulier dans les médias généralistes, qui se développe depuis quelques années.

Cela se traduit par des actions de prévention de type « re-ritualisation des repas » : aussi ridicules que ça puisse paraître c’est un angle d’intervention sérieusement retenu par les autorités publiques pour combattre le surpoids et le diabète.

Pareil avec les troubles du comportement alimentaire, d’ailleurs : on suppose peut-être un peu vite qu’anorexie et boulimie seraient purement psychologiques et par exemple dus à un « déferlement » d’images et de publicités, niant un peu plus le rôle de l’individu dans ses choix du quotidien d’une part, et d’autre part les possibles effets des dérèglements hormonaux (encore eux) sur la biochimie du cerveau, en particulier sur les signaux de la faim et de la satiété et sur les mécanismes de l’addiction.

 

Une méthode vouée à l’échec par nature

En conclusion le PNNS est devenu un point focal de l’attention de tous ceux qui veulent prendre le contrôle de votre vie. Et ils tirent dans tous les sens pour se l’approprier, au détriment de la santé publique et du progrès scientifique.

La prise et la perte de poids sont beaucoup plus compliquées que « manger moins et bouger plus », et il serait vraiment temps que l’ensemble des autorités publiques, politiques comme académiques, l’admette une bonne fois pour toutes au lieu d’essayer de le taire en plein âge de l’information.

Mais je doute qu’ils en soient seulement capables, je pense qu’ils sont condamnés à l’échec perpétuel du fait même d’être des autorités publiques. La seule manière que je voie pour sortir de cette ornière c’est que chacun de nous reprenne la responsabilité de sa santé. Les réponses sont là, disponibles, publiées un peu partout. Le travail de recherche médicale des dernières décennies a porté ses fruits, c’est à nous de les appliquer, de cesser d’obéir sans poser de question.

L’État doit laisser enfin la société civile mobiliser tous ces moyens financiers gaspillés dans le PNNS à son propre avantage, pour qu’enfin se développent des solutions de prévention qui marchent, pour qu’enfin les idées, les théories et les hypothèses soient réellement confrontées les unes aux autres, qu’enfin les dernières avancées soient prises en compte, et qu’enfin le public puisse lui-même choisir les options qui servent mieux ses intérêts au lieu de devoir s’en remettre sans le moindre recours à un monopole du savoir qui fige la science, qui suit ses propres intérêts et n’a pas vraiment de compte à lui rendre.

Le plus triste finalement, c’est qu’aucun des acteurs participant directement ou indirectement au PNNS ne cherche sciemment à pourrir la santé des Français, au contraire ! Il n’y a là aucune conspiration. Le projet entier est porté par de bonnes intentions – et les efforts des experts, chercheurs et médecins, sont sincères. Ils veulent vraiment nous rendre meilleurs, mais se servir de l’autorité de l’État pour ça est voué à l’échec : on ne rend pas les gens vertueux par la force mais par l’exemple.

La prétention de l’État de mieux savoir que le reste de la société ce qui est bon et bien pour chacun et surtout pour tout le monde, l’amène avec régularité à se poser comme seule solution à ce qu’il qualifie peut-être hâtivement « d’échecs du marché », catégorie floue dans laquelle entre toute dérive qu’elle soit culturelle, économique, sociétale ou même réglementaire – voire sexuelle, dérive contre laquelle il est assuré de trouver des partisans inscrits sur les listes électorales pour motiver son intervention.

Sauf que, sagesse des foules et décentralisation des savoirs experts aidant, cette posture est en fin de compte totalement usurpée. L’État, nœud central de tous les conflits d’intérêt, est le moins bien placé pour savoir analyser un problème avec objectivité et impartialité, tout autant qu’à deviser d’une solution efficace, des conditions indispensables à la recherche de vérité. C’est pourquoi ses « remèdes » sont à peu près toujours pires que le mal. Nous en avions déjà eu un navrant exemple dans la gestion de la crise financière par les États européens et américains, il faut y ajouter celui de la prévention des risques sanitaires liés à la nutrition. L’échec complet en France du Plan National Nutrition et Santé, et les centaines de millions d’euros gaspillés à le maintenir au mépris de la recherche récente coûtent à la santé du public – vous et moi – ainsi qu’à la science en général.

 

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  • Ah… enfin un peu de « contrepoint » sur le mythe du gras !
    Qui sait, on en arrivera peut être un jour à parler du « régime » kéto !
    Voir les travaux de Andreas Eenfeldt à ce sujet

  • La remise en question permanente des hypothèses scientifiques est nécessaire, et je n’ai aucune sympathie pour les interventions de l’Etat sur notre comportement ou notre alimentation. Mais ici, vous dénoncez pêle-mêle le PNNS et la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires avec des raccourcis absurdes et des références bibliographiques malhonnêtes.

    « Mais que se passe-t-il quand on fait l’inverse, c’est-à-dire qu’on remplace les glucides par plus de lipides ? Eh bien il se passe ceci : … ».

    Cette étude (une cohorte prospective de 22 patients : à votre place j’aurais choisi un essai de forte puissance) explique l’amélioration de marqueurs de risque métabolique chez des patients avec une régime hypocalorique (« 1800 kg for men ») ciblé sur la baisse des hydrates de carbone, et 30 minutes de marche par jour (« walk 30 minutes a day »). De même, d’autres études que vous citez comparent dans le diabète de type 2 régime pauvre en sucre et régime pauvre en graisse, et trouvent une amélioration significative avec le premier. Admettez que l’on est loin de votre « remplacement des glucides par plus de lipides ». Ces études vous suggèrent que c’est supprimer le sucre de votre café qui améliorera votre diabète, pas le remplacer par une noisette de beurre.

    En ce qui concerne l’association entre consommation de sel et morbimortalité cardiovasculaire, je vous trouve très partial dans vos choix bibliographiques. Je vous invite par exemple à lire la méta-analyse de Strazzullo et Al. publiée dans le BMJ : Salt intake, stroke and cardiovascular disease : meta-analysis of prospective studies.

    Je ne peux pas dire que j’ai été surpris à la lecture de votre paragraphe à l’adresse des médecins. Monsieur Serda, je ne considère pas les patients comme des « sujets » et je n’ai pas pour objectif de « prendre l’ascendant sur eux ». Les médecins essaient simplement de soigner les gens du mieux qu’ils peuvent avec des méthodes ayant, autant que possible, fait leurs preuves.

    Il semble que tout ceci vous ait été inspiré par ce livre (FAT), mais je vous invite à vous tourner aussi vers d’autres sources (à commencer par la lecture des études que vous citez). En se basant sur de tels livres, les vaccins sont une conspiration du groupe Bilderberg et un régime sans lactose prévient 100% des cancers.

    Pour terminer, j’aimerais savoir quelles sont les maladies qui sont à l’origine de la prise de poids de cette immense population (je pense que tous ces gens ne souffrent pas d’hypothyroïdie ou d’hypercorticisme), afin que je puisse les soigner et enfin leur dire : « pour votre santé, mangez gras, sucré et salé ».

    Je vous remercie par avance pour eux.

    • L’étude que je cite est bien un essai clinique, pas une étude prospective. Vous pouvez consulter sa poursuite à 44 mois ici: http://www.nutritionandmetabolism.com/content/5/1/14

      Vous y verrez que les résultats mentionnés se maintiennent à long terme, ce qui est plutôt une bonne chose vu comme la réponse commune aux suggestions de manger beaucoup moins de glucides pour gérer mieux le diabète c’est « mais on ne connaît pas les effets à long terme ! ». Eh bien maintenant on les connaît, et ils sont positifs.

      Vous ne pouvez pas retirer assez de glucides pour supprimer 40% des calories de votre alimentation, sans les remplacer par autre chose. Et comme on sature très vite avec les protéines (et que l’excès de protéines est peut-être mauvais), il n’y a que les lipides pour prendre leur place. Donc, ne vous en déplaise, un régime faible en glucides est toujours nécessairement riche en graisses. Le reste

      Vous me dites de lire les études que je cite – je le fais, mais vous, lisez-vous celles que vous citez ? Vous sauriez alors que l’étude de Strazullo est une étude épidémiologique (donc incapable de prouver une causalité), alors que celle que je cite est une revue de 56 tests cliniques différents. Sur l’ensemble de ces 56 tests on a réellement réduit la prise de sel des individus, et constaté aucun changement significatif de la tension: l’idée que le sel favorise l’hypertension et que la réduction de sel pourrait la prévenir est morte, pas la peine de la déterrer et de l’agiter comme un pantin pour un dernier tour.

      Quant au paragraphe sur la « prise d’ascendant », il s’adresse en priorité aux bureaucrates et politiciens qui ont monté le PNNS et ont fait de l’état le principal conseiller en nutrition de la France entière, parce que chacune de leur action, jusqu’à leur choix de profession, exprime leur volonté de dominer leur prochain, de choisir à leur place, et de les mettre sous tutelle. En tant que médecin c’est différent, vous rendez un service de grande valeur aux gens, et vous avez le choix: vous pouvez faire partie du problème ou de la solution.

      Vous pouvez vous garder votre ad hominem par association avec les débiles meutriers antivax. Je ne connaissais pas cette hypothèse lactose-cancer (ça me paraît très douteux mais je vais regarder quand même), il me semblait que regarder du côté de la vitamine D et de la suppression du sucre raffiné était autrement plus prometteur en terme de prévention des cancers.

      • Je ne reviens pas sur le sel et le système rénine-angiotensine-aldostérone, qu’évoque bien AlainLib, dans le mécanisme de l’HTA, puisqu’il semble que « cette idée est morte ». Soit.

        En ce qui concerne les autres livres d’illuminés vendant des faux espoirs, je conseille « Alimentation, la troisième médecine », qui propose par son régime restrictif de guérir la maladie de Crohn ou la SEP.

        Vos théories sont très séduisantes, parce qu’elles permettent de se dire « je grossis, c’est comme ça, j’y peux rien ». J’ai vraiment essayé de comprendre mais je n’y arrive pas : j’ai grossi avant les fêtes de Noël, donc mon corps m’a demandé de manger du chocolat pour compenser ces deux kilos ?

        Je suis prêt à écouter ce que vous dites, mais donnez-nous donc l’élément manquant : quelle sont ces maladies à l’origine de la prise de poids que vous évoquez notamment dans votre schéma ?

        • « Vos théories sont très séduisantes, parce qu’elles permettent de se dire « je grossis, c’est comme ça, j’y peux rien » »

          Quel grossier homme de paille. Vous valez mieux que ça !

          D’une part ce ne sont pas « mes théories », ce sont des pistes qu’au regarde des preuves scientifiques j’ai rassemblé dans mon exposé pour montrer que nous sommes loin, très loin, d’un consensus scientifique (un terme qui tient de toute façon du non-sens) et d’avoir trouvé des réponses satisfaisantes aux problèmes proprement épidémiques de santé cardiovasculaire et métabolique.

          D’autre part, ces théories ne dédouanent pas les malades, mais elles les RESPONSABILISENT au lieu de les CULPABILISER inutilement par de fausses explications tenant, et je parle en tant qu’ex-obèse ayant tenté de maigrir de manière « conventionnelle », de la psychiatrie de foire et même trop souvent de la manipulation.

