Comment la France expulse les étrangers diplômés que le Canada accueille

Pendant que la France expulse du diplômé, le Canada les accueille à bras ouvert.

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Comment la France expulse les étrangers diplômés que le Canada accueille

Publié le 5 octobre 2011
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Comment la France expulse les étrangers diplômés que le Canada accueille

En France, on n’a pas de pétrole, on n’a plus de gaz de schiste, et on n’a plus que des idées pourries. Prenez la mondialisation par exemple. Ce pourrait être une source d’opportunités pour ce pays vieillissant. Eh bien non : Jean-Luc M. et Arnaud M. (presqu’aucun lien de parenté), la mondialisation, ils ne l’aiment pas très très beaucoup du tout.

Mais ils ne sont pas les seuls. En fait, la mondialisation est cordialement détestée par toute la classe politique française dont le spectre s’étale du rose au brun en passant par le rouge vif, le vert et le noir : personne ne semble vouloir de ce concept.

Et pour prendre un exemple concret, il suffit de se pencher sur le cas, normalement pas très épineux, des étrangers venus étudier en France pour décrocher un diplôme.

L’idée est simple.

Des étrangers viennent de toute la planète, se précipitent, pour ainsi dire, vers la France afin d’y étudier dans nos prestigieuses universités régulièrement classées dans le top 10 de tous les classements mondi… heu on m’indique que, bon, les étrangers ne se battent pas vraiment et que nos universités ne sont pas totalement au top, mais bref, l’idée est là : des milliers d’étrangers viennent finir ou accomplir leurs études, jusqu’à des niveaux élevés (master, doctorat) dans nos universités, et, grâce à l’action vigoureuse de nos politiciens, se retrouvent sans visa et se font rapidement expulser.

En effet, Claude Guéant — qui n’aime pas non plus la mondialisation — a pondu une jolie circulaire le 31 mai dernier, visant à réduire l’immigration professionnelle. En conséquence, les étudiants étrangers ayant décroché en France un diplôme au moins de niveau master se voient refuser la possibilité d’y rester pour démarrer leur vie professionnelle.

C’est très joliment pensé.

De fait, toute la politique de l’immigration en France est un édifice finement ouvragé où s’empilent incohérence, pure méchanceté, paperasserie aussi tatillonne que débile, et contre-productivité élevée au rang d’art.

Depuis maintenant des dizaines d’années, entre le regroupement familial et la distribution généreuse d’aides diverses et variées à qui les réclame, la France aura donc su attirer à elle les élites les plus productives qui auront eu à cœur de s’intégrer, puis éduquer et former une jeunesse vibrante de reconnaissance.

Parallèlement, en mettant en place d’habiles barrières administratives et en multipliant les obstacles légaux à l’entrée sur le territoire des étrangers les plus diplômés ou ceux qui démontraient la plus grande volonté de faire fructifier leur savoir, le pays a su repousser avec constance l’hydre hideuse de l’attractivité et des bonnes places aux palmarès internationaux (d’ailleurs fortement suspects de capitalisme, de libéralisme et de mondialisme apatride).

Pour résumer rapidement, ce pays fait donc le choix brouillon (et stratégiquement discutable) d’expulser les diplômés, les universitaires et les élèves-ingénieurs, et de chérir avec moult facilités subventionnées par le contribuable des hordes de jeunes déçus dont l’apport scientifique ou culturel laisse pour le moment l’honnête citoyen quelque peu dubitatif.

Etudiants en sociologie

À bien y réfléchir, on se demande si un autre monde n’est pas possible ?

Eh bien justement, nous avons un exemple, de l’autre côté de l’Atlantique, d’une autre façon de procéder. Elle n’est pas nouvelle puisqu’on retrouve facilement des articles qui montrent bien la stratégie choisie : faire en sorte que le diplômé reste.

Certes, la situation du pays (emploi, densité, …) n’est pas forcément comparable à la France, mais l’idée générale qui consiste à choyer les étudiants étrangers diplômés ne semble pas, a priori, complètement débile, et surtout pas hors de portée d’un politicien moyen.

Politicien moyen dont la France semble bien dépourvue tant elle s’est habituée à accumuler les vexations sur les étrangers qui ont la curieuse lubie de venir étudier chez elle, depuis des années.

Un éminent libéral me narrait ainsi se souvenir que déjà, en 2000, des étudiants d’origine étrangère (moitié tunisiens, moitié marocains) lui expliquaient leurs difficultés à obtenir un permis de travail, une carte de séjour, souvent sur pression de leur pays d’origine qui veut garder son cheptel pour lui, alors qu’ils passaient dans le même temps des entretiens chez Morgan Stanley ou McKinsey. Sociétés qui, du reste, offrent comme on peut s’en douter des salaires de misère et surexploitent leurs collaborateurs. Salaires de misère qui ne rapportent donc aucunes charges sociales, aucunes taxes améliorant potentiellement le bilan économique catastrophique français.

Comme on le constate, le mal est profond, aussi festif que durable, ancré dans les habitudes et s’autoalimente de la misère économique et intellectuelle ambiante. La fuite des cerveaux, fussent-ils locaux ou étrangers, continue. Elle imbibe toutes les strates de la société ; ce ne sont pas les meilleurs qui restent, et on commence à en ressentir les effets dans toutes les strates de l’administration et de la politique où certains éminents politiciens laissent un doute certain sur la bonne numération de leurs chromosomes.

Bientôt, la France ne comptera plus que des syndicalistes, des fonctionnaires, des retraités et un gros paquet coloré et frétillant de jeunes très très déçus, le tout dirigé par une classe politique affûtée comme du beurre chaud par des générations de mariages consanguins. Tout ce petit monde pourra alors s’organiser pour achever la transformation du pays en un immense parc d’attraction pour touristes en mal de sensations fortes.

Comme je le disais en intro : plus de pétrole, plus de gaz, plus d’idées…
Réjouissant.
—-
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  • L’appareil statistique est verrouillé par la CNIL avec des critères tels que «donnée sensible», «acceptabilité publique».
    Une censure que Triballat dénonce inlassablement.
    Par conséquent, tout ce qu’on peut dire de l’immigration est de la spéculation. Y compris les stéréotypes positifs (« chance pour la France », « apport démographique indispensable », « on se passe de diplômés de valeur »)

    Le postulat des besoins économiques est impossible à vérifier, puisque les données sur les qualifications ne sont pas disponibles, qu’il est interdit de recenser les entrées et sorties en fonction des qualifications. On sait vaguement que des natifs très qualifiés s’expatrient et que des migrants dépendants des aides sociales s’installent, se regroupent et ne sont plus mobiles ensuite.

  • Je ne dis pas que faciliter l’installation de diplômés étrangers soit négatif, je dis seulement qu’on navigue à vue et que la censure exercée par la CNIL est scandaleuse, car elle provoque des à peu près idéologiques (le FN qui s’empare de la question, diriez-vous que c’est une hypothèse de travail ?).
    Il faudrait que les chercheurs puissent livrer des données fiables, neutres, sans tabou.
    Singulièrement, la censure exercée par la CNIL ne provoque aucune protestation, alors que c’est une exception culturelle dommageable, un ravage du politiquement correct.

    • « Il faudrait que les chercheurs puissent livrer des données fiables, neutres, sans tabou. »
      ———————–
      Il y a pourtant une solution éprouvée, meilleure, et bien moins chère, celle de Cowperthwaite : http://www.contrepoints.org/2010/11/19/7435-john-james-cowperthwaite

      « Une méthode plus subtile pour limiter l’interventionnisme de l’État dans l’économie de Hong Kong était de ne pas établir de statistiques officielles. À une question posée par Milton Friedman à ce sujet, Cowperthwaite répondra : « Si je les laisse établir ces statistiques, ils s’en serviront pour planifier. » « 

