On vit très bien en France mais pour combien de temps ?

Le niveau de vie actuel des Français n’est qu’une illusion. Car plus la part de l’État dans l’économie est forte, plus la croissance est faible.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
niveau de vie

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

On vit très bien en France mais pour combien de temps ?

Publié le 13 décembre 2012
- A +

Le niveau de vie actuel des Français n’est qu’une illusion. Car plus la part de l’État dans l’économie est forte, plus la croissance est faible.

Par Charles Gave.
Publié en collaboration avec l’Institut des libertés.

Les Français – au moins ceux qui vivent en France – me disent souvent que je suis trop sévère et que l’on vit très bien dans notre pays. Ils ont, bien sûr, tout à fait raison. On vit très bien en France, où la génération la plus stupide de l’Histoire, celle de Mai-68 (dont je fais partie), a déjà dépensé toute l’épargne accumulée par les générations précédentes, pour ensuite emprunter l’épargne future de leurs enfants et maintenant de leurs petits-enfants. Consommer en une génération l’épargne et du passé et du futur assure en effet un niveau de vie très agréable, mais à une seule génération, au mieux.

Permettez-moi de rappeler que cela ne me paraît ni sain, ni durable, ni démocratique… et que cette gabegie arrive probablement à son terme. Après tout, pourquoi ces petits-enfants se sentiraient-ils responsables d’un endettement qu’ils n’ont jamais voté, d’autant qu’il n’a pas servi à financer des investissements productifs générant des revenus ? Nos enfants, nos petits-enfants n’ont aucune raison ni légale ni morale de se sentir solidaires du paiement de nos retraites… aucune.

Et selon toute probabilité, ils ne le feront pas. Mais, hélas, ce n’est pas tout. L’excuse qui nous est servie à chaque augmentation de la part de l’État dans l’économie est bien entendu que c’est chose nécessaire pour «préserver l’emploi». Vérifions encore, par honnêteté scientifique, en mettant d’un côté la part de l’État dans l’économie et de l’autre le taux de chômage de la population active.

Nous découvrons que c’est exactement l’inverse qui se produit…

Comme le disait Bastiat, sans doute le meilleur économiste que la France ait connu, « en économie, il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas».

Ce que l’on voit, c’est un ou deux emplois qui ont été préservés par l’intervention de la puissance publique dans les mécanismes du marché du travail. Ce que l’on ne voit pas, ce sont les dizaines d’emplois qui ne seront jamais créés à cause de ces interventions. Si l’Union soviétique a sauté, au grand désespoir de toute l’intelligentsia de la rive gauche, c’est bien parce que les penseurs des Lumières avaient raison.

L’État n’est bon à créer ni richesse, ni liberté, ni emplois, ni croissance. Tout au plus des fonctionnaires. Courteline disait : «En France, on sème des fonctionnaires et on récolte des impôts.» Et chaque fois que l’on embauche un fonctionnaire – ce qui se voit –, entre trois et quatre emplois potentiels du secteur privé ne sont pas créés – ce qui ne se voit pas.

Cette triste réalité – objective – nous permet, peut-être, d’aller un peu plus loin. Nous avons constaté que le taux de croissance de l’économie française ne cessait de baisser structurellement. Peut-être est-il temps de donner une explication à ce qui apparaît encore comme un grand mystère à beaucoup de commentateurs ?

Considérons le graphique suivant.

Croissance structurelle du PNB français (échelle de droite) Ratio des valeurs ajoutées en francs courants selon l’Insee- Source : GaveKal Research.

Ce graphique est légèrement différent du précédent : au lieu de faire le rapport entre l’économie communiste et l’économie capitaliste – courbe qui montait –, le rapport est fait cette fois-ci entre l’économie capitaliste et l’économie communiste. Ce nouveau ratio, qui est donc l’inverse du précedent, baisse structurellement.

Depuis 1978, comme chacun peut le voir, la part de l’économie «libre» par rapport à celle de l’économie communiste ne cesse de baisser. La deuxième information, celle que nous cherchons à expliquer, apparaît sur l’échelle de droite (en pointillé). Il s’agit du taux de croissance moyen des sept dernières années (2002-2009) et qui constitue une bonne approximation du taux de croissance structurel de l’économie française. L’évidence est accablante : plus la part de l’État dans l’économie est forte, plus la croissance est faible. Plus la croissance est faible, plus le taux de chômage monte. Plus le taux de chômage monte, plus les dépenses de l’État augmentent.

Et plus la croissance est faible… Un cercle vicieux dans toute son horreur… Ce bon M. Keynes ne nous a jamais averti que l’intervention de l’État pour minimiser les effets d’une récession avait un prix. Et que ce prix était une baisse du potentiel de croissance sur le long terme.

