Un problème d’eau

Le problème de l’accès à l’eau potable est bel et bien en passe d’être résolu, mais certainement pas par les Etats…

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Un problème d’eau

Publié le 19 avril 2012
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Pendant que les piposophes et autres chercheurs écocompatibles dépensent leur énergie à prouver que ceux qui ne pensent pas comme eux sont des malades mentaux bons à enfermer, d’autres, heureusement, planchent sur de vrais problèmes qui intéressent un peu plus que les riches bobos occidentaux en mal de sensations fortes. Et parviennent à des solutions étonnantes.

Il y a quelques semaines se tenait le Forum Mondial de l’Eau, dans lequel les éternelles associations subventionnées et autres organisations totalement gouvernementales se sont filé de grandes tapes dans le dos pour arriver à des conclusions palpitantes qu’il est bon de regarder rapidement :

1/ Vraiment, là, maintenant, fini de rire et de se tortiller la nouille, il faut agir. Vite. Hein. Pas comme les autres années et les autres forums mondiaux de l’eau, la situation est urgente, vite agissons.

2/ En terme d’agissement avec de l’action qui bouge et qui fait des choses, on va plaider « pour des modèles de production plus durable dans la perspective d’une population mondiale de 9 milliards d’habitants en 2050 ». Et plaider, ça, c’est du concret en béton.

3/ Et puis pour faire bonne mesure devant toute cette action positivement revigorante, et « Pour réduire la pression sur l’eau, il faut changer de modèle de développement et arrêter de la considérer comme une marchandise ».

On comprend qu’avec autant d’action, l’épuisement des participants guette au point que l’avenir même des Forums de l’Eau soit un peu remis en question.

Si j’étais un libéral sans foi ni loi, je dirais que cette belle action concrète qui produit des trucs et des machins vigoureux mais qui décourage les participants est lié à la trop grande importance de ces associations frétillantes, humanitaires et stato-subventionnées ainsi qu’à la présence indéfectible de toutes les organisations méta-, para- et totalement gouvernementales qui ont ce don assez particulier de saboter consciencieusement tous les efforts, même vague, en transformant en purée insipide tout ce qu’elles approchent.

Mais comme j’ai peu de temps pour ça, je me contenterais de détourner le regard de ces branleurs coûteux et je m’intéresserais, par opposition, aux initiatives méchamment privées, honteusement capitalistiques, et cruellement réalistes qui tentent, à leur échelle et avec succès, de résoudre le problème d’accès à l’eau potable pour les populations les plus pauvres du globe.

Et que découvre-t-on ?

Dans la catégorie « Solution de crises », on trouve la société AquaSciences qui propose un système aussi autonome qu’étonnant : il s’agit d’un caisson standard (type container 20 pieds) qui dispose de sa propre source d’énergie (générateurs diesel, panneaux solaires) et permet de récupérer l’eau contenue dans l’air ambiant pour en faire une source potable de qualité hospitalière.

aquascience containerDéjà utilisée sur différents théâtres de sinistres (Haïti par exemple), le procédé permet de produire plusieurs milliers de litres d’eau par jour (pouvant fournir de l’eau potable jusqu’à 5000 personnes par jour). Il a même fonctionné en plein désert. Compte-tenu du coût de l’engin, il ne peut être employé que dans des situations de crise où la demande en eau potable est importante et ne peut être remplie par les canaux habituels. Typiquement, les situations de sécheresse, de tremblements de terre ou de tsunamis sont d’excellents exemples d’application de cette technologie.

Cela marche, c’est efficace et répond à des besoins précis dans des environnements très défavorables, le tout sans une intervention massive de Bono en concert, de Madonna sur place ou de Kofi Annan au micro. Pas étonnant que les associations humanitaires et ONG qui se sont bousculées au dernier Forum Mondial n’en aient pas parlé.

Dans une autre catégorie, celle des situations de tous les jours, qui s’adressent donc aux populations les plus défavorisées de la planète et que ne disposent, au mieux, que de quelques centimes par jour à consacrer à l’eau potable, on trouve une autre solution développée par, elle aussi, une initiative privée, évidemment capitaliste et donc forcément méchante : un filtre universel nanométrique pour obtenir de l’eau potable et même de qualité médicale, apte à nettoyer des blessures sans les infecter, par exemple.

Lifesaver bottleIl s’agit de la bouteille LifeSaver de Michael Pritchard. Cette bouteille (et sa déclinaison familiale, un jerrycan de 18.5 litres) permet d’obtenir de l’eau potable à partir de n’importe quelle source, même pleine de germes, boueuse ou trouble. Cette invention est particulièrement intéressante en ce qu’elle abaisse drastiquement le coût d’obtention d’un litre d’eau pure pour des populations où l’accès à l’eau est une bataille quotidienne. Typiquement, un jerrycan peut produire 20.000 litres d’eau potable dans sa durée de vie, soit assez pour une famille de 4 personnes pendant près de 5 ans.

