Manger bio ne devrait pas être un acte politique

L’intérêt du bio ne vient pas de son opposition à des aliments issus de l’agriculture conventionnelle, mais de ce qu’il complète une offre alimentaire standardisée

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Manger bio ne devrait pas être un acte politique

Publié le 7 décembre 2011
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L’intérêt du bio ne vient pas de son opposition à des aliments issus de l’agriculture dite conventionnelle, mais de ce qu’il complète une offre alimentaire standardisée.

Par Cécile Philippe

En allant au biocoop près de chez moi afin d’y acheter des petits pots pour bébé, je ne peux pas me départir d’un sentiment de malaise en lisant sur les murs du magasin toutes sortes de slogans en faveur des produits bio. Ainsi, en achetant bio, je suis supposée défendre une agriculture plus respectueuse de l’environnement, une alimentation plus saine pour mon enfant, des revenus plus décents pour les agriculteurs. Or, je ne me reconnais absolument pas dans cet activisme politique dont les fondements se révèlent souvent inexacts. L’intérêt du bio ne vient pas de son opposition à des aliments issus de l’agriculture dite conventionnelle, mais de ce qu’il complète une offre alimentaire standardisée.

Ainsi, si j’achète des petits pots bio, c’est tout simplement que je n’en trouve pas d’équivalent ailleurs. Quand on a le souci d’éduquer son enfant aux goûts, le bio répond présent en offrant toute une palette de petits pots aux fruits et aux légumes à goût unique. Seules quelques marques permettent à bébé de découvrir le goût unique du panais, de la carotte, des épinards, de la pomme, de la poire, etc. Sans parler des excellentes céréales bio dont nous tairons le nom et qui font le plaisir des parents ! Les aliments bio répondent ainsi à des demandes comme les miennes qui restent sinon insatisfaites.

L’agriculture biologique a aussi remis au goût du jour des « saveurs perdues » comme celles des topinambours, des vitelottes, des rutabagas, des choux romanescos, panais et autres choux-raves. L’originalité des produits est un atout majeur du bio.

Comme l’écrit Gil Rivière-Wekstein dans son livre passionnant sur le bio :

Certains produits de l’agriculture biologique présentent une qualité gustative sans commune mesure avec les aliments standardisés. Cette exigence de qualité justifie d’ailleurs à elle seule l’existence d’une filière bio, qui mérite sa place aux côtés de filières proposant des produits bénéficiant de labels (comme le Label Rouge), d’appellations d’origine contrôlée (AOC) ou d’indications géographiques protégées (IGP). Toutes ces filières sont nées de la passion d’agriculteurs qui ont opté pour un mode de culture fidèle aux traditions de leur région.

L’agriculture biologique semble donc répondre à la palette gustative des fins gourmets et, en tant que production de qualité, elle a sa place dans l’éventail des productions agricoles. Le problème vient de ce que nombreux sont ceux à vouloir remplacer l’agriculture dite « intensive » par le bio au nom d’une supériorité nutritionnelle et environnementale qui est loin d’avoir été démontrée.

Or, Gil Rivière-Wekstein rappelle l’investigation de l’association de consommateurs UFC-Que Choisir titrant « Produits bio, beaucoup trop chers ». De même, un article dans le journal Libération conclut en janvier 2010 : « Il n’y a pas à tortiller : le bio est hors de prix. » Selon les évaluations, le surcoût pourrait aller de 30 à 72 %. Le bio n’est tout simplement pas accessible à tous.

Tout en étant onéreux, le bio n’est pas forcément supérieur sur le plan nutritionnel. De nombreuses études scientifiques publiées dans des revues prestigieuses (American Journal of Clinical Nutrition, Cahier de nutrition et de diététique) ou réalisées par des universités ou organismes publics (Stanford, Afssa) concluent que « les faibles différences observées entre aliments Agriculture biologique et Agriculture conventionnelle n’ont aucune répercussion significative sur la nutrition et la santé ». L’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN) rappelle quant à elle dans un communiqué de presse de 2009 que « les bénéfices santé d’une alimentation bio ne sont pas scientifiquement démontrés ». [2]

Concernant la teneur en pesticides des aliments de l’agriculture intensive, et en dépit des propos alarmistes à leur sujet de certains médecins comme le cancérologue Dominique Belpomme ou le nutritionniste Laurent Chevalier, les produits bio n’en sont pas exempts et cela ne présente a priori pas de danger car les risques d’intoxication semblent en fait très faibles.

