Confiance des Français dans les médias en 2012 : toujours basse

Le baromètre de confiance des Français dans les médias 2013, réalisé par TNS Sofres pour Lacroix, vient d’être rendu public. Leçons.

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Kiosque à journaux à Paris (Crédits : Zoetnet, licence CC-BY 2.0), via Flickr

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Confiance des Français dans les médias en 2012 : toujours basse

Publié le 23 janvier 2013
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Le baromètre de confiance des Français dans les médias 2012, réalisé par TNS Sofres pour Lacroix, vient d’être rendu public. La confiance dans les médias reste basse, voici quelques explications possibles.

Par Alexis Vintray.

Kiosque à journaux à Paris

Le baromètre de confiance des Français dans les médias 2013 vient d’être rendu public. Réalisé par TNS Sofres pour La Croix, il offre quelques conclusions intéressantes.

L’intérêt des Français pour l’actualité reste ainsi élevé, à 70%, stable depuis les débuts de la mesure en 1987. De façon étonnante, l’intérêt pour l’actualité croît avec l’âge, de 57% pour les 18-24 ans, à 77% pour les 65 ans et plus.

Selon les sondés, les sujets dont les médias ont trop parlé sont la crise pour la présidence de l’UMP (78%), l’affaire du Carlton impliquant Dominique Strauss-Kahn (76%), l’affaire du tweet de Valérie Trierweiler (56%) ou les débat sur le mariage gay (52%). À l’inverse, les jeux paralympiques ou la crise en Centrafrique n’auraient pas été assez couverts par les médias français. Des réponses qui rappellent l’étude Qualimat de 2011 quand on voit l’audience massive que les premiers ont drainé, et la faible audience des seconds : les Français disaient préférer « la qualité » à la télé-réalité, alors que dans le même temps ils regardent… la télé réalité et non la « qualité ».

Toujours selon les sondés, les médias seraient plus critiques envers François Hollande qu’envers Nicolas Sarkozy à la même époque de son mandat (2008 vs 2013). Une conséquence probable du « Hollande Bashing » de l’été, où des médias privés d’un Sarkozy qui vendait bien ont été très loin dans les unes choc sur Hollande :

Plus inquiétant, la crédibilité des médias est jugée faible, aucun des médias, à part la télévision, n’étant jugé crédible par plus de 50% des Français. La télévision, avec 54% de crédibilité, est à un niveau très bas, battue uniquement deux fois dans ce baromètre annuel qui existe depuis 1987. La presse écrite est à 49% de crédibilité, et la radio à 48%. Les médias Internet, comme Contrepoints, qui avaient bénéficié d’une crédibilité en hausse régulière depuis les débuts de la mesure en 2004, stagnent à nouveau à 35%.

Pourquoi une crédibilité si faible ? Nous pensons chez Contrepoints que cela doit beaucoup aux effets pervers d’une subvention massive du secteur, qui bâillonne l’esprit critique de nos confrères. Avec 1,2 milliard € distribués chaque année par l’État (sans garantie d’exhaustivité vues les aides régionales de la PQR), qui peut croire que les journaux sont indépendants de la main qui les nourrit ? De même, quand tous les grands groupes de presse sont aux mains de quelques groupes aux intérêts financiers variés (Lagardère, Dassault, etc.), comment les médias pourraient-ils être réellement indépendants ? Les Français n’en sont en tout cas pas dupes… Vous pouvez d’ailleurs signer notre pétition pour la fin des subventions à la presse ici.

Si la crédibilité d’Internet est encore jugée basse, c’est pourtant là que, de plus en plus, les Français se rendent pour comprendre un sujet de fond ou avoir des explications détaillées sur un événement. Quand on compare 2004 à 2013, de bon dernier, Internet est passé en deuxième place, juste derrière, étonnamment, la télévision.

