Les 12 conséquences d’un défaut grec

Quelles conséquences à la suite d’un défaut grec de plus en plus probable ? Contrepoints se livre à l’exercice.

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Hercule Crète

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Les 12 conséquences d’un défaut grec

Publié le 14 février 2012
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Quelles conséquences à la suite d’un défaut grec de plus en plus probable? Contrepoints se livre à l’exercice. Et, autant le reconnaître, la seule certitude, c’est qu’il y aura des surprises.

Par Pasm, depuis Bruxelles (Belgique).

Soyons clair, personne ne peut prédire ce qui se passera après le défaut grec. Dans un monde aussi intégré et interconnecté que celui de la finance moderne, il est impossible à qui que ce soit (analystes, banques centrales ou gouvernements) de prévoir les réactions en chaîne qui suivraient la détonation grecque. Je me risque à quelques commentaires parce que le sujet est sur toutes les lèvres et que je suis en désaccord avec beaucoup de propos tenus autour de moi ces derniers temps. J’ai néanmoins conscience qu’il s’agit d’un exercice de haute voltige et que les événements peuvent à tout moment prendre une direction totalement imprévue. La seule certitude, c’est qu’il y aura des surprises.

A. Conséquences du défaut en Grèce

1. Explosion du système de parti en Grèce. À chaque vote, de nouvelles défections viennent réduire les rangs parlementaires des deux principaux partis grecs. Après le vote d’hier soir, plus de 40 députés (sur 300) se sont fait exclure de leur groupe parlementaire. Samaras, le chef du parti de droite Nouvelle Démocratie, se discrédite à toute allure pour avoir critiqué les plans d’austérité pendant 2 ans et, maintenant, en défendre de plus rudes. Quand au Pasok, il est en pleine implosion et va se faire laminer aux prochaines élections. De façon un peu surréaliste, l’extrême droite est venu faire un petit tour au gouvernement pour s’en aller au premier vent contraire. Quant à l’extrême gauche, elle se déchire entre factions communistes et anarchistes qui se battent entre elles dans les manifestations quand les flics sont trop loin. Bref, tout le paysage grec va devoir se recomposer autour de la question de l’après-défaut.

2. Départ de la zone Euro. Lorsque l’État grec aura fait faillite, l’ensemble du secteur bancaire grec suivra vu que l’essentiel de son bilan est investi en obligations locales. Dans tous les pays de la zone Euro, les différentes obligations étatiques et bancaires servent de garantie lors des opérations de financement des banques par la BCE. Privées de garanties, les banques grecques ne pourront plus accéder au crédit de la BCE et le flux monétaire s’interrompra aussitôt. La Banque de Grèce sera donc contrainte de produire une nouvelle monnaie pour alimenter le secteur bancaire probablement en échange de leur nationalisation.

3.Hyper-inflation et paupérisation. Le passage à la Nouvelle Drachme produira un effet explosif sur les prix des biens importés dont la Grèce est très dépendante à ce jour. Les produits de base continueront à être fournis localement, mais on peut s’attendre à des pénuries sur tout le reste. Ce déséquilibre sera progressivement compensé par un transfert de propriété vers des mains étrangères. Confrontés à la nécessité de trouver des euros, les riches grecs vendront aux étrangers leurs usines, leurs résidences secondaires et leurs œuvres d’art. Dans les mois qui suivront le défaut, les entrepreneurs européens bénéficieront de conditions d’investissement extraordinairement favorables. À terme, cet investissement alimentera un nouvelle croissance.

4. Explosion de la corruption. Relevant d’un État failli qui les paye en monnaie de singe, les fonctionnaires grecs réagiront comme tous les fonctionnaires du monde, et monnayeront leurs services au « consommateur » final. Mais « celui qui paye, contrôle » et le gouvernement central va perdre le contrôle sur sa fonction publique et l’application réelle de la loi sera de plus en plus éloignée des décisions gouvernementales. D’une certaine façon, la situation deviendra plus favorables aux entrepreneurs capables de « gérer » les fonctionnaires et, comme en Russie, on verra émerger une classe sociale composée de demi-margoulins, au passé trouble, mais capables de créer de la richesse.

