OGM et pseudo-science, un mauvais mélange

Le cocktail de parti-pris, d’auto-promotion et d’errements scientifiques dont Gilles-Éric Seralini s’est rendu responsable aura fait plus de dégâts aux adversaires de la multinationale Monsanto que tout ce qu’elle aurait pu entreprendre.

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OGM et pseudo-science, un mauvais mélange

Publié le 10 octobre 2012
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Le cocktail de parti-pris, d’auto-promotion et d’errements scientifiques dont Gilles-Éric Seralini s’est rendu responsable aura fait plus de dégâts aux adversaires de la multinationale Monsanto que tout ce qu’elle aurait pu entreprendre.

Par Stéphane Montabert, depuis Renens, Suisse.

L’affaire commencée il y a quelques semaines avec l’étude-choc du professeur de biologie moléculaire Gilles-Éric Seralini semble arriver à sa fin, avec le rejet formel de ses conclusions par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) jeudi dernier – information guère reprise dans la presse locale, pour les raisons que l’on devine.

Les scientifiques de l’EFSA ne sont pas tendres envers le chercheur et son équipe :

L’article est d’une qualité scientifique insuffisante pour être considéré valide pour l’évaluation des risques (…) La conception, le système de rapport des données et l’analyse de l’étude, tels que présentés dans le document, sont inadéquats.

Les nombreuses questions relatives à la conception et à la méthodologie de l’étude telles que décrites dans l’article impliquent qu’aucune conclusion ne peut être tirée au sujet de l’occurrence des tumeurs chez les rats testés.

L’EFSA ne ferme pas complètement la porte au chercheur-militant, demandant des informations supplémentaires quant au protocole de recherche employé par l’équipe du laboratoire CRIIGEN pour lui permettre d’acquérir la compréhension la plus complète possible de l’étude. Le professeur Bergman, qui a dirigé les travaux de l’EFSA, explique avec diplomatie :

Lorsqu’on réalise une étude, il est essentiel de s’assurer qu’un cadre approprié soit mis en place. Si on a clairement défini ses objectifs et qu’on a établi une conception et une méthodologie appropriées, on constitue une base solide à partir de laquelle des données précises et des conclusions valides peuvent être générées. Sans ces éléments, il est peu probable qu’une étude se révèle fiable, valide et de bonne qualité.

Hélas, M. Séralini ne l’entend pas de cette oreille. Ayant d’ores et déjà annoncé qu’il refuserait d’obtempérer, la crédibilité de ses travaux est désormais scellée aux yeux du monde scientifique. La recherche ne peut se faire que dans des conditions de transparence adéquates.

M. Séralini motive son refus par une n-ième diatribe contre la « corruption » et le « biais pro-OGM » des instances gouvernementales (dont on voit en effet la démonstration chaque jour, au vu des surfaces OGM cultivées en Europe…) une argumentation qui sonnera avec délice aux oreilles conquises des militants anti-OGM. Mais le fait est que le « secret » autour de ses travaux (tout relatif, puisqu’il était suivi par une équipe de télévision de France 5 !) est aussi un moyen bien commode de voiler les faiblesses patentes de son protocole de recherche, de son analyse biaisée des résultats et, pour tout dire, de son manque de méthode scientifique.

À entendre son auteur, l’étude est tout simplement parfaite et il est impossible d’émettre la plus petite réserve quant à son article sans être plus ou moins contrôlé par Monsanto. On peut bien sûr clamer que tous ceux qui émettent la moindre critique sont des agents à la solde de la multinationale, mais une telle ligne de défense, à la longue, relève plus de la psychiatrie que de la controverse scientifique. Le plus amusant est sans doute d’entendre M. Séralini disqualifier par avance toute contre-étude venant de sources qu’il juge touchée par des conflits d’intérêts alors que lui-même est tout sauf neutre : si l’individu appliquait à lui-même les critères qu’il préconise pour autrui, il serait amené à rejeter sa propre expérimentation sans autre forme de procès !

Mais revenons à la publication proprement dite.

