Les déclarations idiotes de Benoît Hamon sur le crédit renouvelable

Les déclarations socialistes se suivent et se ressemblent. C’est un fait que déjà Valéry Giscard d’Estaing avait constaté en son temps, les socialistes ont une furieuse tendance à s’arroger les vertus les plus humanistes, faisant même de la morale leur monopole.

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Les déclarations idiotes de Benoît Hamon sur le crédit renouvelable

Publié le 10 août 2012
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Les déclarations socialistes se suivent et se ressemblent. Aussi agaçantes et de mauvaise inspiration que les tubes passant en boucle à la radio. Ce courant musical faisant saigner les oreilles est plus connu sous le terme galvaudé de « moralisation ». Car c’est un fait que déjà Valéry Giscard d’Estaing avait constaté en son temps, les socialistes ont une furieuse tendance à s’arroger les vertus les plus humanistes,  faisant même de la morale leur monopole.

Par Matthieu Loonis.

François deuxième du nom, son équipe, ainsi qu’une partie considérable de son électorat vivent dans la nostalgie de cette époque bénie du socialisme. Dès lors, rien d’étonnant au fait d’assister au retour de la morale (sauce socialiste évidemment) dans ce monde de brutes. À vrai dire, dès qu’une frange de la population s’accorde sur la nocivité de telle ou telle activité, aussitôt il suffit d’y ajouter un peu de morale (pour ceux qui n’ont pas fait option socialiste au collège : morale est synonyme d’asphyxie. Cela signifie que l’État arrive pour faire trépasser cette satanée liberté). Moralisation de la vie politique, moralisation du système financier, moralisation des condamnations, moralisation des salaires, moralisation de la prostitution, moralisation du dialogue social, moralisation de la moralisation… socialisation du pays en fin de compte.

« Quelle côte ne connait pas encore notre sang ? » Benoît Hamon a trouvé la réponse aux lamentations d’Horace : les sociétés de crédits pleines de fric !

Les déclarations à l’encontre du crédit renouvelable de la part de Benoît Hamon,  ministre délégué chargé de l’économie sociale et solidaire, soleil éternel de la nation, n’ont pas manqué de faire déjà réagir (on aura démasqué facilement la raillerie du titre d’inspiration Nord Coréenne. Jamais un socialiste français n’aurait utilisé le terme « nation », c’est bien trop vilain ! À la rigueur « peuple » ou encore « jeunes » mais là, ça frise la stigmatisation…).

Pourtant, le crédit renouvelable (ou encore appelé revolving) est-il si dangereux que cela pour mériter tant de haine ?

Au-delà de l’aspect hautement comique de la situation du membre du gouvernement pourfendeur de l’endettement des ménages, alors qu’il est lui-même aux commandes d’un pays ayant une dette de 1 789,4 milliards d’euros, soit 89,3 % de son PIB et ne proposant rien de convaincant, hormis une « moralisation des agences de notation » [1], histoire de s’endetter pour moins cher.

Alors, le crédit renouvelable est-il vraiment cette abomination, cet engrenage infernal de l’endettement des ménages ?

Très clairement non, bien que sa relative [2] facilité d’obtention puisse conduire à des comportements irresponsables. Encore une fois, le socialisme n’aime pas faire confiance au libre arbitre des individus, ni à leur sens des responsabilités. Car il est de la responsabilité de chacun de savoir gérer son budget et de ne pas recourir au crédit avec frivolité. Question de bon sens en somme, pourtant le gouvernement semble croire qu’il faudrait considérer le consommateur comme un majeur incapable, lequel placé sous tutelle demanderait à la sainte administration l’autorisation d’avoir une réserve d’argent. Cette dérive est une tendance forte en droit de la consommation, le consommateur est infantilisé, ça n’est même plus une protection c’est une ingérence dans le droit à consommer. On a connu le « responsable mais pas coupable », désormais c’est « pas responsable, juste totalement incapable ».

L’autre reproche récurrent qui est fait au crédit renouvelable concerne ses taux d’intérêts. Or ces derniers en plus d’être parfaitement en règle avec le taux d’usure légal en France, correspondent à une spécificité du crédit renouvelable. En effet, il faut savoir que les sociétés de crédits ne sont pas des banques, elles vivent donc exclusivement des taux d’intérêts et des assurances facturées aux clients, et c’est souvent une armée d’employés qui travaille pour ces sociétés. L’autre justification réside dans le coût du risque, puisqu’on retrouve souvent parmi les clients du crédit renouvelable, des clients à la solvabilité moindre que celle des clients d’une banque. Un crédit qui coûte relativement cher est-il pour autant illégal ?

Le crédit renouvelable, c’est le surendettement !

Non, en vérité le nombre d’impayés temporaires est très faible de l’ordre de 2 à 4% des clients. Et il faut également savoir que dans ce chiffre, il n’y a pas que des impayés pour manque de fonds suffisants. On y retrouve, les problèmes techniques (changement de banque, opposition, autorisation de prélèvement incorrecte…). Et dans la portion des impayés pour manque de provision, seule une part infime dépose effectivement un dossier de surendettement débouchant sur une recevabilité de ce dernier.

Mais alors à quoi peut bien servir le crédit renouvelable si ça n’est pas pour engraisser ces immondes capitalistes ?!

Eh bien, mon cher Benoît Hamon, le crédit renouvelable c’est le crédit du pauvre, tu sais, ta soi-disant base électorale que ta politique ne cesse de faire croître. Je m’explique, le crédit renouvelable est une réserve d’argent dans laquelle on peut puiser (tournant en général autour de 5.000€), ensuite on rembourse et on peut à nouveau piocher dedans. Parfois adossé à des cartes de crédits, il permet de payer ses articles en plusieurs fois. Comme je le disais plus haut, le crédit renouvelable s’adresse aux personnes exclues du circuit classique du crédit pour riches comme F. Hollande a sûrement pu en bénéficier pour acheter ses biens immobiliers par-ci par-là, en sa qualité de spéculateur normal. Bien que cette réalité n’a pas dû souvent toucher notre classe dirigeante de privilégiés bienpensants, il y a des gens vivant avec très peu. Imaginons que cette population tombe en panne de voiture, je sais que ça n’arrive pas avec la DS5, mais avec les tacots pluri-décennaux de l’industrie automobile française, ça arrive tout le temps à ces clients, ou alors que leur machine à laver tombe en panne. Eh bien puisqu’il n’y a pas encore d’allocation « réparation de voiture » ou « remplacement de machine à laver » (même si les assistantes sociales peuvent débloquer des fonds), les gens doivent trouver de l’argent pas par lubie consumériste débridée, mais parce que c’est un besoin. Alors en interdisant le revolving, c’est avant tout les classes les plus modestes qui subiront une exclusion totale du circuit de la consommation à très court terme.

Par ailleurs, notre pays a grand besoin d’emplois et de consommation en cette période pour le moins morose (mais je sais que parler de cycle économique et de croissance c’est au-delà de ce que le socialiste normal peut comprendre, je n’insisterai donc pas).

Le vrai fléau de notre temps, le mauvais payeur. (Moi non plus je ne peux pas résister à l’envie de chercher un bouc émissaire…)

C’est à tort que l’opinion dominante considère les mauvais payeurs comme une manne providentielle pour les sociétés de crédits ou banques, qui peuvent ainsi les matraquer de frais en tout genre. En vérité, le recouvrement d’impayés coûte très cher [3]. Je dirais même que de manière générale, l’impayé coûte très cher à toutes les professions (médecins, artisans, bailleurs…), et que si une moralisation était souhaitable, cela serait bien celle qui concerne l’impayé. Être dans son bon droit ne suffit plus, le contrat perd de plus en plus de sa force obligatoire, au profit du mauvais payeur naïvement perçu comme une victime innocente de méchants oppresseurs avides.