          « quelle sont ces maladies à l’origine de la prise de poids que vous évoquez notamment dans votre schéma ? »

          Les plus communes seraient la résistance à l’insuline et plusieurs formes d’inflammation chroniques de faible niveau – liées au stress, à l’âge, à certaines substances inflammatoires ou immuno-actives présentes dans l’alimentation mais aussi parfois à certaines formes d’exercice physique ; il y a beaucoup de pistes restant à explorer. Des hypothyroïdies, d’origine auto-immune ou non, des hypoparathyroïdies, peut-être aussi des réactions épigénétiques à des facteurs environnementaux qui restent à découvrir. Il y aurait aussi, c’est une découverte récente, les changements de type de flore intestinale qui pourraient jouer un rôle.

          Il y a tellement de champs de recherche ouverts, mais qui ne sont pas explorés faute de rentrer dans le moule du PNNS !

          • Merci pour ce point de vue qui change agréablement de la doxa, en nous faisant réfléchir sur la possibilité de maladies qui seraient cause et non pas conséquence de l’obésité. Vous ne citez cependant aucun exemple de maladie psychiatrique qui pourrait être à l’origine de l’obésité… c’est pourtant une piste, non? Je pense notamment aux troubles du comportement alimentaire provoqués par des années de régime (restriction cognitive). Ce qui donnerait: j’ai un imc normal mais je suis convaincu de devoir maigrir (notamment sous l’effet des messages type PNNS culpabilisants) –> je me mets en retriction cognitive –> je maigris mais reprends tout avec bonus dans 98% des cas –> je développe une piètre image de moi et des TCA –> je répète l’expérience du régime faute d’alternative connue –> je maigris puis fais à nouveau monter mon IMC –> etc. En somme, n’avons-nous pas un rapport pathologique (peut-être d’addiction) aux régimes et à la restriction cognitive (qui est le fondement même du PNNS)? A quand des travaux sur la responsabilité des régimes dans l’épidémie d’obésité? Enfin, vous ne les citez pas mais connaissez-vous les réflexions en ce sens des Dr Zermati et Apfeldorfer (www.gros.org)? Merci en tout cas pour cet article, long mais qui en vaut la peine.

    • Pour continuer sur le sel: http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=899663
      Dans cette étude de cohorte c’est la conclusion inverse de celle de Strazzullo et ses collègues qui est avancée. Ceux qui mangent moins de sel meurent plus de maladies cardiaques.

      • Jesrad,

        Le chlorure de sodium (NaCl ou sel de table) est directement le facteur causal Numéro 1 de l’hypertension artérielle, par l’activation du système rénine-angiotensine aboutissant à la sécrétion dans le sang d’angiotensine, hormone qui agit au niveau du coeur et des parois artérielles en déclenchant toutes sortes de mécanismes aboutissant à la montée de la pression hydraulique du sang dans ces mêmes artères.

        Cette hypertension artérielle est le facteur de risque N°1 des accidents vasculaires, cardiaques et/ou cérébraux, ainsi que des plaques d’athérome.

        Pour information, cette corrélation du sel et des accidents vasculaires est connue depuis longtemps, le sel ayant été surnommé « mort blanche » dans la littérature des XVII° et XVIII° siècles en France (Alors que le mécanisme du système rénine-angiotensine était inconnu alors).

        Le problème du sel dans notre société est qu’il est présent partout pour une bonne et simple raison : excellent conservateur, « bio », pas cher, etc…, il est une aubaine pour bon nombre de professionnels de l’agro-alimentaire pour des raisons triviales de conservation et de gestion des stocks de nourriture.

        Au final, le sel, comme bien d’autres choses dans la vie, est nocif… dans l’abus.

        • Oui prendre trop de sel tue, oui prendre trop de gras tue etc etc. Mais quand allons nous arrêter ce genre de messages auprès du public !

          Je reconnais que dire « il faut comprendre les méchanismes précis » pour pourvoir prévenir n’a pas le même caractère emotionel que « la pillule a encore tué »…

          Mais bon faut commence et expliquer….

          • On est bien d’accord : « trop de sel tue » est une imbécillité de première. De fait, vous aurez noté que, dans mon intervention relativement technique, je ne parle à aucun moment de mort… (sauf bien sûr lorsque je cite une certaine littérature des siècles passés).

            De fait, je considère que mon combat (je suis médecin) n’est pas dans la vie et la mort, mais dans la mesure où je peux intervenir, contre la souffrance, le handicap. Or, les accidents vasculaires, tant cardiaques que cérébraux, sont une source relativement importante de handicap et de souffrance au quotidien. Essayez donc de vivre hémiplégique ou bien avec une fonction cardiaque tellement diminuée qu’elle ne vous autorise plus aucun effort…

            Mais évidemment, je n’en fais pas pour autant un combat à généraliser à toute la population ; je n’adresse en général ces explications qu’aux patients chez qui je diagnostique une hypertension artérielle, bien sûr.

        • Faut pas tout mélanger. Les trois propositions « l’excès de sel active l’hypertension », « l’hypertension augmente les risques d’accidents vasculaire » et « la population A qui mange plus de sel que la population B est pourtant moins sujette à des accidents vasculaires, cardiaques ou cérébraux » ne sont pas contradictoires.

        • « Le chlorure de sodium (NaCl ou sel de table) est directement le facteur causal Numéro 1 de l’hypertension artérielle, par l’activation du système rénine-angiotensine aboutissant à la sécrétion dans le sang d’angiotensine, »

          Et pourtant, des études de cohorte comme Intersalt montrent que ceux qui mangent le plus de sel ont aussi la tension la plus faible en moyenne. Si une corrélation ne prouve pas une causation, en revanche une non-corrélation prouve bel et bien une absence de causation. Et en science, ce genre de falsification devrait être pris un peu plus sérieusement… Le lien entre sodium et tension est bien plus complexe qu’une simple stimulation d’hormones vasoconstrictives.

