Eurostat verrait-elle la zone Euro en récession?

Quand l’INSEE ose annoncer une catastrophe c’est qu’elle imminente

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Eurostat verrait-elle la zone Euro en récession?

Publié le 12 janvier 2012
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Quand l’INSEE ose annoncer une catastrophe c’est qu’elle imminente.

Par Thibault Doidy de Kerguelen

Eurostat, c’est un nom pompeux pour une publication commune à l’INSEE, l’IFO (Allemagne) et Istat (Italie).

En voici la dernière mouture (en Français)

La zone entre-t-elle en récession? Évidemment, les choses ne sont pas dites comme cela. L’INSEE est toujours extrêmement politiquement correct et le langage ampoulé demande à être interprété.

Concernant le troisième trimestre 2011, les choses sont simples, la croissance du PIB dans la zone euro est restée modeste (+0,1 %) : le rebond technique de certaines composantes du PIB étant compensé par l’effet du ralentissement de la demande extérieure, du choc d’incertitude provoqué par la crise des dettes souveraines et de l’impact des plans de consolidation budgétaire. La consommation privée a faiblement augmenté (+0,2 %) tandis que l’investissement s’est légèrement replié (-0,1 %).

C’est sur la fin 2011 et le début 2012 que les choses deviennent intéressantes. « Comme annoncé par la dégradation du climat des affaires depuis l’été, la zone euro traverserait « un court épisode récessif »: le PIB reculerait au tournant de l’année (-0,3 % au quatrième trimestre 2011 puis -0,2 % au premier trimestre 2012) puis « stagnerait » au deuxième trimestre 2012″. Autrement dit, pour la période sur laquelle des prévisions peuvent être raisonnablement faites (au delà nous entrons dans le vaste domaine des conjectures), la zone Euro est en récession.

La consommation des ménages serait pénalisée par les mesures de consolidation budgétaire et par la dégradation du marché de l’emploi (-0,1 % au quatrième trimestre 2011 puis +0,0 % par trimestre). Compte tenu de la faiblesse de l’investissement public, du resserrement des conditions d’octroi de crédit et du report d’un certain nombre de projets des entrepreneurs, l’investissement se replierait à l’horizon de la prévision.

Oui, vous avez bien lu, l’INSEE, sans s’engager nous signale tout de même que sur la zone Euro, l’investissement se repliera durant les deux premiers trimestres, ce qui, mécaniquement, ne peut qu’engendrer une poursuite de la récession sur les mois suivants.

Sous l’hypothèse d’une stabilisation du baril de Brent à 104$ par baril et d’un taux de change euro/dollar autour de 1,35 à l’horizon de la prévision, l’inflation diminuerait, de 2,8 % en décembre 2011 à 1,9 % en juin 2012. Notre scénario est entouré d’un certain nombre de risques, notamment liés aux turbulences sur les marchés de la dette souveraine.

En bon français, il s’agit d’un scénario optimiste (la parité €/$ n’étant déjà plus celle-ci) que l’éclatement (peut être repoussé pour causes d’élections à la seconde moitié de 2012) de la crise des dettes souveraines et de leur refinancement en 2012 ne peut qu’aggraver.

Voilà, quand l’INSEE ose annoncer une catastrophe c’est qu’elle imminente. Maintenant, vous trouverez toujours des bisounours de service pour vous dire que tout va bien et que les dernières statistiques parues sont « moins pires » que ce qu’on craignait! Vous vendre du rêve est leur métier…

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  • Je suis d’accord avec à peu près tout, mais il y a une erreur de raisonnement à la fin : la parité EUR/USD en baisse est une chose qui est globalement BENEFIQUE pour la croissance.

    Bien sûr, les importations de pétrole et en général seront plus « chères », mais, globalement, du point de vue étudié (la croissance), c’est bénéfique…

    • Ce n’est pas si simple. Il est assez illusoire de croire que les ventes des exportateurs augmentent en cas de baisse de la parité, du moins rapidement. En revanche, les gains des exportateurs sont immédiatement minorés, les investissements à l’étranger coûtent plus cher et sont moins rentables, les étrangers qui voient leurs investissements locaux perdre de leur valeur sont découragés, sans parler des importations qui s’enchérissent, comme le pétrole que vous avez cité. Une monnaie forte est bénéfique pour la croissance car elle permet d’importer de la déflation pour compenser l’augmentation inflationniste du niveau de vie de la population locale. Une monnaie faible n’intéresse véritablement que l’Etat endetté qui réduit ainsi le poids de sa dette détenue par l’extérieur.

  • addendum: hier jeudi, l’Allemagne a laissé entendre que sa prévision de croissance pour 2012 serait ramenée à 0.75%. Pour mémoire, la Bundesbank, indépendante, elle, est plutôt sur une prévision de 0.6%.

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