Le gaz de schiste, la noblesse de la politique et le libéralisme

Pourquoi est-il impossible en France de débattre de l’exploitation du gaz de schiste ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
imgscan contrepoints 2027 liberté gaz de schiste -2

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le gaz de schiste, la noblesse de la politique et le libéralisme

Publié le 7 novembre 2012
- A +

Pourquoi est-il impossible en France de débattre de l’exploitation du gaz de schiste ?

Par Philippe Bouchat.

À l’heure où seront publiées ces quelques lignes, les États-Unis auront choisi leur nouveau président. Mais pas seulement. Car, sans que le terme ne soit galvaudé, cette élection est pour une fois réellement historique tant les deux visions du pays qui s’opposaient étaient radicalement différentes. Prenons l’exemple de la vision énergétique des deux camps principaux en présence. D’un côté, les Démocrates militaient pour une politique énergétique à moyen-long terme qui fait la place belle aux énergies renouvelables et visaient à se passer autant que possible des énergies fossiles. De l’autre côté, les Républicains optaient résolument pour la recherche de nouveaux gisements pétroliers. Cet antagonisme est aussi symbolisé par la lutte que se sont livré les deux camps autour de l’exploitation du gaz de schiste ou, plutôt, des conséquences sur l’environnement des déchets liés à l’extraction de ce gaz. Mon propos n’est pas ici d’avancer les arguments pro et contra (bien que cela me chatouille y étant personnellement favorable et abasourdi par la stupidité de certaines affirmations des contra).

Je voudrais souligner plutôt l’impossibilité actuelle de tenir ce débat actuellement en France (et pire encore en Belgique qui ne se passionne guère que pour les nouveaux exploits de son équipe nationale de foot…). Que les lobbies écologistes gonflent le torse et notre « brave » [1] président Guimauve-le-Non-Conquérant affiche son veto élyséen. Que le ministre Vidalies en charge des relations avec le Parlement affirme que « le gaz de schiste n’est pas à écarter pour l’éternité » et aussitôt, le taliban vert de la Haute Assemblée, le ci-devant Jean-Vincent Placé s’estime violé et l’accord PS-EELV déchiré ! Enfin, que le rapport de Louis Gallois, commissaire général chargé de l’Investissement, mentionne également la piste du gaz de schiste et ce rapport est jeté aux orties, avec l’eau du bain du choc de la compétitivité…

Est-cela de la politique ? Tourner comme le vent va et gérer tant bien que mal les incendies souvent causés par une équipe de pyromanes ? La véritable noblesse de la politique va bien au-delà de la gestion que l’on peut aisément confier aux techniciens. Cette noblesse consiste à fixer, après de vrais débats, un cap, une ligne clairs, à enthousiasmer les foules, lui donner du rêve, dresser un horizon ! Dès lors pourquoi balayer d’un revers de la main tous les débats et en l’occurrence celui de l’extraction du gaz de schiste quand on connaît les enjeux en termes d’indépendance énergétique, mais aussi de pouvoir d’achat (en effet quand le nucléaire ne fournira plus que 50% des besoins en électricité, comme promis par Guimauve, les factures des entreprises et des citoyens exploseront comme en Allemagne) ?! Viser à l’indépendance énergétique, maintenir voire diminuer les coûts, développer une alternative au pétrole, n’est-ce pas là un projet enthousiasmant pour un peuple ? Le politique ferait bien de s’emparer de ce débat au lieu de l’occulter… pour un plat de lentilles écologistes…

Si notre gouvernement était libéral – rêvons un peu – il s’emparerait de la question et donnerait d’abord la parole aux acteurs concernés (entreprises d’extraction, entreprises clientes, associations de citoyens) selon le principe de subsidiarité qui leur est si cher ! Il réfléchirait au coût des effets de voisinage comme le suggèrent les grands penseurs tels Friedman et Hayek. Il ne laisserait certainement pas les lobbies pseudo scientifiques et écologistes empêcher le débat d’avoir lieu…

Osons la politique noble ! Osons le libéralisme ! Ouvrons les fenêtres…

—-
Lire aussi :

Notes :

  1. En wallon, un « brave » est un simplet.  On dit aussi un « gentil ».
Voir les commentaires (5)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (5)
  • Je ne suis absolument pas d’accord avec cet article. Vous parler de l’omniprésence dictatoriale des écologistes mais vous oublier de dire que, sous le précédent gouvernement, c’est en katimini que Borloo avais fais valider ces permis, ils étaient passé sur le journal officiel et tout le monde n’y a vue que du feu!
    Et c’est là que grâce à l’action de Jo fox, le producteur de gasland que ça a fais comprendre ce qu’était le gaz de schiste! Avant, même moi, j’en avai jamais entendu parler, personne ne me disais ce que ça impactai.
    Il est vrai que je fais parti d’un collectif anti-gaz de schiste mais j’aime aussi voir ce que dis l’ennemi. Du côté des organisations pétrolières, je n’y ai vue que du flou ou il nous promette la lune. En restant vague, sur le : ce qui se passe aux usa n’est pas comme en France, on sais mieux faire, etc…Tou çà, je n’y crois pas.

    Cordialement

  • C’est un prinntcipe de précaution mal compris BFM TV rappelle dans un récent édito qu’à LAQ les ingénieurs trouvèrent finalement ( 6 ans nécessaires ) comment exploiter le gaz jugé dangereux et inexploitable au départ

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a annoncé deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les classes moyennes, financées par la solidarité nationale.

En langage courant, cela signifie payé par les riches. Les classes moyennes ne devraient pas se réjouir trop tôt : François Hollande avait déjà opéré ce type de transfert fiscal au début de son quinquennat et pour lui, être riche commençait à 4000 euros par mois. Le jeune Gabriel Attal était à cette époque membre du cabinet de Marisol Touraine. Le fruit ne tombe... Poursuivre la lecture

Maintenant que le déploiement du compteur électrique Linky présenté comme « intelligent » est quasiment terminé, le rationnement imposé de l’électricité va pouvoir débuter… après plus de 20 ans d’impéritie.

 

C’est « intelligent »

Un projet de décret prévoit d’effectuer, dès cet hiver, un premier test en condition réelle au cours duquel la consommation d’électricité de 200 000 Français notifiés « par voie postale », et équipés d’un compteur Linky, sera plafonnée à 3 kilowatts (kW) au lieu de 6 kW (l’abonnement des particuli... Poursuivre la lecture

Alors que la période estivale bat son plein et que l’actualité politique est morne, les journalistes à la recherche de sujets d’éditos n’ont pas grand-chose à se mettre sous la dent. C’était sans compter la capacité de certains partis et politiques à faire preuve d’une imagination débordante pour faire parler d’eux-mêmes.

Europe Écologie Les Verts et sa patronne, Marine Tondelier, sont les derniers à s’être (brillamment) illustrés dans cet exercice de haute voltige. Cette dernière a annoncé, ce lundi, la venue du rappeur Médine à leur ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles