Présidentielle US : pourquoi voter Barack Obama ?

Quel argumentaire libéral en faveur de Barack Obama y a-t-il à la veille de la présidentielle américaine?

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Présidentielle US : pourquoi voter Barack Obama ?

Publié le 6 novembre 2012
- A +

Quel argumentaire libéral en faveur de Barack Obama y a-t-il à la veille de la présidentielle américaine ?

Par Mike Godwin, depuis les États-Unis.

Article paru initialement en anglais sur Reason.comRien de ce qui suit ne doit être interprété comme un soutien à un candidat. Cependant nous espérons que vous le jugerez intéressant, de même que son pendant sur Mitt Romney (républicain) et Gary Johnson (libertarien).

Barack Obama lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche

De deux visions de l’État obèse, il faut choisir la moindre.

Si Ron Paul ou Rand Paul étaient candidats au nom du Parti Républicain contre Barack Obama cette année, je n’essaierais même d’esquisser un argumentaire en faveur du vote démocrate. De même, si vous ne vivez pas dans un swing state – si vous habitez, par exemple, le Texas ou la Californie, il n’y a guère de raison pour que vous votiez pour quelqu’un d’autre que Gary Johnson.

Mais peu importe vos préférences, vous allez assister à l’intronisation de Mitt Romney ou de Barack Obama en janvier. Aussi, si vous votez dans un swing state, vous devriez accorder un peu d’intérêt au vote Obama, et le juger comme le vote pour la moins pire de deux visions de l’État obèse.

Sur certains points comme la politique étrangère, il est vrai qu’il est très dur de trouver une différence entre Obama et Romney, même si Obama a évidemment plus d’expérience en tant que chef d’État. Les deux candidats jugent les interventions militaires nécessaires, quand bien même il y aurait peu de raisons réelles en leur faveur. De plus, Romney semble parfaitement capable de gouverner à gauche s’il l’estime nécessaire. Rappelons que si Romney dénonce officiellement l’Obamacare, il a mené une réforme similaire presque point par point en tant que gouverneur du Massachussets. Et les propositions de réformes du Affordable Care Act portées par Romney semblent plus destinés à aggraver les choses, en rendant le système plus inefficace encore (il veut ainsi limiter la couverture, ce qui ne pourra que pousser encore plus les prix).

C’est là l’argument libertarien envers les propositions de Mitt Romney sur l’Obamacare. Mais il y a cependant une opinion libertarienne en faveur de l’Obamacare. Oui, un système parfaitement libéral permettrait aux individus de refuser la couverture mise ici en place, et pourrait même accepter des services d’urgence autorisés à refuser l’accidenté de la route non-couvert qui serait parvenu à ramper jusqu’à leur porte. Étant donné que ce n’est pas la façon dont fonctionne le système de santé aux États-Unis – en théorie, tout service d’urgences doit fournir des soins, quelles que soient les capacités de paiement du soigné -, un système réellement universel est la meilleure façon de maximiser son efficacité. Et si un tel système permet un minimum de concurrence entre les assureurs (ce que l’Obamacare tente d’assurer, et en ce point il s’inspire du projet d’assurance-santé proposé autrefois par le GOP contre Bill Clinton), c’est d’autant mieux.

Mais il y a un argument encore plus fort en faveur de l’Obamacare. Tout simplement, ce programme permet à plus d’Américains d’accepter de meilleurs emplois sans s’inquiéter s’ils vont perdre l’assurance fournie par leur ancien travail. La mobilité du travail est l’un des facteurs les plus importants du succès de la libre entreprise, et le travail serait plus mobile avec l’Obamacare qu’avec la version à moitié démantelée que nous propose Romney.

Prendre la défense du Affordable Care Act devant les lecteurs de Reason.com est assez dur, j’en ai conscience. Je doute d’avoir convaincu beaucoup de lecteurs jusqu’à présent. Mais laissez moi souligner trois points sur lesquels Obama est clairement plus proche des libertariens que ne l’est Romney. L’un d’eux est le droit à l’avortement, évidemment (si vous ne connaissez pas les positions actuelles de Romney sur l’avortement, vous ne devriez même pas voter). Un autre est l’immigration. Malgré son bilan effrayant jusqu’ici, Obama veut faire passer le DREAM Act contre les manœuvres parlementaires des républicains. Il estime que l’économie bénéficie du travail des immigrants, car ceux-ci créent de l’emploi ici et payent leurs taxes. Romney soutient qu’il faut accepter les immigrants qualifiés, loués soient-il, mais il mène un Parti Républicain beaucoup plus porté à contrôler les frontières qu’ à souhaiter la bienvenue aux immigrants.

Un troisième point quasiment libertarien est la position qui fut tant attendue mais reste pourtant très bienvenue d’Obama sur le mariage gay. Oui, bien sûr, une société libertarienne n’aurait aucune position particulière sur la question du mariage ; mais pour parvenir à une telle société, il faudrait renverser des siècles de lois en faveur du mariage traditionnel, ce qui est un projet intéressant, mais qui ne risque pas d’aboutir sous peu. La position d’Obama, qui consiste essentiellement à mettre un terme aux discriminations légales qui favorisent les mariages hétérosexuels sur les mariages homosexuels, est la position la plus proche qui se peut actuellement des intérêts libertariens.

Cela ne surprendra pas les lecteurs de Reason.com qui me connaissent que je tende à voter Démocrate. Cependant, si selon les résultats du quizz online isidewith.com je suis plus proche d’Obama que d’aucun autre candidat (88%), je me retrouve en fait très en ligne avec Gary Johnson (74%). Et qu’en est-il avec Romney ? Un médiocre 24%: « aucun majeur point en commun ». Et vous savez quoi ? Je suspecte beaucoup de libertariens d’être dans ce cas également.

Traduction YB pour Contrepoints – Lire aussi notre dossier présidentielles américaines

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  • mon résultat isidewith:
    Gary Johnson Libertarian
    on science, healthcare, economic, foreign policy, social, domestic policy, and immigration issues: 99% 🙂

    Obama 15%

  • Grotesque.

    Comment ce type peut-il se croire libertarien ?!?
    Il ne fait même pas la différence entre le niveau étatique et le niveau fédéral !!! Or cette distinction est fondamentale pour les libertés aux États-Unis.

    Si les libéraux ne s’opposent plus à la centralisation, en quoi sont-ils autre chose que les jacobins ?!?

    Que l’assurance médicale soit à dissocier de l’emploi, c’est totalement le point de vue de la droite (cf http://www.pacificresearch.org/publications/the-top-ten-myths-of-american-health-care-a-citizens-guide)

    Quant au mariage gay, c’est du socialisme pur et dur, l’archétype de la fusion entre religion et État, aux antipodes du libéralisme.
    L’État libéral ne se mêle pas des sentiments ni d’inciter à des choix de vie, mais de la défense de la liberté et de la propriété.
    Le cadre marital pour encadrer la procréation peut justifier un exception puisqu’il en va ni plus ni moins de la survie de la société, mais selon moi c’est un empiétement étatique dans des questions de religion.
    L’État qui dit la morale, à l’école ou aux adultes désireux de convoler, c’est une religion séculière radicalement incompatible avec le libéralisme.

    M. Godwin est un socialiste.

  • Les commentaires sont fermés.

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