En effet, il n’a jamais été aisé de se passer des pesticides et l’agriculteur bio en utilise lui aussi. Comme aime à le rappeler l’auteur de Bio : fausses promesses, les multinationales de la chimie proposent à la filière AB non moins d’une centaine de spécialités chimiques.

Pour combattre les infestations de tavelure, d’oïdium ou de mildiou, des maladies capables de réduire à néant toute une culture, les producteurs de bio recourent à des produits comme la bouillie sulfo-calcique et les produits à base de Neem dont certains ont pourtant été interdits.

L’usage du cuivre à raison de plusieurs kilos par hectare est aussi monnaie courante dans le bio. Or, la viticulture bio peut nécessiter davantage de traitements que la viticulture intégrée, selon une étude de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) publiée en 2010. Remy Chaussod, chercheur au sein de cet institut, précise que « le cuivre s’accumule dans le sol ». Il peut diminuer radicalement la biomasse microbienne.

Il semble donc erroné de vouloir opposer agriculture bio et agriculture conventionnelle sur de telles bases. Dans un pays fortement agricole comme la France où l’alimentation provient à 90 % de l’agriculture intensive, l’espérance de vie n’a pas cessé d’augmenter pour atteindre 77,5 ans pour les hommes et 84,4 ans pour les femmes.

Consommer bio ne devrait donc pas être un acte politique ou la démonstration de son souhait de changer de société, de modèle ou de système. Il existe bien d’autres moyens de se révolter contre une société qui, par ailleurs, présente bien des défauts. Reste qu’il serait stupide de bouder son plaisir et de renoncer à manger bio quand la qualité est là !

—-
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  • Autant aurait-on envie de remercier l’auteur de ces lignes d’avoir rappelé ce qui semble être une évidence, mais qui n’est jamais dit : le bio offre bien plus de variété que tous les supermarchés de France réunis, autant, je trouve que la réflexion s’arrête assez vite.

    Je passerai assez vite sur des approximations et des demi-vérités, car une plus grande variété assure en-elle même une plus grande qualité d’alimentation, tout comme l’éducation au goût est probablement la meilleure manière de se prémunir contre les troubles alimentaires. C’est pourquoi vous souhaitez que vos enfants soient nourris avec des pots à goût unique. En passant, vous avez probablement remarqué que ces petits pots contiennent beaucoup moins d’eau que les petits pots industriels. De plus, la consommation de certains produits bio vous persuadera de leurs plus grands apports nutritionnels. Essayer des aliments qui ont des effets notoires sur la digestion : avoine, haricots rouges, pruneau. Comparez, à doses égales, les effets sur vos intestins. C’est un peu empirique comme méthode (et un peu un autre mot qui termine par -ique), mais concluant, et pour moi, plus fiable que les études contradictoires sur le sujet.

    Les techniques productivistes et industrielles ont tendance à délaisser les produits plus difficiles à fabriquer, les gestes qui sont plus difficiles à reproduire par une machine, les méthodes qui ne satisfont pas du tout chimique. Plus ces techniques se perfectionnent, moins grande sera la marche de manoeuvre des « petits paysans » qui auront d’autant plus de mal à vendre leurs produits que sur plusieurs générations, certains goût auront purement et simplement disparus. En revanche Unilever investit des sommes colossales pour créer chez les consommateurs des réflexes d’alimentation qui sont malsains pour toute personne physique, mais très profitables à toute personne morale.
    Les quelques paysans qui ont maintenus des productions « traditionnelles » l’ont fait non, comme vous le penser peut-être, parce qu’il existait un marché de niche sur lequel ils pourraient vendre leur production à meilleur prix, mais tout simplement par respect par respect du « travail bien fait », pour leur traditions paysannes et pour leur ancêtres.

    Je vous inviterais à visiter des exploitations « productivistes » et des exploitations « bio », et voir dans lesquels vous aurez envie que vos enfants se promènent.

    • « le bio offre bien plus de variété que tous les supermarchés de France réunis »
      Chiffres, références, enfin quelque chose qui permet d’affirmer cela.

