François Hollande, un président normal

Pur produit du système, François Hollande restera totalement incapable de prendre les mesures adéquates face à la crise. À la place, il est et restera un président normal.

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François Hollande, un président normal

Publié le 16 août 2012
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François Hollande vient de fêter ses 100 premiers jours à la tête de la République Française, une étape symbolique fêtant habituellement la fin d’un « état de grâce » que le président français n’aura pas eu, crise oblige. Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre contre vents et marées sa quête de normalité : repos tranquilles à Brégançon, voyages en TGV, rencontres plus ou moins improvisées avec des Français communs pour quelques poignées de mains…

Selon François Jost du Nouvel Observateur, la normalité de François Hollande serait un faux débat – mais le journaliste ne fait que tresser des lauriers à M. Hollande, dont la présidence normale serait simplement « une réponse à une hyper-présidence [de Nicolas Sarkozy], qui dépassait très largement les attributions du président, qui n’est ni le chef du gouvernement ni un chef d’entreprise » et dont le rêve caché aurait été, horreur suprême, de « diriger la France comme une entreprise ».

Nicolas Sarkozy n’aura certainement pas laissé derrière lui une France-Entreprise florissante. Mais en prenant la normalité de M. Hollande sous  cet angle, l’analyste des médias prend sans le vouloir le problème sous un angle beaucoup plus pertinent qu’il n’y paraît.

Les premières étapes du parcours de François Hollande, méticuleusement rapportées sur Wikipedia, nous renseignent de façon lumineuse sur l’individu :

En 1974, il préside la section de l’UNEF [syndicat d’étudiants gauchiste] à l’Institut d’Études Politiques de Paris. Il entre à HEC Paris, et y préside le comité de soutien à la candidature de François Mitterrand. Il adhère au Parti Socialiste en 1979. Sorti de l’ENA en 1980, il choisit d’être auditeur à la Cour des comptes. Il est également, à cette époque, maître de conférences à l’IEP de Paris, où il donne des cours d’économie aux étudiants de troisième année jusqu’en 1991.

En 1981, à la suite de l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, François Hollande devient chargé de mission (toujours à propos d’économie) pour l’Élysée, à l’époque où le nouveau pouvoir entame sa politique de relance par la demande (relance keynésienne) et de nationalisations. (…) De 1983 à 1984, il est le directeur de cabinet des deux porte-parole successifs du troisième gouvernement de Pierre Mauroy : Max Gallo et Roland Dumas. (…) À l’Assemblée nationale, il devient secrétaire de la Commission des finances et du Plan et rapporteur du budget de la Défense.

À la suite de quoi, grimpant patiemment les marches du pouvoir et tissant son réseau, par un mélange de chance, d’opportunisme et de faveurs échangées, le politicien professionnel deviendra porte-parole puis Premier Secrétaire du Parti Socialiste, avant d’accéder à la candidature socialiste pour la présidentielle et de se faire élire face à un Nicolas Sarkozy dont plus personne ne voulait.

Sans jamais produire quoi que ce soit, François Hollande aura vécu sa vie durant aux crochets des contribuables, confortablement. Son seul épisode hors de la classe politique s’est limité à un passage à vide durant les années 90 au cours desquelles, par le tour de passe-passe d’une équivalence de diplôme, il se trouva une retraite de quelques mois au sein du cabinet d’avocat de son ami Jean-Pierre Mignard. Peut-on vraiment parler de création de valeur ?

Ironiquement, le manque patent d’expérience de l’énarque dans le secteur privé ne l’a pas empêché d’enseigner l’économie pendant plusieurs années à l’Institut d’Études Politiques de Paris…

Dans le sens où il est le pur produit, la quintessence même, de sa classe politique, François Hollande est donc un président français normal – extrêmement normal.

Les accointances, les réseaux d’influence et les faveurs retournées sont certainement d’excellents outils pour propulser une carrière vers les sommets. On peut même décerner les lauriers de la persévérance à M. Hollande, tant il a réussi à tracer son chemin au milieu d’autres prédateurs carriéristes tels que lui. Mais ces performances remarquables ne sont d’aucune utilité en situation de crise. L’entregent et la diplomatie ne permettent pas à elles seules de générer des revenus, de rassurer les marchés sur le long terme, de réduire les coûts de fonctionnement d’un État et de libérer la croissance du secteur privé.

Quelles que soient les belles qualités que chacun attribuera à François Hollande, il n’a montré dans sa carrière aucune de celles qui permettent de créer de la richesse, ni même aucune compréhension à l’égard de ceux qui en sont capables, les PME hexagonales. Au contraire, bâtissant sa fortune sur des rentes immobilières et affichant son mépris pour les « riches » – c’est-à-dire, non pas les rentiers comme lui, mais bien les entrepreneurs qui ont le malheur de réussir – il a sans cesse affiché son attachement au mode de pensée socialiste qui étouffe la France.

Diriger la France comme une entreprise, quitte à ce que ce soit d’une façon aussi médiocre que son prédécesseur ? Si seulement ! Mais M. Hollande n’est pas, ne sera jamais ne serait-ce qu’un mauvais dirigeant d’entreprise. Il n’est pas sur la même planète.

Pur produit du système, François Hollande restera totalement incapable de prendre les mesures adéquates face à la crise. À la place, il est et restera un président normal. Terriblement normal.

—-
Sur le web.

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  • Je ne suis pas certain de la valeur intellectuelle de François Hollande. Je ne suis pas non plus certain de la légitimité du poste de Guignol de la République. Je ne suis certain de la nécessité de cette valeur ni pour accéder au poste, ni pour l’exercer.
    Ce qui me semble important ici, c’est que le format des « 100 jours » sert aux journalistes à reproduire toujours les mêmes contenus. Nous sommes peut-être, j’espère, d’accord pour dire que l’industrie est une représentation de la production (dont la « société du spectacle » est donc l’aboutissement… avant une perte de pertinence, que nous vivons justement actuellement). L’habitude de la presse industrielle est donc d’apposer une grille calendaire, un marronnier géant qui permet l’écoulement d’articles automatiques.
    Si Hollande ne respecte pas le programme, il s’agit d’une rupture de contrat tacite puisqu’il est désormais presque un salarié de cette industrie. Cependant il faut y voir une importance relative, c’est à dire qu’il s’agit bien d’un modèle économique, fortement subventionné par l’état, qui est en perte d’efficacité, qui ne trouve plus vraiment sa place dans la société. Je n’y vois guère de portée politique (et voir un état comme une entreprise classique dans un modèle industriel, en dysfonctionnement, ne me semble plus être une solution à quoi que ce soit).

  • « ….Nicolas Sarkozy dont plus personne ne voulait ».
    ERREUR, 48,34% des électeurs ont voté pour lui.
    Bravo la désinformation et les approximations grossières des journalistes.

    • Désolé , je suis d’accord avec l’auteur car tout en ayant voté Sarko , je n’en voulait plus , mais juste un peu moins que Flanby, d’ou mon choix par défaut. Je pense que je suis loin dêtre le seul dans ce cas.

    • Erreur également.
      Ce ne sont pas 48.34% des électeurs qui ont voté pour lui, mais 48.34% des votants dont le suffrage n’est ni blanc ni invalide… Et là, tout de suite, ça fait beaucoup moins de monde, sans rentrer qand le débat vote pour / vote contre…

  • «  » » le politicien professionnel «  » » : il faudrait interdire cette profession …

  • Those who can; they do ; those who cannot, they teach.

    • C’est la méthode coué. Ceux qui peuvent savent aussi transmettre. Ce sont les revanchards d’eux-mêmes qui ont peur des autres.

  • Outre Jost et sa gazette Nouvel Obs, un autre courtisan d’une tendance appuyée PS n’est autre que le politicocologue (Cevipof) Roland Cayrol. Mister Doctor que le pouvoir croit bon de positionner à chaque sortie sur CdansL’air sur FR5.

    Cayrol ayant à l’égard du petit Flamby la même compassion que celle d’un père doctrinaire et putatif à l’égard d’un fils indigne. Cette émission en devient lassante tellement l’homme use du verbe alambiqué pour nous excuser la non action du pouvoir qu’il doit couvrir.

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