Une nouvelle banque française au bord du gouffre

Après Dexia, Groupama, Crédit Agricole et d’autres, voici venu le temps d’ajouter un nouveau personnage à notre saga des banques en danger, le Crédit Immobilier de France

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Crédit Immobilier de France

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Une nouvelle banque française au bord du gouffre

Publié le 12 mai 2012
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Après Dexia, Groupama, Crédit Agricole et d’autres, voici venu le temps d’ajouter un nouveau personnage à notre saga des banques en danger, le Crédit Immobilier de France.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Nous vous contons régulièrement les péripéties de Dexia et de Groupama, nous vous mettons régulièrement en garde sur Crédit Agricole et sa filiale grecque Emporiki (30 milliards de risque), voici venu le temps d’ajouter un nouveau personnage à notre saga, le Crédit Immobilier de France.

L’AMF a demandé hier la suspension de la cotation de plusieurs obligations sécurisées de 3CIF, l’un des deux véhicules de refinancement du groupe avec CIF Euromortgage.  Il s’avère que le CIF n’a pas déposé ses comptes annuels dans les délais impartis, et risque une dégradation de trois à quatre crans par Moody’s.

En fait, l’Autorité de contrôle prudentiel suit de près le dossier depuis 2008. Le groupe, contrôlé par des sociétés liées au mouvement HLM, prête sur le long terme et n’a quasiment pas de dépôt, dépendant ainsi entièrement des marchés pour son refinancement. L’agence Fitch s’en est inquiétée en janvier, soulignant la montée du coût des ressources du prêteur en 2011.

Il y a trois ans, en 2009, la Commission bancaire avait, de son côté, demandé au CIF de muscler ses fonds propres. Le groupe, qui affichait 41,6 milliards d’euros de total de bilan à fin juin pour un encours de crédit de 33,3 milliards, revendique un ratio de solvabilité de plus de 14%. Le CIF présente malgré tout un taux d’encours douteux assez élevé pour le secteur, à 4,2%. Il a notamment été impliqué dans l’affaire Apollonia, qui l’a « plombé » de 316 millions d’euros de créances douteuses.

Il n’y a apparemment que deux solutions possibles pour sauver le Crédit Immobilier de France :

  • Soit une garantie de l’État sur ses émissions,
  • Soit l’adossement à une banque de dépôt.

Dans l’hypothèse de la seconde solution, nous savons déjà que la BPCE, actionnaire du Crédit Foncier, a démenti tout intérêt pour le groupe. Le nom de Banque Postale, qui a déjà joué les pompiers pour Dexia, circule actuellement. Il n’y a aucune prise de position officielle pour l’instant de la part de la filiale de La Poste.

Pour la garantie de l’État, il faudra probablement attendre quelques jours avant que le dossier ne trouve un interlocuteur. Et encore est-il probable que celui-ci ne trouve particulièrement judicieux d’aller au sauvetage d’une banque à quelques jours d’une élection législative…


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