L’oligarchie soutient la taxation des riches

La hausse de la taxation des riches est-elle la plus opportune?

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L’oligarchie soutient la taxation des riches

Publié le 29 août 2011
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La hausse de la taxation des riches est-elle la plus opportune au vu du système fiscal français et du niveau de dépenses? Dans une perspective libérale de gauche, Alain Cohen-Dumouchel de Gauche Libérale, apporte sa réponse

L'Euro revisité (CC, muscapix)

Le projet de taxation des très hauts revenus semble faire consensus. Il démontre, une fois de plus, l’unicité de vue et de réaction d’une classe politique tristement prévisible. Alors que l’opposition est prise de court, l’UMP et le Centre, initiateurs de la mesure, voient même certains riches leur apporter leur soutien.

Si nous ne contestons pas l’opportunité d’un débat sur les écarts de revenus et sur les difficultés que rencontrent une part croissante de nos concitoyens, nous refusons en revanche fermement la logique socialiste-dirigiste qui prévaut dans les partis de gouvernement. Dans une société ouverte, il existe bien d’autres moyens de répartition et de circulation des richesses que la sempiternelle redistribution coercitive par l’impôt qui a largement prouvé son inefficacité.

Nos dépenses publiques atteignent aujourd’hui 56% du PIB. La première question à se poser concerne le niveau astronomique de ces dépenses. Sont-elles utiles ? Ont-elles résorbé le chômage ? Ont-elles fourni de l’emploi aux jeunes et aux plus de cinquante ans ? Ont-elles contribué à intégrer les populations issues de l’immigration ? Ont-elles permis de voir naître un tissu de PME dynamiques ? Assurent-elles le paiement de nos retraites et le remboursement de nos soins ? Toutes les réponses sont malheureusement négatives.

Or dans le contexte d’une économie mondialisée, il est extrêmement important que notre pays reste attractif pour les talents d’exception. Ce sont ceux qui veulent entreprendre, prendre des risques, créer des emplois, financer des entreprises, qui au final feront redémarrer l’économie. Ils doivent avoir des perspectives à la mesure des services qu’ils rendent. C’est cela que l’on va tuer en taxant « les riches », c’est-à-dire tous les riches.

Car la loi ne peut faire la différence entre les vrais créateurs de richesse, ceux dont la fortune provient d’une logique de marché et les autres, nombreux en France, dont le succès est étroitement lié aux faveurs de l’État. C’est de cette confusion, soigneusement entretenue par la classe politique que naît le ressentiment des français à l’encontre des très hauts revenus. Ce sentiment nous paraît plus révélateur du rejet de ce qu’il faut bien appeler notre « oligarchie » nationale plutôt que d’une volonté d’interdire ou de décourager la richesse. Les français refusent les fortunes acquises sans risque, en connivence avec le pouvoir, celles qui s’établissent à l’abri de la concurrence. Ils rejettent les empires industriels et financiers inamovibles, les rentes de situation, et l’administration qui les rendent possibles.

Plutôt que de taxer les hauts revenus, Il faut supprimer les niches fiscales mais aussi rétablir les conditions d’une vraie concurrence qui se chargera, bien mieux que la fiscalité, de renverser les fortunes pour le bien du plus grand nombre. Pour cela il existe plusieurs chantiers qu’il faut ouvrir d’urgence : la lutte contre les monopoles et les oligopoles, la suppression totale des aides publiques aux entreprises, y compris les montants prévus par le « grand emprunt » dont on peut mesurer aujourd’hui l’inanité, la mise en place d’actions de groupe (class actions) pour renforcer le pouvoir des consommateurs.

Le marché libre et transparent récompense les mieux offrants. Taxer ceux qui réussissent dans ce contexte revient à limiter artificiellement la quantité des produits et des services (au sens large) qui satisfont le plus les consommateurs. Les vrais créateurs se battront contre cette mesure parce qu’elle est absurde et contreproductive.

En revanche il n’est pas très étonnant que plusieurs membres de l’oligarchie donnent des gages de fidélité à l’État qui a fait leur fortune en se prononçant (héroïquement) pour leur propre taxation. Ils auraient bien tort de se fâcher avec le « grand architecte » de la politique industrielle et de l’indépendance française qui, depuis les années soixante, a massivement financé ou favorisé certaines grandes entreprises françaises au détriment d’une vraie concurrence: concessions, subventions, défiscalisation, regroupements, protections, recherche et développement sur fonds publics, privatisations de monopoles publics, les grands patrons de nos champions nationaux auraient bien tort de cracher dans la soupe étatiste. Ce qu’ils donnent au trésor d’une main, le ministère de l’économie le leur rendra bien dans l’autre.


Sur le web

Voir aussi: réconcilier la gauche et le libéralisme

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