      • Bien d’accord avec vous, Minitax, les chiffres, on peut les torturer jusqu’à ce qu’ils avouent ce que vous voulez leur faire dire, Piketti est un pro de la torture de chiffres, Contrepoints l’a mis en évidence.
        D’un autre côté, il y a le problème de la police de la pensée, du flicage stipendié par le contribuable, le cas Zemmour est emblématique*, trainé devant les tribunaux pour avoir dit que les immigrés étaient plus contrôlés que d’autres parce qu’ils étaient surreprésentés dans les chiffres de la délinquance : les associations sont en embuscade, plus elles dénoncent, plus elles prouvent leur activisme, plus elles ont de subvention. Nous n’avons pas d’indicateurs, mais nous avons des indics.
        Il me semble que pour dépolluer le débat de ces sempiternelles suspicions (le réflexe pavlovien de traiter de raciste, ou, plus poliment, de xénophobe) et pour renvoyer le FN dans les cordes, le moyen le plus simple serait quand même de fournir les données qui posent problème. En l’occurrence, celui de la mobilité en fonction des qualifications ne me semble pas relever du secret-défense.

        *
        http://www.atlantico.fr/decryptage/elisabeth-badinter-marine-pen-racisme-lepenisme-laicite-194930.html

        Elisabeth Badinter lepéniste, on marche sur la tête, non ?

  • Votre regard est très légèrement hémiplégique…
    Je vais me permettre de le compléter:
    Merci Mr Guéant, même si nous sommes pauvre comme Job, il est tout à notre honneur de donner du savoir ceux qui ne peuvent pas l’acquérir dans leurs pays d’origine.
    Et il est particulièrement courageux, ensuite, de ne pas leur donner de visa afin de favoriser leurs retours dans leurs pays respectifs pour y relever le niveau…
    Et peut-être ensuite favoriser un commerce international entre nos pays…

    • Tu crois qu’après être chassé de cette façon, ses étudiants arrivé à des postes ) responsabilité vont vouloir faire du commerce avec le pays qui les a chassé.

      • On ne fait pas du commerce avec « un pays », on fait du commerce avec des gens bien réels, qu’on connait et qu’on apprécie indépendamment de ce qu’on peu penser de leurs compatriotes et des autorités.

  • « Trade, not aid » est devenu la devise du commerce équitable.

  • Une mine d’infos à connaître sur le sujet : la dernière enquête PISA :

    http://browse.oecdbookshop.org/oecd/pdfs/free/9810082e.pdf

    Lire en particulier les pages 72 à 75, où on voit bien la différence entre des pays comme la France (immigration subie de bas niveau dominante, au nom d’une idéologie bisounours-humaniste suicidaire) et le Canada (immigration sélective utile au pays).

    Les immigrés canadiens sont en moyenne quasiment au même niveau que les autochtones. En France, on en est à 40% des immigrants (1ère génération) sous le niveau 2 PISA, ce qui garantit presque un échec de leur l’insertion, contre moins de 20% sous ce niveau pour les autochtones.

    Malheureusement, aucun parti ne propose une vraie politique d’immigration choisie :
    Immigration passoire du PS et de l’UMP (leur « immigration choisie étant de la poudre aux yeux »), très coûteuse pour notre économie et notre stabilité sociale, ou immigration zéro pour le FN, ce qui est sans doute moins mauvais, mais revient quand même à se priver de talents qui seraient bien utiles à notre économie.

    • Gaffe à la mauvaise interprétation : compte tenu de la sociologie, de la ghettoisation notamment par la carte scolaire, etc. un taux d’échec de 40% pour les immigrés est un excellent résultat, bien meilleur en fait que pour les autochtones à 20 %. Autrement dit, ces chiffres montre que toutes choses égales par ailleurs, les immigrés récents ont de meilleurs résultats que les autochtones (ce qu’un socio-biologiste expliquera simplement par le fait que l’écrémage n’a pas encore été appliqué à cette population qui passe par le filtre scolaire pour la première fois).

      Le problème c’est que l’idéologie du mammouth interdit de prendre correctement en main les fouteurs de merde, qui sont peu nombreux mais à qui on laisse le champs libre pour pourrir tout un établissement du ghetto et de tirer vers le bas tout les « moyens » qui, dans un établissement correct, s’en serait sorti aussi bien (ou mieux) qu’un autochtone ; l’origine de ces fouteurs de merde a peu d’importance, dans la mesure où ils sont toujours relativement rare dans le lot global d’immigrés.

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