La crise de l’euro est politique

The Economist l’admet, « la crise de l’euro est fondamentalement politique, non pas monétaire ou financière. »

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La crise de l’euro est politique

Publié le 1 septembre 2012
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The Economist l’admet, « la crise de l’euro est fondamentalement politique, non pas monétaire ou financière. »

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume Uni.

Clairement, la crise de l’euro ne peut pas être si compliqué que ça – même The Economist est capable de le comprendre : « La crise de l’euro est fondamentalement politique, non pas monétaire ou financière », écrit-il. « La BCE ne peut pas redresser l’euro ; elle peut seulement gagner du temps. »

Ne soyons pas ingrats devant ce genre de petits miracles, ils ont enfin reconnu la réalité. Nous l’avions dit depuis longtemps, et nous nous étions demandé pourquoi ils étaient incapables de le comprendre, avec ceux comme Roger Bootle [NdT économiste et éditorialiste pour The Daily Telegraph] nous répétant que « les difficultés de l’eurozone sont à la fois financières et économiques ».

Mais même si l’important journal qu’est The Economist s’est rendu à la vérité, cela ne signifie pas que les choses vont changer. Les articles peu inspirés vont garder le même discours, et les compte-rendus sur l’évolution de la crise vont continuer à utiliser un biais financier et économique.

Cependant reconnaître que la crise est politique vous aide à comprendre ce qui se passe exactement. Cela vous aide à comprendre qu’il n’y a pas de solution économique. Il doit alors y avoir une solution politique ; il ne peut y avoir qu’une solution politique.

Par conséquent, cela vous aide à comprendre pourquoi la BCE ne peut que gagner du temps. Cela vous aide à comprendre pourquoi cela a été la stratégie des « collègues » depuis le début : gagner du temps. Ils attendent que les conditions soient mûres pour une solution politique.

Et cela vous aide à comprendre aussi pourquoi, contre toute attente, Merkel réclame un nouveau traité. La voilà la solution politique, la seule qui ait une chance de fonctionner, même si elle est probablement condamnée à la faillite, ensevelie sous l’avalanche de dettes.

Et même si cela a pris tant de temps à The Economist pour reconnaître que le problème était politique, les politiciens en étaient conscients depuis longtemps. Ils ont géré la crise comme un événement politique, trompant par là leurs critiques qui, dans leur ignorance, attendaient des réponses économiques.

Si donc la BCE réussit avec d’autres à tenir sa ligne, gagnant du temps heure par heure, jour par jour, semaine par semaine, ils devraient réussir à tenir jusqu’à la fin de l’année avec un euro intact. Alors interviendra la proposition de convention portée par le Conseil Européen.

Et alors les « collègues » iront dans le sens d’un nouveau traité. Ils le doivent, parce que ce sera la seule solution, et parce que ça a été leur intention depuis le début. Et si par un miracle qui défie la gravité ils y parvenaient, la crise providentielle aura fait son travail. C’est aussi simple que ça.

—-
Sur le web.
Traduction : YB pour Contrepoints.

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Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • En substance, la crise de l’euro est totalement artificielle.

    Ce qui n’est pas le cas des dettes souveraines.

  • Qu' »ils » évitent seulement de nous demander de dire oui.

  • Les commentaires sont fermés.

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