La charge fiscale sur les salaires continue d’augmenter dans l’OCDE

Le prélèvement moyen d’impôts et de cotisations sociales sur les revenus du travail a augmenté dans 26 des 34 pays de l’OCDE en 2011.

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La charge fiscale sur les salaires continue d’augmenter dans l’OCDE

Publié le 26 avril 2012
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Le prélèvement moyen d’impôts et de cotisations sociales sur les revenus du travail a augmenté dans 26 des 34 pays de l’OCDE en 2011.

Selon la nouvelle édition des Impôts sur les salaires publiée par l’OCDE, c’est en Irlande, au Luxembourg, au Portugal et en République slovaque que les contribuables ont subi les plus fortes augmentations. En revanche, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis, les contribuables ont vu leur charge fiscale diminuer. En Hongrie, ce sont les salariés célibataires sans enfant disposant d’un revenu moyen qui ont subi la plus forte augmentation du coin fiscal alors que celui-ci a diminué pour les familles ayant des enfants.

Dans la plupart des pays, l’augmentation de la charge fiscale globale a été due à l’impôt sur le revenu des personnes physiques plutôt qu’à un accroissement des cotisations de sécurité sociale. Seuls cinq pays ont relevé les taux légaux d’imposition applicables au salaire moyen. Dans la plupart des cas, l’augmentation de la charge fiscale a été due au fait qu’une part accrûe des revenus du travail a été soumise à l’impôt du fait d’une baisse relative de la valeur des abattements et des crédits d’impôt par rapport aux salaires. Dans un petit nombre de pays, parmi lesquels la Hongrie, l’Irlande et la République tchèque, ils ont été effectivement réduits en termes nominaux.

Principales conclusions pour 2011 des Impôts sur les salaires

– C’est en Belgique (55,5%), en Allemagne (49,8%) ainsi qu’en Hongrie et en France (49,4%) que l’on a observé les coins fiscaux les plus élevés pour les salariés célibataires sans enfant rémunérés au salaire moyen. En revanche, les coins fiscaux les plus faibles, déterminés sur les mêmes bases, ont été observés au Chili (7%), au Mexique (16,2%) et en Nouvelle-Zélande (15,9%). La moyenne pour les pays de l’OCDE était de 35,3 %.

-,Le coin fiscal total moyen, pour les personnes rémunérées au salaire moyen, a augmenté de 0,3 point entre 2010 et 2011. Cela a été dû essentiellement à l’IRPP. Dans 18 pays sur les 26 dans lesquels le coin fiscal a augmenté, le coin fiscal imputable à l’IRPP a également progressé, surtout en Irlande (+3,8 points), en Hongrie (+2,4 points) et au Portugal (+1,4 point). Quant aux baisses du coin fiscal total, elles ont aussi été dues essentiellement aux variations de l’IRPP – la plus forte diminution a été observée en Nouvelle-Zélande, où le coin fiscal a baissé de 1,1 point en raison des modifications des taux de l’impôt sur le revenu en 2011.

– Les États-Unis ont constitué la principale exception à la règle. Le coin fiscal total a diminué de 0,9 point en 2011, du fait d’une réduction des cotisations salariales de sécurité sociale qui a plus que compensé une augmentation des impôts sur le revenu résultant de l’expiration du crédit d’impôt récupérable temporaire destiné à valoriser le travail (« Making Work Pay »).

– Les coins fiscaux les plus élevés pour les familles ayant deux enfants et disposant d’un seul revenu égal au salaire moyen ont été de 42,3% en France, de 40,3% en Belgique et de 38,6% en Italie. C’est en Nouvelle-Zélande que ce coin fiscal était le plus faible pour ces familles ( 1,2%) suivie par le Chili (7%), l’Irlande (7,1%) et la Suisse (8,4%). La moyenne pour les pays de l’OCDE était de 25,4%.

– En Hongrie, ce sont les célibataires qui ont subi la plus forte augmentation de leur charge fiscale tandis que les familles ayant des enfants ont bénéficié de la plus forte réduction à la suite d’une réforme du système d’allégement d’impôts au titre des enfants à charge, le crédit d’impôt qui s’appliquait ayant été remplacé par un abattement fiscal plus avantageux en 2011.

– Dans tous les pays de l’OCDE, à l’exception du Mexique et du Chili, le coin fiscal est plus faible pour les familles ayant des enfants que pour les salariés célibataires sans enfant. Les différences sont particulièrement importantes en République tchèque, au Luxembourg, en Belgique, en Allemagne, en Hongrie, en Irlande, en Nouvelle-Zélande et en Slovénie.

Les données sont disponibles en Excel.

La tendance la plus nette a été la réduction des taux légaux maximum de l’IRPP, en prenant en compte les surtaxes et les impôts sur le revenu infranationaux. Le taux légal maximum moyen de l’IRPP dans l’ensemble de la zone de l’OCDE a sensiblement diminué au cours des trois dernières décennies, puisqu’il a été ramené de 75,7% en 1980 à 46,5% en 2000 et à 41,7% en 2010. Il semble que cette tendance se soit interrompue plus récemment, puisqu’en 2010 et 2011, les pays ont été plus nombreux à augmenter leur taux maximum d’IRPP qu’à le réduire.

L’IRPP applicable aux salariés les mieux payés a baissé en 2011, mais ces réductions ont été en partie compensées par des augmentations des cotisations salariales de sécurité sociale. En moyenne, le taux « global » maximum a baissé de 4 points dans l’ensemble des pays de l’OCDE, ayant été ramené de 49,4% en 2000 à 45,4% en 2010, à comparer avec la réduction de 4,8% du taux légal maximum moyen de l’IRPP.

Au cours des dix dernières années, près des deux tiers des pays de l’OCDE ont réduit le seuil de revenu à partir duquel le taux légal maximum d’IRPP commence à s’appliquer, bien que dans la majorité d’entre eux, ce seuil reste fixé à plus du double du salaire moyen. Cependant, pour les personnes rémunérées au salaire moyen, le taux marginal de l’IRPP a baissé dans les différents pays de l’OCDE puisqu’il a été ramené d’une moyenne de 30,5% en 2000 à 27,4% en 2010, le taux moyen d’imposition des revenus des personnes physiques correspondant ayant été ramené de 16% à 14,5%. Pour les titulaires de faibles revenus, on n’observe pas de tendances claires concernant le niveau de revenu à partir duquel un particulier commence à être imposable ou le taux d’imposition de départ.

Dans certains pays, toute une série de prestations liées à l’assurance sont fournies non par le versement de CSS à des administrations publiques, mais par le biais de versements obligatoires à des caisses de retraite ou à des compagnies d’assurance à gestion privée. Parmi ces pays, nous trouvons notamment l’Australie, le Chili, l’Islande, Israël, l’Italie, le Mexique, les Pays-Bas, la Pologne, la République slovaque et la Suisse.

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  • excellent article.mais il faut souligner que ces charges ne sont pas de l’argent jeté a la rivière!la defense de nos retraites et le maintien d’une sécu efficace sont indispensables a la cohésion de notre société!il est donc normal que les entreprises privées y contribuent,meme si le fardeau peut leur sembler parfois lourd!

    • L’Etat providence socialiste produit une société incohérente et injuste, en tension permanente pour savoir quel groupe de pression tirera le plus d’argent au détriment des autres groupes sociaux. La baisse des dépenses publiques, le retour de la cohésion sociale, c’est d’abord la privatisation de la sécu, de la retraite et du chômage. Et laissez donc les entreprises tranquilles : elles n’ont rien à voir avec tout ça.

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