Outre son analyse statistique défaillante et son utilisation d’une espèce de rat ayant une tendance naturelle à développer quoi qu’il arrive des cancers à long terme – trait connu depuis trente ans – il semble de plus en plus plausible que les conclusions du professeur Séralini ne soient pas juste le fourvoiement d’un chercheur avide de tirer des enseignements conformes à ses vues, mais le résultat d’une étude soigneusement planifiée pour les fabriquer.

En effet, en gardant exactement les mêmes moyens financiers et le même protocole scientifique, M. Séralini n’aurait eu aucun mal à faire en sorte que son étude soit statistiquement inattaquable. Au lieu de répartir ses 200 rats selon chaque sexe et de les subdiviser en 10 groupes de 10 (soit, groupe témoin, groupes soumis à 11%/22%/33% de maïs au Roundup, soumis à 11%/22%/33% de maïs OGM, et finalement soumis à 11%/22%/33% de maïs OGM au Roundup), il aurait suffit de tester moins de variables à la fois et de faire des groupes témoins plus grands, de façon à réduire le facteur d’incertitude.

On aurait pu imaginer par exemple qu’il y ait pour chaque sexe 50 rats témoins et 50 rats soumis au « pire maïs possible », comme les 33% de maïs OGM assaisonné d’herbicide Roundup infligé par le CRIIGEN à ses animaux de laboratoire. Cela n’aurait pas coûté plus cher. Si le groupe affecté avait montré une probabilité statistique significative de développer davantage de cancers à long terme par rapport au groupe témoin – et on aurait pu s’y attendre pour le régime alimentaire « le plus affreux » – l’équipe du CRIIGEN aurait remporté son pari haut la main, avec des statistiques valables car portant sur une population significative. Mieux encore, la recherche d’effets éventuels pour des doses moindres aurait mobilisé d’autres chercheurs pendant des années. Tout ça de gagné pour les anti-OGM !

Mais M. Séralini opéra d’une toute autre façon. En multipliant les échantillons de petites tailles et donc l’imprécision de ses statistiques, le suivi d’une race de rats sujette à cancer garantissait au professeur que certains lots finiraient par développer une pathologie. Il lui suffisait ensuite de choisir soigneusement les sous-groupes plus malades que le groupe témoin pour tirer triomphalement la sonnette d’alarme – même si l’ensemble livrait en fait des résultats complètement aberrants, comme une meilleure survie pour des taux d’exposition plus élevés, ou des rats mâles survivant mieux avec un régime arrosé d’herbicide toxique !

L’aspect le plus étonnant de l’article de M. Séralini n’est peut-être pas dans son contenu, mais qu’une revue scientifique réputée sérieuse ait accepté de le publier. Cela en dit long sur les errements du processus de relecture… Errements qui n’ont d’ailleurs rien de nouveau. L’article sur la fameuse « mémoire de l’eau » a bien été publié dans Nature !

Au-delà d’une manipulation statistique confinant à l’escroquerie, l’agronome Philippe Stoop résume bien où se situe désormais le problème :

M. Séralini ne fait pas mystère de son militantisme anti-OGM et anti Roundup, et il est humain qu’il essaie de tirer les résultats de ses expériences dans le sens qui l’arrange. Normalement, c’est aux comités de lecture des revues que devrait revenir le devoir d’objectivité. Les questions posées par cette publication débordent donc largement du cas personnel de Séralini, et devraient interroger l’ensemble de la communauté scientifique:

– Comment peut-on accepter une publication qui ne présente aucune analyse statistique pour son résultat majeur, ici la mortalité des rats nourris aux OGM ?

– Que font dans un article scientifique les 3 photos de rats porteurs de tumeurs, comme par hasard tous issus de lots traités, alors que ce type de tumeurs est commun chez cette souche de rats ?

– Cette étude a été financée par le CRIIGEN, association notoirement anti-OGM, et par des chaînes de la grande distribution communiquant massivement sur leur soutien à l’agriculture bio et aux produits sans OGM. En soi, ce n’est pas critiquable, mais comment se fait-il que les revues acceptent que les auteurs se déclarent exempts de tout conflit d’intérêt ?