Ne créons pas de lois liberticides au profit d’une infime portion de la population. Ce clientélisme bien que conforme aux chimères socialistes est totalement contre productif. La liberté est notre bien le plus précieux, et s’il faut tout de même imposer des symboles aux Français pour faire bonne figure, alors je n’en souhaiterais qu’un seul : sur ma fiche de paye, l’augmentation, autonome du brut, de mon salaire net. Mais là je rêve, non ?

 

  1.  « La meilleure façon de protéger la France, c’est de faire l’effort de redressement dans la justice et de mettre en place au niveau européen les instruments pour vaincre la spéculation. Dans cet esprit, je relancerai l’idée d’une agence publique européenne de notation. » F.Hollande dans le Monde le 16 janvier 2012.
  2. Dans la société pour laquelle je travaille, seul 1 dossier de candidature sur 8 bénéficie d’un financement.
  3. Dans ma société, il faut retrouver 8 clients bons payeurs pour rembourser le coût d’1 seul mauvais payeur.
Voir les commentaires (17)

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  • « François deuxième du nom , son équipe, ainsi qu’une partie considérable de son électorat vivent dans la nostalgie de cette époque bénie du socialisme. »

    le SOCIALISME nous sommes en plein dedans depuis au moins trois décennies !!

    lire et relire de PHILIPPE NEMO « La France aveuglée par le socialisme » parut fin 2011

    bonne lecture

  • Bien qu’approuvant pleinement la pensée libérale exprimée, je ne peux m’empêcher de voir dans la position de M HAMON , uniquement de la démagogie destiné à contenter l’électorat lunatique qui lui a valu sa place. La classe politique est trop intelligente pour tirer dans les « pattes » de la consommation surtout quand les perspectives sont à la récession.

    • Malheureusement, j’ai bien peur que vous vous trompiez.

      Ils sont assez fous, irresponsables et persuadés d’avoir raison pour le faire…

      Pour l’instant, tout va bien…
      Pour l’instant, tout va bien…

  • « ministre délégué chargé de l’économie sociale et solidaire, »
    Quand j’ai crée ma boite, il y avait personne de « solidaire » avec moi, personne qui est venue m’apporter son soutient économique, donc me « donner » un peu de son capital… Alors l’économie solidaire … Je ne sais pas ce que c’est, mais surement encore un truc baveux pour me piquer du pognon et le filer à des trous-du-culs fainéants. Un truc pour m’obliger à être « solidaire » avec les « pauvres »…

    Le PS veut interdire le crédit renouvelable… Alors il faudra m’expliquer comment il va faire pour continuer à emprunter de l’argent sur les marchés internationaux… Puisque ce sont des crédits renouvelables à sa demande !!!!

     » En vérité, le recouvrement d’impayés coûte très cher »
    Oui, et le pire de tout les mauvais payeurs c’est l’ETAT lui-même !!!

    Ce n’est pas le crédit renouvelable qu’il faut interdire, mais c’est aux entreprises qui font les crédist de faire attention à la solvabilité du client (c’est de leur responsabilité privée). Au delà d’un certain seuil de crédits (% de revenu) il devrait être impossible de contracter un nouveau crédit !!!

    • D’après l’article, les entreprises de crédit sont relativement responsables puisqu’elles savent qu’il faut 8 bons payeurs pour 1 mauvais payeur.

      Au delà d’un certain seuil de crédit, ces organismes ne vous prêtent plus rien dans tous les cas.

      Le mieux serait une simplification massive de la règlementation financière avec des règles simples comme par exemple « un contrat est un contrat. Si l’une ou l’autre des partie ne respecte pas ce contrat, la victime peut porter plainte. ».

  • Valéry Giscard d’Estaing, et non Valérie.

  • Tellement vrai !
    A étendre aux médias qui ont toujours l’attitude de suiveurs des gouvernements en place de le domaine…
    Cf: Interview de Jean-Pierre Viboud (DG de Banque Accord) sur RMC début de semaine.

