Pôle emploi : une étude de l’iFRAP révèle le coût de son inefficacité

La fusion de l’ANPE et de l’Unédic, en 2008, a été un échec. Face à la montée du chômage, Pôle emploi perd de plus en plus en plus de son efficacité. Le service public de l’emploi est aujourd’hui assuré pour moins cher, avec de meilleurs résultats, par les opérateurs du privé. Chiffres à l’appui, le dernier dossier de la Fondation iFRAP révèle que le service public coûte près de 1000 euros de plus par chômeur que le privé.

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Pôle emploi : une étude de l’iFRAP révèle le coût de son inefficacité

Publié le 3 août 2012
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La fusion de l’ANPE et de l’Unédic, en 2008, a été un échec. Face à la montée du chômage, Pôle emploi perd de plus en plus en plus de son efficacité. Le service public de l’emploi est aujourd’hui assuré pour moins cher, avec de meilleurs résultats, par les opérateurs du privé. Chiffres à l’appui, le dernier dossier de la Fondation iFRAP révèle que le service public coûte près de 1000 euros de plus par chômeur que le privé.

Un article du Cri du Contribuable.

L’organisme « Pôle emploi » emploie aujourd’hui un peu plus de 62.000 personnes pour un coût de fonctionnement d’environ 80.000 euros par an et par agent, soit près de 4 milliards d’euros par an. L’iFRAP avait déjà montré que la qualité des prestations de l’organisme, en matière d’accompagnement des chômeurs, se dégradait de façon continue depuis plus de 40 ans. La fusion des organismes, qui a bouleversé un peu plus les missions des agents, a aggravé les choses.

Premièrement, afin de faire avaler au forceps une fusion dont les syndicats ne voulaient pas, des concessions ont été faites sur les statuts et rémunérations des agents. En bénéficiant de la convention collective de l’UNEDIC, les ex-agents de l’ANPE se sont vus octroyer des hausses de salaire de 20% par an, pour un coût annuel supplémentaire de 260 millions d’euros. Une charge difficile à assurer quand l’organisme constate un déficit de 59,2 millions d’euros pour 2012.

Deuxièmement, l’objectif de la fusion devait permettre d’augmenter le nombre d’effectifs chargés d’accueillir et accompagner les personnes au chômage dans leur recherche d’emploi. En effet, chaque agent devait devenir polyvalent, et pouvoir à la fois indemniser les chômeurs (métier de l’unedic) et les accompagner (métier de l’ANPE). Or, l’iFRAP révèle que seulement 20% des effectifs sont polyvalents. Pire, près du tiers d’entre eux (19.600) ne verraient jamais un seul chômeur, étant affectés à des missions de supervision, des fonctions supports et autres… Une véritable armée mexicaine !

À cela, il convient d’ajouter l’opacité des chiffres de Pôle emploi qui ne dispose toujours pas – après 45 ans d’existence ! – d’indicateurs mesurant la qualité du service qu’elle assure aux demandeurs d’emploi en termes de retour à l’emploi. Pôle emploi est donc incapable de savoir si elle sert à autre chose qu’à enregistrer des flux de chômeurs entrants et sortants…

La fondation iFRAP s’essaye donc, malgré cette opacité, à l’exercice du chiffrage de son efficacité. La comparaison avec le privé, auquel l’agence sous-traite de plus en plus de missions, montre que le surcoût est d’environ 1000 euros par chômeur suivi et placé (c’est-à-dire retrouvant un emploi). Le privé est donc plus efficace et efficient que Pôle emploi, c’est-à-dire qu’il assure un meilleur accompagnement pour moins cher.

Grâce aux comparaisons avec les services anglais et australiens, plus efficaces, la Fondation iFRAP propose des réformes urgentes de ce service public, en privilégiant de recentrer l’agence sur son savoir-faire – l’accueil et l’indemnisation des chômeurs – et en confiant les missions d’accompagnement aux organismes privé (notamment à but non lucratif).

Retrouvez l’étude intégrale Pôle Emploi, l’urgence d’une rénovation sur le site de l’iFRAP.

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  • Très bon article qui résumé bien la situation. Cependant , le magazine Capital avait effectué une étude sur l’efficacité entre le public et le privé pour différents secteur. et la surprise à été total quand ils ont remarque dans cette étude que le privé gérait moins bien le chômage que le public avec pôle emploi. je transmettant un lien vers cette étude des que je la retrouve sur leur site. Cordialement

  • Meconnaissance, amalgame et manipulation sont les principales caractéristiques de cette étude… La sous traitance au privé est plus chère, toutes les études sérieuses l’ont démontré et ont également démontré la moindre efficacité des ingéus et consorts. Enfin vous oubliez que c’est pôle emploi qui gère l’indemnisation ce qui occupe une grande partie de ses effectifs, rajoutez cela comme charge au privé et vous verrez si le privé est toujours profitable. Encore une manipulation grossiere de lobbys qui veulent vivre sur la peau des chômeurs. Pitoyable, minable et ridicule en definitive

    • Mr G.F. vous me faites marrer ! Des études sérieuses : vous ne les citez PAS !
      Prendre l’excuse de la « charge administrative » occasionnée par le processus d’indemnisation est votre parapluie contre toute critique objective.

      Dans le pays juste au Nord (Belgique) ils ont historiquement confié à leurs syndicats (des gauches) la tâche d’indemniser les chômeurs. Ce qui positionne ces syndicats retors en tant qu’intermédiaires bancaires, sans en détenir juridiquement un droit de licence !!!
      En outre, l’organe comparable dans nos voisins du Nord est communautarisé.
      a) chez leurs flamands, les chiffres montrent une efficacité relative meilleure que chez leurs francophones.
      b) parmi ces derniers cités, ils sont plus de 4.000 fonctionnaires payés par le contribuable pour tâcher de « caser » plus ou moins artificiellement des chômeurs (essentiellement vers des fonctions parapubliques et peu productives … candidats sans qualifications)!

      En résultats de quoi, l’efficacité est moindres que chez leurs collègues nordiques (eux étant d’une mentalité moins socialiste).

      Rapportez ces chiffres à la France (coefficient 16 fois moins de population francophone) : ceci justifierait des effectifs Pôle Emploi de +- 65.000 agents !
      Vive la gabegie publique devrait être votre conclusion. Ici comme sont les affidés de la CGT & Co, je ne dois rien attendre…

    • Une autre étude « pitoyable » de l’Ifrap qui montre qu’un reclassement pour pôle emploi coûte dans les 5000€ contre environs 3600€ pour un OPP.
      http://www.ifrap.org/Combien-coute-le-reclassement-durable-d-un-chomeur-par-Pole-emploi,12221.html

  • Désolé, Gerald, mais je suppose que vos « études sérieuses » sont celles qui vont dans votre sens!
    Vous ne nous ferez pas croire que l’Etat est meilleur que le privé. Ca se saurait et les français seraient beaucoup plus riches et donc il y aurait moins de chômeurs.

    • je travaille au pole emploi. en référence aux demandeurs d’emploi et aussi ancien CDD ayant continué dans le privé, je peux t’affirmer que nous sommes « meilleurs » (c’est un grand mot car il y a encore pas mal de monde sur le carreau). certains prestataires privés manquent de moyens (1 ordinateur pour 3 agents)…. ont une méconnaissance du marché du travail de leur secteur géographique, n’ont pas accès au positionnement sur les formations….(je parle sur mon bassin d’emploi)

