Perspectives économiques de l’OCDE

L’OCDE exhorte à une action urgente pour stimuler une économie mondiale vacillante

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Perspectives économiques de l’OCDE

Publié le 28 novembre 2011
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Selon l’OCDE, des mesures décisives doivent être prises d’urgence pour empêcher la propagation de la crise de la dette souveraine dans la zone euro et pour rétablir une activité économique mondiale qui s’affaiblit.

La crise dans la zone euro reste la principale menace pesant sur l’économie mondiale. L’inquiétude grandit quant à la viabilité des dettes souveraines dans l’union monétaire. Si rien n’est fait pour y remédier, la contagion récente de pays dont les finances publiques étaient réputées relativement saines pourrait considérablement aggraver les perturbations économiques. Les pressions s’exerçant sur le financement et les bilans des banques vont accroître le risque d’une pénurie de crédit.

Pour l’OCDE, dans la zone euro, il faudrait faire barrage au risque de contagion en augmentant substantiellement les capacités du Fonds européen de stabilité financière, tout en se donnant une plus grande latitude pour mobiliser les ressources de la Banque centrale européenne. L’amélioration des perspectives va aussi dépendre de l’adoption aux États-Unis d’un programme budgétaire à moyen terme crédible.

Le scénario de référence des Perspectives part de l’hypothèse que les décideurs font ce qu’il faut pour éviter des défauts souverains désordonnés, une forte contraction du crédit, la faillite systémique des banques et un resserrement budgétaire excessif. Dans les pays de l’OCDE, la croissance du PIB devrait passer de 1,9% cette année à 1,6% en 2012, avant de se redresser à 2,3% en 2013. En outre, le chômage devrait y rester élevé pendant une longue période, son taux demeurant aux alentours de 8% dans les deux prochaines années. La croissance ne devrait se redresser que lentement aux États-Unis et la zone euro devrait traverser une phase de légère récession, alors que la croissance devrait s’accélérer au Japon sous l’effet des efforts de reconstruction ; mais cet élan est temporaire et va ensuite s’essouffler.

Le PIB des États-Unis devrait croître à un rythme de 2,0% en 2012 et de 2,5% en 2013, après une progression attendue de 1,7% cette année. La croissance de la zone euro devrait passer de 1,6% cette année à 0,2% l’an prochain, avant de se redresser à 1,4% en 2013. Au Japon, on prévoit que le PIB augmentera de 2% en 2012 et 1,6% en 2013, contre une contraction de 0,3% en 2011, ce qui reflète l’impact du séisme et du tsunami et les opérations de reconstruction qui ont suivi.

La croissance de l’économie chinoise devrait revenir à 8,5% en 2012, contre 9,3% cette année, avant d’atteindre 9,5% en 2013. Le repli de l’activité en Chine et dans d’autres économies émergentes ainsi que le léger tassement des prix des matières premières devraient faire reculer l’inflation dans ces pays, ce qui permettra un certain assouplissement de leur politique monétaire.

La croissance mondiale sera soutenue par les économies non-membres - contribution à la croissance mondiale trimestrielle annualisée en pourcentage.

Source : Base de données des perspectives de l’OCDE – Télécharger les données en format Excel.

D’après le scénario de référence, l’activité médiocre, les faibles niveaux d’inflation et les incertitudes allant surtout dans le sens d’une détérioration devraient inciter à la mise en œuvre d’une politique monétaire très accommodante dans les pays de l’OCDE. Les banques centrales devraient procéder à d’amples apports de liquidités pour apaiser les tensions sur les marchés des capitaux et préparer des plans d’urgence qui pourraient être rapidement appliqués au besoin.

A contrario, un manque continu d’action efficace pourrait provoquer un autre scénario défavorable à la baisse où les perspectives deviendraient beaucoup plus sombres. Ce scénario pourrait se matérialiser sous l’effet d’une exacerbation des inquiétudes existantes à propos du système bancaire, de la contagion qui gagne les marchés de la dette souveraine de la zone euro ou d’une politique budgétaire par trop restrictive aux États-Unis liée à l’impasse politique actuelle.

Dans la section des Perspectives consacrée à sa Réponse stratégique, l’OCDE énonce des politiques spécifiques aux différents pays qu’il faudrait mettre en œuvre si la situation macroéconomique venait à déraper : le secteur financier doit être stabilisé, le filet de protection sociale doit être préservé et un nouvel assouplissement de la politique monétaire doit être engagé. Lorsque c’est possible, les pouvoirs publics doivent soutenir l’économie par la voie budgétaire tout en renforçant les dispositifs propres à convaincre les marchés que les finances publiques peuvent être maîtrisées.

Dans ce scénario, toute une série de mesures structurelles destinées à stimuler l’emploi et l’activité, qui sont en soi souhaitables, vont devenir urgentes. Il convient d’adopter des politiques du marché du travail efficaces pour remédier au chômage qui tend à devenir structurel et non plus conjoncturel, ce qui sape la croissance potentielle, met à mal la confiance et porte préjudice aux finances publiques.

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  • Le discours de l’OCDE est étrange, j’ai lu quelques un de leur rapports (sur la france, la suède etc.) et ils sont généralement a tendance libérale (les recommendations pour la france ont longtemps été de liberaliser le marché du travail, réduire les dépenses de l’état pour réduire le déficit, etc. etc.).

    Mais au niveau monétaire, d’après ce qui est paru aujourd’hui, ils veulent que la BCE cède a la création monétaire, alors qu’au niveau ou on en est il manque tellement d’argent que ça servirait pas a grand chose, ils incitent l’Europe a plus de keynesianisme etc.

    Ca diffère quand même assez du discours habituel, ou je me trompe ?

    • On retrouve le même « double discours » chez pas mal d’autres économistes et analystes renommés (rien qu’aujourd’hui dans Les Echos par exemple qui m’a furieusement fait pensé au Monde Diplomatique du coup).

      Je pense que c’est tout simplement que l’OCDE, pas plus que les journalistes des Echos, ne voit un avenir au delà de l’effondrement des états-providence. Et la seule « solution miracle » pour sauver les états-providence ET une certaine forme de libéralisme économique est effectivement la vieille recette keynésienne de la planche à billets. A mon sens, ce parti pris est plus politique qu’économique.

  • L’OCDE n’a aucune crédibilité à mes yeux. Ce sont des statisticiens keynésiens qui ont l’acuité visuelle d’une taupe!

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