Pendant encore combien de temps ?

—-
Sur le web.

Voir les commentaires (35)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (35)
  • Attention dans cet article de Charles Gave, les deux graphiques sont identiques, à corriger. Cdlt, JFD

    • C’est le titre du 1er graphique qui est erroné : il s’agit du rapport entre l’économie communiste et l’économie capitaliste, et non l’inverse.

  • « Consommer en une génération l’épargne et du passé et du futur assure en effet un niveau de vie très agréable, mais à une seule génération, au mieux. »

    Très juste!

  • « Comme le disait Bastiat, sans doute le meilleur économiste que la France ait connu, »

    Avec Turgot et Say entre autres.

  • Très bon article de Charles Gave.

  • plus la part de l’État dans l’économie est forte, plus la croissance est faible

    Je peux aussi conclure complètement différemment :
    Plus la croissance est faible, plus l’Etat prend des parts dans l’économie.

    Où est le lien de causalité ???

    • Sur laquelle de ces variables les gouvernements jouent-t’il?
      On ne décide pas de faire monter la croissance, en revanche on peut choisir d’augmenter la part de l’état dans l’économie.

      Si les deux varient en même temps, il est bien plus probable qu’on ait jouer sur la taille de l’état et que la croissance y réponde, que l’inverse.

      • Il faut bien regarder les pics et les creux, et leur non-alignement dans le temps, pour comprendre quelle est la cause et quelle est la conséquence. Sinon, on pourrait croire qu’il y a un ajustement…

        Si on regarde les pics et les creux, on peut voir « qui réagit », sachant que ces pics et creux sont séparés d’une ou deux années.

        On voit alors qu’une augmentation de l’emprise de l’état CAUSE effectivement chômage et basse de croissance.

        Mais seule la position relative des pics et creux l’indique, et non le fait que les courbes soient similaires.

        Lire ces graphiques est, de fait, compliqué…

        • il faut donc espérer que l’échelle des temps est juste, très juste même…
          Une erreur comptable de 1 an provoquerait des artéfacts, et on ne pourrait plus rien conclure de façon scientifique…

          Si on enregistre une croissance (ou un chômage) des 30 jours écoulés de X au jour J, on devrait la noter à J-15 et non à J… espérons que l’auteur n’ait pas ce genre de problème dans ses graphes, sinon son argumentaire tombe à l’eau… (l’erreur est plus grande si on parle de données trimestrielles ou annuelles…)

    • bonne question. La réponse est pourtant dans le graphique quand même : on s’intéresse ici à l’effet que la hausse de la part de l’état peut avoir sur la croissance. Savoir pourquoi cette hausse se produit (effet automatique de Lakriz ou résultat voulu d’une politique délibérée) n’intervient pas.
      Il est bien clair que si la hausse de la part de l’état avait un effet positif sur la croissance, ça se verrait dans une hausse des taux de croissance moyen, et aussi dans une corrélation inverse. Ce qu’on observe pas. On observe l’inverse. Ce qui est compatible avec l’hypothèse inverse : cette qui dit que la hausse de la part de l’état bride la croissance générale.

    • C’est l’explication du graphique. Pas un énoncé en l’air.

  • Même si je suis d’accord avec le fond, ces graphiques ne sont pas une preuve fiable. En effet, pendant les crises où le chômage augmente et la croissance diminue, l’Etat augmente mécaniquement sa part car ses dépenses sont plus ou moins fixes. C’est pour cela que les évolutions sur les graphiques « collent » de si près. la corrélation a long terme est vrai mais les graphiques ne sont pas une preuve suffisante en eux-même. Si la croissance diminuait pour une raison totalement différente que l’intervention étatique et que l’Etat maintenait ses dépenses, on obtiendrait la même corrélation.

  • Déjà répondu sur son site.
    Ce ne sont pas les retraités actuels qui ont le plus profité de la dette mais leurs enfants, qui ont vécu dans un confort qu’ils ne méritaient pas, un niveau scolaire que la France n’a payé que par la dette à 30%et nos impôts à 70%.
    Dire que les enfants n’ont pas à payé nos retraites est absurde, le sytème a été lancé depuis la fin de la guerre, et j’ai payé l’éducation des enfants de France, leur chômage etc.,je n’en n’ai pas, j’ai payé les retraites de mes grands parents et parents, ce qui m’a empêché de capitaliser.
    Si les jeunes ne doivent pas payer nos retraites, nous n’avons pas à payer leur éducation et Dieu sait qu’elle est chère, que leurs parents se débrouillent.
    J’aime bien C.G parfois, mais parfois aussi il est à côté de la plaque.