  • Je dis peut être une bêtise mais il me semble que les députés peuvent contracter des crédits immobiliers à taux préférentiel (voir nul ?)
    Quelqu’un peut confirmer ?

  • Travaillant avec les collectivités locales sur leurs problèmes de dette, je constate deux éléments, qui m’amènent à penser qu’Hamon (et les autres) n’ont aucune leçon à donner aux gens en matière de gestion de la dette:
    – Une irresponsabilité quasi-totale, visant à signer tout et n’importe quoi, sans forcément lire le document,
    – Un déni de l’idée même d’être un mauvais payeur, en clamant haut et fort qu’ils ne paieront pas, à cause de la banque qui ne les a pas bien conseillé (sachant par ailleurs que Saint Etienne ou le CG93 étaient accompagnés par un cabinet de conseil en gestion de dette).

    Pour les revolving, bien que la situation soit nettement différente pour les collectivités en terme de taux d’intérêt, les établissements en disposent pour gérer leur trésorerie et croyez-moi, disposer de 50M€ sur 40 ans à un taux quasi-nul sur lesquels on peut réaliser des aller-retour à profusion, c’est très pratique.

  • B.Hamon est un nul en économie.
    La France a été un pays prospère. Elle l’était il n’y a pas si longtemps encore. La France des trente glorieuses, la France d’avant la crise, la France du général de Gaulle tenait son rang. Elle impressionnait par ses grands projet et rayonnait par son ambition. C’était l’époque où le monde entier venait puiser son intelligence révolte joyeuse de sa jeunesse, généreuse et libre. Elle n’avait pas honte de son exception. Elle était pionnière. Mais la crise a frappé et les français n’ont pas trouvé la ressource pour affronter le nouveau monde qui apparaissait. Elle se renfermer sur un rêve de protection d’un autre siècle. Elle se réfugie dans le socialisme quand partout sonnait l’heure libérale. La France a oublié qu’elle était le pays de liberté pour devenir celui d’assistance, mais sans les moyens appropriés. La France résiste aux changements idéologiques. Dans de nombreux pays européens les partis socialistes et communistes ont fait leur autocritique. Rien de tel chez nous , nous avons toujours les deux. En plus une pléiade de groupuscules trotskistes. L’enseignement de l’économie est toujours à base marxiste. La France devient le conservatoire de socialisme. Quand partout dans le monde s’engage la réforme idéologique, on continue chez nous comme avant.

  • [[ Le vrai fléau de notre temps, le mauvais payeur. ]] , dites-vous ?

    Exactement : c’est la réalité des attitudes parmi TOUS les pouvoirs publics déjà surendettés. Après avoir exigé tout de leurs fournisseurs en termes et conditions juridiques & financières, les mêmes ont le culot de mal les payer, sinon tardivement. Car au-delà du cycle d’obtention d’un crédit budgétaire à engager, à quelque niveau que ce soit de nos « services au public », une fois l’acte ordonnés et exécuté, revient le maniérisme tatillon qui entoure les « contrôles » jusqu’aux « N » signatures de mise ne paiement (dans les délais exorbitants).
    Au total donc, ILS ont la mauvaise vertu d’acculer nombre de prestataires à la quasi-faillite sinon à des engagements de crédits de trésorerie envers leurs banques, ce qui les affaiblit financièrement en paiements d’intérêts attribuables à la seule bureaucratie de tous les étages publics et la méfiance intrinsèque dans toutes leurs règles. En finale, sans que soient évitées des corruption et malversations (politiciennes!).

    Outre ceci, ce que Hamon vise est une forme d’obligations perpétuelles, c’est à dire une spirale d’endettement ad vitam ! Ce qui permettrait à la France de se dégager de la promesse fallacieuse de Hollande Iier à respecter les Traités relatifs au pacte budgétaire et au déficits-plafonnés. CQFD

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