La confiance dans l’UE est au plus bas

Un sondage commandité par la commission européenne montre une chute important et très répandue de la confiance envers les institutions de l’Union Européenne.

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José Manuel Barroso (Crédits European Parliament, licence Creative Commons)

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La confiance dans l’UE est au plus bas

Publié le 2 août 2012
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Un sondage commandité par la commission européenne montre une chute important et et très répandue de la confiance envers les institutions de l’Union Européenne.

Un article d’Open Europe.

La commission européenne a publié les résultats de sa dernière étude Eurobarometer. Voici quelques résultats intéressants :

  • La confiance en l’Union Européenne a, en moyenne, atteint un plus bas niveau historique, se situant à 31%, une baisse de 3 points depuis l’automne 2012. Dans le même temps, le niveau de confiance moyen dans les gouvernements et parlements nationaux a augmenté, atteignant les 28% dans les 2 cas.
  • Pays par pays, les résultats sont tout aussi inquiétants. En Grèce et en Espagne, par exemple, le niveau de confiance dans les gouvernements respectifs a diminué depuis l’automne dernier et est de seulement 6% (moins 2 points) en Grèce et 13% (moins trois points) en Espagne. Réfléchissant le fait que ces deux pays associent toujours l’UE à des choses positives comme la démocratie – qui marque une rupture avec un passé autoritaire récent – les gens y ont toujours tendance à avoir plus confiance en l’UE qu’en leurs gouvernements nationaux (pas de quoi parader quand on voit comme les niveaux sont bas). Cependant, voici la partie inquiétant si votre chaise est à Bruxelles. Dans les deux pays, la confiance dans l’UE a chuté comme une pierre, et beaucoup plus que la confiance dans les gouvernements nationaux. Seuls 19% des Grecs ont désormais confiance en l’UE – une chute de 10 points en moins d’un an, tandis que 21% des Espagnols – une chute de 9 points – disent qu’ils « ont tendance à faire confiance » à l’UE.
  • Ceci suggère que la confiance en l’UE, comme contrepoids face aux politiques nationales imprévisibles, commence à diminuer. Comme nous l’avons argumenté de façon répétée, un facteur clé décisif pour le futur de l’euro sera si (et quand) un basculement se produit : quand les pays méditerranéens commenceront à associer l’UE et/ou l’euro carrément à la douleur ressentie et à l’érosion de l’autodétermination nationale.
  • La question traditionnelle d’Eurobarometer, de savoir si un pays a profité ou non d’être membre de l’Union Européenne, semble manquer dans cette dernière étude. Elle n’est posée qu’une fois par an (pour éviter, on présume, trop d’égos blessés à Bruxelles) et nous espérons qu’elle réapparaitra dans l’édition de l’automne 2012.
  • De façon intéressante, aussi, la confiance dans le gouvernement allemand a connu une poussée, augmentant de 7 point par rapport à la précédente enquête Eurobarometer. Entretemps, le nombre d’Allemands qui « ont tendance à faire confiance » à l’UE reste inchangé à 30%, tandis que le nombre de ceux qui « ont tendance à ne pas faire confiance » à l’UE est monté à 61%, en hausse de 4 points depuis l’automne 2011.
  • La part des Européens qui pensent que l’UE est « la mieux capable » de traiter la crise économique actuelle est tombée à 21%, en chute de 23 points, une part égale à celle qui pense que les gouvernements nationaux sont mieux placés. Cette question est assez inutile du fait qu’elle laisse complètement ouverte à l’interprétation ce que signifie « mener une action efficace » (ce qui est la formulation exacte). Par exemple, si ça suggère des eurobonds, alors vous perdez les Allemands, alors que s’il s’agit de mesures d’austérité imposée par l’UE vous perdez les Grecs.

Il y a toujours à prendre et à laisser dans les sondages Eurobarometer, et ils sont clairement, en grande partie, influencés par le biais politique et idéologique de la commission. Mais, tant que les questions peuvent être comparées sur la durée, elles peuvent dévoiler des tendances intéressantes, quoi qu’inquiétantes.

—-
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  • Perte de confiance envers ceux qui savent tout, mieux que quiconque?
    Mise en cause des chiffres sortis de ces sondages ?

    Cela fait plus de vingt années que des voix d’Europe se sont exprimées en faveur de l’approfondissement (entendez REFORMES) au sein des institutions ! Soit transformer des schémas mentaux (hérités des énarques d’administration culturelle FR) en de nouveaux schémas structurels et d’inflexion post-Golden Sixtees.
    En réponse à quoi, les alchimistes de la Commission et (pires) ceux du Parlement n’ont réagi que par une suite de fuites en avant, dont : le slogan « plus d’Europe » (Fondation Delors & Co) ; des élargissements « stratégiques » (dont la Grèce) ; une mise en place de l’€ (sans analyse fine des conséquences sur la dynamique économique autre que des « échanges intérieurs favorisés » ; puis cette attribution de la co-décision au P.E. (à 736 voix d’apparatchiks de leurs partis respectifs, projetés dans l’hémicycle avec moins de souci démocratique que d’établir un bars de fer continuel avec la Commission ET le Conseil) ; puis des schémas d’orientation d’inspiration dominante keynésienne et socialiste (plutôt que de se préparer au monde ouvert inéluctable). Bref du méga-nombrilisme ignorant pour la plupart des chocs extérieurs et faisant preuve d’une « innovation endogène », ce slogan qu’ILS ne cessent de claironner aux milieux productifs alentours.

    Suis-je de ceux qui doutent de l’U.E. « telle quelle » : OUI, sans aucun doute. D’autant que je travaillai avec eux, non en lobbyist mais bien en tant qu’acteur extérieur, celui-ci moulé sur des bases d’industriel et de socio-économie bien comprise.
    A force de flatter le « citoyen », ILS finirent par constituer un monolithe législatif et monétaire qui joue à l’inverse de l’espoir mis en eux. Le comprennent-ils aujourd’hui ? Oui, certains d’entre eux. Non quand on suit les flonflons des indignes successeurs de Delors et leurs schémas mentaux obsolètes !

  • C’est le début visible de la fin ?

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