Les Eurobonds coûteraient 25 milliards € à l’Allemagne, 15-20 milliards à la France

Pourquoi les contribuables devraient-ils payer la mauvaise gestion des grecs ou des portugais?

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Les Eurobonds coûteraient 25 milliards € à l’Allemagne, 15-20 milliards à la France

Publié le 22 août 2011
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Le ministère allemand des finances a estimé le coût que représenterait la mise en place d’Eurobonds pour les finances du pays. Pas moins de 25 milliards € sur 10 ans selon eux. Les Eurobonds coûteraient la première année 2,5 milliards d’euros d’intérêts supplémentaires pour le contribuable allemand, et jusqu’à 5 milliards € l’année suivante.

Les Eurobonds, défendus par certains comme solution aux problèmes de l’Euro, consiste à émettre des titres de dette non au niveau d’un pays mais pour toute la zone euro. Ainsi, cela réduirait le coût d’emprunt pour la Grèce, l’Irlande, l’Italie ou l’Espagne, qui emprunteraient moins cher, mais augmenterait fortement le coût de la dette pour la France, les Pays-Bas ou l’Allemagne, dont les taux d’intérêt monteraient fortement.

Se fondant sur ces estimations de coût, la chancelière allemande, Angela Merkel, a rejeté avec force les appels à la création d’Eurobonds. Une démarche sensée puisque l’émission d’Eurobonds reviendrait à faire payer les contribuables allemands ou français pour la mauvaise gestion par la Grèce ou le Portugal de leurs finances publiques. Le ministre allemand de l’économie, Philip Rösler, a réaffirmé l’opposition allemande aux Eurobonds, en dénonçant en particulier l’impact négatif qu’ils auraient sur la croissance allemande:

Les euro-obligations sont un mauvais signal adressé aux économies nationales défaillantes. Couvrir les risques des autres pays avec les euro-obligations aurait pour effet immédiat de faire grimper les taux d’intérêts allemands. Cela aurait des effets dramatiques sur la croissance dans notre pays.

Bercy n’a pas communiqué d’estimation sur le coût que représenteraient des Eurobonds pour la France. Une estimation de Contrepoints.org fondée sur l’écart relatif des taux d’intérêts de la France et de l’Allemagne ainsi que sur le volume de la dette à financer donne un chiffre compris entre 15 et 20 milliards € pour le contribuable français.

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  • Je suis surpris que la France ait a perdre avec les eurobonds. Vu l’etat des finances publiques, et encore plus l’etat catastrophique de la balance des transactions courantes. Sur un ou deux ans la France perdra peut etre, mais sur dix ans, elle serait gagnante ! Raison de plus pour les allemands de les refuser, ces eurobonds.

    • Dans l’immédiat, les taux auxquels la France emprunte sont bas. Si la situation venait à franchement se dégrader, je doute que les Eurobonds et l’euro y survivent.

  • @karizoc :

    Les Eurobonds feraient perdre bien plus, parce qu’avec les eurobonds, les incitations des grecs ou des portugais à mieux gérer leur budget disparaitraient.

    ajoutons que le remboursement des eurobonds serait tributaire de la bonne volonté des pays contributeurs de rembourser… et en absence de tout moyen coercitif, les incitations à se mettre en défaut de contribution pour jouer les passagers clandestins vont augmenter.

    Donc l’estimation des pertes présentée ici est une estimation très basse.

  • Bonjour,
    Il y a du bon sens dans le commentaire de Klopinambour : en l’absence de … clandestins vont augmenter.
    Ce commentaire est issu d’une bonne analyse de la situation actuelle mais il me sembe qu’il manque une mise en perspective dans le temps : quels sont les éléments provoquant cette situation dans la Zone Euro et quel avenir plus radieux pouvons-nous envisager pour cette zone?
    Eléments historiques:
    1-La gestion des différents pays posant des problèmes a été « validée » par les ténors européens dont l’Allemagne. En effet aucun ténor n’ignorait la gestion calamiteuse, voire frauduleuse dans le cas de la Grèce, de certain pays de la Zone. A noter que les établissements financiers anglo-saxons ont activement participé à cette gestion.
    2-Le manque de volonté politique d’établir une gouvernance européenne des finaces alors que les pays de la Zone Euro sont trés étroitement liés.
    Avenir radieux:
    1-Dans la suite du précédent, création (enfin) d’une politique ambitieuse de gouvernance européenne des finances.
    2-Le coût pour le contribuable européen, bien que désagréable, doit être comparé aux coûts d’une « implosion » de la Grêce.
    3-La force et la solidité de l’Euro renforcés dans la guerre économique qui nous opose aux …

    J’espère avoir été clair dans cette réponse qui se veut être un échange d’idées!

    • L’Euro, si ça ne marche pas, c’est qu’on en a pas fait assez dans la « gouvernance » commune, la « coercition », etc. Au lieu de répéter ce genre de mantras, il serait temps d’arrêter la fuite en avant qui va se terminer dans le mur et plutôt de réfléchir à comment sortir au mieux de l’Euro.