Au-delà des critiques que l’on peut adresser aux auteurs, cet article pose donc une fois de plus la question du laxisme surprenant des comités de lecture de certaines revues scientifiques, vis-à-vis des « lanceurs d’alerte » qui prolifèrent dans la zone grise entre science et militantisme pseudo-scientifique.

L’étude-choc de Gilles-Éric Seralini est bien partie pour rejoindre les poubelles de la Junk Science, mais la question de fonds concerne désormais bien le processus de publication lui-même. La notion est essentielle à cause du prestige dont peuvent se prévaloir des chercheurs « publiés » avec un papier dénué de valeur scientifique. Des accidents surviennent, certes, mais quand l’objet du litige sert à promouvoir un livre, un documentaire et une campagne médiatique idéologiquement engagée, cela fait quand même désordre.

Je ne suis pas militant anti-OGM mais si je l’étais, je pense que j’en voudrais au professeur Séralini. Il a offert au mouvement une étude (croyait-on) validée par la science, et si conforme aux thèses défendues que tout un chacun s’est empressé de la reprendre sans la moindre étincelle d’esprit critique. Maintenant que la baudruche éclate, le retour de flammes est dévastateur. La faible caution scientifique dont pouvait encore se prévaloir le mouvement anti-OGM est en miettes.

La traversée du désert pourrait durer longtemps, à supposer qu’elle s’achève un jour. N’oublions pas qu’une partie non négligeable des militants anti-OGM continuera de présenter fièrement l’étude de Gilles-Éric Seralini, de la défendre et de plaider en sa faveur envers et contre tout. Quelle meilleure façon de passer pour des imbéciles ! Cette posture empêchera toute restauration d’une crédibilité scientifique du mouvement, peut-être pour des années.

Je ne suis pas employé de Monsanto non plus mais si je l’étais, je pense que j’enverrais une carte de félicitation au professeur Séralini… Le cocktail de parti-pris, d’auto-promotion et d’errements scientifiques dont il s’est rendu responsable aura fait plus de dégâts aux adversaires de la multinationale que tout ce qu’elle aurait pu entreprendre. Et ce, sans qu’il lui en coûte le moindre centime.

—-
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  • Excellent article !
    Ce qui est étonnant dans cette histoire c’est la facilité avec laquelle les médias sont entrés dans son petit jeu alors que séralini n’en est pourtant pas à son coup d’essai. Pauvre France …

    • Oui, et quel contraste avec le récent prix Nobel (que certains s’empressent de récupérer pour justifier leur idéologie).

    • C’est effectivement ce qui est le plus édifiant. Les journalistes n’ont plus aucune déontologie ni esprit critique. Un p’tit saut sur l’AFIS leur aurait pourtant rafraîchi la mémoire.

  • Admettons toutes ces critiques, quoique je n’accorde pas beaucoup plus de crédibilité aux études faites par les firmes qui sont juges et parties. Souvenez-vous de l’industrie du tabac.
    Il serait intéressant d’avoir les raw datas de toutes ces études ainsi que celles de Séralini.
    Par ailleurs,quelque soit l’étude, le modèle animal choisit sera toujours sujet à caution (rappelons la thalidomide et son innocuité chez l’animal mais malheureusement pas chez l’homme).
    De plus, les animaux choisit ont souvent le même patrimoine génétique, vivent en première classe sans contact avec l’environnement. Ils ne sont donc pas du tout représentatif de la diversité génétique de la population humaine, ni de ses conditions de vie réelle (nourriture, maladie chronique, antécédents etc…).
    Il serait peut-être intéressant de multiplier les modèles animaux..
    Enfin, si les données de Séralini sont vraies, le choix de son modèle animal reflétera simplement qu’il y a des risques pour les populations humaines qui ont la malchance de présenter une susceptibilité particulière au développement de tumeur. Les hommes comme les rats ne sont pas tous égaux devant la maladie.

    • Il y a les pro et les anti-OGM. Cela en devient quasi une religion.
      Il appartient à chacun de choisir même sans raison.
      Je dois conserver la possibilité de manger des produits sans trace d’OGM et ceux qui veulent la possibilité de choisir les produits OGM.
      Un étiquetage des produits permettrait à chacun de choisir.

      • « Il y a les pro et les anti-OGM. Cela en devient quasi une religion.
        Il appartient à chacun de choisir même sans raison. »

        On peut choisir avec la science, les OGM c’est juste la psychose religieuse du moment. Les aliments contiennent tous des centaines de molécules beaucoup moins testées que les OGM voir carrément reconnue comme cancérigène ou toxique.

        Alors moi je demande des champignons sans hydrazines mutagènes des huiles sans méthylendioxyallylbenzène (gingembre, cannelle, poivre noir, ani) du café sans aldéhyde génotoxique des céleris, laitues, épinards.sans nitrosamide etc. etc.

        Mais c’est tout du naturel, alors évidemment, on peut les manger tout en chantant des cantiques à notre mère nature.

      • bien d’accord. Dans une société de droit et de liberté, ça devrait être une évidence.

    • « vivent en première classe sans contact avec l’environnement. »

      Comme des socialistes finalement. 😀

    • Et se nourricent exclusivement de mais…

  • D’une façon générale l’éducation et le niveau scientifique des « élites », et plus particulièrement de la presse et du personnel politique, s’effondre dans de monstrueuses abysses de sottise et de peur.

  • bravo pour cet article clair et explicite… le journalisme et la recherche « à la française » ne sortiront pas grandi de cette mascarade…

  • Nier les conflits d’intérêt et ne pas se déjuger ! !

    Qui peux encore faire confiance à l’EFSA ? ?

    • N’est-ce pas cette même EFSA qui avait donné son accord pour l’importation des poulets américains rincé à l’eau de javel il y 2-3 ans ?

      Je n’ai aucune confiance en un organisme bureaucratique corrompu comme ne l’est, peut-être pas, l’EFSA…

  • « Les OGM sont LE progrès, cela ne se discute pas, et si l’on fait mine de vouloir questionner cela c’est qu’on est un infréquentable obscurantiste ».
    C’est un discours qui ne me convient pas.
    Concevoir des plantes « char d’assaut », blindées pour recevoir de grandes quantité d’herbicides « totaux » (=qui tuent tout), et armées pour tuer par elles-même un ou deux insectes parasites, ce n’est pas « le » progrès, c’est une certaine idée du progrès, il y a une nuance.
    Les obscurantistes de l’INRA, du CIRAD etc. en propose une autre, pour lutter contre les « mauvaises herbes » et les ravageurs (ce qui est l’objet des OGM)
    http://www.inra.fr/les_recherches/systemes_de_culture_utilisant_des_techniques_alternatives_aux_herbicides
    http://www.cirad.bf/fr/ravageurs.php
    On regardera à ce sujet le nouveau film de Marie-Monique Robin (qui a réalisé « Le monde selon Monsanto »): « Les Moissons du futur », diffusé sur Arte mardi 16 octobre, à 16 h 55 et à 20 h 50.
    Quand à certains aigrefins clamant qu’on ne peut nourrir le monde avec cela, comment être aussi affirmatif, cela se discute également.

    • « Marie-Monique Robin »

      Celle qui fait hurler les scientifiques avec ses fiction catastrophe ?
      Autant regarder the day after, le montage et la musique sont meilleurs.

      Un article (entre bien d’autres) ici:
      http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article832

      Vous n’êtes pas bien pourvue en esprit critique.

      • « Les obscurantistes de l’INRA, du CIRAD etc. en propose une autre, pour lutter contre les « mauvaises herbes » et les ravageurs (ce qui est l’objet des OGM) »

        LOL, ma pauvre, question obscurantisme vous en tenez une couche. Si vous aviez une petite idée de ce que vous mangez dans les produits « naturel » comme poison et ce que tout ces « mauvais produit chimique engendré par le méchants hommes » ont apportés au monde.