Enfin, les Français partagent le constat d’une situation globalement mauvaise de la presse en France. Parmi le 53% qui estiment la situation de la presse mauvaise (vs 25% bonne), deux sur trois estiment que cela cause un « risque grave pour la démocratie en France ». Un constat juste, et qui devrait amener à cesser de subventionner un modèle à bout de souffle, pour encourager plutôt la recherche d’un nouveau modèle pour la presse. En particulier en se focalisant sur la qualité comme nous tentons de le faire, et non sur les chiens écrasés ou le people

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  • Cette enquête serait à rire, si ce n’est à pleurer.
    En fait, le consommateur de news ne s’intéresse qu’à ce qu’il a envie d’entendre : un genre de conte de fée détaché de toute réalité, lénifiant et défoulatoire à la fois, et où les « méchants » sont clairement désignés, pour indignation fast food chaque matin.
    Une presse intelligente et documentée serait parfaitement imbuvable 🙂

    Que 35 % de lecteurs apprécient Contrepoints, et ses articles à contre-sens de la confortable doxa, est déjà un succès sidérant.

  • Franchement, on ne lit que ce qui nous intéresse de partout, et ce qui va plutôt dans notre sens…
    Même sur contrepoint, je trouve qu’il y a pas mal t’article qui sont complément à côté de la plaque et qui sont dans un monde paradoxale non encré dans la réalité.
    La seule chose qu’il faut faire (mais qu’on a oublié d’apprendre à l’école) : il faut savoir se forger une opinion seul et arriver à distinguer le fait, l’analyse et la propagande !

    • « Non encré », pour un « pure player » sans version papier : une faute si jolie qu’on vous la pardonne 🙂

  • Le problème est double mais Contrepoint à tort de se complaire dans tant de naïveté. La presse est là pour vendre, point. La subvention de l’Etat est une manière de favoriser la perception à son avantage certes, mais le public continue à acheter cette presse tant que cette gestion « communautaire » de l’information lui apporte quelque chose. Paradoxalement, le succès de Contrepoint ou du Canard résident en un besoin crée par la subvention des infos « officielles ». Il existe néanmoins un monde au-delà de la transparence.

  • Je pense pour ma part que le manque de confiance dans les médias est principalement lié à deux choses.
    Tout d’abord en effet un discours dans l’ensemble plutôt homogène et l’idée que les médias ne sont plus libres mais que leur ligne éditoriale est entièrement décidée par leurs créanciers. Cependant ici je pense que les Français sont plus embêtes par le fait que de grands groupes comme Lagardère, Bouygues ou encore Bertelsmann en contrôlent la majorité que le fait qu’ils soient directement subventionnés par l’État, ce que beaucoup ignorent malheureusement. Bien sur, une majorité d’entre eux est aussi guidée par l’idée dogmatique que l’État incarne la neutralité absolue alors que les créanciers privés représentent le mal.
    Ensuite je pense que cela provient aussi d’une baisse de qualité générale des médias. Quand on regarde un article à propos d’un sujet que l’on connait et qui nous intéresse, la plupart du temps il comporte des simplifications tout à fait grossières voire des erreurs ou des points de vue présentés comme vérité absolue sans exposé ceux qui leur sont contraires. Et cela ne touche pas seulement les médias populistes, mais les journaux qui se veulent de qualité comme Le Monde par exemple en est aussi victime.
    Quand on voit l’écho qu’a eu l’étude du Professeur Sérani et ses conclusions frauduleuses, il est clair que les médias n’ont plus aucune crédibilité. Ça ne me gène qu’ils cherchent à faire des ventes et de l’argent, c’est même parfaitement légitime, mais alors à ce moment là qu’ils ne s’autoproclament les gardiens de la neutralité et du professionnalisme dans le monde journalistique et face à la montée de la presse people, et là je vise particulièrement la presse écrite. Pour ma part je n’ai jamais acheté un journal (autre que sportif) et ça ne me manque pas. Je trouve les sites spécialisés sur internet bien plus connaisseurs de leur sujet et cela me donne accès à de multiples points de vue très facilement.

    • Ce que je conclus de ce sondage est que la majorité des Français mérite bien ses médias et son gouvernement :
      – Les réponses sont incohérentes au possible (comme souligné dans l’article)
      – un taux de confiance de 50% me parait encore beaucoup trop élevé au regard de la soupe qu’on nous sert (esprit critique es-tu la ?).
      – L’exemple des jeux paralympiques est hallucinant. 60% estiment que la couverture était insuffisante. Combien auraient regardé une épreuve pendant ne serait-ce qu’1/4 d’heure ? Facile de s’acheter une conscience en répondant à un sondage.

