Au-delà des mots, quel féminisme aujourd’hui en France?

La course vers l’égalité statistique homme/femme ne cache-t-elle pas une autre inégalité?

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Au-delà des mots, quel féminisme aujourd’hui en France?

Publié le 21 juillet 2011
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Voici deux articles sur les femmes, très différents. Ils traitent des femmes, à la fois sous le même angle et sous un angle différent. Ils ont la particularité d’être pour l’un écrit par une femme, et l’autre être l’interview d’une femme.

Le premier article est écrit par Cécile Philippe, directrice générale de l’Institut Molinari, un organisme de recherche et d’éducation, de tendance libérale. Un think thank en quelque sorte, même si c’est un peu plus que ça.

Cécile Philippe soutient que les inégalités hommes-femmes en termes de revenus sont plus faibles qu’il n’y paraît. Elles ne résultent pas tant d’une discrimination, mais de choix de vie différents, de priorités différentes, et, surtout, des différences entre l’homme et la femme. Elle souligne également que les hommes sont largement plus souvent victimes d’accidents du travail que les femmes.

Cet article me rappelle un TD de statistiques, à l’Université de Lille 1, durant lequel un statisticien de l’INSEE Lille nous démontait les statistiques salariales, pour conclure que les différences de salaires entre les hommes et les femmes, à postes, travail et responsabilités équivalentes, étaient faibles.

Le deuxième article est une interview d’Isabelle Alonso, écrivain et chroniqueuse, paru dans le web journal Atlantico. Elle commente les réactions à l’arrestation de Strauss Khan aux USA, pour présomption de viol. Elle met en exergue que n’importe quelle explication, comme un complot international, apparaît plus crédible aux yeux de certains que la parole d’une femme. Elle considère que les plaignantes, Nafissatou Diallo et, aujourd’hui, Tristane Banon, sont mises en position d’accusées. Et que les proches de Strauss Khan cherchent à gommer cette affaire.

Elle déclare : 

Il y a dans notre pays une juxtaposition d’un discours général, vague et imprécis affirmant des banalités du style « il y a encore du chemin », « il faudrait plus d’égalité » , « des injustices encore trop criantes », et une position de méfiance, de déni et de dérision dès qu’on aborde des détails précis ou des faits avérés. L’expression féministe est castrée, pas d’autre mot.

Deux visions différentes de l’image de la femme en France, mais pas forcément contradictoires. Aujourd’hui, on réduit la réalité à des statistiques, et on voudrait des égalités statistiques. Ce qui empêche certains débats. L’homme et la femme ont-ils des rôles différents dans la société? Les inégalités viennent-elles de l’éducation, de l’orientation des garçons et des filles dans le système éducatif, de la culture, de choix? Peut-on, doit-on créer une égalité statistique? La course vers l’égalité statistique cache-t-elle une autre inégalité? Pour aborder un thème d’actualité, est-il cohérent de prôner l’égalité homme/femme et de tolérer le foulard islamique (ou dit islamique, car c’est une pratique qui daterait d’avant l’Islam)?

L’objet de ce court article n’est pas d’apporter des réponses. Je n’en ai pas. Simplement de montrer la complexité de tout débat de société. Y a-t-il seulement des réponses, ou doit-on construire ces réponses? Le débat est nécessaire. Sans débat, pas de réflexion.

D’un point de vue libéral, l’égalité c’est l’égalité des droits, le respect d’autrui, permettre à chacun de s’accomplir. Cette égalité est-elle respectée entre l’homme et la femme? Comment l’atteindre?

Un article d’Analyse Libérale

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  • Alonzo est la première à nier la parole des femmes quand celle ci ne lui convient pas, il suffit de laisser parler une prostituée en face d’elle pour le voir.

    Bref, la parole de Cécile Philippe est autrement plus honnête.

  • La femme et l’homme ne sont pas égaux. C’est une évidence. Inutile d’égaliser ce qui n’est pas égal: c’est injuste !
    La femme est très bien traitée en Europe ( trop selon moi). Elle ne constitue pas un sujet de préoccupation. pas plus que le dopage au Tour de France.
    Qu’elle se contente de faire des gosses sains et en bonne santés, son rôle se trouve ici, et non pas dans le travail salarié.