        C’est de l’histoire, c’est de la science et comme les communistes occidentaux dont pas un ne s’est enfui à l’est à la chute du mur on attend toujours les villages « 100% ancestraux » du temps ou l’homme communiait avec la gentils nature. (Et crevait d’intoxication due aux mauvaise herbes et aux parasites quand il avait à manger encore)

        Je suis gentil lisez ceci et mangez des pommes surtout (A l’hydrazine cancérigène), c’est naturel voyons !:
        http://www.charlatans.info/naturel-est-souvent-nuisible3.php

        • Pour les villages « ancestraux », peut-être que Auroville vous plairait ?

          non? j’en étais sûr 🙂

          • « Pour les villages « ancestraux », peut-être que Auroville vous plairait ? »

            0.00003% de la population mondiale et 2000 habitants pour une ville prévue à la base pour 50’000, ça ce bouscule au portillon on dirait ! 🙂

            Enfin bref, faukon, yaka, ohlala, mais pas un seul moralisateur de salon pour abandonner son joli confort. Ils croient tous au rasage gratis et à la musique des sphères.

  • Bon, comme toujours sur le sujet, beaucoup de merdier. Cet article parts tout de même sur de bonnes bases, mais en oublie quelques points importants.

    Tout d’abord, non, il ne s’agit pas d’une étude sur les OGM. Les OGM sont une technologie, qui, comme toute technologie, est neutre. Les usages qui en sont faits peuvent être bon ou mauvais.

    Ainsi, dirait-on que les OGM sevrant à produire de l’insuline humaine, la ou on utilisait avant des substances de synthèse ou d’origine animale, ayant des effets secondaire, est nuisible ? Évidement non.

    En fait, ce qui est étudié ici est un type particulier d’OGM. Ce sont les OGM alimentaires, résistants à certains pesticides, comme ceux produit par Monsanto.

    Parler d’étude sur les OGM est incorrect.

    Ensuite, si l’article montre bien que l’étude produite ici ne permet rien de conclure, l’article se plante par contre complètement quand il cherche à décrédibiliser M. Séralini sur la base de ses allégation sur les pro OGM.

    En effet, le protocole utilisé dans cette étude est très proche de celui utilisé pour homologuer les OGM afin d’autoriser leur commercialisation (la principale différence étant le temps durant laquelle l’étude est faite, 2 ans ici, contre 3 mois pour les homologations).

    Si cette étude est bidon (et elle l’est) cela signifie aussi, que toutes les homologations ont été faites sur des critères bidons. Et M. Séralini ne se trompe pas en parlant de milieu corrompu par les pro OGM : nombre de ses détracteurs ont en effet participé à ces homologations (et en premier lieu l’EFSA cité ici).

    En d’autres termes, si l’EFSA est bien prompte à démonter le travail de ce monsieur sur les OGM (à juste titre), elle est par contre bien silencieuse sur son propre travail, qui lui démontre la non toxicité des OGM, et pourtant conduit avec encore moins de sérieux scientifique.

    Qu’en conclure sinon que M. Séralini à au moins raison sur un point, et qu’il n’y a pas lieu de l’enfoncer sur le sujet (ce que fait l’article sur un bon tiers) ?

    Est-ce parce que M. Séralini a produit une étude erronée que tout ce qu’il dit doit être jugé comme erroné ? N’est-ce pas justement le genre de raisonnements stupides que ce site se veut combattre ?

    • Il est difficile de parler « d’étude sur un unique OGM » lorsqu’on voit la façon dont les résultats de l’étude ont été traités médiatiquement (cf. la couverture du Nouvel Observateur.)

      « Si cette étude est bidon (et elle l’est) cela signifie aussi, que toutes les homologations ont été faites sur des critères bidons »

      Non sequitur.

      M. Séralini a prouvé que des rats de la variété Sprague-Dawley développement fréquemment des cancers spontanés au bout de deux ans et peu importe ce qu’on leur donne à manger, ce qu’on savait depuis un peu plus de trente ans.

