Mondialisation pour tous

Certains rigolos socialistes prônent la démondialisation, nouvelle version du protectionnisme.

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Mondialisation pour tous

Publié le 18 septembre 2011
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Mondialisation pour tous

En France, dans le parti le plus socialiste des partis de pouvoir, on aime bien les vieilles idées poussiéreuses, les atmosphères enfumées aux senteurs naphtalines, et les concepts simplistes qui, enrobés dans des néologismes vaporeux, permettent de faire passer des vessies pour des lanternes et des slogans creux pour des programmes politiques. C’est ainsi qu’un frétillant gentleman farmer se focalise sur une démondialisation dont tout indique qu’elle n’est qu’une resucée fadasse du protectionnisme d’antan.

L’avantage de dire à tout le monde qu’on va démondialiser, c’est qu’on n’a pas besoin d’expliquer comment ça marche, tout le monde peut se faire une idée, généralement réjouissante, de ce qui va se passer.

C’est très simple, finalement. Puisque la mondialisation, c’est — forcément — des Chinois qui piquent le travail des Français, en démondialisant, on va arrêter cette fuite du travail, ou mieux, faire le contraire : des Français vont piquer le travail de Chinois. Et voilà, c’est fastoche, il suffisait de l’inventer.

Bon, ok, en pratique, cela revient à du bon gros protectionnisme qui tache, à une vigoureuse intervention étatique pour accroître les taxes à l’import et « relancer l’industrie », toutes activités qui appauvrissent la population et ne résolvent en rien le problème initial. Mais on s’en fiche parce que tant que ça dure, on peut toujours accuser les méchants (Chinois, ici) d’être responsables de la situation. Enfin bon, le principal, c’est tout de même de tout faire pour que la mondialisation s’arrête.

Parce que voyez-vous, la mondialisation, c’est l’hooooorreur.

C’est un bilan forcément négatif, des gens qui meurent de faim et qu’on emploie dans des conditions indécentes proches de l’esclavagisme dans des bouges infâmes pour produire des denrées dont, au final, tout le monde se fout ici, dans nos pays scandaleusement riches et prospères (encore que de moins en moins mais ce n’est pas le sujet).

Et lorsque la mondialisation permet d’offrir à des consommateurs kényans des Smartphones à prix cassés, c’est mal aussi.

Parce que les Kényans n’ont pas le droit d’avoir accès à ces technologies : ce serait, il va de soi, saper leur économie locale par l’import de produits chinois bon marché. Et par ricochet, ces smartphones produits à moins de 60€ ne doivent surtout pas bénéficier aux consommateurs européens et a fortiori français ! Montebourg est sur le pont et grâce à sa démondialisation, non, vous n’aurez pas accès à ce genre de choses !

Comme d’habitude, comme en témoignent ses analyses consternantes sur la crise, la bourse et le trading, le pauvre Arnaud n’a jamais rien compris à l’économie et à la finance et est donc naturellement victime d’un biais d’observation aussi grossier que grotesque.

Ainsi, il voit fort bien que l’ouvrier français à 9€ de l’heure se fait piquer son travail par des Chinois à moins de 1€ de l’heure. Mais il oublie de voir qu’ils sont une dizaine pour le même travail. Il oublie de voir que s’obstiner à produire les mêmes choses que les Chinois nous met directement en concurrence avec des populations pour lesquelles un salaire minimum moitié moins élevé que le nôtre constitue déjà une progression salariale fulgurante.

Et surtout, et c’est l’objet de ce billet, s’il s’attarde sur les problèmes de la mondialisation, problèmes du reste parfaitement entretenus par les conduites socialistes des affaires depuis près de quarante ans en France, il occulte de façon autiste les bénéfices pourtant immenses de cette même mondialisation.

En effet, pendant que nos politiciens sont les yeux rivés sur le passé grandiose d’une France largement fantasmée, et qu’ils s’emploient à tenter de reproduire avec des recettes d’antan qui ont déjà montré leur totale inefficacité, le monde, lui, ne les attend pas, et trottine même de plus en plus vite, loin des préconisations de ces branleurs calcifiés.

Pendant qu’ils s’échinent à faire des champions nationaux, qu’ils tentent par un keynésianisme débridé de lancer telle ou telle activité qui fit les gros titres des journaux il y a dix, vingt ou trente ans, les innovations et les technologies du futur apparaissent … presque systématiquement à côté des endroits qu’ils arrosent de subvention.

On pourrait prendre les biotechnologies qui ont tant de mal à décoller en France, les diplômés trouvant toujours plus sympathique d’aller voir ailleurs que leurs talents soient exploités par le capitalisme sauvage. Ainsi, pendant que nos politiciens se tortillent la nouille sur la démondialisation, il devient possible de faire le séquençage complet de son génome pour quelques milliers de dollars là où l’opération en coûtait un million il y a … 4 ans.

Coût du séquençage d'un génome complet

Quand on sait que pendant ces quatre années, les politiciens n’ont pas changé d’un iota leur façon d’agir, de comprendre le monde, on se doute que chaque micro-révolution les éloigne tous les jours un peu plus de la réalité que façonnent la science, les technologies ou l’économie de marché mondialisée qu’ils détestent tant…

Et des micro-révolutions, il y en a.

Tenez, vous n’avez peut-être pas entendu parler de Raspberry Pi, mais cette entreprise (pas du tout française) ambitionne de produire des ordinateurs complets, certes très simples, mais pour un prix défiant toute concurrence : 25 dollars. Et pour le moment, ça marche.

Que feront nos frétillants thuriféraires du Tout à l’État lorsque ces machines seront partout ? Quelle nouvelle réglementation vont-ils nous pondre pour empêcher tout un chacun de disposer de cette innovation pas française ?

Ce ne sera rien, soyez-en sûrs, comparé à l’agitation qui les gagnera, excités par les lobbies pharmaceutiques français si puissants auprès d’eux, lorsque la micro-révolution suivante atteindra les côtes françaises : le MIT travaille actuellement à un anti-viral, Draco, qui semble fonctionner sur un large spectre de virus puisque s’attaquant à la façon même dont ils sont conçus et qu’ils ont de se reproduire.

Pour le moment, Draco élimine 15 virus différents et pourrait être une piste sérieuse contre le SIDA. Gageons qu’un bon protectionnisme des familles évitera à toute une filière de laboratoires de fermer leurs portes dans notre pays !

Et lorsque la révolution des imprimantes 3D frappera là encore l’économie française (dans la médecine, par exemple), quelles seront les actions que nos suceurs d’impôts trouveront pour en ralentir la pénétration ? Inversement, quelles judicieuses décisions ont-ils prises (ou sont-ils sur le point de prendre) pour permettre à nos artisans, nos PME et nos industries de se préparer à ce changement de paradigme dans la réalisation d’objets à façon ? Sont-ils seulement au courant que tout ceci arrive, à grande vitesse ?

Evidemment, la réponse est non : les seules spasmes qui agitent encore le corps moribond de la classe politique sont ceux du keynésianisme et du protectionnisme.

Démondialiser ? Allez-y, mes braves andouilles.

Le monde vous regarde vous gaufrer.

—-
Sur le web

Lire aussi :
La démondialisation, nouveau dada de la gauche
Un médicament efficace contre tous les virus ?

Voir les commentaires (3)

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  • Démondialisation, c’est comme décolonisation, décroissance, désendettement, désensibilisation, et dératisation.

    Tu as (un problème, un souci)
    Hop ! Coup de baguette magique ! Y a plus. Fini !

    C’est ce que l’anthropologue appelle la pensée magique.
    Tu manges du lion, tu deviens un lion (d’où l’expression T’as mangé du lion ?).
    La pensée magique, un ressort utilisé par la pub Géant vert « on est ce qu’on mange » :
    http://www.youtube.com/watch?v=5oZ9-EADnhk

    Montebourg déconne.

  • Draco, ça fonctionne aussi avec la classe politique française ?

  • Les commentaires sont fermés.

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