25 millions de propriétaires

La « crise du logement » ne peut être résolue que par la libération du marché immobilier entravé par les réglementations et la fiscalité. Ce sont les conclusions de la brochure de l’UNPI destinée aux candidats

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25 millions de propriétaires

Publié le 28 mai 2012
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La « crise du logement » ne peut être résolue que par la libération du marché immobilier entravé par les réglementations et la fiscalité. Ce sont les conclusions de la brochure de l’UNPI destinée aux candidats.

Par Bogdan Calinescu.
Publié en collaboration avec l’aleps.

Lorsqu’un médecin vous recommande plusieurs dizaines de médicaments pour combattre votre maladie, vous commencez à vous poser des questions sur ses compétences. Pourtant, certaines maladies sont tellement graves qu’elles nécessitent des traitements massifs.

C’est le cas du logement en France. Depuis des décennies, on nous parle de crise du logement, de pénurie et de hausse des prix. Pour remédier à cela, on empile les (mauvaises) réformes et on gaspille des milliards d’euros. On n’a jamais fait ce qu’il fallait.

L’UNPI (Union Nationale de la Propriété Immobilière) vient de faire 60 propositions de bon sens pour réformer le logement en France.

Ces propositions s’articulent autour de trois domaines :

  1. La construction
  2. Les rapports locatifs
  3. Le parc HLM

 

La plupart des propositions faites dans le Rapport de l’IREF intitulé « La vérité sur le logement social » (juin 2011) ont été reprises par l’UNPI.

Voici un résumé de ce que propose l’organisation des propriétaires qui réunit quelque 240 000 adhérents.

Pour ce qui est de la construction, l’UNPI est favorable à la mise en place d’un plan d’épargne défiscalisé, la production de « logements essentiels » à bas coût (à moins de 1000 euros le m2) et la suppression du permis de construire dans les zones urbaines.

Concernant le parc HLM, on envisage la fusion de l’ANAH, de l’ANRU et Action Logement, la création d’une réelle égalité entre l’imposition du patrimoine mobilier et l’imposition du patrimoine immobilier, la vente en trois années de la moitié du parc HLM, la création d’un droit à l’achat et aussi la réduction des plafonds HLM pour que 10 % des ménages y aient accès au lieu de 60 % actuellement. Le Rapport de l’IREF avait mis en évidence les dérives et les abus du monde des HLM et la nécessité de le réformer. Plus encore, il existe un potentiel de vente de 200 milliards d’euros non négligeables dans cette période de vaches maigres. Il est plus que nécessaire de laisser le marché agir là où l’État et les politiques publiques ont complètement échoué.

Bien entendu, il faut valoriser le droit de propriété et faire comprendre à nos élus que leurs pouvoirs dans ce domaine doivent être limités. La propriété est un droit, ainsi que sa transmission. Et pour de nombreux propriétaires, c’est une source de revenu et une retraite. Il faudrait donc accélérer l’accession à la propriété et se débarrasser de ce qui l’entrave. La propriété contribue aussi à la bonne gestion du parc immobilier.

La hausse des prix sur le marché locatif ne peut être stoppée qu’en facilitant la construction. La suppression du permis de construire dans le centre-ville est une nécessité. Il faut redonner envie aux investisseurs de construire des logements. De même, des dizaines de milliers de m2 de bureaux sont disponibles. Les transformer en logements serait une solution à la pénurie. Mais pour cela il faut s’attaquer à la fiscalité et aux réglementations qui étouffent le secteur. En général, l’UNPI suggère la libération de l’urbanisme et de la construction, et une remise à plat des normes. C’est aussi en revoyant les rapports locatifs qu’on pourra régler les problèmes. Le bailleur est soumis à tout une réglementation contraignante qui le pousse souvent à ne pas rendre disponible son bien immobilier. Il faut laisser respirer les bailleurs !

Les propositions de l’UNPI sont toutes de bon sens et devraient complètement transformer le secteur du logement en France. Pourvu que les candidats les adoptent.

—-
Sur le web.

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  • Voila qui me rappelle un reportage sur le Qatar où un architecte expliquait que ce qui stimulait la construction c’était que la législation était très souple et que la seule limite était le savoir faire humain…

  • Supprimer le permis de construire… Je n’ose imaginer les horreurs qui sortiraient de terre ! Je suis bien content de ne pas vivre au Qatar.

    Un des gros problèmes est le fait que les propriétaires prennent parfois de gros risques en mettant des appartements en location, se trouvant par exemple dans l’impossibilité d’expulser une personne qui dégrade le logement sans payer de loyer. Je comprends dans ces conditions la réticence de certains.

    Dommage pour ceux qui, avec un salaire plus que correct, ne peuvent se loger décemment.

    • Et vous savez ce qui va se passer? Je vous parie qu’il sera fait l’exact contraire de ce qui est préconisé ici…

    • bonjour raph
      Pourquoi imaginer que l’individu à qui on laisse un peu de liberté fera systématiquement des horreurs.
      Le bon gout c’est moi, le mauvais gout c’est le peuple pense un socialiste.

      • Bah, c’est un choix:

        – Des bâtiments parfois moches, mais tout le monde peut se loger à un prix correspondant à son budget, et l’offre s’adapte très vite à la demande.

        – Une cohérence architecturale certaine, mais seuls les plus riches et certains des plus pauvres peuvent se loger. Avec une offre tellement rigide qu’il faut des années avant de pouvoir s’adapter à la demande, et donc la construction réservée uniquement à ceux qui ont les reins solides, ou qui sont copains avec l’Etat.

        Entre les deux extrêmes (en France, nous sommes à un des extrêmes), on peut imaginer des comités uniquement consultatifs, une simplification normative… etc, par exemple.

    • Grâce au permis de construire, on a pu empêcher que des abrutis dégénérés édifient une horrible pyramide au milieu du Louvre ou que d’autres pillards plantent, avec notre argent, d’immondes colonnes au milieu du Palais royal… Quand on y pense, on l’a échappé belle !

    • Savez-vous seulement le parcours du combattant pour qui veut faire construire une maison d’architecte? une vraie, hein! pas une cage à lapins de la page 42 de n’importe quel entrepreneur (hum!) … un amoureux du Bauhaus peut juste aller se palucher avec les normes ineptes que sont les prescriptions urbanistiques.

      • C’est un gros problème, merci aux architectes des Bâtiments de France, une sorte de caste Jedi qui décide que les toitures de tel périmètre doivent être couvertes d’ardoises (hors de prix) en raison d’un bâtiment classé mais n’empêchent pas les façades d’être enduites d’un superbe crépis tyrolien dont le seul but semble être de blesser quiconque tenterait d’y poser la main.

        Travaillant dans l’urbanisme et passionné par l’architecture, je ne peux que déplorer les horreurs qui sortent de terre, tentant de singer de l’ancien par-ci ou défigurant le paysage par-là.

        Le permis de construire limite les massacres. Ou les incite, au choix.

    • Comme Nord le souligne, les normes n’empêche pas des constructions baroque voire loufoque.

      Néanmoins le permis de construire a un avantage notable : on peut et il faut contester le permis avant la construction, après ce sera trop tard. Vu les somme en jeu et les emmerdes si il faut détruire ou déplacer le bâti, un dispositif légal qui déplace le contentieux AVANT la construction a des avantages qui expliquent son existence.

  • Plutôt qu’un permis de construire délivré par un fonctionnaire quelconque, non concerné par la construction, il est bien plus judicieux et juste d’obtenir un accord des propriétaires mitoyens. C’est cela la vrai démocratie : La décision au niveau des citoyens.

  • Les commentaires sont fermés.

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