L’attaque d’Obama contre la liberté religieuse

Un dispositif de l’ « Obamacare » piétine le libre exercice de la religion, suscitant une levée de bouclier parmi de nombreuses communautés religieuses

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L’attaque d’Obama contre la liberté religieuse

Publié le 9 février 2012
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Un dispositif de l’ « Obamacare » piétine le libre exercice de la religion, suscitant une levée de bouclier parmi de nombreuses communautés cultuelles.

Par Mike Brownfield, depuis les États-Unis

Il s’agit d’un rare moment où les gens de toutes confessions font cause commune. C’est d’autant plus rare que la cause est politique, avec comme cible principale un seul et unique projet de loi. Mais quand la loi détruit les fondations même de la liberté religieuse aux États-Unis protégée par le premier Amendement, il n’est pas surprenant que les Catholiques et les Juifs, les Évangélistes et les Protestants fassent cause commune dans la défense de leurs libertés.

Ainsi en est-il de l’opposition grandissante à l’ « Obamacare » et de l’attaque de l’administration Obama contre la liberté religieuse. Suite au nouvel amendement proposé par le Département de la Santé et des Services Sociaux (HHS), la Maison Blanche impose que tous les employeurs religieux, à l’exception des églises, fournissent à leurs salariés une assurance couvrant la contraception – y compris des médicaments entraînant l’avortement – piétinant ainsi la garantie constitutionnelle du libre exercice de la religion. Ce mandat a donc causé une réponse passionnée dans les églises et les synagogues de tout le pays.

Hier, le responsable de la Ligue Catholique, Bill Donohue, a prévenu que les 70 millions de catholiques américains sont prêts à faire la guerre aux dictats de l’administration, expliquant que « jamais auparavant, et c’est sans précédent dans l’histoire des États-Unis, le gouvernement fédéral ne s’est dressé ainsi contre l’Église Catholique Romaine. Nous allons nous battre avec des poursuites devant les tribunaux, avec des décisions de justice, et, j’ose le dire, peut-être jusque dans la rue. »

L’appel de Donohue suit celui de la conférence des Évêques Catholiques Américains et celui d’au moins 153 évêques catholiques à travers tout le pays qui pèsent de tout leur poids dans l’opposition à cet amendement. « Nous, Catholiques, sommes contraints soit à violer nos consciences, soit à abandonner la couverture santé de nos salariés, et être punis pour cela », a écrit l’évêque Alexander Sample de Marquette, Michigan. Ces pénalités, y compris financières, imposées par le gouvernement fédéral, pourraient coûter plusieurs millions de dollars par an aux organisations les plus importantes.

L’Église catholique n’est pas la seule dans son opposition à l’offensive de l’Obamacare contre la liberté religieuse. David Addington, le vice-président de la Heritage Foundation sur les questions intérieures et la politique économique, détaille le nombre de plus en plus importants de fidèles qui disent que l’Administration Obama a franchi une ligne dangereuse. L’Association Nationale des Évangélistes a commenté que « les lois du HHS bafoue l’une de nos libertés les plus appréciées et inscrit un dangereux précédent ». Selon la Congrégation de l’Union des Juifs Orthodoxes des États-Unis, « en refusant d’étendre la dérogation religieuse sur la loi concernant les assurances santé, l’administration Obama a dramatiquement échoué à respecter les besoins des organisations religieuses comme les hôpitaux, les associations caritatives et bien plus. » La « Agudath Israel of America » a expliqué son opposition, comme l’a fait le Synode de l’Église Luthérienne du Missouri et l’Assemblée des Évêques Canoniques Orthodoxes d’Amérique du Nord et d’Amérique Centrale.

L’Administration Obama commence à ressentir la pression. Dimanche, Kathleen Sebelius, secrétaire du HHS, a publié une tribune dans USA Today pour défendre les actions de l’Administration Obama, prétendant qu’une toute petite exception à ce mandat était une preuve que la Maison Blanche « travaille  à trouver le juste équilibre entre les croyances religieuses et l’amélioration de l’accès des femmes à des services critiques de prévention de la santé. » Pourtant, cette dispense ne concerne pas des institutions comme les écoles religieuses et les hôpitaux. Sebelius peut prétendre que l’Administration fait une fleur aux croyants, mais en fait ce n’en est pas une. Dans un éditorial écrit le même jour que celui de Sebelius, USA Today était d’accord avec ceux qui se battent pour la liberté de culte, écrivant « qu’en élaborant les règles ayant entrainé la modification de la réforme sur la santé, [l’Administration Obama] avait franchi la ligne et avait transgressé la règle simple selon laquelle le gouvernement devrait se tenir éloigné le plus possible des affaires des Églises. »

Les actions de l’Administration Obama, bien qu’entièrement contraire à la liberté de culte, ne devraient pas être une surprise connaissant la nature de la réforme de la santé. L’Obamacare, qui a donné au gouvernement fédéral la toute-puissance sur un sixième de l’économie américaine, prétend ainsi accorder à Washington le pouvoir de forcer les institutions religieuses à faire des choses contraires à leur foi. Addington écrit que ce genre de concentration des pouvoirs « s’est avéré être une expérience radicale et dangereuse. » Les leaders religieux américains et les croyants se sont éveillés au danger et se battent pour la défense de leurs libertés. Le Congrès devrait lui aussi réagir maintenant en abrogeant l’Obamacare et en restaurant la liberté de culte, tellement centrale dans notre style de vie.

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Article original titré « Morning Bell: Obamacare Awakens a Sleeping Giant » et publié le 07.02.2012 sur The Foundry.
Traduction : Nicolas B. pour Contrepoints.

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