Mythes économiques : Tout investissement qui crée de l’emploi est bon pour l’économie

Mythe : Tout investissement qui crée des emplois est forcément bon pour l’économie et la création de richesse. D’ailleurs, ce sont les petites entreprises qui créent le plus d’emplois, il faut donc que le gouvernement les privilégient.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
imgscan contrepoints 332

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Mythes économiques : Tout investissement qui crée de l’emploi est bon pour l’économie

Publié le 29 juin 2012
- A +

Mythe : Tout investissement qui crée des emplois est forcément bon pour l’économie et la création de richesse. D’ailleurs, ce sont les petites entreprises qui créent le plus d’emplois, il faut donc que le gouvernement les privilégient.

Par Le Minarchiste, depuis Montréal, Québec.

Tout investissement qui crée des emplois est forcément bon pour l’économie et la création de richesse. D’ailleurs, ce sont les petites entreprises qui créent le plus d’emplois, il faut donc que le gouvernement les privilégient.

Pour reprendre l’excellent exemple d’Igor Karbinovsky, supposons que j’écris un article que personne ne veut lire, encore moins me payer pour le lire. Puis, dans un nouveau programme de création d’emploi, le gouvernement me paie pour cet article et tous ceux que j’écrirai dans le futur. Bravo ! Un nouvel emploi a été créé !

Cependant, comme personne n’est prêt à payer pour mon article, la contribution de ma production à l’économie est nulle. Le temps que j’y ai investi et l’argent qui m’a été donné par le gouvernement ont été gaspillés. Pire encore, à l’aide de l’argent qui m’a été donné par le gouvernement, je pourrai acquérir des biens qui eux ont de la valeur. Ma contribution à la société est donc négative (je prends quelque chose, mais je n’apporte rien). Mon nouvel emploi détruit donc de la richesse. C’est un mauvais investissement.

Ainsi, les ressources et les actifs dévoués à la production de biens non-désirés par la société sont gaspillées et réduisent le niveau de vie de la société. Et le seul moyen de savoir si le capital est déployé de manière à bien servir la société, c’est en le soumettant au test du libre-marché, l’agrégation des préférences de la société. Le profit est l’indicateur démontrant si la production rencontre la satisfaction des consommateurs. Le plus vite les entrepreneurs réalisent que leur capital est mal investi et qu’ils gaspillent les ressources, le mieux le niveau de vie de la société s’en portera. Toute interférence dans le processus du marché viendra le troubler et nuire à la création de richesse.

Donc, créer des emplois ne veut pas dire qu’on l’on crée de la richesse. On pourrait créer des milliers d’emplois en rendant les pelles mécaniques illégales. Cependant, cela nous apauvrirait puisque nous devrions alors payer plus cher pour nos maisons, nos édifices, nos routes et toutes ces autres constructions, ce qui réduirait notre niveau de vie considérablement.

Dans un autre ordre d’idées, il semble que les petites entreprises bénéficient d’une sorte d’aura politique, étant considérées comme les plus créatrices d’emplois. Aux dernières élections fédérales, le programme du Parti Néo-Démocrate prévoyait des crédits d’impôts de $1 milliard visant à aider les PMEs, alors que le Parti Conservateur leur consentait $124 millions en crédits d’impôt à l’embauche. Les petites entreprises font aussi souvent partie des discours du Président Obama et sont particulièrement visées par ses politiques interventionnistes. Cela est attribuable au fait que les petites entreprises créent plus d’emplois que les grandes, et l’emploi est un enjeu électoral significatif.

Pourtant, les grandes entreprises ont généralement des employés beaucoup plus productifs que les petites, offrent des salaires supérieurs et paient plus d’impôts. Les pays dont les économies sont plus dominées par les petites entreprises sont moins dynamiques, croient moins vite que les autres (par exemple : la Grèce, l’Italie et le Portugal) et ont des niveaux de vie inférieurs.

