La zone euro est officiellement entrée en récession

La zone euro est entrée officiellement en récession au troisième trimestre 2012, pour la deuxième fois en trois ans, selon l’office européen de statistiques Eurostat.

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La zone euro est officiellement entrée en récession

Publié le 17 novembre 2012
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La zone euro est entrée officiellement en récession au troisième trimestre 2012, pour la deuxième fois en trois ans, selon l’office européen de statistiques Eurostat.

Par Charles Sannat.

Ce qui est bien avec cette crise qui n’en finit pas, c’est que l’on a de quoi rigoler tous les jours… ou presque. Tenez, hier par exemple, on nous expliquait que l’Europe est rentrée en récession, comme on le craignait et qu’on est en plein « double dip »… ou dit en français, en récession en W. En clair : croissance, récession, puis grâce aux plans de relance encore un peu de croissance, puis grâce aux plans de rigueur beaucoup de récession…

Mais faisons appel quelques secondes à notre mémoire. C’était il y a 4 ans. Lheman Brothers venait de faire faillite et, disons-le, c’était le bazar. Grands débats entre les économistes repris à la une de tous les canards. Quelle situation allions-nous connaître ? Comme les lecteurs sont forcément des crétins, pour leur mâcher le travail on leur a mis une lettre en face de chaque scénario.

On avait le scénario du V. Tout s’effondre mais après ça repart. Évidemment, à l’époque, il ne fallait pas s’inquiéter, c’était évidemment ce qui allait se passer, c’était une crise mais après la pluie vient le beau temps, c’est bien connu.

On avait le scénario du L. Pas beau le L… On ne risquait rien avec cette lettre-là. Le L, c’est un effondrement suivi d’une très longue et lancinante stagnation. Bref pas vendeur. Donc là non plus cela ne risquait pas de nous arriver.

On avait le scénario du W. Terrible le W. Il fallait à tout prix éviter le W. Comprenez-moi bien : le W, c’est récession, croissance, puis on croyait s’en être sortis et hop, un coup de Trafalgar (sans doute à cause des Anglais) et on repartait en récession. Alors ça, c’est absolument affreux pour le moral des foules. Donc pour la lettre W, on vous rassurait bien comme il fallait. Non, rien à craindre, c’est peu probable, presque aucun risque, pensez donc avec tous les plans de relance que l’on fait et Nicolas Sarkozy aux G20 comme sauveur du monde, franchement « même pas peur ». Or, il était évident que nous aurions droit à la lettre W. Eh oui, c’est assez logique lorsque l’on y réfléchit.

Reprenons les étapes. 2007-2008, crise, récession, effondrement économique mondial sur des niveaux de dettes très élevés. 2009-2011, énormes plans de relance partout à travers le monde financés avec de l’argent que nous n’avons pas, c’est-à-dire encore plein de nouvelles dettes. Manque de chance, malgré tout cela, la croissance ne repart pas (ce qui était visible depuis très longtemps), mais le niveau de dettes devient insoutenable (ce qui, là aussi, était visible depuis très longtemps). Donc 2012-2013, nécessité soit de faire marcher la planche à billets et de casser les monnaies, soit de faire des plans de rigueur. Résultat, l’Europe replonge en récession et le reste du monde va globalement suivre. Conséquence : c’est le W, qui n’avait aucune chance de se produire, qui vient de l’emporter… Sans blague. Je suis surpris. Mais je pense que l’on va vous expliquer, que « l’on ne pouvait pas savoir »… Évidemment.

La zone euro est officiellement entrée en récession au 3e trimestre

Donc, sachez-le, la zone euro est entrée officiellement en récession au troisième trimestre 2012, pour la deuxième fois en trois ans, selon l’office européen de statistiques Eurostat. Le produit intérieur brut a reculé de 0,1% au 3e trimestre, après s’être déjà replié de 0,2% au trimestre précédent. Une période de récession est constatée lorsque le PIB se contracte pendant deux trimestres consécutifs. Après la crise financière de 2008, la zone euro était tombée en récession et avait renoué avec la croissance au troisième trimestre 2009.

« L’activité économique de la zone euro est désormais à environ – 2,5% de son niveau d’avant crise », estime Martin Van Vliet, de la banque ING. Les chiffres publiés jeudi confirment, selon lui, le scénario de « récession en double creux » (« double dip recession ») que craignaient les marchés depuis des mois. L’économiste ne voit pas l’horizon s’éclaircir et table sur une récession plus profonde au quatrième trimestre 2012.

Sur un an, le PIB européen a enregistré une baisse de 0,6% au troisième trimestre 2012, contre – 0,4% au trimestre précédent. En Allemagne, le PIB a progressé de seulement 0,2%, marquant un nouveau léger ralentissement de la première économie européenne. L’Allemagne commence donc clairement à voir ses chiffres macroéconomiques impactés par la récession chez ses voisins européens dont elle reste fondamentalement très dépendante. « La vague de récession qui touche les pays du Sud commence à contaminer ceux du noyau dur [les plus solides de la zone euro, NDLR] », souligne M. Van Vliet, rappelant que l’activité s’est contractée de 0,1% en Autriche et de 1,1% aux Pays-Bas.

