La crise souligne l’importance des études

Les diplômés de l’enseignement supérieur sont beaucoup moins nombreux à avoir perdu leur emploi pendant la crise

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La crise souligne l’importance des études

Publié le 14 septembre 2011
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Les diplômés de l’enseignement supérieur sont beaucoup moins nombreux à avoir perdu leur emploi pendant la crise économique mondiale que ceux qui ont quitté l’école sans qualification. Une éducation de qualité ainsi que de bonnes compétences sont cruciales à l’amélioration des perspectives économiques et sociales d’un individu.

Selon la dernière édition de Regards sur l’éducation publié par l’OCDE, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur est resté constant en 2009, à 4,4% en moyenne dans l’ensemble des pays de l’OCDE, alors que chez les personnes qui n’ont pas terminé leurs études secondaires, le taux de chômage a atteint 11,5%, contre 8,7% en 2008. Cette tendance vient s’ajouter à l’énorme problème du chômage des jeunes, qui passe aujourd’hui la barre des 17% dans la zone OCDE.

Cliquez ici pour télécharger les données dans Excel.

Au vu des taux actuels d’obtention d’un diplôme, 82% des jeunes d’aujourd’hui vont terminer avec succès le deuxième cycle du secondaire, mais ceux qui n’y parviendront pas auront d’autant plus de mal à entrer sur le marché du travail et à y rester. Plus de la moitié des 15-19 ans qui ne sont pas scolarisés sont au chômage ou inactifs. Dans la plupart des pays, les jeunes déscolarisés et inactifs ne reçoivent aucune aide sociale, et, par rapport à leurs aînés, sont deux fois plus susceptibles d’arrêter de chercher un emploi et de rompre tout lien avec le marché du travail.

Un homme diplômé de l’enseignement supérieur versera, en moyenne, $91.000 d’impôts sur le revenu et de contributions sociales au cours de sa vie active, un montant supérieur à celui que l’État a payé pour sa formation. L’instruction bénéficie aussi aux intéressés : dans l’ensemble des pays de l’OCDE, l’avantage salarial brut d’un diplômé de l’enseignement supérieur dépasse $300.000 pour les hommes et $200.000 pour les femmes.

Le rapport de l’OCDE montre également l’évolution du vivier mondial des compétences : les actifs plus qualifiés du Japon et des États-Unis, qui concentrent à eux deux près de la moitié des diplômés de l’enseignement supérieur dans la zone OCDE (47%), ont donné à leurs pays respectifs une longueur d’avance dans de nombreux domaines de haute technicité.

Toutefois, la situation change : aujourd’hui, un retraité diplômé de l’enseignement supérieur sur trois réside aux États-Unis, contre un diplômé sur cinq seulement parmi les jeunes actifs. À l’inverse, 5% seulement des Chinois ont un diplôme de l’enseignement supérieur, mais, du fait de la taille de sa population, la Chine se place désormais devant le Japon, au second rang derrière les États-Unis, pour ce qui est du pourcentage de diplômés de l’enseignement supérieur dans les pays de l’OCDE et du G20.

Dépenses d’éducation

– En 2008, les pays de l’OCDE ont consacré 6,1% de leur PIB à l’éducation. Entre 2000 et 2008, les dépenses ont progressé à un rythme plus soutenu que le PIB dans 25 des 32 pays dont les données sont disponibles.
– Entre 2000 et 2008, les dépenses unitaires dans les établissements d’enseignement supérieur ont augmenté de 14 points de pourcentage, en moyenne, dans les pays de l’OCDE. Les dépenses par étudiant ont reculé dans 7 des 30 pays dont les données sont disponibles dans la mesure où ces dépenses n’ont pas suivi la hausse des inscriptions.
– Entre 2000 et 2008, la part du financement privé dans l’enseignement supérieur s’est accrue dans 20 des 26 pays pour lesquels des données comparables sont disponibles. Cette part a augmenté de 6 points de pourcentage, en moyenne, et de plus de 15 points au Portugal, en République slovaque et au Royaume-Uni.
– En 2009, le salaire des enseignants représentait, en moyenne, 63% des dépenses de fonctionnement au titre de l’enseignement primaire, secondaire et post-secondaire non supérieur dans les pays de l’OCDE. Entre 2000 et 2009, le salaire des enseignants a augmenté en valeur réelle dans la plupart des pays. Les hausses les plus fortes – bien au dessus de 50% – ont été enregistrées en Estonie, en République tchèque et en Turquie. Échappent à cette tendance l’Australie, la France, le Japon et la Suisse, où le salaire des enseignants a diminué.

Étudiants en mobilité internationale

– En l’espace de 30 ans, le nombre d’étudiants en mobilité internationale a considérablement augmenté, passant de 800.000 en 1975 à 3,7 millions en 2009. C’est en Australie, en Autriche, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et en Suisse que l’on trouve les pourcentages les plus élevés d’étudiants en mobilité internationale dans l’enseignement supérieur.
– La Chine représente 18,2% de tous les étudiants en mobilité internationale originaires de pays non membres de l’OCDE inscrits dans des pays membres (sans compter les 1,3% d’étudiants originaires de Hong-Kong.