Les grandes entreprises récoltent des économiques d’échelles qui sont repassées aux consommateurs sous la forme de prix plus attrayants. Ces économies d’échelles bénéficient donc à la population en augmentant son niveau de vie.

De plus, lorsque les données sont ajustées pour l’âge de l’entreprise, on constate que les petites ne créent pas plus d’emplois que les grandes.

La conclusion est que plutôt que de chercher à privilégier et subventionner les petites entreprises, les gouvernements devraient se concentrer à retirer les entraves au monde des affaires tout en réduisant les impôts, la bureaucratie et la paperasse. Par exemple, en Europe et ailleurs, lorsqu’une firme atteint une certaine taille, elle est sujette à plus de règlementations, ce qui lui donne un incitatif à rester petite. Il y a donc en France un nombre anormalement élevé d’entreprises de 49 employés, car l’ajout d’un cinquantième employé aurait des conséquences règlementaires et fiscales très négatives. En bref, des politiques de libéralisation économique (dérèglementation, privatisation, baisses d’impôts) pour toutes les entreprises serait plus souhaitables que des mesures interventionnistes favorisant les petites entreprises.

Pour en lire davantage:

http://www.economist.com/node/21548945

Sur le web

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • « Pire encore, à l’aide de l’argent qui m’a été donné par le gouvernement, je pourrai acquérir des biens qui eux ont de la valeur. Ma contribution à la société est donc négative »

    Plus précisément, c’est la contribution de la dépense publique qui est négative. C’est bien au niveau du prélèvement de l’argent par l’état que la richesse est détruite, pas lorsque vous achetez avec l’argent issu des subventions.

  • Il n’y a que l’exportation qui est bonne pour l’économie mais pas forcément pour l’emploi.
    L’emploi est bon pour la paix sociale mais pas forcément comme vous le démontrer pour l’économie!
    Par contre la paix sociale rassure l’économie d’ou le pacte sociale de François Hollande!

    • Détruire l’économie n’est pas bon pour la paix sociale.

      Vous inversez cause et conséquence. L’emploi est la conséquence d’une économie saine, mais une économie saine n’est en aucun cas la conséquence d’une politique pour l’emploi.

      Pour ce qui est de l’exportation, c’est un acte de vente comme n’importe quel autre. L’exportation n’a pas d’effet sur l’emploi, en tant que telle. Mais pour exporter, il faut produire. C’est la production qui produit de l’emploi.

      De plus l’exportation n’est pas forcément bonne pour l’économie. Par exemple, si l’état retire de l’argent de l’économie pour favoriser l’exportation, alors il y’a moins d’argent dans l’économie et donc moins d’investissement, et donc moins d’emploi.

      Du reste, créer de l’emploi non productif est coûteux pour l’économie, qui est donc dégradée, ce qui est mauvais pour l’emploi, et donc pour la paix sociale, selon votre propre logique.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

L'auteur : Éric Pichet est professeur et directeur du Mastère Spécialisé Patrimoine et Immobilier, Kedge Business School.

 

La dernière étude du cabinet de conseil EY sur l’attractivité des pays européens confirme la primauté de la France pour la quatrième année consécutive. En 2022, le pays comptait plus de 1250 projets d’investissements industriels ou technologiques annoncés, soit plus que le Royaume-Uni (900) et l’Allemagne (800), destinations longtemps privilégiées. Le journal Der Spiegel va même jusqu’à titrer en Une, da... Poursuivre la lecture

Par Alexis Vintray.

Alors que depuis 2000 le CAC 40 évoluait sous son record historique, il bat record sur record et est aujourd'hui 14 décembre pour la première fois au-dessus des 7600 points. Même si l'économie mondiale résiste bien malgré l'inflation, on peut s'interroger sur le fait que la bourse soit ainsi au plus haut dans un contexte qui reste anxiogène.

Alors faut-il prendre ses bénéfices ? Pas si simple...

 

Le CAC 40, un indice sans dividendes

Le premier point à garder à l'esprit est que le rendemen... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles