Airbus, Boeing, marché pas si libre

Airbus et Boeing s’envoient mutuellement des accusations de subventions et sont tous deux coupables de s’emparer de l’argent de nos impôts.

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Airbus, Boeing, marché pas si libre

Publié le 2 avril 2012
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Nouveau rebondissement dans la guerre commerciale qui oppose Airbus et Boeing : les deux grands avionneurs s’envoient mutuellement des accusations de subventions et sont tous deux coupables de s’emparer de l’argent de nos impôts.

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume-Uni.

Il fut un temps où nous suivions chaque rebondissement de la saga Airbus et ses disputes avec Boeing, mais c’est un problème qui n’excite pas tellement l’intérêt des gens, et il est donc très dur de suivre le fil de l’histoire.

Toutefois, comme cette histoire en est à sa huitième année, les choses semblent commencer à vouloir prendre de l’ampleur. L’échelle des subventions dont on parle, de l’ordre de 18 milliards de dollars, est si immense que cette histoire ne veut pas mourir, et que même le Daily Mail s’y intéresse.

Airbus A380

Tout comme Bloomberg et d’autres, il nous rapporte que l’administration Obama a demandé que l’Organisation Mondiale du Commerce mette en place un panel de conformité, pour traiter de ce qu’elle appelle des subventions « incohérentes » des États membres de l’UE, payées à Airbus.

Ce qui est avancé par les États-Unis est que ces subventions ont coûté aux compagnies aéronautiques américaines des dizaines de milliards de dollars en chiffre d’affaires perdu, ce qui par la suite « a coûté aux travailleurs américains leurs emplois et choqué leurs familles et leurs communautés ».

Comme l’OMC a déjà jugé que ces subventions ont privé Boeing de la vente de plus de 300 avions ainsi que des parts de marché, et que les aides gouvernementales à Airbus continuent, les États-Unis ont demandé à l’OMC d’aborder la question le 13 avril.

Cependant, tout ceci est loin d’être aussi clairement tranché, ce qui explique sans doute pourquoi les médias traditionnels se sont tenus à l’écart de cette histoire. Car, autant Boeing a subi un tort, autant c’est aussi le cas d’Airbus, puisque l’OMC a jugé, en mars 2011, que les subventions à Boeing du gouvernement fédéral et des États fédérés ont causé des dommage à Airbus de plus de 5,3 milliards de dollars.

Ceci, nous dit le Mail, pourrait avoir comme résultat des sanctions commerciales d’une valeur de plus de 6 milliards de livres sterling à la Grande-Bretagne [NdT : l’article ne donne pas le montant des sanctions possibles contre la France et la Belgique], en représailles autorisées par l’OMC, une mesure, qui d’après le journal, pourrait endommager les exportations britanniques vers l’Amérique, ce chiffre étant la différence entre les subventions des États-Unis et de l’Union européenne.

Reuters, cependant, est plus optimiste, et suggère que ça pourrait encore prendre plus d’un an avant que l’OMC n’arrive à une décision, et en tout cas, Boeing continue aussi de recevoir des subventions, le montant réel pourrait être moins élevé.

Quoi qu’il en soit, on est tenté de souhaiter la peste à ces deux maisons. En cumul, des deux côtés de l’Atlantique, on contemple 25 milliards de dollars d’argent des contribuables donnés à des avionneurs, pour les maintenir en concurrence l’un contre l’autre. Et qu’est-il donc advenu du marché libre, dans lequel c’est le meilleur qui gagne ?

—-
Sur le web.

Lire aussi : Les avionneurs, emblèmes du capitalisme à la française

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