La dette augmente beaucoup plus que prévu

La situation est pire que prévue sur le front de la dette publique au Canada, et les politiques font tout pour ne pas voir le problème tant que les créanciers les laissent s’endetter un peu plus.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Compteur de la dette publique américaine (CC, Agamitsudo)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La dette augmente beaucoup plus que prévu

Publié le 10 mars 2012
- A +

La situation est pire que prévue sur le front de la dette publique au Canada, et les politiques font tout pour ne pas voir le problème tant que les créanciers les laissent s’endetter un peu plus.

Par David Descôteaux, de Montréal, Québec.

Compteur de la dette publique américaine (CC, Agamitsudo)

Il faut ajuster le compteur de la dette. Il tourne trop lentement. On croyait qu’on s’endettait de 31 millions $ par jour, mais c’est plus que ça, semble-t-il. Il faudrait ajouter 10 milliards $ au compteur. Ou est-ce 20? Ou 40?

C’est le vérificateur général par intérim du Québec, Michel Samson, qui le dit :

— Les dépenses de programmes des deux dernières années et celles prévues pour les trois prochaines années sont beaucoup plus élevées — 9,3 milliards $ — que ce que le gouvernement avait prévu en 2009-2010.

— La dette augmente beaucoup plus que ce qu’on prévoyait. Elle sera, en 2015, au moins 10 milliards $ plus élevée que ce que le gouvernement avait prévu en 2010.

Comme le soulignait le ministre Raymond Bachand en conférence de presse, ces chiffres ne sont pas nouveaux. Ils apparaissent dans le dernier budget. Mais le fait que le gouvernement ait continuellement changé à la hausse ses prévisions de dépenses et d’endettement avait jusqu’ici passé sous le radar.

Mais attendez, le meilleur s’en vient.

Selon le vérificateur, le gouvernement Charest a ajouté une quarantaine de milliards $ de dépenses — notamment des obligations contractuelles et des immobilisations — qui ne figurent pas dans la dette. Le vérificateur général estime qu’une bonne partie de ces dépenses sont des dettes implicites, « puisqu’elles obligeront éventuellement le gouvernement à céder des avantages économiques à des tiers. »

Ce n’est pas fini. En vertu d’un changement prévu dans les normes comptables, le vérificateur estime qu’il faudrait ajouter un autre 10,8 milliards $ sur notre Visa Gold collective, qui ne paraît pas en ce moment. Double ouch!

Bref, la dette est hors de contrôle. Et l’effort à faire pour revenir au déficit zéro en 2015 sera gargantuesque. Qui va le faire, vous pensez? Vous, cochons de contribuables. À moins que, par miracle, les revenus explosent dans les années qui viennent. C’est ce qui arrive quand un gouvernement mise entièrement sur les revenus pour équilibrer ses budgets. Au lieu de faire deux tiers des efforts, comme il l’avait promis.

Sous Jean Charest, la dette aura augmenté de plus de 50 milliards $. Le Québec est champion de l’endettement au Canada, peu importe la mesure utilisée. Quand le premier ministre a parlé de « réingénierie de l’État » au début de son mandat, c’aurait été bien qu’il nous montre ses dessins. Si j’avais su que le plan était d’ajouter un étage au paquebot, j’aurais mis mon X ailleurs.

Oh, j’oubliais : 67 établissements de santé ont accumulé des déficits de 79 millions $ en 2010-2011… alors que la Loi sur l’équilibre budgétaire du réseau interdit les déficits depuis 2001. Bah!

Bientôt, il faudra engager la banque d’affaires Goldman Sachs pour faire durer notre bonheur quelques années de plus. Avec des trucs comptables pas toujours nets, comme la Grèce a fait il y a pas longtemps. (Mémo à moi-même : va donc vérifier tout de suite si ce n’est pas déjà le cas.)

Sinon, on n’aura qu’à hausser la TVQ d’un ou deux pour cent encore. Et pourquoi pas une nouvelle taxe sur l’essence? Afin de s’assurer que tous les incompétents puissent maintenir leur train de vie, sans conséquence jamais. C’est ça, être solidaire.

Ce cirque finira seulement quand nos créanciers se réveilleront. Et qu’on n’aura plus les moyens de s’endetter. Aujourd’hui, le vérificateur général nous dit qu’on est plus près qu’on pensait. C’est presque une bonne nouvelle.

Sur le web.

Voir le commentaire (1)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (1)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Un article de l'IREF.

En janvier dernier, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, annonçait la fin du « quoi qu’il en coûte ».

L’examen parlementaire en cours des projets de loi de finances de fin de gestion pour 2023, et de loi de finances pour 2024 montrent à l’inverse que, loin d’être fini, le « quoi qu’il en coûte » se poursuit. Et ce en dépit d’un goulet d’étranglement appelé à se resserrer du fait de l’aggravation de la charge de la dette dans les prochai... Poursuivre la lecture

Un article de l'IREF.

En 2022, pour alimenter un fonds pour le climat et la transformation énergétique  – KTF – de 212 milliards d’euros, le gouvernement allemand avait puisé à due concurrence dans les réserves non utilisées d’un autre compte, constitué en 2021 pour contribuer à l’amortissement de l’impact du coronavirus. Mais celui-ci avait bénéficié d’une suspension des règles du « frein à l’endettement », en raison de la pandémie. Ce qui ne pouvait plus être le cas du fonds KTF.

La CDU/CSU, les conservateurs dans l’opposition... Poursuivre la lecture

Un article de Michael J. Armstrong

Avant que le Canada ne légalise le cannabis récréatif en octobre 2018, ses effets potentiels faisaient, comme cela est toujours le cas ailleurs dans le monde, l’objet de nombreux débats.

Aux États-Unis, le gouverneur du Nebraska, Pete Ricketts, a déclaré que le cannabis était une « drogue dangereuse » qui tuerait les enfants. L’homme politique allemand Markus Söder a exprimé des préoccupations similaires alors que le gouvernement s’est accordé au mois d’août autour d’un projet de loi qui ferait... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles