Fonctionnaires : la fin de la politique du 1 sur 2 ?

Mise en place en 2002, la politique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite ne durera pas encore bien longtemps

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Fonctionnaires : la fin de la politique du 1 sur 2 ?

Publié le 15 octobre 2011
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Mise en place en 2002, la politique du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite ne durera pas encore bien longtemps. 

Par Aymeric Pontier

Vu les élections présidentielles et parlementaires qui approchent, et l’éventualité très plausible pour la gauche de revenir au pouvoir après une absence de 10 ans, il semble évident pour beaucoup que la politique, mise en place en 2002, du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite ne durera pas encore bien longtemps. Ils ont raison. Mais, à vrai dire, c’est surtout la démographie qui va venir à bout de cette politique.

Car l’effet d’aubaine, qui fut créé par la vague des départs en retraite des français nés pendant le baby boom, va dès l’année prochaine commencer à se tarir, et le nombre des départs en retraite dans la fonction publique d’État va fortement diminuer entre 2012 et 2017, et se stabiliser autour de 40 000 par an, contre 60 à 70 000 pendant la présidence de Nicolas Sarkozy. C’est l’occasion de se pencher sur les résultats de cette politique, notamment en ce qui concerne les effectifs. Justement les députés UMP Marc Francina et Charles de la Verpillière, ainsi que le député socialiste Bernard Derosier, viennent de publier un rapport d’information sur l’évolution de la masse salariale de la fonction publique. Voici les données les plus intéressantes :

On voit tout de suite que la totalité des efforts ont été imputés aux fonctionnaires d’État travaillant dans les ministères, mais que les fonctionnaires des établissements publics administratifs eux ont été totalement épargnés. Du côté des fonctionnaires des ministères donc, on peut considérer que l’objectif fixé a été largement atteint : leur nombre est revenu au même niveau que sous le premier mandat de François Mitterrand. Il semble difficile d’aller plus loin, sans remettre en cause une large part des missions de l’État. Du côté des établissements publics administratifs en revanche, les « opérateurs de l’État », tout reste à faire si j’ose dire, surtout que les missions dont ils s’occupent ne sont pas forcément les plus essentielles… Peut-être est-il temps finalement de faire une pause dans les suppressions de postes ministériels, et de chercher les économies possibles ailleurs ?

Qui plus est, les économies espérées n’ont pas été au rendez-vous ! En effet, la masse salariale de l’État ne cesse d’augmenter, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les fonctionnaires retraités pèsent de plus en plus sur le budget de l’État, vu qu’ils sont plus nombreux qu’avant (du fait du baby boom justement). Ensuite, le nombre d’heures supplémentaires a fortement augmenté, de même que les primes de productivité. Au final, les bénéfices des suppressions de postes ont presque été entièrement engloutis. Il ne reste à la fin que quelques centaines de millions d’euros d’économies, contre les dizaines de milliards qui furent prévus initialement. Tout ça pour ça…

Pour augmenter l’efficacité de l’État, tout n’a pas encore été essayé ceci dit, il y a certaines pistes mises en place par nos voisins européens dont nous pourrions aisément nous inspirer. De plus, il est sérieusement temps d’établir un contrôle citoyen de la gestion des collectivités territoriales. Car si la gestion de l’État passionne plus ou moins les médias, il n’en est rien en revanche de celle des collectivités. De fait, les citoyens sont très peu informés sur l’utilisation de l’argent public par les régions, les départements et les agglomérations. Des marges de progrès en perspective !

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  • Le pire, c’est dans les intercommunalités… même nos gouvernants sont incapables de dire combien de personnes travaillent pour elles ainsi que pour les groupements d’intérêt mixte, syndicats et autres originalités juridiques, qui pourtant sont légions et fonctionnent en grande partie grâce à nos impôts… Inquiétant selon moi

    • oui ,mais les intercoommunalités servent aux maires et adjoints des petites communes:en y siégeant ils arrivent a augmenter leurs revenus.quant aux mairies,une partie de leurs compétences est transférée aux communautés de communes sans que la part communale de impots locaux ne baisse.cherchez l’erreur.quant a l’article de aymeric pontier je le trouve très prudent sur les innombrables dérives des collectivités locales.la plus grande part de ces dérives est destinée a l’enrichissement personnel des elus et de leurs proches

  • « Il semble difficile d’aller plus loin, sans remettre en cause une large part des missions de l’État. » justement il faut aller encore plus loin les seules missions de l etat sont les missions regaliennes : police justice armee diplomatie. tout le reste le prive le fait mieux et moins cher.
    en comparaison l allemagne pour les memes missions que la france a 30% de fonctionnaires de moins,
    et la nouvelle zelande fait encore mieux beaucoup mieux, au ministere de l agriculture il y a moins de 50 personnes y compris le ministre, mais il est vrai que les paysans sont libres de cultiver et de vendre comme ils le veulent et sans aucune subvention.
    il faut quand meme rapeller que la france en proportion de sa population est le pays qui emploie le plus de fonctionnaires apres la coree du nord, bienvenue en communistan.

  • le nombre de fonctionnaires est un probleme certes mais il en faut tout de meme quelque peu ; leurs salaires et traitements me parait etre le vrai probleme car c est de notoriete publique que le public paye mieux que le privé sur la perode carriere + retraite et ca c est un tres gros probleme car ca ne motive pas a travailler dans le privé : aller demander aux scolaires quel metier voulez vous faire plus tard : fonctionnaire un metier bien payé et tranquille !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

  • Bizarre ,on m’a soutenu le contraire ,à diplôme équivalent ,le rapport est de 2 en faveur du privé .en effet ,le fonctionnaire commence sa carrière à la moitié de sa rémunération obtenue au bout de 30 ans .Mais c’est un choix ,le fonctionnaire le sait au départ ,mais obtient une retraite plus juste en retour.Donc si vous avez été embauché à un salaire élevé ,et revalorisé toute votre carrière dans le privé ,je n’en sius pas jalou,mais n’enviez pas les fonctionnaires qui ont gagnés moins d’argent que vous ,sans 13 eme mois ,sans comité d’entreprise ,sans tickets restaurant ,mais au fait ,qu’avez -vous passé comme concours ,3000 candidats pour 30 places ,il faut y aller si la place est si bonne ,mais je ne parle que de la fonction publique d’état .Et bien ,j’ai eu les colibets toute ma carrière ,de mal payé ,aujourd’hui on m’envie d’avoir une retraite convenable ?Allez donc ,pas d’hubris ,d’outrecuidance dans vos analyses avant de savoir,chacun son choix

  • C’est vraiment contreproductif d’être méprisants avec les fonctionnaires. Ils n’ont fait que choisir une carrière parmi une autre dans ce qui est proposé dans le marché du travail.
    C’est beaucoup plus efficace de parler d’allocation de ressources au sens large. Dans l’agriculture par exemple, il y a environ un fonctionnaire pour dix exploitations. On ne parlera pas du coût de revient d’une année d’étude en divisant le nombre d’élève par le budget selon le type d’enseignement.
    Le problème, ce sont les politiques.
    Combien de contempteurs de fonctionnaire ici refuserait par éthique un emploi dans la fonction publique si l’occasion se présentait ?
    Je ne parlerai pas non plus de stratégie : il y a probablement 15 fois plus de fonctionnaires que de libéraux dans ce pays. C’est très utile de tous les braquer.

  • Conseillers régionaux : 2 040
    Conseillers généraux : 4 042
    Maires : 36 635
    Conseillers municipaux : 519 417
    Élus intercommunaux : 38 000 environ.

    Tous ces gens entretiennent une clientèle par l’embauche, si bien que nous avons une fonction publique territoriale qui se surajoute à celle de l’Etat. Le jour où les traitements ne pourront plus être payés, les fonctionnaires ne toucheront plus ni traitements ni pensions de retraite. C’est aussi simple que ça, on n’en est plus à se demander où dégraisser. Ce sont les fonctionnaires les premiers à avoir intérêt à ce qu’il y en ait moins, mais sûrs d’être payés !

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