  • C’est à cause de gens comme vous que les chiennes de garde existent.
    Perso, je ne demande pas à être mieux traitée, mais je suis pas là pour laver les chaussettes et pondre.
    Je préfère bosser et gagner autant qu’un homme.

    • On peut être un être humain (un homme) sans être une femme. Quant on est de sexe masculin on ne peut pas être une femme, quand on est de sexe féminin on peut avoir le choix. Sur cet aspect tous les choix sont légitime et vous regarde (perso je trouverai assez con de pouvoir « pondre » comme vous dites et de sciemment s’en priver, mais ce n’est qu’un avis qui ne concerne que moi ; même si je supporte par ailleurs très bien de ne pas pouvoir le faire, comme je supporte de n’avoir pas d’ailes pour voler dans les airs à ma guise).
      Ce qui devient illégitime, c’est l’exigence (implicite, mais réelle) d’avoir le beurre et l’argent du beurre, parce que c’est clair que faire des enfants a un impact négatif sur la vie professionnelle, et c’est bien normal, légitime.
      Laver les chaussettes, c’est autre chose, même si ça aussi ne regarde que vous (je m’occupe moi-même des miennes, c’est pas le truc le plus passionnant du monde m’enfin c’est pas non plus l’espèce d’horrible torture esclavagisante qu’on laisse croire …)

  • Les femmes françaises ont le droit de bosser et d’avoir des enfants en même temps. C’est fatiguant, mais, curieusement, cela semble un privilège. Un pays comme l’Allemagne voit d’un mauvais œil les femmes qui ont des enfants et qui travaillent. Idem pour l’Italie. Et je me demande ce qu’il en est en Suède pour que ce pays n’ait pas plus d’enfants malgré sa politique sociale avantageuse.
    Ne pas avoir à faire le choix entre avoir des enfants et l’indépendance, même s’il faut reconnaître que la maternité a des contraintes conséquentes, c’est l’avantage de la femme en France, alors qu’on nous montre en exemple la parité.
    Là est plutôt le défi, mieux relevé en France qu’ailleurs, même si cela reste imparfait.
    Ensuite, si une femme choisit d’être mère au foyer, ce choix est respectable. L’important, c’est que ce soit choisi, et non imposé par les mœurs.
    Ensuite, à l’intérieur d’un couple, l’homme peut s’occuper lui même de ses chaussettes. Les rôles ne sont plus figés comme autrefois. C’est le progrès.

    • Vladimir dit : « Ensuite, si une femme choisit d’être mère au foyer, ce choix est respectable. L’important, c’est que ce soit choisi, et non imposé par les mœurs. »

      Pourquoi le fait d’être une « mère au foyer » à cause des « mœurs du moment » est « dégradent » (c’est à dire peu respectable) ?
      Vous connaissez beaucoup de femme ayant la boule à zéro? Non? Mon Dieu! La coercition de notre société est abominable nous subissons le joug d’une dictature collectiviste ! Qui « dicte » le comportement des femmes? Les hommes ! Toujours! Dans n’importe quel circonstance! C’est et ce sera toujours comme ça. Anthropologiquement on a rien trouver d’autre.

      « LE » progrès n’existe pas. Certains biologistes (Konrad Lorenz) s’interrogent sur la dégénérescence du à la « domestication de l’homme », commencé, selon lui, il y a 10 000 ans…
      Il y a 70 ans, à peine, on faisait « encore » la guerre par millions en Europe, qu’il y a eu des famines coutant la vie à des dizaines de millions de personnes en Chine il y a 50 ans.
      Que l’on pense à la situation Européenne: en passe d’engloutissement sous le raz-de-marré Africain.
      Le progrès est une croyance. Progrès matériel, progrès technique, progrès scientifique, oui, mais c’est tout.

      Si la femme ne lave plus les chaussettes de son homme (image réductrice et éculée), ce n’est pas grâce au « progrès », c’est seulement qu’un travail rémunéré et productif est plus utile au système capitaliste et à son credo de la croissance qu’un « travail » familial – même si c’est vrai que l’un n’empêche pas l’autre, mais on est pas chez les orientaux ici, donc on lui en demande pas trop -.

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