      • – Les télés servent de la soupe : 1/2 heure+ de faits divers et, quelle que soit la chaîne, les mêmes, soit une tendance globale vers le zéro « info » (« concurrence » oblige, car si-le-concurrent-avait-misé-sur-le-bon-cheval on ne doit pas risquer de le rater. C’est très shadok, je sais, mais je ne crois pas, hélas, me tromper de beaucoup…).

        Les journaux papier sont moins pires, mais toujours orientés, ne serais-ce que par leur choix éditoriaux. Il faut donc en recouper plusieurs pour pouvoir — éventuellement et sans aucune garantie : attention à l’air du temps et au politikement korrekt — commencer à se faire une idée sur une question. Non seulement ça prend(rait) beaucoup de temps, mais en plus ça revien(|drai)t très cher pour un résultat incertain. Donc exit.

        Pour les deux, on se trouve face à des journalistes, que je respecte, mais qui n’ont pas la science infuse et ont leurs propres convictions, quand bien même ils prétendent, très sincèrement, rapporter des faits et non des idées et/ou doctrines (exemples : les « charniers » de Timisoara, le réchauffement climatique, les incidents qui deviennent systématiquement des accidents comme Fukushima (zéro décès pour la partie nucléaire dont on parle beaucoup, plusieurs dizaines de morts/disparus pour le tsunami dont on ne parle (presque) jamais, ou le dernier en date : les émanations de mercaptan (methanethiol), totalement inoffensif — etc.). Nonobstant l’incontournable bruit de fond d’esc(r)ologie roborative payante et obligatoire… Écrire des articles, c’est bien, mais faut bien vivre, ma brave dame !

        – Donc Internet ! Il y a à boire et a manger, c’est certain, mais on peut creuser, croiser, étudier (même statistiquement), etc. pour presque pas de radis (juste l’abonnement) et, si on a un minimum d’anglais, on a accès à des échos mondiaux et non purement franco-franchouillards. Le must de l’info, quoi. Sauf qu’il faut savoir ce que « sens critique » et « art du doute » veulent dire, ce qui n’est pas le cas pour une très, très grosse majorité de ses brouteurs…

        Résumé : yapafoto. Internet par KO.

        Donc bye-bye, les médiazofficiels, en tous cas pour moi !

        • M.Shadok: « plusieurs dizaines de morts/disparus pour le tsunami dont on ne parle (presque) jamais »

          18’879 victimes… Mais clair qu’il ne reste que « fukushima » pour les merdias.

  • J’ai remarqué qu’un libération fait plus de profit qu’un rouleau de lotus dans ma cabane au fond du jardin.

  • « quand on voit l’audience massive que les premiers ont drainé, et la faible audience des seconds : les Français disaient préférer « la qualité » à la télé-réalité, alors que dans le même temps ils regardent… la télé réalité et non la « qualité » »… oui, sauf que rien n’indique que les programmes qualifiés ainsi de qualité soient bien ceux que le public considère également comme tels. Ce qui explique probablement les chiffres. A ce titre il serait intéressant de savoir combien de personnes ont simplement déserté la télévision.

  • Je trouve surprenant qu’un media qui s’affiche « information de qualité » fasse un article aussi mauvais.
    Le sondage de la TNS SOFRES ne dit pas que la TV a 54% de crédibilité, c’est le chiffre de la radio…
    Le chiffre de la TV est – et ce n’est pas surprenant – plutôt de 48%.
    L’article fait le lien entre le site Contrepoints et les medias internet. Sauf que la SOFRES ne l’a bien sûr jamais fait. Donc on ne peut évidemment pas dire que « 35% de lecteurs apprécient Contrepoints » comme un commentaire plus bas.
    Enfin, l’article ne critique pas le chiffre donné à internet (35%) et se lance dans des explications hasardeuses sur les subventions (il faut bien prêcher pour sa paroisse), alors qu’un chiffre global pour internet est relativement vide de sens. C’est un espace totalement hétérogène, contrairement à la presse écrite et surtout à la TV, relativement homogène.
    Comment répondre oui ou non à une question qui englobent des sites où on raconte n’importe quoi et d’autres avec une info assez fiable?
    En tout état de cause, et sans étude plus précise, il est raisonnable de ne pas considérer ce chiffre comme ayant du sens.

  • Les commentaires sont fermés.

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