Une France plus molle et plus câline

Sans café, thé, chocolat, sucre, sel, gras, alcool, cigarettes, l’existence paraît beaucoup plus longue.

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Une France plus molle et plus câline

Publié le 20 octobre 2011
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Une France plus molle et plus câline

Nous sommes le 20 octobre 2012. La France se remet lentement de l’euphorie qui a traversé toute sa population lorsqu’enfin, le terrible joug sarkozyste s’est effondré un soir de mai et que le digne successeur de François Mitterrand a pris le relais. Cet autre François, de sa poigne virile de leader charismatique, aura, en quelques semaines, littéralement réenchanté le rêve français.

Car c’est en quelques semaines que tout s’est joué, à l’évidence, et le nouveau François n’aura pas eu tant d’efforts à faire que ça puisqu’il avait toute la population derrière lui. Et c’est donc à petits bonds frétillants que toute la population se sera précipitée dans ce quinquennat qu’on devine déjà foudroyant de succès.

HollanderrandDès les premiers jours en effet, le grand François s’est immédiatement illustré en poursuivant les actions énergiques que mena, jadis, l’autre François et qui mena le pays à la ruine aux verts pâturages que l’on sait.

Couronné de l’auréole éclatante consécutive au triomphe évident de ces premières mesures, le nouveau François s’est alors fermement concentré à rendre enfin le pays plus doux, plus moelleux tout en lui redonnant de vraies marges de manœuvres. Là encore, il n’aura eu pas eu à batailler : paradoxalement, le plus gros du travail avait déjà été entrepris lors des mandats précédents.

Et c’est donc une France plus douce et plus câline qui s’approche gentiment des commémorations de Novembre et des fêtes de fin d’année, avec les petits pas mesurés d’une personne sur une route verglacée rentrant sagement chez elle après deux litres de vodka.

Cette France a un nouveau visage : celui de la bonne santé scientifiquement imposée.

Ainsi, des mesures essentielles ont été prises pour éliminer effectivement les matières grasses, les sucres et le sel qui donnent, comme chacun sait, des maladies et des graisses jaunes très mauvaises pour la santé. Du reste, le président de tous les Français, lors de sa campagne, a montré qu’avec de la volonté, on pouvait retrouver le corps svelte et athlétique d’un homme dans la force de l’âge. Le « Régime Hollandais », habilement paru en juin juste avant les vacances d’été, s’arrache d’ailleurs en librairie et a même frôlé le Goncourt (qui est allé, de justesse, à Dominique de Villepin, pour son roman noir « Le Croc de Boucher »).

Et c’est donc une France svelte et débarrassée de ses frites, qui aborde le dernier trimestre de l’année. La production de topinambours, légume injustement boudé pendant les années fastes, bat son plein. Les rendements agricoles, scrupuleusement vérifiés par l’Union Européenne des Républiques Démocratiques Populaires, battent régulièrement des records.

Mais le vigoureux président est allé plus loin : joignant l’utile d’une taxation rigoureuse et finement orienté, à l’agréable d’une décision qu’on sait à la fois juste et morale, il a décidé de continuer d’augmenter les taxes sur les boissons méchamment sucrées. On se souvient qu’en 2011, cette taxe avait provoqué la grogne de quelques individus perdus aux nécessités sanitaires. Mais en 2012 et grâce à une propagpédagogie adaptée, la population a accueilli chaleureusement la mesure véritablement hygiénique qui a consisté à tripler la taxe initiale.

Elle a, dans le même mouvement, applaudi lorsque la taxe s’est étendue aux boissons à édulcorants. C’était salutaire : chacun sait que ces édulcorants, inventions diaboliques d’une industrie agroalimentaire sans scrupules, font mourir des hamsters lorsqu’on les nourrit exclusivement avec pendant seulement quelques jours.

Et surtout, la France s’est sentie, littéralement, ragaillardie lorsqu’elle s’est enfin prise en main sous l’impulsion de son président qui a décidé d’étendre encore une fois cette taxe aux boissons énergisantes, puis au thé et au café.

Il est à signaler que la grogne un peu vague qui s’est emparé des retraités lorsqu’il s’est agi d’augmenter les taxes sur la tisane et les déambulateurs a été rapidement réduite au silence grâce à une communication efficace de la part de l’Elysée. Ça change du prédécesseur autiste qui entendait mais n’écoutait pas !

Parallèlement et pour soutenir le train de vie nécessaire de l’Etat, maintenant seule source de croissance du pays, les taxations sur le tabac ont continué d’augmenter assez régulièrement. Le tabac se vend maintenant au gramme, dans certaines cités spécialisées, et c’est tant mieux : cette pestilence anti-salubre n’a plus sa place dans les centres villes propres et bien rangés dans lesquels des hordes de travailleurs survitaminés par leur 5 Topinambours Par Jour™ peuvent enfin faire du Vélivélo® en respirant l’odeur appétissante des voitures qui roulent à l’huile de friture (devenue inutile pour la cuisson, interdiction des frites oblige).

La santé passant aussi par une meilleure sécurité, notamment routière, le nouveau président n’aura pas hésité longtemps à mettre en place un bridage effectif des voitures rapidement étendu à tous les véhicules motorisés. Le bridage, assez habilement, permet d’atteindre 144 km/h sur autoroute, ce qui est juste assez pour se prendre une prune, autre source non négligeable de revenus compte tenu des 283.760 points de contrôle automatique installés dans le pays et qui permettent régulièrement de gauler les petits cons en voiture rapide qui tentent bêtement des go fast à 147 km/h pour ramener trois cartouches de Marlboro d’Espagne ou d’Italie.

Egalité, Taxes, Bisous : République du Bisounoursland

La France, réellement, a changé de visage, de rythme, de mode de vie.

Les mœurs y sont, résolument, plus douces : plus personne ne stresse. De toute façon, c’est taxé. L’espérance de vie dégringole, mais sans café, sans thé, sans chocolat, sans sucre, sans sel, sans alcool, sans cigarette, sans voitures rapides, l’existence paraît beaucoup, beaucoup, beaucoup, plus longue.

Les différentes sensibilités étant maintenant toutes représentées au gouvernement, l’égalité de traitement de tous est enfin atteinte. Les blagues sur les blondes, les femmes, les juifs ou les plantes vertes sont rigoureusement interdites, tout comme, du reste, toute forme de discrimination. L’humour Schtroumpf, d’ailleurs pratiqué avec brio par notre nouveau président à tous, est le seul qui gagne réellement ses lettres de noblesse dans cette période où plus personne n’est jamais stigmatisé.

Les repas, tant des cantines que des restaurants, sont planifiés au niveau national, et conçus diététiquement par une Commission créée à dessein. À force de mimes et de clowns, Le pouls de la capitale s’est progressivement assagi, bientôt suivi par celui de toutes les autres villes françaises. Vers 20:00, tous les soirs, les belles villes de France s’assoupissent doucement en digérant lentement les deux topinambours du soir, devant Chazal sur TF1.

Le pays ralentit, gentiment. Une douce odeur de naphtaline envahit chaque individu.

Ce pays cajolant est foutu.
—-
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  • J’arrive pas à me convaincre:
    Science fiction, ou témoignage de notre réalité actuelle?

  • Mea Culpa !!!! Je me flagelle non stop, car je dois vous l’avouer : Eh bien oui, j’ai bu un coca light la semaine dernière, mais promis, le ferai plus, pitié ! Ne prévenez pas les autorités !

  • On vante l’humour (schtroumpf ?) de Hollande : quelqu’un aurait-il un échantillon ? Je lui trouve un ton pleurnichard.

    Nous priver de frites ? Pas ça ! Monsieur Hollande, si vous voulez que nous votions pour vous, une promesse électorale efficace : frites à tous les repas. Avec des moules ou du steak saignant.

  • Le code pénal a été revisité dans le plus grand consensus et toute la population a applaudi à l’introduction de peines sévères pour tout mangeur de frites : il devra pendant 15 à 30 ans selon la gravité des faits porter une pancarte cadenassée  » je suis un resuscité » et sera obligé de regarder Arte 12H/jour en moyenne . Une web cam lui sera greffée entre les deux yeux pour verification opérée par une commission de Controle de l’Elevation de la Culture ( CCEC) employant 345670 agents . En cas de maladie grave , il devra se rendre devant une Commission de Contrôle des Maladies Inculturantes ( CCMI) employant des diplomés en mrdecine ( 3 ans d’études après le Baccalauréat) pour obtenir eventuellement dispense : mais sans frittes ni sodas ni etc i on se demande comment il pourrait etre malade d’autant que les distrubuteurs gratuits de tranquilisants sont installés dans chaque cage d’escalier

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