Que savez-vous de la valeur-travail?

Il n’y a pas de valeur objective, encore moins ancrée uniquement dans le travail

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Que savez-vous de la valeur-travail?

Publié le 28 juin 2011
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La valeur-travail est une théorie économique et politique selon laquelle la valeur provient entièrement du travail. Cela implique que le patron ne peut prélever son profit que sur la valeur créée par les travailleurs. Quels que soient les salaires qu’il leur accorde, il les exploite. Il est dans sa nature de patron de les exploiter.

La première formulation de la théorie de la valeur-travail se trouve chez Adam Smith. Incapable de prendre la suite de l’École scolastique et des auteurs qu’il connaissait (CantillonCondillac,Ferdinando Galiani), Smith dissocie complètement la valeur d’usage et la valeur d’échange, et cherche un étalon pour mesurer cette dernière. Cet étalon invariable, il croit le trouver dans letravail.

David Ricardo, de la même manière, dans son exemple du joaillier laborieux, évoque l’estime des consommateurs : il est payé deux fois plus par heure qu’un travailleur ordinaire pour cette raison. Il se réfère donc aux « valeurs » présentes dans la tête des consommateurs.

Marx reprendra la même idée par sa notion de « travail socialement nécessaire », c’est-à-dire une espèce de moyenne d’heures de travail pour une tâche donnée, moyenne impliquée, à un moment donné dans le temps et dans l’espace, par l’état de la technique, du savoir-faire, des mœurs, des désirs, etc.

Un problème se pose néanmoins : les valeurs des marchandises ne sont pas réglées uniquement par les quantités de travail incorporées, mais aussi par la « longueur du temps qui doit s’écouler avant qu’elles puissent être portées sur le marché », comme dit Ricardo. Ce qui signifie que la valeur d’une pièce de tissu n’a pas la même composition que celle d’un avion supersonique.

Si Ricardo admettait que cette théorie était une approximation, Marx, lui, la transformera en vérité absolue. Il s’est demandé comment des marchandises qui paraissent si diverses, si hétérogènes quant à leur valeur d’usage pouvaient être rendues comparables entre elles. La solution, qu’il trouve chez Smith et Ricardo, c’est que les marchandises sont toutes le produit du travail, toutes du « travail cristallisé ». C’est ainsi qu’elles peuvent s’échanger.

L’école autrichienne rejette la théorie de la valeur-travail au nom de la subjectivité de la valeur et formule la théorie marginaliste de la valeur.

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