Élection au Québec : vérité et espoir

Élection au Québec le 4 septembre prochain : ceux qui aspirent à gouverner font manifestement passer leur intérêt politique et leur soif de pouvoir bien avant la prospérité actuelle et future de la province.

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Élection au Québec : vérité et espoir

Publié le 25 août 2012
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Élection au Québec le 4 septembre prochain : ceux qui aspirent à gouverner font manifestement passer leur intérêt politique et leur soif de pouvoir bien avant la prospérité actuelle et future de la province.

Par Nathalie Elgrably-Lévy, depuis Montréal, Québec.

La campagne électorale actuelle présente quelques points de vue intéressants, mais, dans l’ensemble, je la trouve désolante et décevante.

Désolante, parce que la classe politique a manifestement pris congé de la réalité des finances publiques et de l’état de l’économie québécoise. Pourtant, le Québec est souffrant et les symptômes sont nombreux. Entre autres : (1) le Québec est l’un des États les plus endettés au monde; (2) le déficit budgétaire des deux premiers mois du présent exercice atteint 93 % du déficit prévu pour toute l’année; (3) le Québec reçoit des paiements de péréquation depuis la mise sur pied du programme en 1957 et en est actuellement le principal récipiendaire (en valeur absolue).

À quelques exceptions près, les mesures proposées occasionneront des dépenses supplémentaires. On nous promet davantage de programmes alors que nous sommes incapables de financer ceux qui existent déjà. Les candidats savent dans quel gouffre financier nous sommes plongés. Malgré tout, ils nous intoxiquent quotidiennement de mesures démagogiques et ruineuses qui relèvent davantage de la magie incantatoire que du gros bon sens économique. On dit que les actions sont plus éloquentes que les paroles. Dans ce cas, ceux qui aspirent à nous gouverner font manifestement passer leur intérêt politique et leur soif de pouvoir bien avant la prospérité actuelle et future de la province.

Décevante, parce que cette campagne manque de vérité. Le jeu politique n’est que façade. Chaque parti invente de nouveaux programmes pour donner l’illusion de l’action et convaincre les électeurs de signer avec lui un contrat de quatre ans. Or, dans tout contrat, les clauses les plus importantes sont celles écrites en petits caractères. En matière de politiques publiques, l’expérience nous a appris que ces clauses en lettres miniatures stipulent généralement : « ce programme est au-dessus de nos moyens »; « les promesses d’aujourd’hui sont les hausses d’impôts de demain »; « le luxe immédiat cédera rapidement la place à l’austérité »; « cette mesure est une atteinte à votre liberté et à vos droits de propriété »; « cette taxe sabotera l’entrepreneuriat et la compétitivité, et occasionnera du chômage »; « cette subvention est un gaspillage de fonds publics », etc.

La campagne n’est pas terminée, alors j’espère !

J’espère un discours de vérité et d’espoir.

J’espère que quelqu’un trouvera le courage de dire ce dont nous prenons conscience chaque jour, à savoir que le modèle québécois est à bout de souffle, que notre niveau d’endettement est dangereusement élevé, que notre dépendance chronique envers la péréquation est malsaine et que nous marchons dans les pas de la Grèce.

J’espère entendre un candidat déclarer : « Je refuse d’acheter votre vote avec votre propre argent » ou encore « Je ne vous promets rien aujourd’hui, car je ne veux pas vider vos poches plus tard ».

J’espère que cette campagne déclenchera une réflexion sur le rôle de l’État et que quelqu’un refusera de perpétuer ce système qui nous condamne au peloton de queue.

J’espère surtout que la classe politique se rendra compte du formidable potentiel de notre belle province et s’engagera à libérer notre énergie créatrice pour réaliser le miracle économique dont nous sommes capables.

J’espère. J’espère.

—-
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  • Oui les élections sont d’un niveau qui n’est pas sans rappeler celui des élections françaises toutefois … Sauf erreur, le taux de dette nette du Quebec est de 32,4% du PIB (la dette nette correspondant plus ou moins au périmètre utilisé en Europe, non ?). Auquel il faut rajouter les 30% fédéral. Ce qui nous donne un endettement global net d’environ 60%, ce qui est faible au regard de la moyenne Européenne. Sans parler du fait que la fiscalité au Quebe bien que très lourde au regard des autres provinces reste modérée par rapport aux pratiques Françaises et Européennes, 14,5 % de TPS/TVQ (soit la TVA française) 27% d’IS (23% pour les sociétés dont le CA est inférieur à 500 000 CAD) taux maximal d’IRPP à 50% au delà de 70 000 dollars, en France il est à 40% mais il faut rajouter 15% de prélèvements sociaux qui vont passer à près de 20 % soit près de 60% au delà de 70 000 EUros. Les charges sociales sur les salaires sont très marginales au QUebec, elles représentent plus de 50% en France. ET globalement le niveau de toutes les taxes sont relativement basses en comparaison à la multitude qui frappe france et Europe.

    La situation quebecoise n’est certes pas la plus idyllique mais elle reste modérée en comparaison à la France et la croissance reste forte en comparaison avec L’Europe. Entre 2 et 2,5% en moyenne pour l’ensemble du Canada depuis la crise, il s’agit d’une croissance que la France et l’europe n’ont pas connu depuis 30 ans ce qui confère à cette terre des allures d’extrême dynamisme au regard de ce qu’il se passe ici.

    Vous avez raison de souligner le fait qu’il faudrait une forte rigueur Budgétaire en ce moment car l’avenir incertain du à L’Europe va plonger tous ces indicateurs dans le rouge. Bien qu’affaibli par la crise, le Quebec tient encore solidement il supportera le choc même si ça va devenir plus dûr pendant quelques années, cette province tient sur des bases très solides. Les réformes que vous appelez viendront par la Force des choses. Les bases institutionnelles sont aussi solides et permettront un renouvellement de la classe politique. Alors qu’Eu-n Europe nous avons massacré les constitutions nationales au profit d’une Europe qui a affiché son mépris avec tout principe de démocratie.

    Les quebecois restent des gens très pragmatiques à la différence des Français ou des Allemands qui aiment à s’écouter parler, ils ne se laisseront pas berner par des idées clientélistes, je n’y crois pas.

    Je suis souvent à Montréal, ça m’intéresserait de vous rencontrer et de discuter avec vous car j’envisage d’investir à Montreal. C’est une ville splendide, une des plus belles que j’ai vu tant en europe qu’en Amérique.

  • Man, 94% debt coming from QC budget ? I had not read anything that enormous. So i checked :

    here’s the detail : http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/Autres/fr/AUTFR_LaDetteFev10_GouvQC.pdf

    official government paper. Net debt : 32,4% of GDP. that would be the taxpayer supported debt. Gross debt : 50%.

    If i had the gross 30% of the federal governments, it gives me : 62% for tax payer supported debt. France’s is 89%, german’s 82%, average Eurozone 89%. Gross debt : we don’t even calculate !

    I don’t know where the 94% figure comes from. But certainly not from 2010 official figures. There has not been any economic crash after 2010 so i don’t know how it could have increased that much in a year.

    • La dette est compté de manière tellement créative qu’elle est pratiquement impossible à évaluer.

      Par exemple, une technique consiste à emprunter au nom d’une municipalité en disant s’engageant à la payer et tadammm dette disparu et non comptée au provincial.

      Ensuite le QC reçois des sommes astronomiques en péréquation, mais malgré ça est à des années lumières d’un budget équilibré.

      On ne parlera pas des fonds de pensions et des dettes municipales également astronomiques.

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