Encore une casserole pour la HADOPI

Finalement, HADOPI ne sert à rien.

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Encore une casserole pour la HADOPI

Publié le 1 novembre 2011
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Encore une casserole pour la HADOPI

HADOPI, c’est un peu le roman fleuve d’une génération, relaté en une longue série d’épisodes dans le plus pur style Tele Novelas où, de rebondissements en rebondissements, on apprend que la fille du richissime entrepreneur est en fait adoptée et qu’elle est sortie avec le fils caché de ce dernier pour tomber enceinte d’un adorable hydrocéphale qui se lancera ensuite dans la politique. Aujourd’hui, on découvre que la Haute Autorité Destinée à Observer les Petits Internautes est une grosse blague qui ne sert à rien. Stupéfaction chez les spectateurs…

Le monde, politique notamment, est vraiment trop injuste.

Regardez plutôt : les parlementaires ont tout fait, pendant des années, ont tout donné, ont sué sang et eau, ont réussi à dissimuler de multiples enveloppes kraft de l’industrie musicale sans se faire choper, tout ça pour tenter de nous faire croire que leur réalisation, une nouvelle hautotorité aussi nébuleuse que coûteuse, allait servir à quelque chose et bouter le pirate hors de France pour le plus grand bonheur des zartistes et des zintermittents qui vivent un moment difficile.

Las. Tout porte à croire que ces efforts furent vains. Pire : les personnes qui devraient être les plus concernées par cette création somptueuse (à 12 millions d’euros l’année, tout de même) ne lui trouvent décidément pas d’utilité.

Logo HADOPI : haute autorité destinée à observer les petits internautes

Zut de zut à la fin ! Une tripotée de parlementaires se sera donc embêtée sans fin pour n’être même pas remerciée de ses efforts. La SPEDIDAM, la société des auteurs-interprètes, fait ses comptes et les règles avec les joyeux thuriféraires de l’action étatique musclée : non seulement, la HADOPI n’a pas résolu ses problèmes, mais elle a même augmenté la mauvaise image du droit d’auteur dans l’opinion publique.

Et quand on y réfléchit deux minutes, c’est assez gênant parce que s’il y a bien une profession qui dépend crucialement de l’opinion publique, c’est bien celle des artistes divers et variés. Mais voilà : pour le dire simplement, HADOPI ne leur sert à rien. Pire, tout montre que « Depuis Renaud Donnedieu de Vabre, les ministres n’écoutent que l’industrie phonographique », c’est-à-dire les grandes maisons de disques.

Grandes maisons de disques dont l’action se caractérise essentiellement, sur les dernières années, à produire une soupe de plus en plus insipide, en propulsant à des degrés de cynisme jamais atteints de frétillants vendeurs de tapis aux costumes de proxénètes serbo-croates.

Pascal Nègre a des goûts très sûrs.

Ce qui est tout à fait marquant, dans les déclarations de ces artistes eux-mêmes, c’est que leurs analyses des échecs de la HADOPI et de toute l’industrie phonographique antédiluvienne française sont les mêmes que celles que les libéraux ont déjà faites ; ainsi, même si l’on peut discuter de l’utilité d’une licence globale, en tout cas, on ne peut que rejoindre Nowak, l’un de ses défenseurs, lorsqu’il déclare :

« C’est l’industrie du disque qui va mal, parce qu’elle n’a pas su anticiper par son incompétence les évolutions du marché de la musique. Pas la création. On ne peut pas laisser les dirigeants de ce secteur diriger seuls car ils nous mènent à la catastrophe. »

Mais évidemment, on est en France : puisque l’analyse montre que l’état a lamentablement merdé en mettant en place une solution, on va vite faire appel à lui pour redresser la barre en lui demandant, par exemple lors de la prochaine législature, de mettre des idées fraîches dans le système ! En plus, ça tombe bien, on sait déjà qu’on peut compter sur François Hollande pour dépénaliser le téléchargement. Ou peut-être pas. Ou je ne sais pas. Lui non plus, d’ailleurs.

Tout peut donc se résumer à quelques éléments simples :
a/ Le lobbying marche très bien en France.
b/ Comme d’habitude, on prétend aider les petits, les faibles et les sans-grades pour diriger des fleuves de pognon loin de leurs poches, avec le sourire.
c/ Lorsque les dindons de la farce se réveillent, vite, ils préconisent de faire … du lobbying.
d/ Ceux qui seront sollicités goulûment pour ce lobbying n’en savent pas plus long que les précédents.

Tout ceci m’amène à penser que nous n’en avons pas fini avec la Tele Novelas Hadopi.
—-
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  • Je me souviens d’une interview de John Lennon (un individu qui certes a fait quelques belles chansons, mais dont la démagogie pseudo-rebelle me gonflait) à la fin des années 60 ; il disait au journaliste en lui montrant un billet d’une livre sterling : « Pour résumer, sur chaque livre sterling que les Beatles font rentrer via la vente de disques, il nous reste, après avoir payé les intermédiaires et les taxes un penny ».
    Vous imaginez, ça, c’était il y a 40 ans…

  • Pour payer la rémunération annuelle de Pascal Nègre il faut vendre 52 tonnes de CD dans leur boîtier cristal

  • @François: Ou 30tonnes d’album dématérialisés, puisque çà leur coute quasiment rien à la fabrication (juste les droits d’auteur et l’hébergement) et qu’il vende çà quasiment le même prix que le CD… Allez comprendre..

  • A voir absolument pour ceux qui aiment l’humour noir « hadopitesque  » !!!

    Cette vidéo résume tout de Hadopi et de notre gouvernement …
    C’est pitoyable.
    Admirez la tête de la chère dame qui a honte…

    Enjoy :’)

  • Hadopi est une niaiserie faisant tout à l’envers :
    http://iiscn.wordpress.com/2011/05/15/piratage-hadopi-etc/
    Mais la licence globale un concept gentillé profondément grotesque :
    http://iiscn.wordpress.com/2011/07/03/licence-globale/
    Ce qu’il faut c’est quelque chose dans ce genre :
    http://iiscn.wordpress.com/2011/05/15/concepts-economie-numerique-draft/
    Mais cela implique la mise en place des organisation tiers de confiance « tenanciers de bibliothèques personnelles (liste de références d’oeuvres, pas copies) » associées

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