Les grands mythes économiques (2) : Cycles économiques et insuffisance de la demande

Selon le mythe économique keynésien, les cycles économiques sont causés par un inexplicable pessimisme qui conduit les gens à cesser de dépenser et d’investir, provoquant un effondrement progressif de la demande dans l’économie

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Les grands mythes économiques (2) : Cycles économiques et insuffisance de la demande

Publié le 13 mai 2012
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Selon le mythe économique keynésien, les cycles économiques sont causés par un inexplicable pessimisme qui conduit les gens à cesser de dépenser et d’investir, provoquant un effondrement progressif de la demande dans l’économie. La politique monétaire centralisée est un outil qui fonctionne.

Par Le Minarchiste, depuis Montréal, Québec.

L’explication keynésienne des récessions décrite ci-haut est plutôt ridicule. La Théorie Autrichienne des Cycles Économiques (ABCT) est bien plus logique et colle bien mieux à la réalité Une expansion excessive de la masse monétaire crée une bulle d’endettement insoutenable. Durant ce boum inflationniste, les décisions des agents économiques sont faussées par des taux d’intérêts trop bas et une économie dopée à la dette, ce qui les pousse à mal investir et à ne pas épargner suffisamment. Une fois cette bulle éclatée, s’installe un processus d’ajustement : la récession. Durant cette phase, les entreprises inefficaces sont évincées du marché, les mauvais investissements sont dilapidés et les ressources sont réallouées en fonction des préférences réelles du marché. Les mauvaises créances sont radiées, l’endettement diminue et les prix baissent. Une fois le processus complété, la croissance économique peut repartir sur une base plus solide.

La première solution proposée par les keynésiens consiste à créer de la monnaie pour faire baisser les taux d’intérêt. Face à cette baisse, les consommateurs et les investisseurs s’endetteront pour financer leurs dépenses et investissements, ce qui redémarrera l’économie. Lorsque cette mesure ne fonctionne pas et que les taux d’intérêt sont à des niveaux auxquels ils ne peuvent plus baisser, l’économie se retrouve en situation de « trappe à liquidité ». À ce moment, les keynésiens prescrivent que le gouvernement s’endette pour augmenter ses dépenses. Par un phénomène mystique, ces dépenses seront multipliées dans l’économie et redémarreront l’économie.

Cependant, ces mesures ne font que retarder le processus d’ajustement et rallonger la période de marasme économique. Dans les deux cas, les solutions keynésiennes nécessitent une augmentation de l’endettement pour financer la reprise. Pourtant, l’excès de dette est la cause fondamentale des boums économiques insoutenables qui finissent en récession. Cela n’a aucun sens; comme le stipule la fameuse métaphore de l’ivrogne qui tente de soulager sa gueule de bois en buvant plus d’alcool (les keynésiens voudraient guérir une récession à l’aide de plus de dette).

Ainsi, si on veut éviter la récession, il faut éviter l’excès du boum. Comme le disait l’économiste Ludwig Von Mises en 1949:

Le mouvement ondulatoire qui affecte le système économique, la succession de période de boum et de récessions, est le résultat inévitable des tentatives répétées de réduire les taux d’intérêt par l’entremise de l’expansion du crédit. Il n’y a aucun moyen d’éviter l’effondrement final d’un boum économique généré par l’expansion du crédit.

Dans une économie libre, les taux d’intérêts sont en fait le prix de la monnaie dans le temps. Ils représentent une information vitale pour les consommateurs et les producteurs concernant leurs préférences de consommation et leurs opportunités d’investissement. Ils coordonnent les investissements et, par le fait même, la production future, de façon à ce qu’elle corresponde aux préférences des consommateurs.

Lorsqu’une banque centrale manipule les taux d’intérêts par sa politique monétaire, elle brouille le signal de prix que ces taux envoient à l’économie. Les décisions de consommation et d’investissement deviennent déconnectées de la réalité, le mécanisme d’allocation des ressources du marché ne fonctionne plus correctement et l’économie se met à dérailler. Un petit groupe d’individus ne peut savoir quel est le niveau désirable de taux d’intérêt. Cette décision revient aux millions d’agents qui œuvrent dans l’économie de marché.

—-
Sur le web.

Lire aussi : Les grands mythes économiques (1) : La dette publique n’est pas un problème

Du même auteur, lire également la série « Pourquoi y a-t-il des cycles économiques et des récessions » publiée sur Contrepoints :

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  • LeMinarchiste, j’aime beaucoup vos articles, mais vous devriez procéder à une relecture attentive de celui-ci, quelques coquilles s’y sont glissées (« les solutions keynésiennes nécessite », « système système économique »). C’est dommage, d’autant plus que comme je le disais, j’apprécie particulièrement vos articles.

    Contrepoints >> C’est corrigé. Merci.

  • Effectivement, Keynes, dans la lignée de Malthus et des Mercantilistes, part du principe que la crise économique naît d’une insuffisance de la demande globale sans expliquer la ou les raisons d’une telle insuffisance. JB SAY et J. MILL (Père) ont démontré l’absurdité d’une telle affirmation. Il ne peut y avoir de surproduction généralisée (i.e d’insuffisance de la demande généralisée). En revanche, les crises sont dues à une inadéquation entre la structure de l’Offre et celle de la Demande. Autrement dit il peut y avoir surproduction dans un ou plusieurs secteurs et, du fait de la spécialisation (division du travail), ce déséquilibre peut se transmettre au reste de l’Economie entraînant récession et chômage. Un rééquilibrage s’opère par les prix et les quantités (à condition qu’ils soient libres) au bout d’un certain temps. Contrairement à ce qu’affirmait Keynes, les Classiques ne niaient pas la possibilité de crises mais leur explication sur leur cause était bien différente de la sienne. En fait, les Classiques ont développé une véritable théorie du cycle des affaires permettant d’expliquer les phases d’expansion et de crise. Pour une synthèse sur le sujet, lire : « Say’s law and the keynesian revolution : how macroeconomics lost its way » de Steven Kates. Ou « La loi de Say » de Thomas Sowell.

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