Comment prendre le pouvoir

Dans d’immenses secteurs de nos vies, le gouvernement n’a pas la moindre autorisation de nous diriger, et ça nous devons le lui rappeler

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Comment prendre le pouvoir

Publié le 25 septembre 2011
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Quand nous sommes mal dirigés, quand le gouvernement s’insinue de plus en plus dans nos affaires au jour le jour, et quand le coût en devient opprimant, il est temps de changer. Mais pour que ça se produise, il faut que nous le voulions, et il faut être prêts à agir en conséquence.

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume-Uni

J’ai promis il y a quelques jours d’aborder le thème des idées pour que nous, les gens, puissions commencer à reprendre le pouvoir aux politiciens, ou, selon les cas, prendre un pouvoir que nous n’avons jamais eu.

À ce sujet, je me rappelle un homme, je pense que c’était Rothtschild, mais le nom n’importe pas vraiment, prodiguant des conseils sur comment devenir un millionnaire, à une époque où un million était une somme inimaginable. On raconte qu’il a dit que tout ce dont on avait besoin était un désir brûlant de gagner autant, et une détermination qui mettait cet objectif au dessus de tout, absolument tout.

De la même manière, tout ce dont on a besoin pour prendre le pouvoir, c’est cette détermination, et c’est bien là que se situe notre problème. Généralement parlant, les Anglais, comme peuple, ne sont pas assoiffés de pouvoir. Ils sont indifférents à ses ornements, et la plupart d’entre eux préfèrent simplement être laissés seuls dans leur coin. Ainsi dépourvus d’ambition, cependant, nous tendons à être détendus quand d’autres se chargent de l’exercer, et nous aboutissons à nous contenter de laisser autrui nous diriger. Tristement, dans certains cas, ça veut dire que nous pouvons facilement nous laisser mener.

C’est une situation acceptable quand nous sommes tolérablement bien dirigés, et quand le gouvernement n’abuse pas d’obstructions, et reste peu onéreux. Mais quand nous sommes mal dirigés, quand le gouvernement s’insinue de plus en plus dans nos affaires au jour le jour, et quand le coût en devient opprimant, il est temps de changer. Mais pour que ça se produise, il faut que nous le voulions, et il faut être prêts à agir en conséquence.

Sans équivoque, ceci nous mène au premier élément de tout plan : le rassemblement de suffisamment de personnes ayant la même façon de voir les choses, et assez motivées ressentant le désir d’une certaine dose de changement, et qui sont prêts à travailler de façon constructive pour y arriver.

On pourrait me rétorquer que c’est la raison d’être des partis politiques, mais la règle de fer de « l’autopréservation » de Selnick nous dit le contraire. Le but d’un parti devient sa propre perpétuation, la tâche à accomplir finit toujours par passer au second rang par rapport à ce besoin surpuissant. Tout groupe, pour être couronné de succès, doit être non structuré, libre du poids mort de l’institutionnalisation.

Gouvernement

La deuxième chose fondamentale est la reconnaissance d’une doctrine simple. En premier lieu, celle-ci dit que nous devons tolérer les gouvernements simplement parce que l’autre option — l’absence de gouvernement — est marginalement pire. Mais nous devons toujours comprendre que le gouvernement est, au fond de son cœur, notre ennemi. À la moindre chance, il nous réduira en esclavage.

Il en découle un troisième élément vital de tout plan : reconnaître que nous sommes dans un état de guerre permanente contre notre propre gouvernement. Ça peut être une guerre tout à fait civilisée, sans effusion de sang, contre un adversaire avec qui nous pouvons rester cordiaux et de bonne humeur. Mais c’est notre ennemi, et nous sommes en guerre contre lui.

Quatrièmement, il faut contrôler l’argent. Dans nos sociétés civilisées, celui qui contrôle l’argent sur lequel le gouvernement peut mettre la main, pour ensuite le dépenser, contrôle le gouvernement. C’est là toute la raison d’être du référisme*. Il nous faut être capable de limiter le montant que tout gouvernement peut taxer, et d’opposer notre véto à toute dépense extravagante.

Ensuite, nous devons combattre selon nos moyens, d’habitude à temps partiel puisque nous avons tous nos propres vies à mener. De ce fait, nous devons aussi combattre intelligemment, pour compenser notre manque chronique de ressources. Aucun de nous ne peut se hisser à la hauteur de la richesse et de l’étendue du gouvernement, puisqu’il peut utiliser notre propre argent contre nous.

Donc, pratiquement, nous devons combattre comme une guérilla. Les préceptes de Mao s’appliquent ici : quand l’ennemi attaque, je bas en retraite, quand il s’immobilise, je le harcèle, etc., etc. Les règles détaillées se trouvent ici, mais elles doivent être adaptées à notre type de guerre civilisé.

Ce que ça signifie en pratique, c’est que nous devons viser les points faibles de l’ennemi, ses vulnérabilités, et les exploiter. C’est là que j’aime beaucoup la stratégie de la légalité, consistant à faire que le gouvernement obéisse à ses propres règles, en les utilisant pour l’endommager et le harceler, jusqu’à ce qu’il soit préparé à nous concéder ce à quoi nous voulons arriver.

Dans cette mesure, nous n’avons pas nécessairement le choix du champ de bataille. Une cible pourrait être d’inverser l’adhésion du Royaume-Uni à l’Union Européenne, mais l’approche directe pourrait ne pas — n’a certainement pas, dans le passé — payer de dividendes. Mais une attaque dans un domaine différent peut amener l’ennemi jusqu’à la table, où nous pouvons alors faire connaître nos demandes plus larges.

Généralement parlant, cependant, nous devons rappeler à ceux qui souhaitent nous diriger qu’il le font avec notre permission, et par notre consentement. Principalement, dans d’immenses secteurs de nos vies, ils n’ont pas la moindre autorisation de nous diriger, et ça aussi nous devons le leur rappeler. En bref, pour le moment, en tant que groupe, nous devons nous rendre ingouvernables, d’une façon très affable, le tout pour faire valoir un point singulier : que les maîtres, c’est nous.

Et si tout cela vous semble terriblement métaphysique, en fait ça ne l’est pas. Nous n’avons pas besoin de « leadership », qu’il soit source d’inspiration ou de quoi que ce soit, parce que, dans notre vie de tous les jours, nous n’avons nul besoin d’être menés. Nous sommes bien assez capables de gérer nos propres affaires, merci beaucoup.

Ce que nous voulons c’est que la partie du gouvernement qui a une raison d’être, soit gérée en douceur, discrètement, sans un obstructions, et de la façon la plus économique possible. Mais, si le prix de la liberté est la vigilance éternelle, et tout ça, de temps en temps nous savons que le gouvernement doit être remis dans sa boîte, quand il se voit plus beau qu’il n’est.

Et c’est le cas en ce moment, et c’est à nous que cette tâche incombe. Nous n’avons rien demandé à personne et, franchement, nous avons mieux à faire de notre temps et de notre argent, mais c’est un boulot qui doit être fait. Et voilà, c’est ça le « plan », ou le non plan si vous préférez. J’irais chez Emmaüs ou chez les Petits Riens dans les jours qui viennent, et je l’étofferai un peu.

* NdT : le référisme est un terme inventé par l’auteur pour décrire une forme de démocratie directe ou l’électorat se prononce sur la dépense publique.

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