La rigueur aura lieu qu’on le veuille ou non

Quand on tue la poule aux œufs d’or, elle ne pond plus et on ne peut donc pas dépenser ses œufs.

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La rigueur aura lieu qu’on le veuille ou non

Publié le 7 octobre 2012
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Quand on tue la poule aux œufs d’or, elle ne pond plus et on ne peut donc pas dépenser ses œufs.

Par Diagoras L’Athée.

Si on considère la situation financière actuelle des États et du secteur public de la majorité des pays de la zone euro, la rigueur semble juste inévitable. Non pas que nous devrons nous y résoudre de toute façon. Elle se produira inévitablement. Même si l’État lutte contre, il ne pourra jamais l’empêcher. En effet, même si on creuse encore les déficits plus loin, même si des pays sortent de la zone euro et font fonctionner la planche a billet au maximum, même si les taxes atteignent des niveaux gigantesques et sont réinvesties dans des projets titanesques, l’État ne pourra pas augmenter ses dépenses réelles.

Quand les déficits seront devenus vraiment insupportables pour le système financier, le crédit cessera parce que plus personne ne croira les promesses de remboursement. Par ailleurs l’assèchement des capitaux disponibles tarira le crédit. Si on permet à l’État d’emprunter directement à une banque centrale qui crée de la monnaie à volonté, l’État ne pourra augmenter que sa dépense de numéraire. En effet, en monnaie constante la dépense ne pourra pas augmenter plus que la richesse réelle produite dans la zone monétaire concernée. L’argent n’a de valeur que s’il y a des choses à acheter. Or ça, ce n’est pas l’État qui le produit. Sans le crédit qui a été accaparé par l’État, les entreprises risquent de ne plus produire grand-chose de taxable.

Si l’État augmente impôts et taxes, il ne pourra jamais saisir beaucoup plus qu’il ne le fait sans endommager la rentabilité et donc sans endommager l’assiette fiscale dans laquelle il prélève. Même si on envisage que l’on puisse taxer sans ralentir la consommation et la production, il n’en reste pas moins vrai qu’il y aura baisse de la dépense privée (entreprises/ménages). Cela revient à transférer l’effort de la rigueur sur les acteurs privés. Dire que l’on ne va pas faire de la rigueur mais qu’on va augmenter les impôts, c’est mentir. On fait bien de la rigueur, mais on la fait faire par les autres.

Or clairement c’est une stratégie qui ne paye pas. Comme ce n’est pas en endommageant l’outil productif (le capital et le travail) que l’on aura plus de richesse, on ne pourra pas en dépenser autant. Quand on tue la poule aux œufs d’or, elle ne pond plus et on ne peut donc pas dépenser ses œufs. C’est donc doublement de la rigueur que de taxer les entreprises et les ménages, puisque c’est une baisse immédiate des dépenses mais également une baisse des revenus futurs.

Si par rigueur on entend bien « baisse de la dépense » on peut être certain qu’elle va se produire. Tout ce qui dépend de la dépense publique va forcément se trouver à cours de liquidités ou avec profusion de liquidités sans valeur. Même avec la meilleure bonne volonté keynésienne, même en allant très loin dans les prélèvements obligatoires, la dépense publique en valeur réelle absolue chutera. Reste à savoir quelle pente elle prendra. Réductions drastiques des dépenses publiques façon Ron Paul ? Hyperinflation réduisant la valeur des billets émis par l’État et ses sbires presque à zéro ? Arrêterons-nous les dépenses excessives par notre initiative, ou réduirons-nous notre train de vie devant l’évidence de la pénurie ?

Certes les keynésiens de tous bords et autre interventionnistes adeptes de A.C. Pigou vont me rétorquer que la dépense de l’État induit une demande favorable à l’économie. Mais ils oublieront consciencieusement de se demander à qui le pouvoir d’achat a été retiré avant d’être rendu. Ils oublieront de se demander quelle part de cette somme a été perdue en frais bureaucratiques.

En absolu de toute façon cette valeur baissera. Ce qu’il reste à savoir c’est si on permettra aux richesses privées de prospérer et de compenser cette chute des dépenses publiques ou si l’on s’acharnera à trainer le privé dans l’inéluctable naufrage du public. Mais la baisse des dépenses aura bel et bien lieu.

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  • Bien vrai. Le problème des keynésiens, c’est qu’ils pensent que dépenser, c’est forcément s’enrichir et donc ils dépensent pour dépenser. Peu importe l’objet. Or, tout un chacun sait bien que seul les investissments rentables sont des dépenses qui enrichissent (on a plus après qu’avant). Autre confusion : la monnaie, c’est la richesse. A suivre la logique des keynésiens, il faudrait offrir à tout le monde une planche à billets pour que tout le monde puisse dépenser. Croyez-vous que l’on serait plus riche pour autant? Absurde.

    • Effectivement. D’ou l’idee que la depense reelle de l’Etat ne pourra plus augmenter significativement.
      Si keynes a raiso, s’il faut que l’Etat depense pour generer de la croissance, alors nous sommes foutus.

  • Les commentaires sont fermés.

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