    •  » J’aime bien C.G parfois, mais parfois aussi il est à côté de la plaque »

      Charles Gave est bon à l’écrit mais à l’oral sur un plateau de télé, il est très peu convaincant.

    • « j’ai payé l’éducation des enfants de France, leur chômage etc.,je n’en n’ai pas, j’ai payé les retraites de mes grands parents et parents, ce qui m’a empêché de capitaliser. »

      Félicitations pour votre dévouement altruiste à la cause de la solidarité par l’état, malgré vous 😀

      Que vous vous sentiez floué ne légitime pas de piller les générations nouvelles pour autant.

    • N’oubliez pas qui est à l’origine de ce confort à crédit. Ce sont bien les boomers qui ont commencé à travailler à la fin des années 60-débuts 70, ont fait exploser les services sociaux, ont réclamé que l’état les émancipe de leurs obligations.

      Vous oubliez que vos enfants, on ne leur a pas demandé s’ils voulaient participer à ce système de retraite couteux et ponziesque.
      Tandis que l’éducation de vos enfants, elle n’a tenu qu’à votre volonté de le faire.
      Il n’y a aucun contrat liant l’éducation des enfants et la retraite des parents. Et ce n’est pas une excuse pour faire d’eux vos esclaves.

      Sinon, vous dites ne pas avoir capitalisé parce que vous aviez du payer la retraite de vos parents, maintenant eux devront capitaliser tout en vous payant.

      Voilà ce qui arrive lorsqu’on fait un système où tout le monde doit rendre des comptes à tout le monde.
      À un moment, on s’en sort plus et c’est la guerre de tous contre tous.

    • « que leurs parents se débrouillent. »

      Et c’est ce qui devrait se passer si on était un minimum rationnels dans ce pays. Les enfants seront ceux qui bénéficieront le plus de leur instruction (et non « éducation » qui fait référence aux règles inculquées par les parents), notamment sous la forme de salaires plus élevés. La corrélation tient toujours entre le niveau d’instruction et les salaires, donc au nom de quoi les contribuables qui n’enverront jamais leurs enfants à l’université devraient-ils payer pour que les enfants des autres puissent y aller ? Pour l’élémentaire et secondaire, le chèque scolaire et c’est fini.

  • Le cout de li’mmigration?

    • A moins de considérer que les immigrés sont tous en faveur de plus d’état dans l’économie, y a pas de rapport avec la choucroute.

      • si au contraire, c’est bien l’Etat français puis l’UE qui ont décidé de l’immigration de masse en Europe, elle a un cout énorme pour la France, avec la fonction publique, il s’agit des plus grosses dépenses ou cout pour le pays. Mais un libéral aime l’immigration surtout si ça peut faire baisser les salaires des employés et augmenter les salaires des dirigeants.

        • «Mais un libéral aime l’immigration surtout si ça peut faire baisser les salaires des employés et augmenter les salaires des dirigeants.»

          Et vous oubliez aussi que les turbolibéraux veulent aussi envoyer les enfants dans les mines.

          • ph11: « Et vous oubliez aussi que les turbolibéraux veulent aussi envoyer les enfants dans les mines. »

            Seulement ceux en bas-âge… Les autres iront changer le combustible nucléaire dans les centrales. Je précise parce qu’il y a beaucoup de désinformation sur les youpie-libéraux.

            En tout cas « Rockeur », félicitations ! Votre social-nationalisme a offert les plus belles heures à l’Europe, on ne change pas une recette gagnante.

        • « Mais un libéral aime l’immigration surtout si ça peut faire baisser les salaires des employés et augmenter les salaires des dirigeants. »

          Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnait.

          Les immigrés font baisser le coût du travail, pas les salaires.

          • L’État n’est bon à créer ni richesse, ni liberté, ni emplois, ni croissance

            il est évident que le privé fait mieux. je vous plains d’avoir autant de haine au fond de vous pour l’etat

          • cout du travail? donc forcément cout du salaire, c’est idiot ce que vous dites Theo de Toulouse la crasseuse

          • ouvrier: « il est évident que le privé fait mieux. je vous plains d’avoir autant de haine au fond de vous pour l’etat »

            Si tu arrive à prouver que le flux d’argent privé/état est l’inverse de ce qu’il est actuellement tu auras gagné un nobel. C’est bien l’état qui vis au crochet du privé et pas l’inverse.