      Les études de toxicité sont basées sur des normes édictées par des organismes internationaux, comme l’OCDE, qui définissent entre autre leur durée. Ce n’est pas Monsanto qui décide.

      • Les tests sont fait avec un protocole similaire à celui des homologations. Comme précisé dans mon message, on parle de 2 ans vs 3 mois pour les homologations.

        Les tests fait pour les homologations sont tout aussi bidons que l’étude dont on parle ici. Et ce pour les mêmes raisons (la taille des échantillons étudiés ne permet pas de voir autre chose que du bruit).

        Vous vous arrêtez sur l’espèce de rat utilisé, et commettez la l’erreur logique. L’étude n’est pas fausse à cause de cette espèce de rat, comme vous semblez le croire. Elle est fausse car les échantillons ne permettent d’observer autre chose que du bruit.

        Le fait que ces rats développent des cancers permet d’expliquer les résultats trouvés, ce qui est différent d’invalider l’étude.

        On parle de science la. L’argument d’autorité comme quoi l’OCDE ou Monsanto décide est tout aussi bidon. Est-ce qu’on cherche ici à « niveler par le haut » ou bien à s’opposer bêtement ?

        • Autrement dit : puisque cette espèce de rats est connue pour développer des cancers, tous les échantillons étaient dans des conditions initiales identiques. Si les ogm et monsanto n’ont pas eu d’effet (ou trop peu), les différences entre les échantillons ne devraient pas être statistiquement significatives.
          est-ce le cas ?

          • Modyun : « est-ce le cas ? »
            ———–
            Oui.

          • miniTax : Oui

            Non : ce n’est pas le résultat du calcul qu’on reproche à Séralini, mais son protocole, avec un argument « ces rats développent naturellement des cancers » qui ne tient pas puisque tous les échantillons sont initialement identiques, et l’argument de faible nombre d’échantillons par catégorie. Mais celui-ci est-il justifié ? Un simple KI2 n’a pas forcément besoin d’autant d’échantillons.
            D’autre part, que se passe-t-il si on regroupe les males et les femelles : on double le nombre d’échantillons par catégorie, c’est-à-dire 20 individus. Les conclusions restent-elles compatibles à celles de Séralini ?
            Alors plutôt que de rester dans du blabla généraliste, qui, ici, pourra montrer en quoi – formellement – le protocole de Séralini est bidon, pourquoi sa méthode statistique est inadaptée, et quelle méthode statistique il aurait fallu utiliser.
            Le problème majeur dans ce « débat », c’est qu’il repose sur une politique financière industrielle et sur des idéologies, pas sur une argumentation scientifique.

          • Modyun : « Le problème majeur dans ce « débat », c’est qu’il repose sur une politique financière industrielle et sur des idéologies, pas sur une argumentation scientifique. »
            ———————————-
            L’argumentation scientifique, il y en a eu des pages et des pages, dans Contrepoints même, sans compter les multiples liens sur l’avis de statisticiens et de toxicologues (pour rappel, il n’y a pas un seul toxicologue dans l’équipe de Séralini et il n’y a pas un seul calcul d’intervalle de confiance sur la mortalité des rats).
            Après des semaines de réfutation, vous venez dire qu’il y en a pas, alors qu’il suffit de 2 secondes de recherche pour en trouver à la pelle, c’est surréaliste ! incompétence ou malice, je me demande…

    • « correction les OGM ne combattent pas les pesticides, mais les parasites. »

      Bravo pour l’expertise Einstein, les techniciens du CERN de la NASA et d’EADS attendent votre avis sur les problèmes qui les préoccupent.

      On sent le type qui connait le sujet et qui n’est pas victime de la propagande du moment.

    • Non,si ce type d’OGM existe, ce n’est pas ce dont on parle ici.

      Ici, il est question d’OGM produit par monsanto pour être résistant au Roundup, herbicide produit par monsanto.

      Ces OGM sont utilisé dans des techniques de culture made in Monsanto.

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