          De ce que j’en sais, les interprétations récentes des données du passé suggèrent d’ailleurs que c’est plutôt l’équilibre (ou déséquilibre) entre potassium et sodium qui joue un vrai rôle (peut-être via le co-transport des ions K+ et Na+), et non le niveau absolu de sodium. Cela aussi, outre-atlantique la presse commence à en parler: http://www.scientificamerican.com/article.cfm?id=its-time-to-end-the-war-on-salt Et chez nous ? Rien.

          Bref, vous voulez aider vos patients hypertendus ? Plutôt que de leur conseiller de manger moins de sel, ce qui est une manière peu efficace et même hasardeuse (surtout chez des gens stressés) de corriger un déséquilibre K/Na, pourquoi ne pas leur conseiller de privilégier des aliments riches en potassium (épinards, poisson gras, avocats, bananes, viande…), à la place d’aliments qui en sont très pauvres (produits à base de farines raffinées, maïs, chou-fleur, aubergine, tofu…) ?

          Je savais que j’aurais beaucoup de résistance sur l’hypothèse « sel->hypertension », puisqu’elle est née en France au tout début du XXème siècle et donc a non seulement imprégné la culture professionnelle médicale locale mais a aussi contribué à la cimenter. Il se trouve que je suis personnellement touché par ces histoires de sel et de tension, puisque je fais de l’hypotension chronique et de l’hyperaldostéronémie pour d’obscures raisons génétiques. Connaître ce sujet est juste une question de vie ou de mort pour moi.

          Je l’ai écrit plus haut, je le répète ici: je sais que vous essayez de sauver des vies, je ne juge pas les gens – seulement leurs actions. Il n’y a nulle conspiration dans tout ça, simplement le jeu d’incitatifs déséquilibrés qui font émerger de mauvais solutions à de vrais problèmes, contribuant à les prolonger voire peut-être même à les aggraver (en empêchant par exemple le développement d’alternatives). Ce n’est pas votre faute, c’est celle du système que nous avons bâti pour s’occuper de nous et nous materner malgré nous.

          • Bonjour Jesrad et merci pour votre réponse argumentée, documentée. Il est possible qu’il y ait méprise ou début d’incompréhension entre nous : je ne mène pas une guerre contre le sel, du moins chez tout le monde et en toutes occasions.

            J’ai même terminé mon commentaire en disant (auto-citation) :
            « …Au final, le sel, comme bien d’autres choses dans la vie, est nocif… dans l’abus. »

            Or, et cela, je l’ai constaté à de nombreuses reprises, les personnes qui abusent du sel sont très souvent atteintes d’hypertension artérielle.

            Pour en revenir à la notion d’apports potassiques dans l’alimentation, je suis partiellement d’accord avec vous, mais avec toujours la même notion : in fine, tout est dans l’équilibre alimentaire, trop de potassium s’avérant (ou plutôt pouvant s’avérer) nocif en la matière.

            Dans cette optique, je ne cesserai de le répéter : le tout est dans la notion d’équilibre des apports à priori. Dans nos pays où il y a une vraie diversité alimentaire, cet équilibre est assez facile à trouver, sans pour autant se forcer ni en faire une obsession…

          • En répondant tard le soir j’ai probablement lu trop vite, pardon.

            Oui, l’excès de quoi que ce soit (même de l’eau) ne peut pas être une bonne chose – sinon à quoi serviraient les termes « excès » et « abus » ? 😉

            J’ai pour ma part constaté que pas mal de gens (moi compris) ont parfois des envies spontanées et difficiles à réfréner de manger très salé – et se jettent sur des paquets de chips, plats industriels aux lentilles ou autres charcuteries. Est-ce que ces envies causent l’hypertension, ou bien est-ce qu’elles sont une conséquence d’une carence ou d’un déséquilibre lié, d’une façon ou d’une autre, à l’hypertension ? Bref, et si l’hypertension ou une cause de celle-ci poussait certains à manger plus salé ? Le fait que réduire l’apport de sodium ait si peu voire pas du tout d’effet sur la tension et la mortalité associée à l’hypertension dans les essais cliniques suggère que la causalité du sel vers la maladie est erronée, mais ça marche peut-être dans l’autre sens ?

            En laissant l’état « fermer » la science on se prive de pouvoir poser ce genre de questions…

          • Eh bien, pour tenter de répondre à votre question, et de ce que j’en sais : l’excès occasionnel de sel n’est clairement pas une cause d’HTA (Hypertension artérielle) durable et, par conséquent, n’est PAS un facteur de risque cardio-vasculaire.

            Mais, dans la population, il y a des « chèvres », à savoir des gens qui adorent le sel et en abusent au quotidien ; ces personnes font en général clairement une hypertension artérielle et sont en première ligne (entre guillemets) dans le risque d’accidents vasculaires.

            Là où nous nous rejoignons en revanche à 100 %, c’est qu’une campagne merdiatico-politique contre le sel ou le gras ou je-ne-sais quoi d’autre est infiniment plus nocive… que le sel ou le gras lui-même. Là dessus, il n’y a même pas discussion.

  • je déplore une nouvelle fois qu’on ne parle pas de la qualité des nutriments qu’on ingère, car ils sont facteurs non négligeable de rétention d’eau ou autre phénomènes corolaires de l’obésité.

    La faute aussi à ces pseudo-nutritionistes qui recommandent des calories chiffrées ; grave erreur. Chacun est différent, c’est comme si je disais aux gens combien de litre ils doivent mettre dans leurs réservoir chaque semaine ; certains tomberont en panne sèche, certains auront des débordements au bout de 3 semaines, et ce meme indépendamment des km parcourus.

    bref, ce qu’il faut retenir, c’est la formidable manne pour certains groupes, dont certains sont même des pollueur-soigneurs….(scandale de l’actimel entre autre).
    l’obésité et autres maladies « alimentaires » assurent médicaments et soins privés.
    il serait intéressant d’identifier des molécules « favorables » à ces maladies (additifs alimentaires, aliments modifiés pour en réduire les cout d’extraction/fabrication) et voir qui se cache derrière.