Parité hommes-femmes

– Les jeunes femmes sont désormais plus susceptibles que les hommes de terminer leurs études secondaires dans tous les pays de l’OCDE, sauf en Allemagne et en Suisse.
– Les femmes constituent la majorité des étudiants et des diplômés dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE, et dominent largement dans les domaines de l’éducation, de la santé et du secteur social, ainsi que des lettres, des sciences humaines et des arts. Les hommes sont quant à eux majoritaires en ingénierie, production et construction.

La France a rattrapé son retard

La France était en retard en matière d’éducation scolaire puisque 55% seulement des 55-64 ans disposent d’un diplôme égal ou supérieur au deuxième cycle du secondaire – niveau équivalent au baccalauréat, CAP ou BEP – contre 61% en moyenne dans les pays de l’OCDE. Avec 84% des adultes de 25 à 34 ans ayant un tel diplôme, le progrès est notable, la moyenne de l’OCDE étant désormais inférieure (81%), même si certains pays (Canada, République slovaque, République tchèque, Pologne, Slovénie, Corée, Suède et Fédération de Russie) atteignent plus de 90%.

Le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire a aussi augmenté de manière significative au cours des 30 dernières années. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 37% (43% en France) des individus sont diplômés de l’enseignement tertiaire dans le groupe d’âge des 25-34 ans, contre 22% (18% en France) chez les 55-64 ans. C’est en Corée et au Japon, ainsi qu’au Canada et en Fédération de Russie, que le pourcentage de diplômés de l’enseignement tertiaire chez les 25-34 est le plus élevé : plus de 50% des jeunes adultes y ont terminé avec succès une formation de ce niveau. En Corée, en France, en Irlande et au Japon, la différence de pourcentage de diplômés de La France l’enseignement tertiaire entre les adultes les plus jeunes et les plus âgés atteint ou dépasse 25 points de pourcentage.

Ralentissement dans les taux de scolarisation

Les taux de scolarisation des individus âgés de 15 à 19 ans donnent la mesure des effectifs du deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Dans 24 des 31 pays de l’OCDE à l’étude, plus de 80% des jeunes âgés de 15 à 19 ans sont scolarisés. Ce pourcentage est supérieur à 90% en Belgique, en Irlande, en Pologne et en Slovénie. Les taux de scolarisation des individus âgés de 15 à 19 ans ont augmenté de 9,3 points de pourcentage entre 1995 et 2009, en moyenne, dans les pays de l’OCDE (soit une croissance annuelle de 0,7 point de pourcentage). Les taux de scolarisation des 15-19 ans ont progressé de manière constante dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE entre 1995 et 2005 passant de 74% en 1995 à 81% en 2005. Ces taux ont augmenté à un rythme moins soutenu ces quatre dernières années : le taux moyen de 2009 s’établit à 83%. En France, le taux de scolarisation des 15-19 ans a diminué entre 1995 et 2009 et est passé de 89% à 84% durant cette période.

Comme pour les 15-19 ans, la progression des taux de scolarisation des 20-29 ans – qui donnent la mesure des effectifs du supérieur – a marqué le pas ces dernières années en France. En moyenne, dans tous les pays de l’OCDE dont les données sont disponibles, les taux de scolarisation des individus âgés de 20 à 29 ans ont augmenté de 8,2 points de pourcentage entre 1995 et 2009 (soit une croissance annuelle de 0,6 point de pourcentage). Les taux de scolarisation des 20-29 ans ont progressé à des degrés divers dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE et des autres pays du G20 durant la même période. Cette augmentation est égale ou supérieure à 10 points de pourcentage en Corée, en Finlande, en Hongrie, en Islande, en Nouvelle-Zélande, en Pologne, en République tchèque et en Suède. Elle est particulièrement marquée en Hongrie et en République tchèque : ces pays ont rejoint le milieu du classement des pays de l’OCDE alors qu’ils figuraient aux dernières places au début de la période de référence. D’un autre côté, des signes de nivellement des taux de scolarisation dans l’enseignement tertiaire apparaissent en Espagne et en France où les taux de scolarisation des 20-29 ans ont stagné entre 1995 et 2009 à respectivement 22 et 19% (26% en moyenne dans l’OCDE en 2009).

Ralentissement dans l’investissement financier

La France présente un déséquilibre dans la répartition de sa dépense d’éducation entre les différents niveaux d’éducation du primaire et secondaire. Les dépenses par élève du secondaire sont ainsi 12% plus élevées que la moyenne de l’OCDE ($10.231 contre en moyenne $8.972) tandis que celles du primaire sont 14% inférieures à cette même moyenne de l’OCDE ($6.267 contre en moyenne $7.153). De plus, entre 2000 et 2008, les dépenses par élève des établissements d’enseignement des niveaux primaire, secondaire et post-secondaire non tertiaire ont augmenté en moyenne de 34%, et de 15% au moins dans 23 des 30 pays dont les données sont disponibles et de moins de 7% seulement en Allemagne, en France et en Italie. Par contraste, entre 2000 et 2008, ces mêmes dépenses unitaires ont progressé en France de 17% dans l’enseignement tertiaire, contre 14% en moyenne dans les pays de l’OCDE.

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