Nous, ce sera Valls

Manuel Valls est le premier dirigeant du PS à proposer d’abandonner le mot socialiste

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Nous, ce sera Valls

Publié le 5 octobre 2011
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Gauche Libérale appelle à voter pour Manuel Valls aux primaires de la gauche, étant entendu qu’un tel vote de soutien ne doit pas être compris comme un vote d’adhésion puisque Manuel Valls défend certaines thèses autoritaires. Il est malgré tout le premier dirigeant du PS à proposer d’abandonner le mot socialiste. C’est déjà beaucoup.

Par Alain Cohen-Dumouchel

Il est clair que manuel Valls est  le moins réactionnaire des candidats de la vieille gauche étatiste à la présidence de la république. Gauche Libérale appelle donc ses sympathisants à voter pour lui.

Si nous appelons à désigner Manuel Valls comme le candidat de la gauche, ce n’est pas parce qu’il est présenté par certains comme le candidat le plus à droite du PS. Bien au contraire, nous pensons que c’est le candidat le plus à gauche du PS. C’est celui qui respecte le plus l’égalité en droit, l’esprit d’ouverture, donc de tolérance, le réalisme économique qui profite avant tout aux plus pauvres. C’est celui qui s’éloigne le plus du socialisme autoritaire et borné dont les dégâts économiques, politiques et sociétaux ne se comptent plus.

Le titre de son livre : « Pour en finir avec le socialisme et être enfin de gauche » suffit à le désigner comme notre candidat naturel par défaut, dans ces primaires.

Manuel Valls est l’un des rares hommes politiques qui, sans l’adopter, essaye de comprendre la pensée libérale. Il ne fuit pas le mot libéral :

Les entreprises, le marché, la concurrence, aucun problème. Le côté clan des patrons sarkozystes, tel qu’on le voit parfois, c’est autre chose, et les libéraux, les vrais libéraux, ne devraient pas apprécier.

Nous, on apprécie. De même lorsqu’il écrit :

Les sociétés anglo-saxonnes sont plus ouvertes donc plus à gauche que notre vieille république verrouillée, où les élites se reproduisent entre elles…

Manuel Valls rompt définitivement avec le marxisme anti droit de l’hommiste et avec la fascination de la gauche pour ses extrêmes.trotskistes ou alter-mondialistes, ouf, il était temps !

On trouve même dans ses propositions quelques avancées libérales telle que l’autonomie réelle des universités ou le paiement des études supérieures, différé au cours de la vie professionnelle.

Il doit bien entendu être précisé que ce vote de soutien n’est pas un vote d’adhésion puisque Manuel Valls défend certaines thèses autoritaires en matière de sécurité, d’environnement, ou même d’économie qui sont à l’exact opposé de nos valeurs. Grand admirateur de l’escroc Al Gore, il est également persuadé que le capitalisme financier doit être « moralisé », reprenant ainsi cette tarte à la crème de tous les dirigistes, responsables de la crise. Il se gargarise de l’expression « justice sociale » qui est en soi un contresens. Il se prononce pour la discrimination positive qui est une horreur idéologique. Il n’hésite pas à parler de « chèque » et de « cadeau » quand certains impôts baissent, entérinant cette vieille idée socialiste que tout appartient à l’État. Il défend enfin le système de retraite par répartition au nom de la sempiternelle « solidarité », renommage politiquement correct de la redistribution coercitive dirigiste.

Mais surtout, surtout, Manuel Valls a raté l’occasion de se démarquer de tous les hommes politiques, de tous bords en avouant enfin publiquement que la crise a pour unique origine le dirigisme économique et sociétal qui caractérise les sociales-démocraties. Manuel Valls ne sera donc pas l’Homme-qui-entrera-dans-l’Histoire en affirmant haut et fort que la mondialisation, les marchés financiers, la spéculation, et les chinois ne sont pour rien dans notre déconfiture.
À défaut, il est le premier dirigeant du PS à proposer d’abandonner le mot socialiste, c’est déjà beaucoup et cela suffit à emporter notre décision.

—-
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  • Bravo Alain.

    Tout à fait d’accord soutien mais pas adhésion. Mais c’est de loin le moins pire.

  • « …l’expression « justice sociale » qui est en soi un contresens ».

    …pas plus que « gauche libérale » ?

    • Le gauchiste libéral existe, il veut taxer les riches tout en fumant des pétards et en baisant un peu partout. Gauchiste économiquement et politiquement, libéral en matière de mœurs. Très commun.

      • Je ne suis pas libéral de gauche (ni de droite d’ailleurs), je trouve même que cette expression n’a pas beaucoup de sens, mais pour lire régulièrement les (très bon) billets de GL, je peux te dire qu’affirmer qu’ils sont « gauchistes économiquement » est du grand n’importe quoi. Ils sont économiquement libéraux.

    • Les libéraux occupaient le centre gauche avant la conquête socialiste.
      En quoi chasser des socialistes des bancs de la gauche pour les remplacer par des libéraux serait un contresens ?

    • ben non, « libéral » et « gauche » c’est synonyme : contre l’ordre imposé, contre le pouvoir, contre l’état ; en tout cas s’était le cas à l’origine et c’est encore le cas aux USA. L’embrouille à commencer à la fin XIX, quand la « gauche » à commencer à mettre l’égalité réelle et l’amélioration concrète du niveau de vie des « petits » en priorité à tout prix, y compris en se servant du pouvoir et donc en le renforçant .

  • En tout cas je prefererai avoir Valls que Sarko comme president… Mais bon Valls a autant de chaces d’avoir l’investiture socialiste que Ron Paul l’invetiture republicaine…

  • « la crise a pour unique origine le dirigisme économique et sociétal qui caractérise les sociales-démocraties »faut pas rever.si les regles avaient été bien appliquées on n’aurait pas eu de crise.ce qui nous tue c’est la corruption généralisée et le manque d’application des lois.les sociétés « dites » liberales sont aussi corrompues que les sociétés « dites » socialistes

    • La « mauvaise application de la théorie » et une antienne classique des communistes pour expliquer l’échec systématique de leurs idées. C’est un sophisme, l’échec quand il est aussi systématique est évidemment celui de la théorie.

      Une foule de cas pratique viennent à l’esprit pour la France. En voulant trop protéger les employés et taxer les entreprises pour la « solidarité » l’état à tué l’emploi en rendant de facto le cout et le risque d’un engagement fixe hors de prix.

      Les manifs anti-CPE ont bien fait rire en suisse ou ces « mesures » sont naturellement en place depuis des dizaines d’année, en fait il ne nous est jamais venu à l’esprit que verrouiller les conditions des travailleurs et imposer les entreprise à outrance allait favoriser l’emploi.

      Le résultat c’est 2,8% de chômage et 3,4% chez les jeunes contre 9% et 23% en France.
      http://www.travailler-en-suisse.ch/taux-de-chomage-suisse-juin-2011-080711.html?replytocom=260

      Table des libertés économiques, regardez les classements respectifs:
      http://www.heritage.org/index/ranking.aspx

    • Marie Georges

      « l’etat n’a pas a autoriser la creation de cds qui ne peuvent etre honorés »
      Les CDS ne sont pas crées par l’Etat, mais par les acteurs des marchés financiers. Les CDS sont tout simplement des contrats d’assurance : si le sous-jacent est pourri (dette publique européenne par exemple), le problème n’est pas le CDS mais la dette. Vous ne pouvez pas dire que l’assurance auto est à jeter parce que la voiture est pourrie.

      « greenspan voulait creer une bulle economique au depart:il voulait juste redémarrer l’economie »
      A ce sujet, lisez l’article suivant sur Contrepoints :
      http://www.contrepoints.org/2011/10/05/48971-quand-la-fed-danse-le-twist-2

      « on ne peut pas dire que les pays dits libéraux soient innocents dans la crise depuis 2008:le vent mauvais vient des usa et des anglais »
      Mais, dites-moi qu’est-ce que les gouvernements américain ou anglais des dernières années ont de libéral ? On a assisté au contraire à la fièvre interventionniste !

      • erreur sur les cds pagerfi:si tu emets un contrat d’assurance tu dois posséder un minimum d’actifs pour couvrir le dommage.les cds se sont dévelloppés dans la plus totale anarchie .les assurances en france sont tenues a un cahier des charges,pas les cds.les cds ne figurent meme pas au bilan des banques,c’est a mon avis pour cela que sarko n’a pas envie de les nationaliser:il ne sait pas ce qu’il trouvera dans les placards.quand aux gouvernements us et gb ils se disent libéraux et ils ne le sont pas.comme ce que vous reprochez aux pays socialo communistes.meme diagnostic