    Ce serait bien plus intéressant que de stigmatiser le sel ou le sucre par exemple…

    • Article très intéressant. Un petit complément serait néanmoins le bienvenu : comment expliquer les 15% d’obèses seulement alors que c’est toute notre société qui consomme beaucoup de sucre (glucose et fructose mis en loucedé dans la plupart des produits) ?

      Merci

      • L’être humain est très résilient ? Tout le monde ne se gave pas de sucre ? Les maigres ne sont que des obèses en sursis ? Rien de tout cela, ou un mélange des trois ? Faites votre choix 😉

  • Il y a une semaine un labo de recherche de l’univ de Bristol (UK) a publié les résultats d’un travail très intéressant. Un coupable aurait détecté. Un récepteur moélculaire appelé « melanocortin-4-receptor (MC4R) » serait responsable si désactivé d’augmenter l’envie de manger avec une augmentation de notre pression artérielle.

    L’avis du chercheur du Labo va bien dans le sens de votre article

    “In order to curb the escalating incidence of obesity and obesity-related diseases, a primary prevention goal must be to understand the physiological processes underlying our vulnerability to weight gain — knowledge that is central to the development of novel, effective therapies. Our data illustrate the complexity of the CNS pathways governing the body’s metabolic balance and highlight the challenges ahead for the development of safe therapies. “

    Amis politiciens sourds, aveugles, cupides, je vous salue.

  • Article peut-être un peu long, dont je n’ai aucune compétence pour juger des arguments scientifiques, mais dont la démonstration sur les méfaits de l' »onction du Seigneur » est sans appel.

    Vous auriez pu parler du GIEC avec les mêmes arguments.

    • Les mêmes causes ont probablement les mêmes effets dans d’autres domaines scientifiques, en effet, mais je préfère me concentrer sur des sujets où je me sens assez renseigné – ce qui n’est pas le cas de la climatologie.

  • Et la connerie tue surtout ! Je fais partie des « gros » : je suis une « ossue » et avec l’âge je suis devenue une « grosse ». Toutes les pubs, tous les articles des journaux et les reportages télé sur les obèses, les gros, m’ont toujours irritée au plus haut point car tous ne tendaient qu’à une chose : faire rentrer les « gros » dans un moule, les faire rentrer dans l’économie de la mode, des vêtements, des arts, etc….Depuis des années, nous sommes mis en marge, pour tout. la tendance commence à s’inverser mais quand vous êtes un « gros » dans une famille, vous ressentez encore beaucoup le handicap que vous portez ; les parents ou amis qui ,parce « qu’ils vous aiment » vous conseillent de ne pas manger ceci et cela, de « faire du sport », de « marcher » (surtout quand vous êtes handicapée), de faire attention à votre façon de vous nourrir, etc… C’est une contrainte permanente au point que vous vous sentez coupable de vous mettre à table, que vous mangez en cachette, que vous devenez irritable. Et surtout ne pas se plaindre que l’on n’a rien à se mettre : « tu n’as qu’à maigrir ».
    J’ai dû arriver à 60 ans pour arriver à me foutre de la famille et des autres, à manger ce que je voulais quand je voulais, à m’habiller comme je l’entendais pour me sentir bien. Et c’est là que j’ai compris que du moment que vous vous sentez bien et que vous ne craignez plus le regard des autres, être gros n’est pas un handicap : d’ailleurs, à 60 ans je n’ai pas une ride, j’ai une peau tout à fait normal et rose sans fard et crèmes, je ne suis jamais malade et je mange et je bois ce que je veux sans éxagération. Sartre avait raison : »L’Enfer, c’est les autres ».

    • Comme je vous comprends Mina… Dans ette étude : http://jama.jamanetwork.com/article.aspx?articleid=196343 les enfants obèses indiquent apprécier l’existence presque aussi peu que des malades de cancer sous chimiothérapie. Ils sont broyés, laminés par une double-contrainte horrible: condamnés par leur condition physique à être jugés infirmes, inaptes et surtout pleins de vice ; et condamnés par le dogme qui leur tombe dessus d’en haut qui les empêche de même tenter de trouver de vraies solutions.

      M6 diffusait récemment un documentaire sur le traitement de l’obésité en France, j’ai trouvé que certains passages tenaient carrément de la maltraitance – institutionnalisée, et financée par la sécu !

  • Maintenant que j’ai jeté mon trop plein de ras le bol, il est encore une chose que je voudrais dire : les campagnes de prévention de l’Etat contre les maladies induites par l’obésité sont de l’argent foutu en l’air. Chaque obésité provient de sources différentes et est supportée de façon différente. Ce que les politiques oublient c’est que chaque homme (malheureusement pour eux) est unique et les seules personnes capables de les conseiller sont leurs médecins et eux-mêmes s’ils savent écouter leur corps. Le diabète, le cholestérol, les maladies cardiaques, ne sont pas l’apanage des gros. Accuser les gros de débordements pour éviter qu’ils ne grèvent la sécurité sociale est malhonnête et les stigmatise de manière inconséquente. Il y a d’autres sources de débordements. Responsabiliser les gens est une chose, les amalgamer pour servir une politique qui rapporte, c’est honteux.

  • Putain, ça à l’air méchant le diabète !

    • Ca l’est. A première vue un diabétique ressemble en tout point à un alcoolique, la seule différence réside dans le produit concerné.

      • @jesrad
        Pourriez-vous, svp, nous communiquer votre IMC car cela a une grande incidence sur l’objectivité de votre article.

        • harrisburg: « car cela a une grande incidence sur l’objectivité de votre article. »

          Donc si Einstein avait été petit, gros et moche vous auriez des doutes sur la relativité ? Étrange manière d’aborder la science ou de se forger une opinion.

          Je reste sceptique sur l’article mais j’irais lire les liens, les études et les contre-études pour me faire une opinion qui ressemble à quelque chose.

        • Ça sent le procès d’intention. Miam.
          Sinon l’imc est un instrument pas très utile pour juger la corpulence mieux vaut le % de graisse corporelle.

          • Mon IMC a varié entre 18 à 32, entre mes 18 et 32 ans. C’est facile à retenir 😉 Mon pourcentage de masse graisseuse, entre 13 et 28%. aujourd’hui je dois être à 18% (IMC 23). Mais personnellement je préfère encore largement la simple mesure de tour de taille 😀

    • Le sida est probablement préférable au diabète…

  • Article très intéressant (mais fort long …) et prêtant à beaucoup de débat car remettant en cause beaucoup de « grandes vérités ».

    Pour ma part j’ajouterais :
    – comme toutes les actions étatiques, en vertu du plan, ils cherchent à simplifier outrageusement la réalité vers un système cause conséquence unique et figé. Ne pas avoir une vie saine est probablement une des causes de ces soucis mais pas la seule.
    – ils ne tiennent pas du tout compte des phénomènes sociétaux. Leurs réclames manger-bouger ont beaucoup plus d’influence sur ceux qui en sont déjà persuader que sur les autres … Personnellement, je sais que baffrer une tablette de chocolat entière, ce n’est pas idéal, mais cela m’arrive quand même !
    – je ne crois pas qu’en euros constant, la nourriture ait beaucoup augmenté. D’autant plus que l’explosion du discount a permis de baisser le coût global.
    – le message manger-bouger a en parti été détourné par les écologistes vers le bio avec la légende que cela sera meilleur pour leur santé …

  • Encore un peu d’huile de palme !

  • La situation de l’obésité est plus complexe qu’elle n’en a l’air et est de toutes les façons multi-factorielle. On mange trop et trop souvent au cours de la journée, c’est un premier point indéniable. Mais il y a aussi l’impact néfaste de l’industrie agroalimentaire qui met sur le marché des produits modifiés induisant des désordres métaboliques variés conduisant au diabète de type II et à l’obésité. J’ai, dans mon blog longuement disserté ces derniers mois sur la malbouffe et j’ai rassemblé les liens des billets que j’ai laissé pour votre information.
    Comme vous pouvez le constater il s’agit d’un sujet qui me préoccupe étant un ancien biologiste (CNRS) :
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2013/01/17/malbouffe-encore-et-toujours-le-cheval-fou/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2013/01/06/malbouffe-made-in-hawai-et-ailleurs/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2013/01/03/la-malbouffe-des-saumons-delevage-se-repercute-sur-la-sante/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2013/01/02/la-malbouffe-est-cernee-par-lirm/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/12/08/malbouffe-encore-une-petite-tartine-de-margarine-cest-bon/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/11/07/twix-barres-chocolatees-poison/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/10/23/lhomme-evolue-toujours-jusquou-salmonelles-gluten-tryptophane-et-histidine/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/09/18/supplements-nutritifs-une-vaste-arnaque-dangereuse/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/08/16/la-tendance-a-lobesite-serait-liee-a-certains-types-de-bacteries-intestinales/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/07/13/rythmes-circadien-horloge-biologique-diabete-et-obesite-la-solution/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/06/26/malbouffe-desir-sexuel-amour-ca-se-passe-au-meme-endroit-dans-le-cerveau/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/06/12/malbouffe-suite-sirop-de-mais-enrichi-en-fructose-pouahhh/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/05/30/mal-bouffe-suite-madeleines-synthetiques-marcel-proust-naurait-pas-apprecie/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/05/27/malbouffe-suite/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/05/24/500-milliards-de-dollars-suite-de-mon-billet-sur-la-mal-bouffe/
    http://jacqueshenry.wordpress.com/2012/05/22/malbouffe-diabete-ii-obesite-desordres-metaboliques-et-alteration-des-facultes-mentales/

    • L’industrie agro-alimentaire a-t-elle précédé ou suivi l’instauration des dogmes du manger-bouger ? Je reste persuadé que, comme pour les médecins et chercheurs embarqués là dedans, ils ont surtout répondu à une demande qui émanait surtout de l’état…

    • ———————————————————————————
      Jacques henry julliard: « La situation de l’obésité est plus complexe qu’elle n’en a l’air »
      ———————————————————————————

      Ça semble logique au vu des recherches.

      ———————————————————————————
      Jacques henry julliard: « Comme vous pouvez le constater il s’agit d’un sujet qui me préoccupe étant un ancien biologiste (CNRS) »
      ———————————————————————————

      Soit vous avez complètement oublié ce qu’était la science depuis le temps soit vous n’avez jamais été biologiste au CRNS.

      Je n’ai lu que quelques pamphlets sur la « malbouffe », ce sont des monuments de malhonnêteté intellectuelle: Aucune sources la plupart du temps, généralisation abusive, amalgames, raccourcis j’en passe et des meilleurs.

      Celui là est un monument, Bové sort de ce corps !
      http://jacqueshenry.wordpress.com/2013/01/17/malbouffe-encore-et-toujours-le-cheval-fou/

      Inspirez vous des articles de Jesrad qui sont autrement mieux foutu.

  • Il y a quelques annees j’ai decouvert les livres ecrits par le Docteur Michel Dogna « prenez votre sante en mains » Tomes 1,2 et 3. Je les ai etudies, je dis bien etudies et non, lus.

    Depuis plusieurs annees, mon mari et moi n’avons plus de medecin, et plus de probleme de sante non plus. Et, permettez-moi de vous dire que personnellement, j’avais beaucoup de douleurs inexpliquees extremement penibles. Maintenant nous avons une forme d’enfer. Et, nous commencons serieusement a prendre de l’age.

    Mon mari court tous les jours 1 heure 1/4, nos journees sont bien remplies, nous refaisons notre maison nous memes et je ne parle pas la, de la refection de la peinture d’une table, mais de renovation complete, toits, murs, carrelages…. Enfin nous faisons la majorite de nos deplacements a bicyclette.

    Voila, je pourrais m’etendre davantage, mais je ne voudrais pas vous ennuyer, vraiment. Laissez tomber toutes les etudes de scientifiques ou pseudo qui devraient arreter de reflechir car cela ne leur reussit pas. Prenez-vous en mains c’est tout.

    • Il n’y a qu’un moyen de savoir si quelque chose marche pour vous… c’est d’essayer ! Effectivement, la recherche scientifique est là pour éclairer, mais pas pour remplacer les choix personnels.

  • Je salue l’effort et le travail, mais …
    cet article est trop long, et il a le défaut majeur de porter une thèse médicale (qui sera considérée, à tort ou à raison, comme marginale voire pseudo-scientifique donc pas sérieuse), là où il aurait du se contenter de défoncer la thèse officielle, ce qui est d’autant plus aisé que les évaluations officielles tendent tous les bâtons nécessaires pour battre la thèse officielle. Du coup, on obtient des réactions (Damien Côme, Alain lib) qui critiquent l’article sur l’accessoire. L’article en perd en apparence sérieuse à cause des efforts pour sur-argumenter (c’est paradoxal mais logique au regard de la dialectique éristique).
    Donc, si je peux me permettre, je pense qu’il faudrait tailler : « la perfection est atteinte quand il n’y plus rien a enlever »
    Enlever les points que critiquent Damien Côme et Alain lib, qui sont en réalité sans importance.
    Enlever aussi, et renvoyer dans un article de fond séparé, la présentation du PNNS (son historique, son budget etc.), et remplacer ça par un tout petit paragraphe, une ou deux phrases.
    Enlever le plus possible.

    • Je reconnais que c’est long, mais ce n’était pas vraiment possible de tailler – cet article est en fait la version écrite d’un exposé public fait en Janvier sur Paris, sur le thème « Pouvoirs publics et santé » réalisé à l’invitation du Café Liberté. J’y ai ajouté quelques références et éléments de réflexion tirés de la (longue !) discussion qui a suivi l’exposé pour l’enrichir en conservant tout de même la structure initiale.

      • Si, c’est possible de tailler. De découper en articles plus petits (une série, comme on en vois parfois sur contrepoint). Je saurais le faire moi, donc l’auteur mieux encore.

    • Au contraire, simplement dénoncer n’est pas suffisant: je demanderai même un second article sur ce qu’implique concrètement une solution (baisse des glucides, « simples » et « complexes ») dans l’alimentation.

  • J’ai relu attentivement l’article et été voir les études, je dois avouer que j’adhère complètement à la démarche.

    J’ai eu peur en lisant la première fois en diagonale d’avoir un zeste de Dr. Perlimpinpin, mais non, c’est de la très bonne science qui pose de bonne questions et démonte pas mal de mythes effectivement peu plausible ne serait-ce qu’en regard des « résultats » minable sans parler de la violence psychologique exercée.

    Bravo.

  • Rudement intéressant…
    Est-ce qu’on a des pistes pour comprendre?
    À ma connaissance, il y a des hypothèses sur : les bactéries intestinales (mais comment cela empire-t-il? environnement trop hygiénique, comme pour les allergies?) , l’épigénétique (en gros un enfant de mère affamée pendant sa grossesse a de fortes probabilités d’être obèse), le manque de vitamine D , le stress (jouant soit sur la régulation de l’appétit, soit sur le métabolisme), la sédentarité (on a trouvé qu’avoir un travail assis réduit l’espèrance de vie, même si on fait du sport à côté), quelque chose dans l’alimentation (manque d’omega3, de minéraux…)?
    Pour ma part, ma mère s’est mise au régime pendant la grossesse, je suis donc mal parti dans la vie (elle était déjà très mince, et super fière de n’avoir pris que 5 kg, misère…). J’ai un boulot hyper sédentaire (du coup je me force à me lever au moins une fois par heure), et stressant. Mais depuis que mon médecin corrige mes (très fortes) carences en vitamine D, j’ai plus le moral, je bouge plus (car moins de fatigue et moins de courbatures), et je mange moins (à la fois lors des repas, et j’ai beaucoup moins d’envies de chocolat,fromages, etc…). Et je mincis. Par contre j’ai toujours du cholestérol.
    J’ai fait des recherches, et suis tombée sur le site du Dr Delorgeril (à fond contre la théorie du cholestérol qui bouche les artères). Du coup, je vais tenter le mode de vie méditerranéen. Parce que le régime anticholestérol, quelle tristesse… Le mode de vie « méditerranéen » ne fait pas baisser le cholestérol, ni mincir (sauf pour certaines personnes), mais il diminue la mortalité cardio-vasculaire, et peut-être aussi d’autres causes (mais c’est pas prouvé). Et c’est pas triste!

    • L’article démarre bien, en montrant comment on s’enferme dans une politique inefficace.
      Est-ce La Rochefoucauld qui disait que l’on « doit tenir à une décision parce qu’elle est bonne et non parce qu’on l’a prise ».

