Saint Simon, « le premier des socialistes »

Saint Simon était le promoteur d’une organisation scientifique de la société

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Claude_Henri_de_Saint-Simon (image libre de droits)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Saint Simon, « le premier des socialistes »

Publié le 3 janvier 2012
- A +

Saint Simon a été le promoteur d’une organisation scientifique de la société.

Un article de l’aleps

Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint Simon (1801-1850), « le dernier des gentilshommes et le premier des socialistes » (se définissait-il modestement), partage l’idée d’Auguste Comte : avec le XIXème siècle le monde est entré dans une ère scientifique. L’organisation sociale est encore décalée : elle a été mise en place dans l’ère militaire, puis dans l’ère législative. Il faut donc bâtir un nouveau monde, inventer de nouvelles relations humaines. Il faut une organisation scientifique de la société.

En économie, la place doit être faite à la science aussi : elle s’exprime à travers l’industrie. Les industriels, les ingénieurs, les savants, les créateurs, y compris les créateurs artistiques : voilà ceux qui doivent être au cœur d’une société actuellement occupée par les politiciens, les juristes, les corporations. C’est la nouvelle élite qui doit régner sur la société. Rien d’étonnant à ce que Saint Simon ait été si populaire dans les grandes écoles ; il s’était d’ailleurs installé en face de l’École Polytechnique et Monge était son ami.

Le socialisme élitiste

Il n’y a rien de populaire ni de populiste chez ce socialiste-là. Sa « lettre aux ouvriers » leur recommande de se soumettre aux industriels, qui ont le savoir et le sens de l’organisation. On rend souvent hommage aux Saint Simoniens qui auraient créé la France industrielle. Il est vrai que sous le règne de Louis Philippe, un certain nombre de grands inventeurs et ingénieurs contribueront au développement de la France et à son rayonnement mondial : les frères Péreire, inventeurs de la banque d’affaires, Talabot, roi des chemins de fer et des compagnies de navigation, Haussmann l’architecte de Paris, et bien sûr Ferdinand de Lesseps. Mais l’industrialisation de la France leur était antérieure (Peugeot, Schneider, etc.), et l’industrie des Saint Simoniens est très proche du pouvoir politique et tire une fois de plus la France dans la direction de la centralisation et de l’intervention de l’État. L’énarchie ne date pas de 1947.

La religion saint simonienne

On sait moins que quelque vingt ans plus tôt les disciples directs de Saint Simon, qui avaient connu « le maître », avaient versé dans une religion sociale débridée jusqu’à l’utopie, voire à la folie. Enfantin et Bazard (Saint Pierre et Saint Paul) veulent bâtir le « nouveau christianisme » ; ils forment sectes et églises, leurs disciples ont de longues barbes, et ils partent à la recherche des racines du monde nouveau : vers l’Orient (d’où vient la lumière). L’Égypte, le Liban et la Syrie, puis l’Algérie, les fascinent. L’affaire se termine soit dans la folie collective, soit dans la constitution de communautés, soit dans l’aventure industrielle – une issue plus conforme aux pensées du maître.

Mais la mésaventure de ces disciples montre les limites du constructivisme, cette « présomption fatale » dénoncée par Hayek dans son dernier ouvrage. La volonté d’une organisation scientifique de la société se double très vite de la volonté de construire un monde nouveau et parfait. La question est toujours la même : comment convaincre les gens simples, la foule de ceux qui n’appartiennent pas à l’élite, de suivre les prescriptions de ces architectes de génie qui ont pensé les plans de la société sans pénurie ?

Le monde merveilleux de l’élite saint-simonienne

Parmi les messages saint-simoniens, certains attestent de leur totale ignorance économique. Notamment en matière de finances, ils sont partisans du crédit gratuit, estimant que le taux d’intérêt zéro devait ouvrir l’ère de la prospérité infinie. Quelques banqueroutes du temps du Second Empire calmeront les enthousiasmes. De même les sociétés anonymes, sympathiques aux Saint Simoniens, ne sont pas soumises au contrôle des propriétaires, car les petits porteurs font confiance aux grands ingénieurs qui les dirigent, et qui ont compétence et savoir. L’entrepreneur des saint-simoniens, c’est le grand manager : « l’entreprise manageriale », la rupture entre capital et gouvernance des entreprises, c’est encore le saint-simonisme, on le retrouve chez Schumpeter et Galbraith. Ne sommes-nous pas entourés de descendants de Saint-Simon ?

 

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Mercredi 17 janvier dernier, le président argentin Javier Milei a prononcé un discours enflammé et disruptif au Forum économique mondial de Davos. Son éloge de la croissance et des entrepreneurs, tout comme sa mise en garde contre les dangers du socialisme ont déjà fait couler beaucoup d'encre. En réalité, l'économiste n'a fait que reprendre, à quelques expressions près, le contenu d'une conférence TED donnée en 2019 à San Nicolás, au cours de laquelle il expliquait comment, tout au long de l'histoire, le capitalisme s'était avéré supérieur a... Poursuivre la lecture

Oliver Faure, premier secrétaire du Parti socialiste a pris la plume car il a un rêve, qu’il estime révolutionnaire et qu’il souhaitait partager avec l’ensemble de la population : réaliser une plus grande égalité réelle entre les Français. Pour atteindre cet objectif impératif, il a une méthode qu’il présente comme originale : distribuer aux citoyens des aides supplémentaires, en euros sonnants et trébuchants, qu’il fera abondamment financer par une augmentation de la fiscalité pesant sur les plus riches et contrôler par une administration pl... Poursuivre la lecture

Et si une révolution libérale était en maturation en Amérique latine ?

C’est une perspective à ne pas négliger, eu égard à l’actualité politique de trois pays qui, ayant chacun à leurs manières subi les affres du socialisme, pourraient s’apprêter à écrire une nouvelle page de leur histoire en portant au pouvoir des libéraux.

En Équateur, c’est chose faite avec l’élection de Daniel Noboa. Au Venezuela, la présidentielle de 2024 pourrait faire émerger Maria Corina Machado, une centriste libérale, tête de file de l’opposition à Nic... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles