Le Traité, drame théâtral européen avec François et Angela

Hollande protège un secteur public corrompu, étendu sur un lit de plumes, qui draine la vitalité de la nation française.

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Le Traité, drame théâtral européen avec François et Angela

Publié le 13 mai 2012
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L’auteur explique à ses lecteurs britanniques, certainement incrédules, la situation et les avantages des fonctionnaires français, les illustrant par une comparaison avec leurs homologues allemands, grâce à des données, entre autres, du Cri du contribuable.

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume-Uni.

Bruno Waterfield a fait un article solide sur la distraction créée par les Français, en suivant à la trace les actions de François Hollande alors que celui-ci s’attaque à l’activité de présider l’économie, en situation d’échec, de sa nation.

Au premier abord, je ne vois aucune raison de faire marche arrière sur notre position de départ, qui reste dubitative. Une grande partie de tout cela est du théâtre politique, une chose pour laquelle les présidents français sont très bons, surtout quand ils entament leurs fonctions.

Même si, de nos jours, ils portent des habits et se tiennent droit, les mâles alpha de la politique ressentent toujours le besoin de marquer rituellement leur territoire. La différence, c’est que maintenant, ils arrosent le monde de paroles, au lieu d’une urine chargée d’hormones au bordures de leur domaine.

Un soi-disant sujet et sérieux problème est l’exigence de Hollande, adressée de façon notionnelle aux Allemands, d’une renégociation du traité fiscal. Faisant monter la mayonnaise rhétorique, il menace de le bloquer si on ne met pas de l’eau dans le vin des « strictes mesures d’autorité ».

La très obligeante Merkel joue le « bad cop » face au « gentil » M. Hollande, lui donnant l’opportunité de se cabrer et de prendre des postures, et donnant l’occasion à son porte parole Benoît Hamon de faire sa petite scène « ils ne passeront pas » [NdT : en Français dans le texte] dont le public français est si friand.

« Nous voulons renégocier. Angela Merkel défend sa position, mais elle ne peut pas contourner la volonté du peuple Français », déclare Hamon. « Si rien ne bouge, le traité ne sera pas soumis à la ratification ».

Une partie du jeu, bien sûr, est que tout le monde prend ce théâtre au sérieux, avec les médias traditionnels bien obligés de le relater comme si c’était de l’information et non un spectacle de marionnettes de Guignol et du Gendarme dont il s’agit réellement, en à peine plus sophistiqué.

Mais au bout du compte, Hollande n’a nulle part où se réfugier, et il le sait bien. Les analyses actuelles montrent que la dépense publique en Allemagne est d’environ 45% du PIB (chiffres 2011) , contre 56% en France.

Si la France voulait bien s’inspirer de l’Allemagne et laisser glisser ses dépenses vers le bas, à l’échelle de cette différence de 10%, elle pourrait économiser 200 milliards d’euros, réduire les impôts, taxes et charges de 100 milliards, et encore se retrouver avec un budget en équilibre.

La clé pour arriver à ça serait de ramener la masse salariale du public au même niveau qu’outre Rhin, proportionnellement, en mettant 1,5 millions de fonctionnaires au chômage et en baissant les salaires de 23% : c’est la prime payée au salariés du public, par rapport au niveau de paye de leurs homologues allemands.

Aussi à la mode qu’il soit de s’en prendre à l’ « arrogance » des Allemands, alors même qu’ils financent l’UE et qu’ils défendent la forteresse de l’euro, pendant que les Français écrèment les dividendes, ils n’ont en fait pas tort.

D’après l’OCDE, en 2009, 62% de la différence entre les niveaux de dépenses publiques allemandes et françaises était due à l’écart de rémunérations et d’avantages accordés aux salariés du secteur public français.

Non seulement les salaires sont en moyenne 23% plus élevés que ceux des Allemands, mais en plus le Kermits [NdT : tendre surnom donné aux Français par Richard North] jouissent de la semaine des 35h, qui coûte 25 milliards de plus que ce que les Allemands doivent payer. L’absentéisme est deux fois plus élevé que dans le secteur privé, ce qui a un coût de 12 milliards d’euros.

En plus de cela, les fonctionnaires allemands n’ont pas de régimes spéciaux pour la santé, ni pour les retraites, contrairement à leurs homologues français, et ont donc les mêmes conditions et les mêmes règles que les salariés du secteur privé. Et les fonctionnaires français partent à la retraite 2,9 années plus tôt que leurs alter ego du privé. Leurs retraites sont 70% plus élevées, à salaire égal.

Les retraites du secteur public coûtent à la France 30 milliards d’euros de plus qu’en Allemagne, rapportés à la population. Et partout où se porte le regard, les différences s’accumulent. Secteur par secteur, la dépense française est plus élevée que l’allemande, que ce soit dans l’éducation (de 1,8% du PIB), la santé (de 1,4% du PIB), le logement (de 1,3% du PIB), la culture (de 1% du PIB), et la défense (de 0,7% de PIB).

Hollande, de ce fait, peut danser et faire le beau, et nous dire qu’il veut « réformer la construction européenne en direction de la croissance ». Mais c’est uniquement pour consommation interne. Il protège un secteur public corrompu, étendu sur un lit de plumes, qui draine la vitalité de la nation française.

Sans aucun doute, les Allemands sont pleinement au courant de ce qui se trame, et ne seront singulièrement pas impressionnés. Nous n’avons pas de raisons de l’être plus qu’eux.

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