Bombardier et les ultra-riches

On aime bien pester contre les riches mais certains d’entre nous doivent être bien contents qu’ils existent.

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Bombardier et les ultra-riches

Publié le 24 juin 2011
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Avion Bombardier

 

Depuis Montréal, Canada

Même en pleine crise économique, les riches continuent de s’enrichir. Et ça choque bien des gens. Mais un groupe ne s’en plaint pas : les quelque 2000 employés de Bombardier à Dorval.

Au Centre de finition Global, sur Côte-Vertu, on met la touche finale sur des joujoux de milliardaires : les avions d’affaires Global.

On parle beaucoup dans les médias de la CSeries, ces nouveaux avions commerciaux. Mais ce qui traîne la division aéronautique de Bombardier depuis quelque temps, et ce qui génère la majorité de ses profits, ce sont les jets d’affaires privés. Et particulièrement le haut de gamme. Comme les Global, qui coûtent autour de 60 millions $ chacun.

Parmi les clients de ce produit de luxe : Steven Spielberg, Oprah, Bill Gates, des propriétaires d’équipe sportive, des PDG chinois, arabes… Au Québec, on compte sur les doigts d’une main les propriétaires d’avion privé Global. Parmi eux Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, et la famille Desmarais.

L’intérieur de ces appareils, qui comptent une douzaine de sièges selon le modèle, est déjà luxueux. Mais tant qu’à payer une soixantaine de millions $, certains y ajoutent un extra ou deux : cuir de girafe sur les sièges, système de son et lumières pour faire le party à bord, bois exotique, et pourquoi pas une douche! Des caprices dispendieux, quand on sait qu’un petit meuble en bois peut coûter jusqu’à 250 000 $ dans cet avion.

L’avion Global est assemblé à Toronto, mais la finition intérieure et la peinture se font ici, à Montréal.

Pas de répit pour les riches

Au salon de l’aéronautique du Bourget, qui se déroule en ce moment, Bombardier vient de vendre 10 biréacteurs Global 8000 à Vistajet, une firme qui loue ce type d’avion à des gens d’affaires. Une autre firme, celle-là en Australie, a aussi commandé quatre appareils Global.

En fait, la production des avions Global n’a presque pas ralenti, même pendant la récession. Au mieux, la crise a permis d’alléger un peu le carnet de commandes, ce qui a permis à Bombardier de livrer certains avions plus rapidement à leurs clients. Ce qui fait l’affaire de beaucoup d’entre eux, pressés d’embarquer dans leur nouveau jouet. Le marché a aussi évolué, avec l’apparition d’entreprises de partage et de location de jets privés, comme Vistajet, qui permettent aux gens d’affaires de partager leur avion… et leur facture.

C’est que la crise économique a eu peu d’impact sur les ultra-riches, qui constituent la clientèle pour ces avions de Bombardier. Selon un rapport Merrill Lynch-Capgemini, cité par l’agence Reuters, les riches se sont même enrichis, notamment grâce au rebond boursier. En 2010, le nombre de millionnaires avait grimpé de 17 % dans le monde par rapport à l’année précédente, et leur richesse collective s’était appréciée de près de 20 %, pour atteindre 39 000 milliards $.

Scandaleux? Peut-être. Mais le Centre de Finition de Bombardier à Dorval n’a jamais été aussi occupé. Les quelque 2000 employés y gagnent de très bons salaires, et les syndiqués jouissent d’une des meilleures conventions collectives qu’on puisse trouver dans le secteur privé.

On aime bien pester contre les ultra-riches, à tort ou à raison. Mais certains d’entre nous doivent être bien contents qu’ils existent.

Article repris avec l’aimable autorisation de son auteur.

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Créer un compte Tous les commentaires (11)
  • Ce texte sert-il un but idéologique? Si oui, lequel? il conclue qu’il est peut-être « scandaleux » que les riches s’enrichissent (de 20% en un an d’après l’étude citée mais non référencée). Tant mieux pour eux, pourquoi cela serait-il scandaleux? Il doit bien y avoir une raison. J’imagine que les riches doivent s’enrichir sur le dos des pauvres. C’est ça, j’ai bon?
    Alors certes, ils donnent du boulot à Bombardier. Mais en faire un élément apologétique, c’est comme justifier l’Ancien régime par le fait que la noblesse donnait du travail aux perruquiers.
    Mais, comme toi sans doute David Descoteaux, je pense qu’un jour prochain le scandale cessera. L’humanité, enfin débarrassée de ses parasites, de sa classe d’exploiteurs ploutocrates (et surtout d’Oprah Winfrey) connaîtra une plus juste répartition des richesses et une plus grane prospérité générale (sauf pour les salariés de Bombardier, bien fait pour eux, ces collabos).

    • Je pense que le journaliste était ironique en disant cela, et qu’il insiste sur le fait que les personnes aisées crées des richesses (totologisme, mais pour un gauchiste …) qui sont profitables aux travailleurs (un français sur deux) dans la société.
      Après je lis peut être ce que j’aimerai lire ^^

  • C’est vrai que les gens qui partent de rien pour arriver à pas grand chose, envient souvent ceux qui partent de rien également mais qui réussissent… Ça doit être ennuyeux de voir que son égal peut avoir plus d’idées, plus de volonté, plus de courage, de créativité et aussi plus de chance.
    C’est bien connu, les richesses existent à l’état naturel. Les Iphones, comme les villas et les jets poussent spontanément dans le désert et il suffit de se baisser… et de distribuer équitablement.
    Je suis impatient de voir la prospérité générale organisée par… par qui d’ailleurs ? Ah oui, des fonctionnaires planificateurs, des écolos décroissants, des Drake, etc…

    • Accessoirement les autocrates tunisiens ou autres ainsi que parfois certains de nos ministres constituent également une clientèle importante pour les jets privés. On aime bien pester contre ces gens-là, à tort ou à raison. Mais certains d’entre nous doivent être bien contents qu’ils existent

  • Non les richesses n’existent pas à la l’état naturel. Elles sont la résultante du labeur d’une classe de plusieurs milliards de travailleurs exploités dans le monde par les ultra-riches que dénonce avec raison cet article. Supprimez l’exploitation, les richesses seront toujours présentes et les travailleurs rémunérés à leur juste niveau après s’être réapproprié leurs outils de production, c’est tout.

  • Les richesses sont les résultantes de peu de personnes en ce qui concerne la création et les capitaux. Sans ces personnes qui misent leur argent et qui créent à partir de rien, il n’y a pas de travail pour les autres. Mais je sais bien que vous imaginez que les patrons naissent patrons et que les outils de production existent depuis l’apparition de la vie sur Terre.
    L’exploitation, j’ai connu au Syndicat du Livre. Elle était double, le patron exploitait ma force de travail contre un salaire et le syndicat exploitait mon travail (une journée par mois de mon travail allait dans sa caisse) pour contrôler la branche. Je préférais et je préfère toujours la première forme qui, elle, était contractuelle.

  • « Mais je sais bien que vous imaginez que les patrons naissent patrons »

    Bien sûr! Vous n’avez donc jamais lu les travaux de Pierre Bourdieu sur la reproduction sociale? Les patrons sont patrons de pères en fils depuis que le monde est monde. Et les prolétaires itou. D’ailleurs je me souviens d’une interview d’Arlette Laguiller (véridique, c’était à « l’heure de vérité ») où elle expliquait sans rire qu’un fils de prolétaire qui, par l’étude, s’élèverait au dessus de sa condition sociale trahirait les siens. Prolétaire, c’est comme une ethnie, une caste, ou une religion. Plus exactement, un peuple d’élus destinés à accomplir la mission millénariste que lui a assigné le Matérialisme historique (ou dialectique je sais plus). Bon, des félés de ce calibre on en trouve plus trop (En fait si, ils se sont quasi-tous recyclés en écolos). D’où la nécessité d’auto-troller les commentaires de contrepoints, pfou faut vraiment tout faire soi même.

    • Joli troll, en effet 😉

    • En France, oui, c’est le cas. Précisément parce que nous sommes dans une société codifiée et règlementée, de tous les côtés et par des institutions étatiques. Notre mobilité intergérénationnelle est à pleurer.

      En Nouvelle Zélande, dans le seul pays libéral au monde, les conditions socio-économiques d’un jeune n’influent PAS sur son avenir. Là aussi, c’est à pleurer… de jalousie.

  • Quand on sait qu’en France, plus de la moitié des patrons sont aussi salariés puisque travaillant à leur compte, le concept d’exploitation prête à rire.

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Olivier Emile, enseignant chercheur en physique, Université de Rennes. Janine Emile, professeur en physique, Université de Rennes

 

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