      • « De plus, la consommation de certains produits bio vous persuadera de leurs plus grands apports nutritionnels. »
        Pareil, chiffres, références,etc…

    • Le meilleur apport nutritionnel des produits bio a été réfuté, c’est au pire un biais d’observation, au mieux selon les études empiriques sur vos intestins, un simple effet placébo.
      Quant à l’histoire du « travail bien fait » ou pourquoi pas de « l’amour de l’Humanité », il faut reconnaître un bel argument marketing qui me mettrait presque en émoi.

      Bravo pour l’effort sentimentaliste sur la promenade des enfants dans les exploitations agricoles, j’ai hoché la tête, une main sur le coeur, les yeux tout mouillés.

      • Ce n’est pas parce que les produits bio ont la même valeur nutritionnelle qu’ils ont la même valeur sanitaire. C’est un point sur lequel la majorité des personnes font un amalgame.

        Prenez des oeufs ou du porc, par exemple, la quantité de macronutriments (glucides, lipides, protéines) et micronutriments (vitamines, minéraux…) sera significativement la même pour du bio et du non bio. Pourtant, la probabilité de trouver des virus est bien plus importante pour le non bio que pour le bio: entre autres salmonellose pour les oeufs, staphylocoque doré résistant pour le porc.
        Ceci est dû principalement aux conditions de vie des animaux, comme leur espace disponible ou leur alimentation…
        Si certains gestes, notamment la cuisson, peuvent minimiser la contraction du virus chez l’être humain, il faut tout de même accepter que de nombreuses personnes considèrent que le « core product » est totalement différent.

        Et indépendamment même de la valeur nutritionnelle ou même sanitaire, certaines personnes préfèrent consommer des produits d’animaux ayant eu un semblant de liberté plutôt que des animaux élevés en cage. C’est un tout autre débat.

        Pourtant, le bio peut aussi être beaucoup plus nocif pour la santé que le conventionnel. La lave de volcan qu’on utilise pour soufrer des vins bio est totalement impure. On y trouve de l’arsenic! Ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est bon pour la santé. Il suffit de consommer un peu de belladone ou de datura pour s’en rendre compte…

        Si on recherche un éventuel avantage d’un mode de production sur l’autre, il faut le faire seulement à l’échelle d’un seul produit. Et encore, les variables considérées seront arbitraires.Pour conclure, je dis juste qu’on ne peut rien conclure !

        Je crois juste qu’il faut laisser les individus choisir. C’est plus simple et plus efficace.

        • Je suis d’accord.
          Il ne semble pas avoir parlé de valeur sanitaire, ni même l’avoir indirectement évoquée, donc je ne crois pas être coupable d’amalgame. Ceci dit votre remarque est tout à fait pertinente sur la distinction à faire entre les deux notions.
          Laissons les gens choisir, voilà. Evitons simplement de culpabiliser les consommateurs de nourriture « productiviste » (terme vague, comme si le bio était un mode de production qui s’échinerait à ne faire aucun calcul économique, voire à se refuser par éthique à vendre à perte)

        •  » Pourtant, la probabilité de trouver des virus est bien plus importante pour le non bio que pour le bio »
          Ça sort d’ou encore ce truc?

          • Vous ne vous rappelez pas mais il y a eut quelque dizaine de morts et un millier d’hospitalisés cet été en Allemagne avec cette histoire de germe bio, dans la commune de Mamère, il y a eût également des intoxications à la cantine de l’école.

      • dinsdale: « Le meilleur apport nutritionnel des produits bio a été réfuté…  »

        Tout à fait:

        –> http://www.youtube.com/watch?v=KYGXNHZxJUQ

        • Ha oui, je connaissais.
          Voilà qui vient compléter les deux études mentionnées dans l’article ci-dessus de Mme Cécile Philippe que les trolls ne sont pas foutus de lire, activité élémentaire qu’ils ne jugent pas nécessaire pour donner leur avis.

  • « Ushuaia bio »
    Qualité bio: eau plus sucre = eau sucrée.
    Ce qui est frappant, c’est le contraste entre la taille du label „Cosmétique Bio Charte Cosmebio“ sur le devant du produit et sa vraie qualité bio.
    Le taux d’ingrédients bios indiqué par le fabricant est de 10,5 %. C’est tout juste 0,5 % de plus que le minimum obligatoire de 10 %. Et ce pourcentage bio repose (mis à part la petite quantité de beurre de Karité) exclusivement sur le sucre (Sucrose, à la 2e place de la liste INCI). Et ici il faut se souvenir aussi du taux élevé d’eau dans les produits pour la douche.
    http://www.laveritesurlescosmetiques.com/themen_037_fr.php

    Saucisson bio:
    Pour le saucisson BIO, c’est à partir de viandes origine France et épices certifiées BIO que nous élaborons ce produit d’exception, dans le respect de notre environnement.
    Ce sont les épices qui font le bio, et non la viande!!
    http://www.raffin.com/119-saucissons-extra-maigre-raffin.htm

    • Ce n’est pas parce qu’il y a écrit bio sur l’emballage d’un produit qu’il l’est nécessairement. Il ne faut pas croire tout ce que vous lisez, diantre !
      En plus dans votre exemple du saucisson, la mention BIO n’est présente que sur le site.

      Pecqor, pour les références sur l’apport nutritionnel : contrepoints / Mingus (je pourrais vous expliquer plus avant la méthodologie si vous le souhaitez et si vous êtes prêt à faire l’expérience).

  • Vous m’avez fait douté au début, mais je vois à votre final que vous êtes finalement humain (ce qui dans ma bouche n’est pas une insulte).

    Quant à la réfutation du meilleur apport nutritionnel, citez moi vos études (pour paraphraser pecqor) et je tenterai de trouver où est le biais de mon observation (pas d’effet placebo car j’ignorais au début que les produits que je consommais était bio). Ceci dit, il est étonnant de juger de toute chose par des « études » dont le biais statistique, difficilement calculable pour le tout venant, est souvent énorme. J’imagine donc que dans les année 70 vous isoliez votre appartement à l’amiante et fumiez vos 5 paquets de gauloises blondes par jour, bien abrités par de coûteuses études.

    Quand à ce que le respect du travail bien fait vous fasse sourire et penser immédiatement à du marketing, cela ne peut que me porter à m’inquiéter sur votre sens de l’éthique et de la responsabilité personnelle.

    • Rien que dans l’article auquel vous répondîtes, il est fait mention de ces études. D’autres articles sur contrepoints.org font référence à des études du même genre.
      Les études scientifiques sont certes contestables par essence, je ne les prends pas pour vérité irréfutable mais je ne les rejette pas principe du simple fait qu’elles supposassent une remise en cause de mes préjugés. Je n’ai absolument rien contre le bio, mais on ne peut raisonnablement pas lui faire toutes les éloges pour reporter tous les vices sur l’agriculture productiviste. Tout est question de mesure dans l’analyse critique des deux méthodes de production qui ne s’opposent pas.

      Et puis, au sujet de votre jugement sur mon éthique et ma responsabilité personnelles, il m’en touche une sans bouger l’autre, mais aura au moins l’avantage de vous ériger face à moi comme une conscience aigue pleine de compassion et de vertu citoyenne, c’est pourquoi, je vous prie d’agréer ma profonde reconnaissance de m’autoriser à revendiquer pour mon humble personne le label tant convoité d' »humain ».

    • J’ai essayé de vous répondre, mais mon message ne s’affiche pas.
      Je sais ce que dirait un certain libéral dont je tairais le nom : « Les mecs, parlez pas à Mingus, ça l’instruit. »

    • Bien vu Mingus !
      Un très bel extrait de Charles Péguy sur l’amour du travail bien fait :

       » Ces ouvriers ne servaient pas. Ils travaillaient. Ils avaient un honneur, absolu, comme c’est le propre d’un honneur. Il fallait qu’un bâton de chaise fût bien fait. C’était entendu. C’était un primat. Il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le salaire ou moyennant le salaire. Il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le patron ni pour les connaisseurs, ni pour les clients du patron. Il fallait qu’il fût bien fait lui-même, en lui-même, pour lui-même, dans son être même. Une tradition, venue, montée du plus profond de la race, une histoire, un absolu, un honneur voulait que ce bâton de chaise fût bien fait. Toute partie, dans la chaise, qui ne se voyait pas, était exactement aussi parfaitement faite que ce qu’on voyait. C’est le principe même des cathédrales. »

      On devient vite un piètre travailleur quand on fait du travail un absolu. L’amour du travail bien fait ne découle pas de l’amour du travail, il découle de l’amour de la perfection. Il est d’origine métaphysique. Voilà pourquoi le dernier homme ricane et cligne de l’oeil…lui pas comprendre.

  • Avez-vous lu l’article auquel vous répondez ? Êtes-vous en mode automatique ?