Mais cette invention permet bien plus qu’un accès simplifié à l’eau : elle supprime le besoin de se rendre au point d’eau potable le plus proche. Ce gain considérable de temps et d’énergie, pouvant se monter à 4 ou 5 heures tous les jours, se traduit directement par la création de nouvelles activités. Typiquement, certaines femmes qui passaient la moitié de leurs journées à aller chercher et ramener de l’eau peuvent se consacrer à d’autres tâches plus productives (tenir un potager, éduquer ses enfants, effectuer des travaux rémunérés, …) qui modifient drastiquement leur avenir.

Cela va plus loin : l’accès à une eau potable élimine, par nature, un grand nombre de maladies courantes dans les pays en voie de développement. L’impact sanitaire est, tout simplement, gigantesque : le nombre de journées de maladies s’effondre, d’enfants morts en bas âge aussi. La conséquence logique est une baisse de la natalité, ce qui permet aux familles de sortir des situations de famines. Cet effet a été constaté partout où l’accès à l’eau potable s’est amélioré de façon sensible, les populations modifiant naturellement leurs fécondités d’une stratégie r vers une stratégie K.

On comprend dès lors qu’une distribution de ce genre de technologie entraîne des changements si profonds et si rapides qu’elle doit être urgemment réclamée par tout ce que le monde contient d’activistes des luttes contre les pauvretés et les misères mondiales. Heureusement, le dernier Forum Mondial de l’Eau en a abondamment parlé … Ah tiens, non.

Eh oui : pour l’accès à l’eau potable, les solutions existent. Elles sont technologiques, elles sont privées, elles sont rentables, et elles s’adressent aux individus, se passent des organisations étatiques et sont disponibles maintenant. Autant d’aspect qui les rendent parfaitement oubliables par une certaine catégorie de personnes.

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Pour information, une petite vidéo fort bien faite sur la bouteille Lifesaver, l’invention de Pritchard :

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Sur le web

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  • Les « ONG » et autres parasites qui pensent à notre place et savent ce que nous devons faire sont assoiffés de l’argent des contribuables. Ils vendent une marchandise et très cher : leur baratin.
    Leurs recettes en bon argent ne sont pas perdues pour tout le monde.

  • « arrêter de la considérer comme une marchandise »

    Au contraire, il vaut mieux arrêter de considérer l’eau comme un droit acquis, et commencer à la traiter comme un bien précieux. C’est bien plus efficace pour inciter tout le monde à la préserver et l’économiser.

    • Très juste ; l’efficacité est le dernier des soucis de ceux qui crient si fort ; seule leur idéologie les conduit.

    • Malheureusement, la rareté de l’eau n’est pas une notion qui échappe aux défenseurs de l’eau gratuite pour tous puisque c’est cette rareté qui les pousse aux buffets à p’tits fours de ces réunions mondaines. Au libre marché et à la régulation par les prix, la seule solution qui apparaîtra sera de leur substituer une appropriation collective et sous couvert « d’intérêt général » et/ou de « droit à l’accès à l’eau », à développer un sytème de rationnement où chacun devrait obtenir une dose limitée selon les besoins de chacun, étant entendu que les dits besoins seront décidés par les ingénieurs sociaux de l’Unimonde.
      Ces types ne sont pas seulement stupides et prétentieux, ils sont terriblement dangereux.

  • Aucun rapport : Je m’étonne que vous tapiez sur des seconds couteaux comme Stiegler et que vous ne vous en preniez pas plutôt à des gens comme Hobsbawm

  • Concernant la bouteille filtrante, l’armée allemande utilisait cette méthode pour produire de l’eau potable sur le front russe, au début des années 40, donc. Les filtres n’étaient pas aussi fins, mais l’eau produite était 100% potable; pour le goût par contre il ne fallait pas être trop regardant…

    • Elle était potable mais pas neutre médicalement parlant puisque certaines bactéries et la plupart des virus passaient. Disons qu’un soldat en bonne santé pouvait trouver là une source d’eau relativement sûre, mais pas plus. Pour nettoyer des blessures ou donner à boire à des populations dont la santé n’est pas excellente à la base, c’est insuffisant.

  • Etant, à 3 ans, expédié avec mes patents sur ordre de L’Etat français, au Tchad (ex AEF), j’ai gardé dans mes vieilleries paternelles un filtre à eau micronique à base de bougie calcaire poreuse, qui nous servait à produire – en faible quantité- de l’eau potable pour nos besoins familiaux. Mais il n’était pas 100/100 parfait ! Ma petite soeur en est morte …

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