            Haine non, mais nous somme dans une crise de dette des états parce que depuis 38 ans (1974) le gouvernements emprunte en notre nom 30% de plus que ce qu’il prend aux citoyens. (si si, les « 3% de déficit » c’est ça en fait)

            En imposant les entreprise à 65% et en leurs collant 3200 pages de règles il a tué l’emploi et notre économie en appauvrissant les gens et en raréfiant le travail. Ce n’est qu’un des nombreux point (600’000 élus record mondial LOL) dont ont peu discuter.

            D’autres états font bien mieux avec moins d’état, moins d’imposition, moins de types qui se goinfrent sur l’argent des autres et en plus ils ne sont pas en quasi faillite.

            Haine certainement pas, mais ton amour aveugle pour cette Nounou qui s’occuperait « si bien » de ses enfants tourne au syndrome de Stockholm.

        • Je suis un libéral classique et je suis pour la maîtrise des frontières. Dès lors qu’on admet un espace public avec un Etat régalien, la sécurité extérieure et intérieure relevant de lui, on admet aussi que les entrées sur le territoire soient filtrées. Parmi les pays les plus relativement libéraux du monde, on trouve la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la Suisse, Singapour et le Canada. Ces pays ont en commun une maîtrise des flux migratoires, notamment par un système à points au Canada et en Australie qui empêche une immigration parasitique et permet une immigration qualifiée. Ceci étant, la meilleure mesure à prendre si on veut stopper ce type d’immigration, ça reste encore le démantèlement de l’Etat-maman, ce qui est pour le coup tout à fait liberhalal.

  • « ni durable, ni démocratique… et que cette gabegie arrive probablement à son terme. Après tout, pourquoi ces petits-enfants se sentiraient-ils responsables d’un endettement qu’ils n’ont jamais voté, d’autant qu’il n’a pas servi à financer des investissements productifs générant des revenus  »

    mais quelle betise de lire ça. quelle inculture économique. relisez ricardo et son allusion à melon

  • Et puis me tacher de national socialisme car je veux réduire l’immigration légal c’est au bas mot de la stupidité, mais bon comme vous dites avec les cons….

    • rockeur: « Et puis me tacher de national socialisme car je veux réduire l’immigration légal  »

      Tiens, on n’aime pas se voir retourner ses petites recettes ? Tu n’as pas l’esprit critique non plus.

  • Vous allez me ressortir que les immigrés font les métiers que les petits blancs ne veuillent pas et toutes ces conneries racistes, vous devriez vous interroger sur l’importance de la main d’oeuvre immigrés (defois clandestine) dans le batiment, la restauration notamment, pas une question de cout du travail…. La bienpensance ne protège pas de la connerie.

  • « Après tout, pourquoi ces petits-enfants se sentiraient-ils responsables d’un endettement qu’ils n’ont jamais voté, d’autant qu’il n’a pas servi à financer des investissements productifs générant des revenus ? »

    Exactement. C’est pourquoi je quitte ce pays l’an prochain ; que les responsables paient, pas les innocents.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Parmi les sujets de mécontentement de la population il en est un qui est récurrent : la faiblesse du pouvoir d’achat. C’est encore une fois ce qu’a montré le dernier sondage IPSOS pour le CESE, en date du 26 octobre 2023. Les Français interrogés sur ce que sont leurs préoccupations placent le problème du pouvoir d’achat en tête, avec 40 % des réponses, suivi par la santé.

Aussi, dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le Premier ministre a déclaré qu’il voulait « desmicardiser » les Français, c'est-à-dire augmenter le... Poursuivre la lecture

La DREES a publié le 14 décembre dernier une étude qui révèle, que pour la septième année consécutive, la France est championne européenne des dépenses sociales. Celles-ci représentent 32,2 % du PIB, alors que la moyenne des pays de l’OCDE se situe à 21 %.

Mais, dans le même temps, le taux de pauvreté augmente dans notre pays : entre 2004 et 2021 le nombre de pauvres (seuil à 50 % du niveau médian) est passé de 4,2 à 5,2 millions de personnes. Pourquoi nos dépenses sociales sont-elles aussi élevées ? Comment continuer à les financer ?<... Poursuivre la lecture

Sommes-nous heureux ? Qu’allons-nous devenir ? Pourquoi j’existe ?

Des questions bien trop nébuleuses pour le penseur de l’économie, des questions qu’il préférera résumer en une seule : quel PIB par habitant ? Un indicateur critiquable, mais quantifiable.

Le PIB par habitant reste l’indicateur le plus utilisé pour évaluer nos progrès, notre rang, notre niveau de vie. Or, c’est justement sa mesure qui inquiète aujourd’hui. Le PIB par habitant croît toujours, mais de moins en moins vite, et l’horizon pourrait s’assombrir davantage... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles