Si aujourd’hui l’Allemagne fait figure d’exemple pour les autres membres de l’Union Européenne, ce n’est pas en raison de sa solidité économique.
Par Cécile Philippe
Article publié en collaboration avec l’Institut Économique Molinari
La subdivision de l’Europe en deux (avec maintien de la monnaie unique pour les économies les plus fortes) n’aurait pas été une mauvaise décision – si elle avait été prise dès le début de la crise. De fait, il y a quatre ans, les difficultés des pays membres de l’Union Européenne étaient déjà un secret de Polichinelle. Or, aujourd’hui, le problème est que la distinction entre pays solides et fragiles tend à s’estomper, de sorte que bientôt il n’y aura plus rien à subdiviser.
Désormais, un constat s’impose : pas un seul pays d’Europe ne serait capable de mener une politique budgétaire équilibrée. Et pas un seul gouvernement ne pourrait, sans dommages politiques, expliquer à sa population : « oui, nous avons exagéré, nous nous sommes surendettés, et désormais il va falloir se serrer la ceinture ». Qui peut prétendre au rôle de l’homme fort de l’Europe ? La France, avec sa dette de 1600 milliards d’euros, soit 84,5% de son PIB, un chômage à 9,9% et une croissance économique déclinante ? Ou l’Allemagne avec sa dette de 2000 milliards d’euros (83% de son PIB) et l’échec cuisant de son émission obligataire du 23 novembre ?
La seule chose qui distingue aujourd’hui les pays d’Europe les uns des autres, c’est leur capacité à se réformer. La particularité de l’Allemagne tient à ce qu’elle est capable de mener des réformes relativement rapides en s’adaptant à la situation actuelle. Une efficacité impensable dans ce pays qu’est la France, avec son système syndical mal géré, sa législation rigide et une société consciente qu’il n’est plus possible de dépenser inconsidérément, mais qui ne veut rien faire pour remédier à la situation.
Si aujourd’hui l’Allemagne fait figure d’exemple pour les autres membres de l’Union Européenne, ce n’est pas en raison de sa solidité économique, mais justement de sa capacité à mettre en place une politique économique répondant à la crise actuelle. Si les autres pays suivent cet exemple, un avenir reste possible pour l’Europe unie. Dans le cas contraire, la faillite est inévitable et l’éclatement probablement avec.
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Sur le web
Interview publiée dans le journal russe The NewTimes le 28 novembre 2011.
C’est Gerhard Schroeder qui mena ses réformes, et ce ne fut ni rapide, ni facile, il y eût pas mal de blocages, et en Allemagne on est toujours loin du paradis libéral. L’Allemagne dépend principalement de ses exportations donc de ses partenaires commerciaux, et 2012 s’annonce très mauvais pour tout le monde. Certe les allemands ont une longueur d’avance.
« Désormais, un constat s’impose : pas un seul pays d’Europe ne serait capable de mener une politique budgétaire équilibrée. »
Et la Suède ? Ils sont en excédent budgétaire …
« Et pas un seul gouvernement ne pourrait, sans dommages politiques, expliquer à sa population : « oui, nous avons exagéré, nous nous sommes surendettés, »
> ce nest pas la bonne façon de présenter les choses, voici la bonne a mon sens :
« Et le gouvernement devra expliquer à sa population : « oui, VOUS AVEZ exagéré, VOUS AVEZ DEMANDE A VOS POLITICIENS QU’ILS VOUS surendettent, eh bien ils l’ont fait, maintenant vous allez en payer les conséquences »
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