L’inflation a par ailleurs ralenti en octobre sur un an, à 2,5% contre 2,6% en septembre, selon Eurostat dans sa deuxième estimation de cet indicateur, bien qu’elle continue de dépasser pour le 23e mois consécutif le seuil de 2% établi par la Banque centrale européenne, mais elle s’en rapproche alors qu’elle était de 3% il y a un an. Cela signifie, là encore, que le danger déflationniste est très loin d’avoir disparu et que ce sujet devrait même revenir au premier plan durant l’année 2013.

De son côté, la BCE maintient depuis l’été son taux directeur inchangé à 0,75 %, un niveau historiquement bas, preuve qu’elle ne craint pas le retour à une hausse des prix et que sa priorité est plutôt la relance de l’économie.

—-
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  • de quoi patienter en attendant le VVV

  • Il faudra un jour que les économistes tout puissants nous démontrent comment il peut y avoir croissance éternelle…pardon de prendre l’exemple de notre foyer(avec3 enfants):chaque année nous réduisons nos dépenses courantes,éliminons du gaspillage,évitons le superflu,chauffons moins,voyageons moins en auto,éliminons le luxe etc…et pourtant nous vivons mieux,mangeons mieux (bio et local) et économisons;supposons que la moitié des eurolandais fassent de meme ? qu’en sera-t il de la croissance alors que les gens seront plutôt satisfaits de leur vie?

    • Eh bien, persistez en cette rassurante auto-flagellation … glax !

      mais ne tentez SVP pas de convaincre vos concitoyens. Ceux-ci apprécient de vivre sans devoir se morfondre idéologiquement quant au devenir de l’espèce humaine (une espèce de plus en voie de disparition ?).
      Les ravages anti-économiques liés à la fausse croyance d’influence du CO2 anthropique sur les changements climatiques (naguère dits « réchauffement ») occasionnent bien plus de troubles de vie en Europe – entrée en récessions – que le fait naïf de vouloir se priver de vivre.

      NB : je sais m’imposer de subtils comportements écologiques sans me plier aux diktats ou aux messages anxiogènes délivrés via des médias en quête de sensationnel et de propagation des fausses croyances !

    • @ glax : ce n’est pas une réponse d’économiste, mais de philosophie que je vais vous faire. Pourquoi peut-il y avoir croissance éternelle ? mais tout simplement parce que nous sommes des êtres humains.
      Demain, vous serez meilleur qu’aujourd’hui, et si vous ne l’êtes pas, alors vous disparaissez, cela s’appelle l’évolution. L’être humain est la seule espèce où l’acquis est plus important que l’inné, dit autrement, où le libre arbitre est supérieur au déterminisme. Quand Greenspan a dit que les marchés, comme les arbres, ne montaient pas au ciel, il s’est trompé. Les marchés boursiers ne mesurent pas le taux de croissance d’un végétal, mais le génie humain. Et le génie humain, il ne montent pas au ciel, il va sur la Lune, au minimum … Donc, tant que l’être humain sera libre, il y aura croissance éternelle.

      • @Stephane

        « il ne montent pas au ciel, il va sur la Lune, au minimum …  »

        Certes, mais la lune a été un maximum atteind en 1969 jamais dépassé depuis, c’est peut-être un signe…

        • CITOYEN: « Certes, mais la lune a été un maximum atteind en 1969 jamais dépassé depuis »

          « …Certes mais l’Amérique a été un maximum atteint en 1492 et jamais dépassé depuis, c’est peut-être un signe… » – Un ancêtre de citoyen

  • Le complexe de la France

    http://www.lejournaldepersonne.com/2012/11/le-complexe-de-la-france/
    La France décomplexée est une France qui sait
    Que sur ce billet de 100 euros, elle n’a même pas de quoi se rémunérer
    Tout est broyé par un gigantesque système financier..
    cf vidéo

  • – Démontage de l’euro unique.
    – Dévaluer de 20 à 30% pour un franc proche du dollar.
    – Réinstaurer l’emprunt d’Etat à la Banque de France pour l’investissement.
    – Glass-Steagall-Act, plus de renflouement.
    +
    – Faire maigrir l’Etat, redéfinir ses fonctions.
    – Baisser les impôts & charges sur les entreprises & salaires.
    – Réformer, moderniser, flexibiliser le marché du travail.

    Tant qu’on s’acharnera a garder l’euro, on s’en sortira pas. Je suis tout à fait l’analyse de Milton Friedman sur l’euro unique. Monnaie aberrante qui ne peut marcher.

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