Pendant ce temps, à Athènes…

La dette grecque, hors de contrôle

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Pendant ce temps, à Athènes…

Publié le 3 septembre 2011
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Alors que la dette grecque est hors de contrôle, les Grecs découvrent tardivement que trop d’impôt tue l’impôt.

Par Stéphane Montabert, depuis Renens, Suisse

Pendant ce temps, à Athènes, la dette est hors de contrôle. Et pour une fois, ce n’est pas moi qui le dit mais un panel d’experts indépendants:

La dynamique de la dette grecque est désormais « hors de contrôle » et les dérapages par rapport aux objectifs de réduction du déficit, exacerbés par une profonde récession, menacent d’annuler les bénéfices du nouveau plan de sauvetage, constate la nouvelle commission de contrôle du budget.

Dans un rapport rendu public mercredi, la commission estime qu’ « une augmentation importante de la dette, un grand déficit de départ et une profonde récession ont poussé à l’extrême la dynamique de la dette qui est maintenant hors de contrôle ».

La commission nouvellement constituée est composée d’analystes indépendants.

« Ces développements semblent contrebalancer dans une large mesure l’impact positif » du dernier plan de sauvetage de l’Union européenne qui s’élève à 159 milliards d’euros (230 milliards de USD) consenti le mois dernier, ajoute la commission dans son rapport dont des extraits sont publiés par l’agence semi-étatique Athens News Agency.

Bridée par les coupes budgétaires, l’économie grecque se rétracte à un rythme alarmant. Le ministre des Finances Evangelos Venizélos a déclaré la semaine dernière que le Produit Intérieur Brut se rétracterait vraisemblablement de plus de 4,5% en 2011, contre 3,5% prévu initialement.

Entretemps, la dette grecque a enflé pour atteindre 350 milliards d’euros.

La Grèce est actuellement soumise à un audit de la part de l’union Européenne, du Fonds Monétaire International et de la Banque Centrale Européenne pour savoir si la sixième tranche du prêt de 110 milliards d’euros consenti à Athènes l’année dernière serait débloquée.

Selon certaines informations, les représentants de ces trois organisations arrivés lundi à Athènes pour conduire l’audit auraient constaté des retards dans la mise en œuvre du programme de relance, notamment dans les secteurs qui peuvent susciter de forts mouvements de protestation de la part des syndicats.

« Les semaines prochaines jusqu’au 15-20 octobre seront cruciales et graves », a déclaré M. Venizélos mercredi à la radio Real FM, dans une interview.

Le déficit public – à l’origine de tous les maux du pays – est devenu insoutenable à 14,69 milliards d’euros (21,3 mrd USD) au premier semestre 2011, alors que l’objectif fixé était de 16,68 milliards pour toute l’année.

Pour combler le déficit, les autorités grecques vont hausser jeudi les taxes sur la nourriture dans les restaurants et les hôtels de dix points à 23%.

Les restaurateurs ont qualifié cette mesure de ruineuse et certains menacent de ne pas percevoir cette taxe pour ne pas être contraints de fermer.

Athènes est également confronté à une cacophonie en Europe concernant un accord controversé consenti par la Grèce à la Finlande pour lui garantir son financement du deuxième plan de sauvetage.

Les dirigeants de la zone euro ont accordé un plan de sauvetage de 109 milliards d’euros en juillet à la Grèce pour éviter la banqueroute au pays. Le secteur privé a aussi avancé 50 milliards d’euros.

Les Grecs découvrent tardivement que trop d’impôt tue l’impôt. À force d’essayer de résoudre leur crise des finances publiques par une hausse des prélèvements, ils finissent par anémier le secteur privé, le seul à même de créer efficacement de la richesse.

Une situation de crise implique des mesures de rigueur vigoureuses; celles-ci doivent venir des dépenses de l’État, non des recettes. Mais c’est trop demander à des politiciens vivant de l’argent public.


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  • La Grèce va perdre ses forces vives et s’enfoncer encore dans la pauvreté..

  • Le pire c’est que les gauchos croient emmerder les riches en augmentant les impôts… Qui ont les moyens de se barrer pour aller sous des cieux plus cléments ? Pas les pauvres assurément. Et la charge de l’impôt de leur retomber dessus.
    (Nota : Les soviétiques l’avaient bien compris eux au moins : leur solution : le rideau de fer pour empêcher les gens de se barrer.)

  • Si on résume, on est pas loin de la catastrophe…

  • Les commentaires sont fermés.

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