      • Pour faire de fréquent allé-retour chez pôle emploi, je vais vous dire ce que j’en pense et Merci « JP » pour « ‘est un grand mot car il y a encore pas mal de monde sur le carreau
        J’ai effectivement fait des ateliers CV et lettre de motivation sous traités à des prestataires et je confirme les radineries du style »merci de nous rendre les modèles car nous n’avons pas de photocopies », je confirme aussi les ordis rationnés ou en panne et la qualification douteuse de ceux qui forment les chômeurs.
        Mais bon au niveau connaissance du marché du travail désolé mais je n’ai eu que des abrutis en face de moi chez pôle emploi..genre vous n’avez pas l’expérience pour bosser chez carrefour (10 ans d ‘expérience chez métro..la dinde de pôle emploi confond la société qui gère agglomération avec le numéro 4 mondial de la distribution), ou encore des offres de saisonnier pour être moniteur de ski alors que je ne sais pas skier..plus rigolo une offre d emploi à l’étranger alors qu’avec mon age je ne suis même plus éligible pour obtenir le visa requis pour ce pays je passe sur l’accueil détestable des pôles emplois et les excuses « il faut faire le 3949 » à tout bout de champs pour obtenir une simple réponse…
        Ma dernière agent pôle emploi m’a confessé n’avoir jamais bossé ailleurs qu’à pôle emploi depuis la fin de ses études..et elle s’occupe des métiers du bâtiments..remarquez elle compense par des qualités d’écoute et conseils rares pour un agent de pôle emploi.
        Bref pôle emploi c est aussi nul que les agents privés

    • @ Henri,
      C’est l’étude qui est biaisé quand on prétends que le privé peut forcément faire mieux que le public.
      Surtout dans le domaine de la recherche d’emploi. C’est ni Pole-Emploi ni les agences privés qui créent les emplois à pourvoir… donc pour que l’un soit meilleur que l’autre, ça risque pas.
      Laissez tomber vos préjugés à la noix sur le public (certes pas irréprochables) ; je travaille pour des grands groupes privés, et je constate qu’il sont tout autant capable d’être des charlots que le public.

      IL faut savoir raison garder, quand même… et ne pas être un fieffé imbécile pour avaler l’histoire du privé qui a toujours tout bon, et le public qui aurait forcément toujours tout faux.
      La vérité est biensûr plus nuancé, chaque secteur ayant ses propres avantages et lacunes.

      • Abd Salam « et ne pas être un fieffé imbécile pour avaler l’histoire du privé qui a toujours tout bon, et le public qui aurait forcément toujours tout faux. »

        Tout à fait d’accord, il ne fait pas « forcément » mieux, ce sont toujours des employés pourvu de deux bras et deux jambes mais d’une part ce n’est pas avec l’argent de gens qui ne sont pas consommateur du service, ensuite les clients on le choix de consommer ou pas et si l’entreprise est déficitaire elle disparait au profit d’une autre mieux adaptée ou moins couteuse plutôt qu’endetter tout le monde pour la maintenir coute que coute.

        Le privé tend à mieux éliminer les brêles par le simple fait de la déplétion de clients et donc d’argent. Le public à moins de pression de ce coté.

  • rassurons l’ifrap:les résultats des agences privées mandatées par pole emploi pour traiter les chomeurs sont presque aussi catastrophiques:tarifs délirants,aucune exigence de résultat et malversations.pole emploi ne sert qu’a sortir des statistiques a peu près présentables du chomage,pas a trouver des jobs.remplaçons pole emploi par l’insee,ils ont l’habitude de traiter les statistiques comme il faut

    • Peut-être. Mais le problème ne vient pas du fait d’être privé ou public. Car c’est comme les partenariat du même nom, les sociétés « gagnantes » en profite pour faire exploser les coûts puisque de tout est payé par le contribuable.

      De plus, la rigidité du travail et le fait que le pôle emploi existe n’arrangent pas les chose. Je pense que l’on serait mieux sur un marché du travail libre où les sociétés d’assurance et les agences privé de recrutement proposeraient leurs services.

      En effet, cette dernière situation change dans le sens que seuls les clients paient pour ce service et en veulent pour leur argent. S’ils sont pas contents, ils quitttent le navire et la boite coule. Avec le partenariat du pole emploi, aucune chance.

  • l’ifrap est surtout connu pour être proche du patronat, ses chiffre bidons et non verifier.

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