Manifeste des entrepreneurs : la colère ne descend pas

Inquiets de ne toujours pas être entendus par le gouvernement et par François Hollande, plusieurs milliers d’entrepreneurs ont signé le manifeste des entrepreneurs pour obtenir que le gouvernement les écoute enfin.

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Manifeste des entrepreneurs : la colère ne descend pas

Publié le 24 octobre 2012
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Inquiets de ne toujours pas être entendus par le gouvernement et par François Hollande, plusieurs milliers d’entrepreneurs ont signé le manifeste des entrepreneurs pour obtenir que le gouvernement les écoute enfin.

Monsieur Le Président,

Les signataires de ce texte appartiennent à la France qui crée des emplois et est tournée vers le monde de demain.

Vous êtes le garant du long terme et du bien commun. Les circonstances actuelles nous conduisent à nous adresser à vous directement car, dans le débat actuel, si nous sommes écoutés, nous ne sommes pas entendus.

Notre démarche n’est pas partisane ; nous avons fait, faisons et ferons très attention de ne pas être récupérés politiquement.

Nous sommes unis par une démarche et une ambition : participer à l’effort de redressement de notre pays.

Nous ne vous écrivons donc pas pour défendre quelque avantage ou pour ne pas payer d’impôts : tous les signataires de cette lettre investissent, créent des emplois et paient leurs impôts en France.

Nous souhaitons instaurer un dialogue responsable et constructif avec vous. Il en va de l’avenir de la France.

1. La France dispose d’un atout extraordinaire : la qualité et le dynamisme de sa jeunesse, de cette génération sans complexe, agile, polyglotte, parfaitement à l’aise avec les outils numériques.

2. Cette jeunesse, nous comptons sur elle pour redresser le pays. C’est elle qui va créer les emplois de demain, compétitifs et localisés en France ; ces entrepreneurs en devenir sont vos chevau-légers, Monsieur le Président.

3. Cette jeunesse a en effet compris que l’aventure entrepreneuriale est sans doute l’une des façons les plus épanouissantes de mener une carrière professionnelle. De ce point de vue, nous revendiquons modestement de lui avoir montré le chemin. Beaucoup d’entre nous dédient leurs journées, leurs soirées ou leurs week-ends à aider d’autres entrepreneurs plus jeunes en leur donnant conseils et financements. Nous prenons tous beaucoup de risques et nous souhaitons que cela soit reconnu et pris en compte.

4. L’aventure entrepreneuriale permet également la mobilité sociale qui manque trop souvent en France ; la diversité des origines sociales, culturelles, et de formation des signataires de cette lettre en atteste aisément.

5. Le projet de Loi de Finances et le projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale font peser un risque immédiat sur ce que nous avons bâti ensemble depuis 15 ans. Ces projets détruiraient irrémédiablement l’écosystème de la création d’entreprises de croissance en France qui est devenu l’un des deux meilleurs en Europe par nos efforts et le soutien des pouvoirs publics.

6. Nous reconnaissons que le gouvernement a réagi rapidement lorsque certains d’entre nous ont commencé à manifester ouvertement leur inquiétude à ce sujet. Nous le répétons solennellement ici : c’était une réaction de survie.

Néanmoins, les amendements votés par l’Assemblée Nationale apportent des réponses partielles, complexes et seront source de multiples injustices et inefficacités économiques. Il faut désormais un signal fort pour rassurer les entrepreneurs et toute la chaîne de financement des entreprises de croissance.

Nous voulons mettre en garde le gouvernement contre les conséquences difficilement réversibles de certaines dispositions du Projet de Loi de Finances et du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale.

C’est pourquoi nous demandons une concertation urgente, autour d’hommes et de femmes de bonne volonté et d’experts reconnus.

Les choix à faire aujourd’hui engagent l’avenir de notre pays pour les trente prochaines années autant que ceux que fit l’un de vos prédécesseurs en mars 1983.

Monsieur Le Président, vous êtes le seul à avoir la liberté de nous entendre.

Jean-David Chamboredon, ISAI Gestion

Philippe Collombel, Partech International

Marie Ekeland, Elaia Partners

Olivier Mathiot, PriceMinister/Rakuten

Marc Ménasé, Menlook

Patrick Robin, 24h00

À la suite des premiers signataires, plusieurs milliers ont suivi. La liste des 3 000 premiers signataires du ‘Manifeste des Entrepreneurs du 19 octobre 2012’ est disponible en ligne sur le site de France Digitale (pdf).

Pour signer le manifeste, c’est ici.

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  • « Ne pas être récupérés politiquement » ; mais que c’est ridicule d’écrire cela ! Leur démarche est typiquement une démarche politique. En quoi faire de la politique serait-il mal ? Qu’est-ce que c’est que ce raisonnement faible ?

    « Vous êtes le garant du long terme et du bien commun » ; mais ce n’est pas vrai ? Ils écrivent ça sérieusement ? Les pigeons n’ont-il pas encore compris que ce sont eux, les garants du long terme, les dépositaires du bien commun, autant que peut l’être chaque individu productif ? A force de faire profil bas face aux mafieux, ils n’obtiendront que rire gras, brutalité et mépris.

    Quant à espérer une concertation, les pigeons ont le droit d’y croire. Ces biens nommés pigeons ne semblent pas avoir compris à qui ils ont véritablement affaire pour l’instant. La désillusion ne va plus tarder.

    • Effectivement, j’ai eu la même réaction, ils ont peur d’utiliser les mots, les vrais, destruction du capital avant de parler d’emploi (la conséquence). Ils ont peur de poser le problème, ils sont politiquement correct. Ils nous faut des J.C. Debard ! On n’a pas à chouiner.

  • les entendre? Ils rêvent ou quoi? Tout au plus ils seront convié, écoutés d’une oreille. Eh oui ces gens là qu’on appelle les entrepreneurs ne représentent que peu de voix, très peu… En plus la plupart ont tendance à voter à droite, torpeur et circonspection! Par contre dire « les entrepreneurs sont des salauds de riches qui s’engraissent sur votre dos » ça, c’est cool, ça envoie le bois et ça touche des millions de gens. Alors pourquoi s’enquiquiner à prendre en considération des personnes qui ne servent à rien d’un point de vue électoral?
    Eh bien en fait ils sont super pratiques ces entrepreneurs, si tu leur donne un environnement business friendly ils te créent des milliers d’emplois et donc aident à la diminution du chômage et produisent des richesses, mais pour cela il faut du temps et c’est une action pas super visible pour le péquin moyen… Donc pour cerveau de base, action de base, tapons les riches entrepreneurs, on donnera des subventions plus tard, des allocations plus tard, des aides plus tard, enfin si y’a les sous…

    • Pas du tout d’accord avec vous. Les entrepreneurs s’ils sont unis et parlent d’une seule voix, ont un pouvoir colossal. Car si demain ils disparaissent, l’économie sombrera et les politiques auront à affronter la rue ce qu’ils craignent par dessus tout. D’ailleurs, le mouvement des entrepreneurs en colère a déjà porté quelques fruits puisque le gouvernement a amendé son texte initial qui était beaucoup plus dur. Si les résultats économiques continuent à se dégrader, que les entrepreneurs haussent un peu plus le ton, vous verrez que le gouvernement prendra davantage en compte leur revendications.

      • « vous verrez que le gouvernement prendra davantage en compte leur revendications. »

        J’ai tendance à penser que ce n’est que la méthode d’intromission qui va changer, au lieu d’un grand coup de hampe brutal et maladroit ça viendra par petite touches invisible et bien lubrifiées.

        Un fonctionnaire par ci, une petite taxe par là, un officine de réflexion à gauche, une petite règle à droite.

        Le centre de gravité à définitivement basculé du coté de l’état, il y a désormais bien plus de gens qui en sont dépendants et n’ont aucun interêt à sa réduction.

  • Trop Bisounours comme approche je suis d’accord.
    Ce qui me gêne dans le mouvement des pigeons c’est qu’il bloque sur un seul aspect de cette loi de finance.
    Alors que le problème est bien plus profond.
    J’aimerai qu’on arrive à verser la totalité de leur rémunération au salariés. Trimestriellement, ils rendront la part qui correspond à leur charges sociales. C’est de l’argent qui leur appartient et c’est donc à eux de le faire travailler et de le reverser à l’état.
    Il faut réconcilier les salariés avec l’entreprise. (et tant pis pour l’état)

  • « C’est pourquoi nous demandons une concertation urgente »

    Ouais!!! Et une parlotte de plus

  • Hollande va pouvoir utiliser la célèbre formule de Chirac : »Ça m’en touche une sans faire bouger l’autre »

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