  • Bonjour Alexis,
    Vous indiquez dans votre commentaire « l’euro, si ça ne marche pas » -> on peut tout aussi dire « l’euro, si ça marche ».
    La simulitude avec des dires entendues pendant les 30 glorieuses et après : « l’Europe, ça marchera pas », « Ariane, décollera jamais » « Airbus, inutile » …
    Bien que beaucoup d’éléments structurant l’Euro et l’Europe doivent être améliorés, l’Europe et l’Euro me semble être des éléments positifs pour notre avenir. En effet les liens économiques, financiers, sociaux, culturels … me semblent être des bons outils pour les peuples européens prospèrent en paix.
    Concernant la fin de votre commentaire -réfléchir à la sortie de l’euro- , quelles sont les alternatives que vous proposez ?

    • @Olivier,
      Vous oubliez « Galileo (GPS européen), c’est un tas de bouse », « l’agenda de Lisbone, une fumisterie sans nom », « le protocole de Kyoto, une arnaque collectiviste qui s’effondre », « les green jobs, c’est une machine à détruire les emplois »…
      Et ces bouzins bureaucratiques se sont effectivement tous révélés des désastres comme l’ont prédit les détracteurs.
      Mais visiblement, l’Histoire, c’est fait pour les chiens.

      « Concernant la fin de votre commentaire -réfléchir à la sortie de l’euro- , quelles sont les alternatives que vous proposez ? »
      ——————
      Ha, la bonne blague ! Et comment qu’ils font les Suisses, les Britanniques, les Tchèques, les Bulgares, les Suédois, les Danois ???

  • Relisez plutôt https://www.contrepoints.org/2011/08/13/39430-maudit-argent
    On s’en fout de l’euro, ce n’est ni un problème ni une solution, c’est juste un instrument de mesure.
    Changer l’euro pour autre chose aura autant d’effet que de remplacer le mètre par le yard : au lieu d’avoir un trou de 3 mètres on aura un trou de 3,3 yards… et alors ?
    Changer de monnaie ne peut servir qu’à une chose : dévaluer. C’est à dire réduire les revenus sans le dire, et escroquer les gens de leur capital à proportion de la dévaluation. C’est politiquement commode, mais démocratiquement, bof bof.

  • Des points négatifs et écueils de la construction européenne sont cités dans votre réponse.
    Je pourrai y rajouter l’affaire Péchiney (http://www.lemonde.fr/economie/article/2005/06/24/pechiney-l-amf-soupconne-un-delit-d-initie-a-la-commission-europeenne_665707_3234.htmlr) et appuyer votre opinion sur la présence d’une lourde technocratie européenne.
    Cependant je modère vos remarques car le protocole de Kyoto est un traité internationnal entre pays est l’UE n’a pas pas la main et que le projet Galiéo permet à l’Europe une indépendance stratégique forte.
    Ces problèmes (liste non exhaustive) ne doivent pas balayer les réussites.
    Concernant les différents pays européens (la Suisse n’est pas membre de l’UE), les positions actuelles sont différentes:
    La Suède vit bien avec une Sek stable;
    La Bulgarie doit rejoindre la Zone Euro au milieu de la présente décennie;
    La Tchéquie doit rejoindre la Zone à la fin de la décennie;
    Le Danemark est lié à l’Euro par le MCE2;
    Le Royaume-Uni a une monnaie dépréciée vs l’Euro de 30% depuis 2007.
    Afin de tenter de compléter le paysage de l’Euro je rejouterai le poids de l’Euro dans le DTS.
    En conclusion l’Euro se montre un outil puissant et que la sortie de l’Euro semble manquer d’argument.

    • @olivier
      A part la méthode Coué, vos arguments crédibles en faveur de l’euro, je n’en vois pas. Le fait qu’une foule de pays sans euros, hors UE ou non (tous les pays de l’ex Europe de l’Est, la Suisse, la Norvège, la Suède et même l’Islande…) ont une forte croissance et ne sont pas entraînés dans la crise par des boulets comme les PIGs qui, comme par hasard sont TOUS dans l’euro démontre que non seulement on peut très bien s’en passer mais en plus que c’est nuisible. Même les Britanniques ne veulent pas de l’euro et veulent garder leur livre « dévaluée » (c’est plutôt l’Euro qui est surévaluée, avec les conséquences désastreuses qu’on sait sur l’exportation pour les pays industriellement à la ramasse comme ceux de l’Europe du Sud, France y compris).

      L’euro est un mécanisme idéologique, où l’on prétend que les pays tricheurs ont droit au même traitement que les pays vertueux, donc pas besoin d’être un grand génie pour comprendre qu’à la base, c’est pourri. Ca peut faire illusion pendant un certain temps, avec le soutien « d’idiots utiles » comme avec le communisme, mais comme toute construction sur une base pourrie, ça ne peut que finir par un désastre. Et visiblement, ça n’a pas échappé aux Allemands non plus, qui sont à 70% contre l’Euro et ce malgré le bourrage de crâne généralisé par les politiciens et les médias.
      Vous avez beau vous enfoncer dans le déni, refuser de voir une réalité ne la fait pas disparaître.