5. L’État va se recentrer sur ses fonctions régaliennes. L’ère du tout pour tout le monde est finie et il faudra enfin faire des choix. Les fonctions de maintien de l’ordre seront probablement les premières servies alors que l’État abandonnera les politiques de redistribution, et en premier lieu, annulera les retraites. À court terme, nous assisterons à une choc social chez les pensionnés qui vivront une situation extrêmement dure. Mais à moyen terme, l’abandon des politiques redistributives produira un surcroît d’investissement dans le pays. En laissant l’argent dans les mains de ceux qui en produisent le plus, plutôt que de le transférer à des vieillards improductifs, on assure une plus grande rentabilisation du capital. Ainsi, la Grèce gagnera en productivité face aux autres pays européens plombés par leurs systèmes sociaux obsolètes.

En conclusion, le défaut grec conduira à une situation sociale extrêmement pénible à court terme. Néanmoins, à moyen terme, il permettra le développement d’une nouvelle dynamique entrepreneuriale positive pour le pays. Il faudra entre 6 mois et 2 ans pour que la Grèce se remette du choc économique qu’elle aura subi mais je suis persuadé qu’elle se transformera à terme en « Dragon » européen.

Le principal risque réside dans la possibilité d’un coup d’État militaire. Le système politique grec est au bord de l’implosion. Les partis politiques se déchirent de l’intérieur et les futures élections pourraient donner naissance à un parlement sans majorité. Si on ajoute à cela le désordre civil et l’explosion probable de la corruption, certains pourraient être tentés par un second régime des colonels. Pour éviter cela, il est indispensable que la Grèce quitte l’Euro sans quitter l’Union européenne.

B. Conséquences du défaut au niveau international

6. Le pays suivant sur la liste n’est pas le Portugal, mais la République de Chypre dont on n’entend jamais parler. Ce pays, membre de l’Union Européenne et de la zone Euro, est le petit frère de la Grèce. Même population, même culture, même économie. Formellement, il y a deux pays différents, mais en pratique, ce n’est qu’une des îles grecques. Le krach grec va toucher Chypre de plein fouet et sa note crédit a été abaissée plusieurs fois pour rendre compte de la dépendance totale de son secteur bancaire à l’économie grecque. Au point de vue géopolitique, on peut s’interroger sur l’attitude qu’aura la Turquie en cas de faillite chypriote. Les troupes turques occupent toujours le nord de l’île et si l’État du Sud fait faillite, n’en profiteront-elles pas pour conquérir quelque avantage militaire ? Les relations entre l’Union Européenne, la France en particulier, et la Turquie ne sont pas au beau fixe ces derniers temps. Sans envisager une quelconque forme de guerre, je pense que certains pourraient se lancer dans la surenchère un peu inquiétante.

7. Au niveau européen, le défaut grec va ressouder temporairement les autres gouvernements. Les gouvernements portugais, espagnol et italien vont réaffirmer leur désir d’éviter le « désastre » et vont donner des gages à l’Allemagne en renforçant l’austérité. Dans tous les pays, l’exemple de la Grèce, et les premiers effets les plus dévastateurs, seront utilisés pour justifier les politiques économiques en cours et museler l’opposition syndicale. L’apparition d’un ennemi commun, le spectre de la faillite, sera utilisée pour faciliter les prises de positions en faveur d’une intégration plus poussée.

8. À moyen terme, par contre, la faillite grecque va contaminer d’autres pays. Le vrai danger, c’est que la situation en Grèce ne tourne pas au cauchemar. Si la Grèce nous livre le spectacle d’un pays du tiers-monde, avec des enfants morts de faim, la guerre civile et un putsch militaire, il est probable que ça calmera les citoyens des autres pays pour un bout de temps et que partout les politiques d’austérité seront acceptées avec résignation. Mais si, comme je le crois, l’abandon du fardeau de la dette permet à la Grèce de se retourner, de sortir la tête hors de l’eau et de reconstruire une nouvelle économie plus saine et plus dynamique, les gouvernements portugais et irlandais seront incapables d’expliquer à leur population pourquoi ils ne suivent pas le même chemin. Ce seront ensuite les Italiens, les Espagnols, les Belges et les Français qui ouvriront le débat sur l’effacement de leur dette nationale. Et là, les choses sérieuses vont commencer.

C. Conséquences du défaut sur les marchés financiers

9. Je n’ai absolument aucune idée des mouvements qui auront lieu sur l’Euro, parce que sur les marchés monétaires, tout dépend de ce qu’il se passe sur l’autre monnaie de la paire. Est-ce que l’Euro/USD va monter ou descendre ? Ça dépendra aussi du dollar. Il me semble quand même que, passé la première frayeur, le défaut grec devrait pousser l’Euro à la hausse. Fondamentalement, plus l’Euro ressemblera au Deutsche Mark, plus il sera fort. Donc chaque départ d’un pays périphérique devrait le faire monter. Il n’y a pas si longtemps, on évoquait l’idée d’une « sortie par le haut » de l’Allemagne. Dans ce cas, évidemment l’Euro aurait plongé. Mais il me semble que le scénario est abandonné. Par la suite, si la désintégration de la zone Euro devait se poursuivre, il faudrait voir qui part et qui reste. S’il ne reste que les pays du cœur de l’Europe (Allemagne, Pays-bas, Luxembourg, Autriche), je ne vois pas pourquoi cette monnaie ne deviendrait pas un référent face à un dollar affaibli par la Fed.

10. À l’annonce de la faillite, les marchés sont capables de nous prendre par surprise et de lancer un rally. L’officialisation de l’inéluctable devra soulager un certain nombre d’opérateurs qui ne savent pas sur quel pied danser. Une fois certains de l’avenir, ils peuvent prendre position et ça poussera les marchés à la hausse surtout s’ils ont corrigé d’ici là, dans l’attente de l’information. C’est le phénomène bien connu « Buy the rumor, Sell the news », mais appliqué à l’envers.

11. L’annonce du défaut peut tomber à tout moment, mais le défaut lui-même ne sera officiellement constaté qu’à la fin du mois de mars. C’est seulement à ce moment-là que les conséquences du défaut vont apparaître et, là, le marché devra bien prendre en compte la perte de valeur liée au défaut. Donc nous aurons une baisse. Combien ? Allez savoir ! Perdre 20% pour aller retester les plus bas de septembre 2011 me semble un minimum. Il faut voir aussi comment les agences de notations vont intégrer le défaut grec dans l’évaluation de la qualité crédit des autres pays. Une nouvelle dégradation de la France ? Probable. Rajouter à cela la question des CDS qui restent dans le plus grand flou et les inévitables rumeurs qui seront propagées par les baissiers. Le printemps sera chaud.

12. Le plongeon du printemps sera cependant l’occasion de se placer pour la hausse suivante. A priori, si l’Allemagne laisse tomber la Grèce, c’est que les banques allemandes sont hors de danger. Depuis 2 ans qu’on s’agite, elles ont certainement réussi à évacuer le risque, vers la BCE et vers les hedges funds. Et avec un engagement ferme de la BCE, l’effondrement du système financier ne doit plus être à l’ordre du jour. De plus, le défaut grec sera l’occasion pour les européens de resserrer les rangs et d’intensifier les politiques d’austérité. On peut donc s’attendre à une fin d’année assez favorable une fois que le marché aura corrigé.

13. La surprise du chef : Ce qui est rigolo quand on change le paradigme fondamental du marché, ici le principe évident que les États occidentaux ne peuvent pas faire faillite, c’est qu’il y a toujours quelqu’un qui a oublié de gérer son risque. Ou bien qui avait construit un merveilleux système backtesté sur les 50 dernières années mais qui n’est pas applicable dans le cas d’un défaut souverain. Ou bien un escroc qui, pour n’être pas démasqué, n’a pas pu modifier sa façon de fonctionner et va se prendre le défaut grec en pleine figure. Les moments de grands stress boursiers ont toujours été l’occasion de faire tomber les masques. Jérôme Kerviel a sauté en janvier 2008 au début de subprime, Nick Leeson en 1995 après le tremblement de terre de Kobe. Lors de la grosse chute de cet été, c’est Kweku Adoboli qui a failli faire sauter UBS. Bien sûr, la palme revient à Madoff qui aura tenu 20 ans avant d’être emporté par la panique financière de 2009. Et, vu le thème de ce billet, comment ne pas citer Long Term Capital Management dirigé par des Prix Nobel d’économie et emporté par le défaut souverain de la Russie en 1998. Les dossiers sont à chaque fois différents, mais ils présentent tous un point commun, ils ne sont apparus qu’après que le marché se soit retourné. Rien n’était visible tant que le marché était haussier. On ne peut évidemment pas savoir où se cache le prochain escroc ou Prix Nobel d’économie, ni s’il va faire sauter la banque. Mais on peut être sûr qu’une surprise se prépare quelque part, et que les marchés ne l’ont pas certainement pas pricé.


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  • Le scénario est classique, synthétise les expériences russe et argentine, mais reste passablement irréaliste tant que les élections en France et surtout en Allemagne en 2013 n’auront pas eu lieu.

    Pour le moment, il y a toutes les chances de voir la dette grecque progressivement monétisée plutôt que le défaut se matérialiser : la totalité de la dette grecque représente 3 ou 4% de M3, soit environ un an de progression naturelle de M3. Il faut se souvenir que la Grèce a déjà fait défaut en avril 2010 ; depuis cette date, elle ne peut quasiment plus se financer sur les marchés. Actuellement, la Grèce ne tient qu’avec les aides européennes et les prochaines élections en Grèce n’y changeront évidemment rien. Il semble d’ailleurs que les grecs sont en majorité conscients de la situation et ne souhaitent pas sortir de l’euro.

    Le coeur des négociations actuelles concerne l’équilibre budgétaire grec avant toute charge de la dette. Les européens ont pris acte que les grecs ne rembourseront pas leur dette. La prétendue austérité dont tout le monde se gargarise consiste simplement à mettre leur budget public à l’équilibre !

    Ce sont les gouvernements européens prochainement élus qui décideront si le défaut grec doit avoir lieu et à quel moment. Il convient alors de se demander pourquoi ces « heureux élus » choisiraient le scénario catastrophe.

  • Dans un tel article, il faudrait au moins creuser l’histoire des CDS!

  • une question,comment les grecs vivaient ils avant leurs entree dans la ce,sont ils nees avec l euro,….

  • Ca tient la route et je partage assez bien cette analyse. Quid des effets de Bâle III sur les banques grecques…mais aussi sur les Italiennes, etc…? Personnellement je pense que ça va avoir un effet procyclique gigantesque…comme Bâle II avec les subprimes…

  • A grosse maille, et si on fait les comptes. On a actuellement a peu près 400 milliards de dette de l’état grec ;
    – 130 au mains des banques privées ;
    – 110 qui viennent du premier plan d’aide (UE 80, FMI 30)
    – 80 au près des grecs ;
    – et 80 dans la BCE qui ont été vendues par les banques.

    Donc un défaut, cela fait :

    130 moins les 100 déjà prévu pour les banques privées => 30 milliards ; Cela parait gérable. D’autant plus que la BCE prêtent à 1 % à 3 ans des sommes aussi élevés qu’elles le souhaitent aux banques et que celles-ci peuvent souscrire à 3 mois ou 1 an des emprunts d’états espagnol, portugais ou italiens à 3 – 4 %.

    80 pour les grecs : malheur à eux. Mais un malheur de plus avec l’arrêt du payement des retraites et des salaires des fonctionnaires.

    80 pour les états : autant dire une goutte d’eau dans l’océan des dettes publiques européennes. les électeurs demanderont peut-être des comptes, mais c’est un non problème financier (l’ocean lui en est un).

    80 pour la BCE, bon, c’est déjà plus compliquer. Tant que la BCE distribue des dividendes aux états, tout va bien. Là, elle risque de devoir leur demander des sous, mais elle reste en position de force pour négocier et puis elle peut toujours absorber les pertes avec sa capacité d’émission.

    30 pour le FMI même problème que la BCE, mais pas la même capacité de négociation ni d’absorption. 80 milliards, cela représente pour la BCE 2% de son bilan, 30 milliards, cela fait 70 % du bilan du FMI. Les émergents voulaient sa peau, DSK la leur a offert. Le jeu diplomatique est ouvert, mais j’ai un peu l’impression que l’une des rares (voir la seule) organisations efficaces sorties de la guerre de 1945 va mourrir.

    Et puis, il y a cette histoire comme quoi la BCE vendrait aux banques centrales des états 50 milliards de dettes grecques. Si c’est le cas, cela lève un obstacle au lâchage de la Grèce.

    Mais à mon avis, pas tout de suite… Il faut laisser du temps au temps.

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