      Le dessin final me laisse un peu songeuse : vivre sans alcool, sans tabac, sans vitesse excessive est possible, et le mécanisme de leurs effets mortels est connu. En revanche, il est impossible de vivre sans manger.
      Cet amalgame ne plaide pas en faveur de votre crédibilité, mais je conçois aussi que sans outrance, vous n’avez aucune chance de vous faire entendre…

      •  » il est impossible de vivre sans manger »
        Laissons un peu de temps aux socialistes !
        Bientôt manger sera illégale, il faudra se faire injecter ses nutriments dans le sang, pour raisons écologiques, diététiques, etc.

  • L’obésité est une boite noire de laquelle sortent des facteurs étiologiques multiples, qui nourrissent toutes les théories, les dogmatismes, les espérances…quand on les pousse à l’extrême. Mais ce qui certain est que c’est l’homme qui est responsable de cette dérive explosive, et le patient ( et la majorité d’entre eux, ont cette honnêteté) reconnaît une responsabilité dans un laisser-aller comportemental, avec des conséquences selon le patrimoine génétique de chacun. L’erreur est probablement de croire à une unicité de thérapeutique; mais contrairement à ce qui est dit, pour maigrir, il faut aboutir à un déficit énergétique et c’est un principe physique, non médical et non physiologique. Ce qui n’est nullement contradictoire avec le constat de faire maigrir des sujets, en leur demandant de manger plus, parfois.
    Tous le monde reconnaît l’aspect poly-factoriel de la question mais cantonner notre action thérapeutique aux teneurs grossières en macro-nutriments, pour une période, nous permet d’avoir le magnifique résultat de 10% de réussite pour les traitements dits « diététiques »; même des sujets avec une Sleeve, regrossissent parfois. A l’école, le maître aurait mis sur la copie, la mention : « peut mieux faire »; à commencer d’abord par « une prévention ». Le veut-on vraiment?

  • Il est urgent de relire Norbert Bensaïd, un des rares médecins à s’être demandé (dans les années 80) pourquoi ses patients les « mieux-portants » étaient ceux qui ne suivaient pas ses conseils (« La consultation », « La lumière médicale »)

  • Bonjour,
    Je suis médecin, je ne prétends pas être un expert en nutrition mais après avoir lu cet article et d’autres de l’auteur, regardé quelque références et apprécié de belles techniques d’enfumage du lecteur, et enfin lu quelques commentaires de l’auteur je peux vous l’affirmer : Le mec a qui écrit ça est un guignol de mauvaise foi. Probablement très renseigné sur le sujet (bien mieux que moi en tout cas, je l’admet volontiers) mais guignol quand même.
    Raccourcis rapides, mélange des causes et des conséquences selon ce qu’on veut démontrer, affirmations sans sources, vérités issues de situations personnelles…

    Par contre je suis plutôt d’accord sur le fond, à savoir l’inefficacité des campagnes de prévention.

    • Comme vous n’avez pas fourni le moindre début d’argument pour étayer votre avis (et, non, un sophisme d’appel à l’autorité ne compte pas), je n’ai pas besoin de vous opposer de contre-argument.

      Les sources sont données tout au long de l’article. Des raccourcis rapides sont non pas faits, mais démontés et expliqués en longueur. Des mélanges de cause et conséquence ne sont pas faits non plus, mais encore énoncés et démystifiés.

      Qui est de mauvaise foi ici, déjà ?

      • Je n’ai pas énoncé d’arguments car d’autres l’ont fait avant moi sur d’autres fils, et vous avez démontré que le débat était inutile. Je vais fournir des arguments, vous allez les démonter en me parlant de la fois où vous avez essayé de perdre du poids ou en me citant une étude publiée dans un obscur papier, d’où vous tirerez des conclusions que les auteurs n’ont même pas évoquées.
        Alors oui, je pourrais toujours essayer, ne serait-ce que pour les lecteurs des commentaires, mais l’envie me manque, la flemme en ce beau dimanche d’aller chercher des articles sur Pubmed prouvant par exemple que le sport prévient l’apparition du diabète de type 2, etc…

        • Ce beau samedi plutôt !

          • Si je la ramenais, en refusant expressément d’argumenter par flemme avouée, sur un sujet où je confesse être moins bien renseigné que quelqu’un que j’insulte de guignol, ça ferait de moi quoi ?

  • « Et si vous avez comme moi fait l’expérience de tenter de perdre du poids durablement selon les préceptes ordinaires de manger moins et bouger plus, vous savez que même si ça marche un peu, dans 98% des cas vous reprenez encore plus de poids à long terme »

    Pure connerie, je suis en régime restrictif et semi paléo et ça marche. Le semi paléo a coincé après 2 ans et 13kg de moins. La restriction a relancé la perte de poids (6kg en deux trois mois) et je rentre bientôt dans la « norme » que j’avais quitté vers 10-12 ans.

  • Merci pour cet article fort intéressant et très bien documenté. Je vis en France depuis sept ans et j’enrage chaque fois que je lis au bas d’une publicité ces conseils bien-pensants dictés comme des ordres de l’Etat: « Faites ceci, faites cela, mangez, bougez, ne mourez pas… » Politiciens, comprenez enfin une chose: Les Français veulent qu’on leur foute la paix!

  • Il suffit d’analyser certains caddies dans les centre commerciaux au moment de passer à la caisse. Parfois ça donne juste envie de gerber quand tu vois la quantités de sodas, chocolats, gâteaux…

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Xavier Hollandts est professeur associé à la KEDGE Business School. Docteur et HDR en sciences de gestion, il enseigne l’entrepreneuriat et la stratégie. Spécialiste des questions agricoles, il intervient régulièrement sur ces sujets dans les médias. Ses travaux académiques ont notamment été publiés dans Corporate Governance, Journal of Institutional Economics, Managerial and Decision Economics, ou la Revue Économique.

 

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