« Ordre juste », privilèges et injustices

Lorsque « l’ordre juste » autoproclamé par les politiques ne fait qu’accroître l’injustice au bénéfice des privilégiés, il ne faut pas s’étonner de les voir perdre leur crédibilité.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

« Ordre juste », privilèges et injustices

Publié le 18 septembre 2012
- A +

Lorsque « l’ordre juste » autoproclamé par les politiques ne fait qu’accroître l’injustice au bénéfice des privilégiés, il ne faut pas s’étonner de les voir perdre leur crédibilité.

Par Yves Montenay.

La justice est un grand principe. Mais le voilà dévalué par le clientélisme électoral. On se fait élire en vantant « un ordre juste » et on défend les privilèges. Bref on proclame la justice et on pratique l’injustice.

Les privilèges défendus sont principalement ceux du secteur public et de ces organismes bizarres qui en sont issus, les syndicats à la française, si différents des syndicats d’autres pays. Leurs proclamations habillent du terme « justice sociale » la défense d’une double série de privilèges, les leurs, par l’argent reçu de multiples côtés, et ceux, indissociables, de leurs adhérents ou électeurs du secteur public.

Certes, ces électeurs ne bénéficient en général que des privilèges moyens, mais à multiplier par quelques millions de bénéficiaires. Et ils pèsent sur « les autres » directement ou via le ralentissement de l’économie du pays. Je ne serais pas étonné que la somme totale de ces privilèges pour une vie entière, divisée par le nombre d’années d’activité, se monte à plusieurs centaines d’euros par mois, voire souvent à quelques milliers. Cela encore une fois à multiplier par quelques millions de bénéficiaires !

Ces privilèges existent également dans les médias et vont de la masse des avantages moyens (intermittents du spectacle) aux avantages vertigineux des « grands » journalistes de l’audiovisuel. Les allocations et avantages fiscaux qui les concrétisent ont été difficilement (et très légèrement) rabotés par « la droite », d’où la hargne contre cette dernière, et leur rétablissement complet serait en cours de discussion.

Le problème est que celui qui s’attaquerait à tout cela déclencherait une épreuve de force électorale et médiatique s’il est élu ou célèbre, ou des contraintes très directes s’il est un responsable plus moyen ou un simple témoin. Il serait obligé de se taire ou de partir. Il est plus confortable de faire de ces privilégiés ses « clients » électoraux ou professionnels ; pour cela, il faut cultiver l’obscurantisme en prononçant quelques formules rituelles comme « justice sociale » ou « défense du service public » que l’on a du mal à définir et plus encore à relier logiquement aux privilèges défendus.

Et de plus tout cela fonctionne mal et permet de multiples « combines » qui siphonnent les budgets des institutions publiques et notamment celui de la Sécurité Sociale. Mais tout sera absous, voire béni au nom de « la défense du service public » !

Le pire est le ralentissement du fonctionnement national par ankylose ou du fait des accès de rigueur, eux-mêmes rendus nécessaires pour corriger l’effet des promesses électorales. Et ce n’est pas sur les privilégiés que pèse le ralentissement : ce n’est pas eux qui perdront leur poste à cause du chômage induit. Ce n’est pas sur eux non plus que « tomberont » la plus grande partie des nouveaux impôts nécessités eux aussi par le maintien des privilèges, car il n’est pas question de faire des économies qui pourraient écorner ces derniers.

Tout cela s’auto-baptise « l’ordre juste » ! Comme il s’agit au contraire d’accroître l’injustice au bénéfice des privilégiés, on ne s’étonnera pas de voir les politiques perdre leur crédibilité et l’obscurantisme prospérer par le détournement du vocabulaire. La langue de bois communiste n’a pas été perdue pour tout le monde ; il est vrai qu’elle a été d’une redoutable efficacité dans une bonne part des élites françaises !

—-
Retrouvez le raisonnement économique complet et des exemples de privilèges et de gâchis sur cette version allongée de l’article.

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
1
Sauvegarder cet article

Un récent article sur l’islam m’a valu quelques critiques, et cette question ironique, si j’avais d’autres articles aussi curieux à proposer. Hélas oui, la mine n’en est pas épuisée.

Un jour les Israéliens seront à nouveau en paix avec leurs voisins palestiniens. Ils auront, on l’espère, exercé dans les bornes les plus strictes leur droit à la légitime défense, et employé avec mesure le dangereux appareil de la guerre. Mais la paix est un idéal négatif, qui n’évoque qu’un monde sans violence. Ne peut-on pas au surplus se respecter, s’e... Poursuivre la lecture

1
Sauvegarder cet article

La réflexion critique sur le thème de l'inflation est aussi ancienne que l'économie elle-même, et elle va bien sûr au-delà de l'économie en tant que science. Le problème de l'inflation commence dès lors que l'on confond la rareté des moyens réels avec une rareté de l'argent, autrement dit lorsqu'on tente de masquer la rareté des moyens réels en créant de la monnaie.

 

Un expédient individuel qui pénalise le collectif

Le point de vue économique individuel (microéconomique) d'un groupe de personnes devient la référence pour u... Poursuivre la lecture

La politique monétaire expansive de la Banque centrale européenne s'accompagne depuis plus de deux décennies d'une inflation disproportionnée des prix des actifs.

Cette forme grave d'inflation n'est toutefois pas prise en compte dans l'indice des prix à la consommation harmonisé, et n'impose donc pas de limites à la politique monétaire. Tant que les prix à la consommation n'augmentent pas trop rapidement, la masse monétaire peut être élargie, en dépit de la hausse vertigineuse des pri... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles