L’Europe en danger, les responsables de la catastrophe sont connus

Que penser de la démission surprise de Jürgen Stark, chef-économiste de la BCE, survenue hier?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’Europe en danger, les responsables de la catastrophe sont connus

Publié le 10 septembre 2011
- A +

Avec la démission surprise de Jürgen Stark, chef-économiste de la BCE, survenue hier, une étape supplémentaire a été franchie dans le délitement de l’Europe.

Par Aurélien Véron

Jürgen Stark, chef économiste démissionnaire de la Banque Centrale Européenne

Un nouvel élément est venu creuser un peu plus le fossé qui sépare le nord du sud de l’Europe. Avec la démission surprise du chef-économiste de la BCE, Jürgen Stark, la BCE ne compte plus qu’un Allemand à son conseil, le président de la Bundesbank, Dr Jens Weidmann. Lui non plus ne se retrouve pas dans la politique récente menée par la BCE de rachat des obligations de pays du sud (qui tendent à en profiter pour reculer les réformes douloureuses). Stark a du courage de démissionner, il assume ses divergences profondes avec Jean-Claude Trichet. En revanche, quitter le navire en plein milieu d’une tempête peut s’apparenter à de l’irresponsabilité. Or, ce choix n’est pas pris à la légère, c’est pourquoi il est loin d’être anodin. Pour moi, il s’agit d’un signal très fort. Une étape supplémentaire a été franchie dans le délitement de l’Europe. En France, on rigole entre le futur candidat socialiste et les bons mots des uns et des autres. Mais les marchés, eux, sont lucides et plongent. Il est probable que la Grèce soit lâchée dans les prochaines semaines, peut-être les prochains jours. Nous devons aussi prendre en compte le risque que la zone du nord se sépare du sud. Il n’est pas certain, heureusement, mais il s’accroît chaque jour un peu plus.

Malgré son énergie, Nicolas Sarkozy n’a aucune vision de l’économie, de l’Europe. Et ce n’est pas Pierre Lellouche qui va l’aider. Ni Harry Potter à Bercy. Si le scénario de la scission arrive, espérons que nous ne serons pas dans le lot du sud. C’est peut-être dans un tel bousier que nos gouvernants comprendraient la gravité de la situation. En tout cas, l’absence de stratégie pour nous extraire de cette ornière est plus inquiétante que la situation elle-même. Tout le monde est prêt à faire un effort et à s’adapter, à condition d’avoir une perspective favorable. Nous n’avons ni l’envie de bouger, ni d’horizon ouvert. La léthargie actuelle va coûter cher, très cher aux Français. Et nos gouvernants qui ne leur ont rien dit seront les vrais responsables. Responsables incapables de payer la facture qui devra être réglée par les Français eux-mêmes. La baisse des dépenses publiques s’imposera d’elle-même le jour venu, mais dans des proportions effrayantes, et sa mise en œuvre devra être si rapide qu’aucun plan ne pourra être soigneusement préparé : tout se fera à la tronçonneuse. Les réformes économiques dont nous aurons besoin seront d’autant plus radicales : explosion du seuil du SMIC, charges sociales et protection sociales sabrées, réglementations élaguées à la hache, diminution massive des effectifs de l’État dont les salaires seront aussi réduits, etc.

En attendant l’explosion de l’Europe pour affronter ces questions de modèle, nous ne pourrons plus compter sur les pays riches du nord pour nous épauler. Les pays du sud n’auront pas de compassion pour nous après ce que nous leur avons imposé. Bref, le mauvais élève de l’Europe que nous sommes devra payer d’un coup une facture qui ne cesse de s’allonger, mais que le sentiment d’être au-dessus de la crise nous a incité à éviter jusqu’ici. Les coupables, nous les connaissons : le PS, l’UMP et leurs associés.

—-
Sur le web

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • Exact , les coupables sont l’UMP et le PS ( sur alternance aux affaires ) qui ont mis en place une politique de relance keynésienne par la demande , l’endettement avec en conséquences la fonctionnarisation du pays , le développement important de l’emprise étatique , de l’assistanat ( 35 % du PIB annuel est transféré à l’assistanat )…ne pas oublier , quand même , que ce n,e sont pas les politiciens démagogues et populistes de l’UMP et du PS qui s’élisent , mais le peuple qui les élit ….

  • C’est marrant, personne ne parle jamais de l’arnaque immobillière qui à gavée les escrots du secteur et endettés l’état par les mesures robien, scellier et autres qui coutent très chers, et les pigeons au point de ne plus leur laisser de marge de manoeuvre, de pouvoir d’achat, c’est peut être pour cela que l’économie ne tourne plus, sans un porte monnaie bien garni, nul ne peut consommer.Rien ne sert d’enrichir 5 % de la population et appauvrir les 95% restant car le système se bloque.

    • La bulle immobilière enrichit aussi l’Etat et c’est pour cela qu’il veut absolument l’empêcher de crever. les frais de mutations (7%) vont en grande dans les poches des collectivités locales. C’est cela qui a permis l’explosion de leurs budget ces dernières années. Elles ont montés leur dépenses récurrentes à hauteur de leurs rentrées d’argent temporaires. Il ne faut pas oublier non plus que les Etats ont poussé à maintenir des taux d’intérêt bas afin de financer facilement leurs propres dettes. Au final, c’est cela qui a poussé les particuliers à s’endetter dans l’immobilier.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
7
Sauvegarder cet article

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’êtr... Poursuivre la lecture

Ce vendredi 2 février, les États membres ont unanimement approuvé le AI Act ou Loi sur l’IA, après une procédure longue et mouvementée. En tant que tout premier cadre législatif international et contraignant sur l’IA, le texte fait beaucoup parler de lui.

La commercialisation de l’IA générative a apporté son lot d’inquiétudes, notamment en matière d’atteintes aux droits fondamentaux.

Ainsi, une course à la règlementation de l’IA, dont l’issue pourrait réajuster certains rapports de force, fait rage. Parfois critiquée pour son ap... Poursuivre la lecture

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles