Des pauvres toujours plus pauvres ?

Pour certains, les pauvres sont de plus en plus pauvres. Cette idée reçue est démontée par l’économiste Steve Horwitz

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Des pauvres toujours plus pauvres ?

Publié le 2 mai 2012
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Pour certains, les pauvres sont de plus en plus pauvres. Cette idée reçue est démontée par l’économiste Steve Horwitz. La notion de pauvreté est d’abord souvent confondue avec celle d’inégalité des revenus. Cette deuxième notion est elle-même ensuite insuffisante puisqu’elle ne prend pas en compte… les individus qui sont sortis de la pauvreté.

Par Yann Henry.

Vidéo traduite par l’Institut Coppet.

Steve Horwitz montre qu’aux États-Unis, la proportion des revenus totaux gagnés par les riches s’est effectivement accrue puisque les 20% aux revenus les plus élevés gagnaient 49,4% du total en 1997, contre 43,2% en 1975. À l’inverse, la part des plus pauvres se réduisait à 3,6%, contre 4,4% deux décennies plus tôt. Notons d’abord que c’est une spécificité américaine : en France l’écart s’est réduit sur cette période puis stabilisé depuis 2006 à un niveau très bas :

Mais hormis ce point, arrêter ici l’analyse présente une double lacune.

Premièrement, la répartition des richesses ne dit rien quant à la richesse absolue. Est-il préférable de disposer de 4,4% de 100€ ou de 3,6% de 200 € ? Et les 10% les moins riches en 2012 vivent mieux que les 10% les moins riches 20 ou 30 ans plus tôt par exemple. Mais il est vrai que certains forçats de l’égalitarisme préfèrent sans doute une égalité dans la pauvreté que l’inégalité dans l’opulence…

Deuxièmement, considérer l’évolution de l’écart de richesses entre des groupes de personnes n’a de sens que si la composition des ces groupes est stable dans le temps. Les 10% des personnes qui gagnent le moins cette année sont-elles les mêmes qu’il y a 5 ans, 10 ans, 30 ans ? Sur 100 personnes dans le 1er décile une année donnée, combien le sont toujours 5 ans ou 10 ans plus tard ? Les simples études de distribution des revenus ne nous disent en général rien là-dessus. C’est fort dommage, car cette information est autrement plus intéressante que celle sur les fameux écarts de revenus qui s’accroissent.

Dans la présente vidéo, l’information est donnée via deux études. La première montre que 86% des plus pauvres en 1979 ne le sont plus neuf années plus tard. La seconde porte sur une durée un peu plus longue, 16 ans (de 1975 à 1991), et conclut à 95% de personnes sortant des 20% aux revenus les plus faibles. Confronté à ces chiffres, l’argument de l’accroissement de la pauvreté est bien faible.

—-
Sur le web.

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  • @ Yann Henry :
    Avez-vous trouvé les deux études en question ou leurs références exactes ?
    Merci

    • Vous trouverez des données détaillées ici :
      http://myslu.stlawu.edu/~shorwitz/Good/myths.htm

      • Merci! Je m’empresse de les faire suivre à mes amis marxistes et socio-démocrates. Je doute que cela suffise à les faire évoluer, mais on ne sait jamais!

        • Pourquoi voulez-vous que ça fasse changer d’idées vos amis. Quel rapport y-a-il d’ailleurs avec le fait d’être ceci ou cela et le constat empirique sur la pauvreté? Si Horwitz a raison, tout ce que cela montre est précisément cela, un constat empirique sur la pauvreté et les inélgalités. Cela ne dit rien sur les causes. Vos amis pourront bien dire si ça les chante que d’accord oui, aux Etats-Unis les pauvres ne sont pas toujours plus pauvres, etc. Il pourront dire que c’est grace à diverses mesures interventionnistes.

          Le fait est que les explications d’Horwitz ne concernent absolument pas la question de savoir si c’est grace à ou malgré les mesures interventionnistes que les réalités statistiques sont ce qu’elles sont.

          • Horwitz n’évoque effectivement pas les politiques menées aux US en général et sur la période couverte par ces statistiques en particulier. Deux choses cependant :
            – Les US sont l’un des pays occidentaux où le poids de l’Etat dans l’économie reste le plus faible
            – La période analysée correspond en grande partie aux années Reagan.
            Pour aller jusqu’au bout du raisonnement, il faut comparer ces données avec celles d’autres pays comme la France. Je ne les ai pas sous le coude, mais je les ai vues par le passé et sauf erreur de ma part le constat est accablant tant en termes de réduction de la pauvreté dans l’absolu que de mobilité sociale.

  • Remplacer des chiffres irréel par d’autres chiffre irréel permet peut-être de changer de constat, mais pas d’approcher de la réalité.
    Si je parles ici de chiffre irréel, c’est parce que ce monsieur oublie un facteur très important: l’inflation.
    En plus, de ça, il faudrait pensé aussi en terme de qualité de vie des pauvre, pour reprendre son exemple de pizza, vous préférez avoir 1/6 d’une bonne petite pizza fait avec des aliments de base sain et de qualité ou 1/9 d’une méga-pizza dégueulasse bourré d’additif pour compenser la médiocrité du produit?

    • En fait c’est un peu le b.a-ba de l’économiste d’intégrer l’inflation dans les chiffres lorsque des comparaisons temporelles sont faites.
      Etant donné que ce monsieur a un doctorat en économie, on peut en induire, avec peu probabilité de se tromper, que ces chiffres prennent en compte l’inflation.
      La remarque concernant la qualité de vie est du même niveau de pertinence. La qualité de vie augmente avec le pouvoir d’achat, lorsque des personnes voient leur revenu augmenter leur qualité de vie s’améliore.

  • Les commentaires sont fermés.

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