    Rien que dans l’article auquel vous répondîtes, il est fait mention de ces études. D’autres articles sur contrepoints.org font référence à des études du même genre.

    Au sujet de votre jugement sur mon éthique et ma responsabilité personnelles, il m’en touche une sans bouger l’autre, mais aura au moins l’avantage de vous ériger face à moi comme une conscience aigue pleine de compassion et de vertu citoyenne, c’est pourquoi, je vous prie d’agréer ma profonde reconnaissance de m’autoriser à revendiquer pour mon humble personne le label tant convoité d' »humain ».

    • Cher ami,

      Ces études (que vous avez lu in extenso à n’en pas douter) stipulent, toujours selon l’article,que « les bénéfices santé d’une alimentation bio ne sont pas scientifiquement démontrés » : Cela ne prouvent en rien qu’ils n’existent pas. De surcroît, je faisais référence à certains produits bio, ne les mettant pas tous dans le même panier. Les produits bio les plus intéressants sont en général ceux qui sont le moins raffinés. Encore une fois essayez, vous verrez.

      Quand à opposer, dans vos post successifs, un coup le résultat de mon expérience (forcément biaisée), un coup, mes préjugés, me semble peu cohérent. Comment vous forger vous vos opinions sans recours à l’expérience ?

      La réponse expliquerait pê votre obsession des références et des études. Cette obsession me laisse supposer qu’une idée ne saurait être par vous formulée, si elle n’a été auparavant vérifiée, quantifiée et validée par un autre.

      • Mingus : « Ces études (que vous avez lu in extenso à n’en pas douter) stipulent, toujours selon l’article,que « les bénéfices santé d’une alimentation bio ne sont pas scientifiquement démontrés » : Cela ne prouvent en rien qu’ils n’existent pas. »
        ——————————
        Prouver que « quelque chose n’existe pas » n’est pas une démarche scientifique. La science ne peut pas prouver que Dieu n’existe pas ou que les extra-terrestres n’existent pas ou que l’énergie gratuite n’existe pas.

        Par contre, la science peut vérifier et éventuellement réfuter des allégations sans preuve, comme par exemple que le bio apporterait des bénéfices santé, allégations scientifiquement infondées mais que les promoteurs du bio font abondamment sans quoi, leur clientèle déjà maigrichonne (le marché du bio en France, malgré une publicité gratuite ultra favorable et omniprésente que lui fait les médias ignorants, fait moins de chiffres que le Halal !) serait quasi-nulle.

        D’ailleurs, votre excuse du « on n’a pas prouvé que les bénéfices du bio n’existe pas », c’est quand même le monde à l’envers. C’est vendeur de bio qui utilise sans vergogne l’argument de ces bénéfices mêmes pour se vendre de prouver qu’ils existent, c’est pas aux sceptiques de prouver leur absence, faut pas inverser les rôles. Quand on fait un message promotionnel basé sur des bénéfices hypothétiques sans même passer par l’étape de la preuve, au pénal, ça s’appelle de la publicité mensongère, dans le langage courant, du charlatanisme.

        Compte tenu de cette absence de preuve que vous reconnaissez vous-même, il y a clairement un abus de confiance dans la promotion du bio. Suivant le principe du falsus in uno, falsus in omnibus, si les méthodes des fournisseurs du bio sont de toute évidence douteuses, le contrat de confiance est rompu et il y a tout lieu d’être hyper vigilant sur les produits bio.

        • Il me semble que par les probabilités, on arrive à démontrer qu’il est impossible (improbable) que les extra-terrestres n’existent pas.

          Qu’il y ait un abus de confiance dans la promotion du bio est indéniable, mais je crois qu’elle est surtout le fait des « médias ignorants » et de la Grande Distribution. Tout comme il est indéniable que le charlatannisme n’est pas l’apanage du bio.

          Je souhaitais, par mon intervention initiale, inviter l’auteur de cet article à s’interroger sur les motivations de ceux qui font du bio depuis 40 ans et d’y voir, peut-être, un acte politique à rebours de son acte de consommatrice.

          j’avoue honteusement avoir été, ensuite, amusé par l’agressivité de mes contradicteurs.

          • Mingus : « Il me semble que par les probabilités, on arrive à démontrer qu’il est impossible (improbable) que les extra-terrestres n’existent pas. »
            —————
            « Il me semble que » n’est pas un argument, c’est un effet de manche. Et puis de la probabilité sur … un seul cas (la Terre), pffff !
            Quand bien même, en supposant qu’il « vous semble que » les extra-terrestres pourraient exister, vous ne pouvez pas refourguer de la camelote estampillée « made in extra-terrestre » alors même que vous ne pouvez fournir la moindre preuve que les ET existent.
            C’est pourtant le cas avec les prétendus bénéfices santés des produits bio. Cherchez l’erreur…

            —————
            « s’interroger sur les motivations de ceux qui font du bio depuis 40 ans et d’y voir, peut-être, un acte politique à rebours de son acte de consommatrice. »
            —————
            les motivations hein, laissez moi deviner… le refus du progrès, le naturalisme anti-humain (quand on prône une agriculture avec un rendement d’au moins 50% inférieur à ce que le conventionnel peut faire non seulement pour les pays riches mais surtout pour les pays pauvres où des gens meurent encore de faim en masse et qu’on qualifie l’homme de « cancer de la terre », on est anti-humain), l’anti-capitalisme, l’anti-libéralisme, l’absence de scrupule et d’honnêteté intellectuelle, il me semble que c’est les bons moteurs des tenants du bio et on en a d’innombrables preuves. Aucun n’est défendable pour moi.

          • @ miniTAX: les ET existent, j’en ai la preuve (et en plus ils sont hostiles et belliqueux):
            http://buzzmedias.net/wp-content/uploads/2011/11/eva-joly.jpg

          • @ MiniTAX

            L’apparition de la vie sur Terre est la conjonction de conditions initiales extrêmement rares et d’une suite d’évolutions et d’événements exogènes encore plus rare. Toutes ces conditions, évolutions, événements réunis, la vie apparaît. En calculant la probabilité de l’union de tous ces événements, on arrive à 10 puissance -15 (ou -915034, peu importe). Quel que soit ce chiffre, et compte tenu de la nature non fini de notre univers, la probabilité qu’une telle conjonction ne soit arrivée que sur terre est nulle, i.e. les extra terrestres existent, car il est impossible qu’ils n’existent pas.
            Le label ET certified n’existe pas (mais pourrait être inventé, et adossé « àdesétudesscientifiques », un peu comme les crèmes qui empêche de vieillir).

            Et choisir un mode de production particulier sur SES terres n’a rien de non humain, vous délirez . Tous les agriculteurs bio ne sont pas José Bové ! Un peu plus de nuance, un peu moins d’amalgame. Que les paysans se battent pour conserver le droit de ressemer leurs graines vous parait anti libéral ?

  • J’ai quand même l’impression qu’on confond tout et n’importe quoi, il y a la question du bio ou pas bio, qui concerne les produits phytosanitaire employés, traitements, vaccins etc… et il y a la question du mode de production, extensif ou intensif, les deux existent dans les deux milieux.
    Donc un poulet bio élevé en batterie est comparable à un poulet en batterie classique.
    Là vous comparer le poulet bio fermier à un poulet « conventionel » en batterie, ça n’a pas de sens.

    (ça ne marche pas que pour poulets bien sûr…)

  • Hmm, j’ai eu l’occasion de goûter à des produits bios parfaitement infectes. jJ’ai été élevé par des parents avec un jardin potager et un verger et croyez moi la qualité gustative des produits ainsi cultivé est sans commune mesure avec tout ce que l’on peut acheter dans le commerce. En passant, même le petit jardinier, si il veut profiter un peu de son travail, doit impérativement utiliser des pesticides et même ainsi il peut parfaitement arrivé que toute la récolte soit perdue…Ceux qui croient que l’on peut nourrir toute l’humanité sans pesticides n’ont jamais toucher une bêche de leur existence. C’est l’utilisation du pesticide qui à permit à une vaste majorité de l’humanité de sortir de la misère alimentaire, un peut de reconnaissance du ventre serait la bienvenue… personnellement je préfère courir un risque lointain d’un hypothétique cancer à une mort rapide et certaine par défaut d’alimentation.
    Je ne sais pas d’ou vous tirer vos prix des aliments bio mais dans mon coin c’est plutôt 2 à 3 fois plus cher…
    Si j’en crois mon expérience je digère tout ce que j’absorbe quelques soit sa qualité de base des produits du jardin de la plus haute qualité jusqu’à l’infâme mixture du service militaire que même les chiens refusait d’avaler. Donc selon MON expérience le BIO est une perte net financière.
    Pour finir je souscrit entièrement aux conclusions de cet article : laissont les gens décider librement de leur choix de vie ce qui inclus évidemment les choix alimentaires. je ne m’inquiète pas, il y aura toujours un marché pour : les yacht de luxe, les parfums hors de prix, les voiture de sport et le BIO hors de prix. toutes ces choses seront probablement toujours hors de ma porté mais je ne suis pas jaloux, c’est le secret du vie heureuse.

    • « Ceux qui croient que l’on peut nourrir toute l’humanité sans pesticides n’ont jamais toucher une bêche de leur existence. »
      —————–
      On peut, mais certainement pas avec moins de 5% de la population dans l’agriculture comme dans les pays riches. Quoique , le grand air, le travail des champs, ça ne peut faire que du plus grand bien aux obèses, c’est ce que veulent les escrologistes des villes pour le plus grand nombre… tant que ça ne les concerne pas.

      D’ailleurs, passer son temps dans les champs, à désherber, c’est ce que fait le paysan (bio) africain, vu que sous un climat chaud et humide et sans herbicide, son champ serait envahi de mauvaises herbes en quelques jours. Laisser un champ sans désherbage pendant 2 semaines et la récolte est quasiment perdue, et on n’a même pas encore parlé des insectes et autres maladies fongiques qui se développent à la vitesse de l’éclair sous climat humide.
      Ce qui veut dire sans herbicide sous les tropiques, qu’un paysan ne pourra pas planter plus s’il le veut et que le temps qu’il passe à arracher les mauvaises herbes, il ne le passera pas à autre chose. Les 35h, il les fera mais en deux jours.

      C’est ça la (sur)vie sans pesticides dans les pays pauvres, maintenant ! Une vie de forçat, de labeur ingrat pour un résultat misérable, à la merci des caprices de la nature et qu’aucun paysan ne souhaite à ses enfants (il n’y a qu’à voir l’exode rurale massive en Afrique). Juste quelques légers inconvénients que les propagandistes du bio ont « oublié » de citer quoi…

  • Il y a des mélanges, pour s’intéresser à l’avantage du bio, on doit s’intéresser à des produits de bases, légume viande, pas à des produits transformés.

    Il est forcement difficile de mener des études sur les avantages du bio, il faut trouver des groupes ayant des alimentations et des modes de vie similaires sauf en ce qui concerne le bio…

    En dépit de ce qu’en pense les tenants du bio , les problèmes alimentaires sont ailleurs, ils sont dans le régime alimentaire et dans le mode de vie…
    On étudie donc un éventuel signal faible ( sinon d’ailleurs on l’aurait déjà vu)…
    Et ma foi, manger des produits salés ou fumés augmentera notablement vos chance de développer un cancer…

    LE problème du bio est sa radicalité, c’est dogmatique et sans prétention quant à la santé humaine, son objectif premier est d’abord le respect de l’environnement.
    Si des véritables problèmes concernant la santé humaine se font jour avec les pesticides, les politiques réglementeront.

    le bon coté de ce barouf est que les gens vont peut etre porter une plus grande attention à ce qu’ils mangent. L’auteur en est un exemple.

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Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Xavier Hollandts est professeur associé à la KEDGE Business School. Docteur et HDR en sciences de gestion, il enseigne l’entrepreneuriat et la stratégie. Spécialiste des questions agricoles, il intervient régulièrement sur ces sujets dans les médias. Ses travaux académiques ont notamment été publiés dans Corporate Governance, Journal of Institutional Economics, Managerial and Decision Economics, ou la Revue Économique.

 

Crise des agriculteurs : le rôle de la PAC

Loup Viallet, rédacteur en chef de ... Poursuivre la lecture

Liens vers : partie 1, partie 2, partie 3, partie 4, partie 5, partie 6.

Adidas a menti sur le fait que ses chaussures étaient fabriquées à partir de plastiques marins recyclés ? Big Pharma pratique des prix abusifs et profite des plus faibles ? Volkswagen a installé un logiciel dans ses voitures pour tricher aux tests d'émissions ? Toutes les entreprises font du greenwashing et font des déclarations ESG bidons ? BP et Shell se prétendent en route vers le « zéro net » ? L'étiquette des aliments bios est truffée de fausses allégations et ... Poursuivre la lecture
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