      • marie georges : « aux gouvernements us et gb ils se disent libéraux et ils ne le sont pas »
        ———————–
        Le président américain Obama est un gauchiste radical, qui lorsqu’il a travaillé quelques mois dans le privé a avoué qu’il « se sent mal d’être dans le camp de l’ennemi ». La GB a été gouvernée pendant plus d’une décennie par les gauchistes Blair & Brown qui ont perfusé le pays à coup de socialisme ou d’européanisme comme par ex. leur infâme NHS et même maintenant, le pouvoir est aux mains d’une coalition conservative & liberal democrats (liberal dans le sens américain, ou dans le sens réclamé par Delanoe & Peillon, càd gauchiste) qui continue de plus belle l’élan liberticide du socialisme. Alors je doute que les gouvernements de ces pays se disent libéraux, ou s’ils l’ont fait, ils l’ont juste murmuré à vos oreilles et ils ont bien sûr menti effrontément. Vous êtes quand même bien facile à berner.

        Si vous voulez vraiment des gens qui se disent ouvertement libéraux et qui le sont vraiment (par le position sur les taxes, sur la gouvernance, sur l’économie… et non juste par les mots), regardez du côté des USA Ron Paul ou le tea party (t.e.a comme « taxed enough already ») ou du côté de la GB les conservateurs euro-sceptiques, et non des libéraux de pacotille anonymes sortis du chapeau et dont vous vous servez comme épouvantail pour nous mettre dans le même sac.

  • @pat352 « Une foule de cas pratique viennent à l’esprit pour la France. En voulant trop protéger les employés et taxer les entreprises pour la « solidarité » l’état à tué l’emploi en rendant de facto le cout et le risque d’un engagement fixe hors de prix. »je ne peux qu’etre d’accord avec ça.mais ce que tu reproches a juste titre aux communistes est aussi valable pour les etats dits libéraux(usa gb)on ne peut pas dire que le libéralisme ait été appliqué aux usa ces dernieres années

  • a propos de vals:les socialistes nous proposent un panel tres complet.il y en a pour tous les gouts.le but est de ratisser large et vals est la pour gratter quelques voix plus libérales.tout est étudié.merci aux spin doctors de rscg.et je rappelle qu’un de ces candidats est convoqué devant le tribunal correctionel:ça ne semble pas le gener dans sa canditature(en meme temps c’est baylet,rassurez vous)

  • Il me que c’est Revel qui l’a écrit, la plus grande erreur de la gauche est d’être devenue marxiste.

  • Les groupies de Valls, c’est les Vallseuses ?

  • « Gauche libérale », c’est ceux qui voulaient DSK comme président ?

  • Tiens, Bayrou aussi.. ».Un seul candidat trouve grâce aux yeux de François Bayrou. Il s’agit de Manuel Valls, dont le président du Modem dit qu’il a raison quand il accuse ses amis de ne pas dire « la vérité aux français ».
    http://www.france-info.com/france-presidentielle-2012-2011-10-06-bayrou-et-les-debats-du-ps-il-etait-temps-que-ca-finisse-567027-9-508.html

  • 6% pour Valls c’est assez étonnant.
    Honnêtement, je m’attendais à ce qu’il fasse 1,5%, ce qui correspond aux chiffres obtenus par la motion Bockel, pourtant bien moins réformiste, lors de précédentes élections au PS.

    Franchement, si 6% de sympathisants de gauche souhaitent un grand parti débarrassé du mot socialisme, c’est déjà un progrès.

    Certains objecteront que les 6% de Valls ont peut-être été obtenus avec des électeurs de droite infiltrés. Je pense que le phénomène a du rester très marginal compte tenu du paiement exigé et de l’engagement sur les valeurs de gauche. Seuls quelques militants de droite encartés ont du faire le déplacement.

    Il est en revanche quasiment certain que Montebourg a bénéficié de votes extérieurs au parti socialiste dans une proportion inconnue mais qui peut ne pas être négligeable. L’extrême gauche, les verts et les mélenchonistes ont du s’en donner à coeur joie. Comme ces gens là peuvent encore voter au second tour, la partie est loin d’être gagnée pour Hollande. Ceci dit on s’en fout complètement.

  • « Nous, ce sera Valls » :

    C’était là le choix de « Gauche Libérale » (qui est certes loin d’être le plus mauvais !), « Le MLG, lui, a opté pour Baylet, le candidat radical de gauche » (et c’est « pour ce dernier que j’ai voté aussi » !) :

    http://www.libgauche.fr/primaires-citoyennes-l-imagination-au-rancart/

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