      Votre démarche est typique de la fuite en avant qu’on voit dans la phase terminale du communisme.
      Au lieu de reconnaître que la planification est un mécanisme vicié par conception et qu’il faut tout arrêter, on justifie l’échec des plans en se disant qu’ils ne suffisent pas, donc il faudrait ENCORE plus de plans. Il suffit de remplacer plan par euro (même utopie, même bureaucratie, même absence de responsabilité et de contrôle démocratique, même déni de réalité, même entêtement dans l’erreur) pour savoir comment ça va se terminer.

      P.S. Pour ce qui est du protocole de Kyoto, c’est un traité international mais le seul qui en fait la promotion active et qui est le payeur (eh oui, ça coûte un max), c’est l’UE (avec le Japon qui a formellement déclaré qu’on ne lui refera plus cette farce après 2012). Nos eurocrates ont répété inlassablement jusqu’à récemment (avant le fiasco de Copenhague) que « l’Europe doit être le modèle dans la lutte contre le changement climatique » (dixit Connie Hedegaard). Et on sait très bien que cette vaste farce est en train d’exploser en plein vol. Donc Kyoto est bien une illustration parfaite des erreurs monumentales commises par l’Europe et la preuve que oui, des milliards d’argent public peuvent être gaspillés par les Eurocrates en pure perte. Eh oui, avec l’Europe, shit happens, et bien plus souvent que vous le croyez, il est temps d’enlever vos oeillères.

      • @ MiniTax

        Un peu de modération : basons-nous sur les faits. Olivier a eu une formidable initiative en renvoyant vers le (superbe) texte BASTIAT sur l’argent et la richesse.

        L’Islande ne va pas bien. Son système financier s’est écroulé en 2008. Certes ils annoncent un taux de croissance de 2.5%, fabuleux ! Mais l’inflation est à 5%, le bénéfice est donc très limité.
        Le Royaume Uni a vue sont système bancaire faire faillite en 2008 et s’ils refusent l’euro c’est notamment part leur vision Insulaire qui les poussent à l’indépendance.
        La Suisse connait une forte appréciation de sa monnaie, ses politiques et industriels s’inquiètent fortement de l’impact sur l’économie (en majorité tirée par son secteur bancaire).
        Mais ces exemples ne sont pas liés à l’euro, puisque celui-ci n’est qu’un outil.

        Un Euro fort n’a pas que des inconvénients. L’Allemagne vivait avec un Deutschmark fort et connaissait une forte croissance déjà avant son entrée dans l’Eurozone. Certes cela limite les exportations mais les importations sont d’autant moins cher (matières premières, produits finis), les moyens de production sont optimisés sur le long terme, l’inflation est limitée, la stabilité tend à rassurer les investisseurs… N’oublions pas que la défiance n’est pas sur l’euro qui, une fois de plus, n’est qu’un outil mais la défiance se porte sur la gestion des pays.

        Quel est le poids relatif de 60 millions de français et de notre économie vacillante dans les négociations internationales ? « Avec l’Europe, Shit happens » : je dis oui, c’est vrai. Et sans l’Europe ? Nous ne serions même pas écoutés. Toutes les réformes économiques seraient dictées par la Chine et les Etats-Unis, et ils les feraient à leur avantage et non au plus équitable.

        Ne mélangeons pas Europe et Euro. La Norvege et la Suisse ont signés des accords spécifiques avec l’Europe, le Royaume Uni a fait des pieds et des mains pour l’intégrer. Pourquoi ? Concernant l’euro vous l’aurez compris, c’est un faux débat, un demi-problème, il faut travailler sur le fond.

  • MiniTax, absolument ok avec vous…. stt quand vous abordez l’escroquerie climatique …

    Quand à ce que coûterait les Eurobonds, si on compte que jamais ils ne seront AAA, ils seront émis à un taux de ….4%… cet argent reprêté à 5% à la Grèce, Portugal etc…. lorsque ces pays foireux vont commencer à ne plus pouvoir rembourser, car ce ne sont pas ces Eurobonds qui les sortiront de la faillite, les taux vont commencer à se tendre…. ils passeront de AA à AA- etc etc…. car il ne faut pas oublier que ces Bonds ne sont jamais que du subprime de dettes d’Etats… dont certains sont en faillite avérée…. on comprends pq ces Eurobonds sont si chère aux gauchistes, adeptes de la solidarité mais TRES mauvais économistes… sans oublier la quantité de Libéraux qui n’en sont pas tels que Verhofstadt, Reynders , de les défendre aussi….

    Pour en revenir au coût… l’Allemagne emprunte disont à… 3% sur le 10 ans…. avec les taux des Eurobonds qui vont se tendre, le différentiel va fortement croître… évidemment , il y aura différentes maturités mais comptons 1% comme grand minimum de différentiel…. heu… 1% sur 2000 milliards de dettes, cela fait 20 milliards… alors, lire 25 milliards au bout de 10 ans, cad juste 1 point de PIB sur 10 ans heu…. je doute hein ! Si ça ne coûtait que cela, il y a longtemps qu’on les aurait ces Eurobonds !

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