Vu de Séoul : comment ne pas créer des emplois

Sauver un emploi industriel à tout prix, brailler contre la délocalisation des industries, ne sauve ni ne crée d’emplois

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Séoul vu de nuit (Crédits Koshy Koshy, licence Creative Commons)

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Vu de Séoul : comment ne pas créer des emplois

Publié le 24 avril 2012
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Sauver un emploi industriel à tout prix, brailler contre la délocalisation des industries, ne sauve ni ne crée d’emplois.

Par Guy Sorman, depuis Séoul, Corée du Sud.

Colloque à Séoul : dans ce pays sans chômeurs, on s’interroge sur les emplois de demain. Ils ne seront pas industriels. Plus on investit dans l’industrie pour rester compétitifs, moins on crée d’emplois puisque les gains de productivité s’avèrent supérieurs au nombre d’emplois créés.

Pour maintenir le plein emploi, il convient donc de développer le secteur des services – tourisme, service à la personne, activités culturelles – tout en restant les meilleurs, ce que sont les Coréens pour l’automobile, l’électronique, la construction navale.

La leçon vaut pour tout le monde industriel dont la France. Sauver un emploi industriel à tout prix, brailler contre la délocalisation des industries, ne sauve ni ne crée d’emplois. Le cocktail gagnant exige d’investir dans la productivité des industries quitte à perdre des emplois et à soutenir par ailleurs les activités de service et de contenus (software etc.), moins exposées à la substitution internationale.

Il est donc contre-emploi, en France de vouloir sauver à tout prix – et le prix est élevé pour le contribuable – des activités archaïques qui pourraient, soit être maintenues sur place à condition d’investir dans la productivité, soit être abandonnées pour que les fonds soient réinvestis dans des métiers plus créatifs.

Aucun candidat en France, n’a tenu ce discours trop pédagogique ; pire, les « économistes » qui soutiennent tel ou tel candidat ne disent rien de tel. Hollande et Sarkozy nous ont préparés à affronter la guerre économique d’avant hier.

—-
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  • D’accord avec votre texte, à l’exception de la phrase : « …quitte à soutenir par ailleurs les activités de service… ».

    Est-il vraiment nécessaire de soutenir une activité au détriment d’une autre ?

    • Je ne sais pas si c’est ce qu’il voulait dire. Mais oui effectivement, décréter qu’il faut mieux subventionner les services plutôt que les industries est aussi stupide.
      Et puis service, industrie, ça ne veut rien dire, les services aux personnes agées n’ont rien à voir avec les abonnements téléphonie mobile, pourtant les deux sont des services. De la même manière extraire du minerai n’a rien à voir avec la fabrication de bagnoles.

  • « Il est donc contre-emploi »

    Ca cause bien la France, a l’ENA…

  • fantastiques énarques!détruisons de minables emplois dans l’informatique ou l’automobile et créons des emplois dans le nettoyage ou le transport routier.au fait s’il n’y a plus d’industries,les services qui travaillaient pour elles vont il disparaitre ?ou l’état peut il les redéployer dans les collectivités locales?

    • Savez-vous réellement lire, j’ai un doute que vous puissiez comprendre un texte simple.
       » Le cocktail gagnant exige d’investir dans la productivité des industries » faut-il que je l’a vous traduise?

  • Sans compter que beaucoup de sociétés de service utilisées par l’état ne sont qu’un moyen détourné pour ne pas avoir à embaucher (sécurité, informatique, ménage…). Valeur ajoutée de ces sociétés : zero.

    • Plutôt, l’Etat utilise des sociétés extérieurs de service, car malgré que l’Etat représente plus de 56% du PIB, la valeur ajoutée de l’Etat est zéro, de la m…. Alors pourquoi embaucher encore plus d’inutile!!

  • Oulah, les commentaires ici touchent le niveau zero.

    Déjà, vous semblez pas comprendre ce dont il est question :

    Définition d’un service :

    Un service est une prestation qui consiste en «la mise à disposition d’une capacité technique ou intellectuelle» 1 ou en « la fourniture d’un travail directement utile pour l’usager, sans transformation de matière »2.
    Fournir un service correspond à une production économique de nature particulière puisqu’elle ne consiste pas en la fourniture d’un bien tangible à un client. Les services sont consommés dans le même temps nécessaire pour les produire. Pour cette raison, ils sont considérés comme n’étant pas « stockables »

    D’ou sortez vous que les entreprises de services, soit 3/4 de l’emploi en france, ont une valeur ajoutée nulle ?

    Quand a l’industrie, l’auteur ne propose pas de « détruire l’industrie », mais soit d’investir dans la productivité (automatisation, voire robotisation de l’industrie, production lean,etc.)

    Les usines de pneus délabrées au fin fond de la france sont vouées a disparaitre, parcequ’elle n’interessent plus personne. Mais tant qu’on continuera a faire croire que tous les problèmes de la france sont liées aux 2 délocalisations annuelles d’usine du Centre, ont ne se préoccupera jamais des vrais problèmes.

    Les entreprises françaises, au cas ou vous ne le sauriez pas, recrutent. Mais elles recrutent du personnel hautement formé, des ingénieurs, des managers, admnistrateurs, financiers, gestionnaires, des gens créatifs et qui peuvent apporter de la valeur.
    Le temps ou on embauchait quelqu’un juste pour que ses 2 bras actionnent une machine est bien heureusement révolu.

    • « Le temps ou on embauchait quelqu’un juste pour que ses 2 bras actionnent une machine est bien heureusement révolu. »
      Même dans les pays pauvres, les installations industrielles sont automatisées, exemple, la roumanie.

  • Les commentaires sont fermés.

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